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z roku 1602, 30. září. 195

sent aultre nouveaulté que d'avoir faict cesser les préches qui auparavant s'y fai- soient publiquement. Il est vray que i'ay entendu depuis que quelques gentilshommes, mesmes de ceus de la réligion, ont faict fermer les églises, dont ie suis fort esmer- veillé que sans attendre aultre mandement, ils s’y osent tant precipiter.

En ce pays-ci on n’en parle point, nous sommes empechćs (?) maintenant à chasser les Tartares que nous craignons et lesquels aprés la prinse d'Albe Royal se sont respandu par l’Hongrie vers nos confins. Comme le danger sera passé, par aventure en sentirons nous quelque nouvelle; toutesfois ils s'adressent seulement aus estats de Dohemes, comme aussi ledict du roy Wladislaus, lequel ne fut iumais reçeu ni eult aucune vigeur ou rigeur en ceste province. Dieu y remédie pàr sa grâce et veuille avoir pitié de nous.

Le point qui traine avec luy plus de danger et de malheur, est que la justice nous est deniée, que veult dire aultant, comme si nous fussions declarés тов; ct m’a-t-on conté dernièrement à Prague qu'un des barons de Sternberg s'est declaré ne vouloir point respondre en iugement à sa partie, parce qu’elle faict profession de la religion. Ce qu'on decidera là-dessus, donnera à parler au monde. Car si luy est enioinct de respondre, les ediets seront invalides; si on luy donne raison, il est à craindre quelque remuement; mais Dieu y pourvoira. lequel ne per- met point que le siens soient tentés oultre leur pouvoir.

Quant est de moy, ie ne scay quasi à quoy i'en suis depuis que ie fus ouy avec ce traistre d'Italien au. mois Mars passé: on ne faict que me remettre de diete en diète, ie croy, pour tirer la chose en longueur ou pour avoir loisir de penser à quelque aultre moyen de me ruiner, puisque ceus, qu’ils [sic] pensoient avoir trouvés, non point faict la réussie qu'ils desirovent. Jay patience, attendant que Dieu en dispose aultrement. Je n’ay sçeu [sic] encor avoir audience pour tout que ie faict, ce- pardant mes ennemis ne cessent de me travailler et de me donner dans le flanc pen un aultre endroit, car oultre qu'ils m'ont contrainct de rendre la seigneurie de Kromau et le pupil entre les mains de qui l'empereur a ordonné, ils font maintenant difficulté de me decharger des debtes du dict pupil et me font mille despits seule- ment pour m'irriter et piquer. Il fault que i'aye une patience nonpareille, ct vous asseure que s'il n'estoit la crainte de Dieu qui me retient, il fauldroit qu'enfin ie me resolusse à faire quelque folic, mais j'espère en la bonté du seigneur qu’il m'en garantira et me donnera la constance à pouvoir surmonter mes passions et leur malice, dont ie le supplie de tout mon coeur, comme aussi de vous donner, mon- sieur, (auquel ic me raccommande bien affectuesement) en bonne santé une longue tres-heureuse vie ensemble madame vostre femme et le petit Ebrbach. De Rossicz ce dernier de Settembre [1602].

Konc. v knih. Bludov. VI—3881 fol. 54. č. 30.



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