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tout puissant de faire prendre honteusement la fuite aux Turcs en
presence de l'armée de Sa royalle Serenité. Mon tres clement
maistre depecha aussitost son docteur, le prieur de Belgrade vers
le duc de Bourgogne pour le faire souvenir du secours qu'il luy
avoit promis, mais le duc ne vint, ny n'envoya aucun secours a
Sa Serenité royalle, au contraire il prit ce temps pour accabler de
nouvelles vexations les (!) subjets du roy, mon maistre dans la prin-
cipauté de Luxembourg de sorte qu'il ne les a pas même encore
fait cesser. Le roy, mon maistre prie donc Vôtre Mté royalle comme
un tres puissant et tres chrestien roy, et comme son pere bien
aimé de prendre sous sa protection ses fideles sujets et sa prin-
cipauté de Luxembourg, et de les proteger contre l'injustice et la
violence. Mon tres clement seigneur ne doute point que V. M'é
royalle ne le fasse aussi pour les choses qui concernent le salut de
la chretien(ne)té ne l'ayant jamais detournée ny interrompue dans
ses projets contre les Turcs, comme aussi que cela ne plaise a
Votre Majesté a cause de la grande amitié que vous avez pour
luy, et que cette amitié est reciproque entre les deux maisons que
si ses sujets du Luxembourg ne sont point par a protection de V.
Mt royalle mis,a couvert de l'opression et des vexations qu'ils
souffrent. Sa royalle Serenité se persuade qu'il sera loisible a tous
les princes chrestiens d'en tirer vengeance et de mettre leur armée
en campagne contre ledict duc, lorsque le temps le permettra pour
faire rendre justice a mon maistre par ledict duc suivant que vous
le trouverés (sic) plus a propos. J'ay avancé dessus que le duc de
Bourgogne n'a aucun droit sur la terre de Luxembourg, et pour
cet eflet mon tres clement seigneur le roy envoye a V. M* royalle
une copie d'obligation ou vous trouverez le tondement de cette ve-
rité que le duc de Bourgogne n'a aucun droit sur ladicte princi-
pauté de Luxembourg.
Tres clement roy, mon tres clement maistre envoye a V. M'é
royalle une lettre close de la méme teneur qu'il a écrit[e] aux elec-
teurs pour se plaindre dudict duc de Bourgogne excepté que la
presente lettre contient une recommendation a V. M'é royalle de
prendre sous sa protection la principauté de Luxembourg ce qui
n'est pas dans lesdictes autres lettres.
J'ay aussi prié V. M'é royalle de la part de mon maistre d'én-
voyer incessemment quelqu'un des vostres pour prendre la ville de
'Thionville sous sa protection, comme aussi les seigneurs et toute
la noblesse qui se sont tousjours comporté et se comportent encore
avec fidélité e[n]vers mon maistre.
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