EN | ES |

Facsimile Lines

1127


< Page >

[1]
36 A. XXXIII. Dopisy Karla se Žerotína

[2]
Vale igitur et bene vale, mi Sucharte, meque tua benevolentia prosequere. Ex castris
[3]
ad Rothomagum XIII. kalendas Aprilis anno 92. Tui studiosissimus C[arolus]
[4]
Z|erotinus].

[5]
Archiv Bludovsky, MS. ć. 4134 pag. 243.

[6]
50.

[7]
Aucelovi píše, že sice dobře se mu daří, ale že přes to nenachází toho uspokojení, jež oče-
[8]
kával. Oddanost ke králi a obava, aby dlouhý klid a pohodlí domácí nesvedly ho k životu
[9]
nečinnému a rozmarilému a neudusily v ném vrozené náklonnosti k věcem velikým a cnostným,
[10]
pohnuly jej k cestě do Francie; ona jediná jej tu udržuje. Jinak by neváhal odjetí někam,
[11]
kde by žil s větším klidem těla i duše a s vét&í düstojností. Prosí, aby Ancel přiznání toho
[12]
neprozrazoval. Podává zprávy o stavu vojska. V táboře před Roanem 28. března 1592. (Ch.)

[13]
(A monsieur Ancel.) Monsieur! Depuis ma lettre du 2. de Janvier, laquelle
[14]
vous aures desia receue comme ie croy, ie ne vous ay rien escrit, attendant que
[15]
Pennemi fust retiré si loin que i'eusse loisir et commodité de songer à mes amis.
[16]
"ar pendaut que nous lavions deca la rivière de Somme, le roy ne nous à guères
[17]
permis d’y penser, veu les continuelles courses qu'il nous à faict faire tant au devant
[18]
diceluy comm il sen venoit, qu'à sa queue lors quil se retiroit, qui m'a ostć le
[19]
temps et l’occasion de vous mander de mes nouvelles et par ainsi de satisfaire à mon
[20]
debvoir iusques à present.

[21]
Je ne vous reciteray point ce qui s'est passé iusques à cest heure, ne doub-
[22]
tant nullement que monsieur de Revol tant à cause de sa charge, que pour n'avoir
[23]
iamais bougé d'icij ne vous ait desia donné avvis particulierement du tout, voire
[24]
plus amplement et au vray que ie ne scauroy faire, pour estre mieus avverti des
[25]
affaires que ie ne suis, ainsi qu'il est plus que raisonnable; mais toucheray tant
[26]
seulement ce qui concerne ma personne et mon estre, et vous diray que depuis mon
[27]
arrivée en ce royaulme, ie me suis tousiours bien porté, Dieu merci, quant au corps,
[28]
encores que ie n'aye laissé de patir et eudurer aultant ou peu s'en fault que les
[29]
aultres: mais quant à l'esprit, pour vous le dire en amy, ie ne lay gueres eu en
[30]
repos, n'ayant point trouvé içi toute telle satisfaction et contentement que i'avoy
[31]
esperé, voire que ie m’estoy persuadé devant que partir.

[32]
Et combien que ie ne me repente point d’estre içi venu, si est çe que ie n’ay
[33]
nulle occasion qui avec raison me doive garder de çe faire, sinon d’avoir esté poussé
[34]
de venir d’un zèle et affection entière au service du roy et d’un désir honnorable
[35]
de suivre la vertu, craignant que le long repos et les commoditéz de ma maison
[36]
ne mamenassent peu à peu à une vie oisifve et delicieuse, et par çe moyen ne
[37]
vinsent à estouffer l'estincelle qui restoit encores en mon áme de ceste inclination

[38]
naturelle aus choses grandes et vertueuses qui a tousiours accompagné ma vie et
[39]
mes desseigus.


Text viewFacsimile