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10 A. XXXIII. Dopisy Karla ze Žerotína
rivière pour passer çeste nuict à Tetschin et arriver demain de bonn'heur i Dreze.
Et vous envoye par le sieur Absolon les cinqu talars du rabat du cocher, priant
Dieu, Monsieur, me donner la grace de vous servir en ceci et en toute aultre chose,
ainsi comme ie désire. De Leitomerzicz, l'11. d'Octobre lan 91.
Archiv Bludovsky, MS. ć. 4134 pag. 217.
13.
Ancelovi píše o útrapách své cesty. V Drážďanech mluvil s p. Zindelinem; od ného dovédél
se mnoho o smrti kurfirštově*) a o náboženských i politických poměrech v zemi, což Ancelovi
podrobně vypisuje. — V Míšní 13. října 1591.
(A monsieur Ancel) Monsieur. Je vous escrivis dernierement de Leitomerzicz,
que i'esperoy d'arriver le sammedi de bonn'heure à Dresden et à cest intention avoir
prins le chemin de la riviere comme le plus aisé, mais il en avvint tout aultrement ;
car ayant rencontré par malheur de bateliers qui ne servoyent d'aultre chose, que
de charger le bateau, et oultre cela ayant le vent contraire, tout ce que Yay peu
faire, fust d'aborder au port de Drezden à deulx heures de nuict, et pour le comble
du mal, loger en une cahouette aulx faulxbourgs, oit jamais homme de bien n'avoit
logé auparavant. Ce fut une prophetie quand ie dis au conte à vostre table, quil
fairoit bien de manger pour trois ou quatre iours et qu’il pourroit bien dir adicu
aulx gelinottes et poulles d'Inde; car d'effect depuis estre partis de Prague, nous
n'avons encores, ie ne diray pas, mangé, mais veu un bon morceau, excepté ce qu'on
nous à servi à la disnée d'auiourdhuy en la ville, en laquelle ie fis aussitost, qu'il
fut iour, mon entrée solennellement, après avoir donné satisfaction entière à messieurs
les inquisiteurs à la porte et iuré d'estre bourgeois habitant, citoyen de vostre bonne
ville de Prague. Arrivé que ic fus, ie n'ay failli d'envoyer quérir monsieur Zinde-
linus,**) mais on ne le trouva point pour la premiere fois, car il estoit au préche;
pour la seconde il vint et disnasmes ensemble. Je n'ay failli d'estre curieulx à tout
esciant, et en ay sceu beaucoup de choses, mais ie ne scay, si l'auray tout retenu;
toutesfois ie m'esforceray de vous dir aultant quil m'en souviendra, gardant l'ordre,
selon que la mémoire me le dictera. Premièrement il m’a dict que ce pauvre prince
a esté au lict vingt et huict iours, estant tombé malade le septiesme du passé et
mort le cinquiesme du présent, entre les six et sept heures du matin. Desia aupar-
avant il s'estoit trouvé mal et mesmes lorsqu'il fut à la chasse, estoit totalement
disposé à maladie, mais la vigueur de la ieunesse et son courage surmonterent alors
le mal. Depuis il retourna à Drezden par le conseil de son medicin, en intention
de se purger et prévenir la maladie; mais la maladie le prévint, voire si véhémente,
que dès le commençement on désespéra de sa vie, et entre aultres son premier mé-
diçin asseuroit tousiours qu'il n'en echapperoit point. Monsieur Peucerus, encor
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