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122 A. XXXIII. Dopisy Karla ze Žerotína
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demonstration de ioye quelle requirait vostre affection en mon endroit et l'éstime,
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en laquelle ie vous tiens. J'espere aussi que la mienne ne vous sera désagréable.
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quand ce ne seroit pour aultre chose, au moins parce qu'elle vous tesmoignera une
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continuelle osservance que ie porte à vostre honorable vieillesse et à la mémoire
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des benefices receues de vostre bonté du temps passé, ausquels ie ne puis nier me
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tenir infinimment obligé, et ce d'aultant plus que vous ne cessez de les accroistre
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et riposter bien sur bien, ec peut dire iournellement, ainsi que me sûrement l'avez
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monstré nagueres par le don de vostre nouveau testament, duquel i'ay voulu faire
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mention ici, afin de vous oster la doubte, en laquelle vous estez à ce que l'entend,
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quil ne m'auroit point esté rendu, comm'il fut véritablement par M. Lavin, ainsi
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que ie le vous av faict à scavoir par mes lettres de remerciments que ie vous en
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ay faictes au commencement du mois de Février dernièrement passé.
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Le diet seigneur Marc-Antoine m'a faiet part de vos nouvelles qui reviennent
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à un aux celles qu'il vous a plu n’escrire; en échange desquelles il vous dira des
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nostres et me relevera de la peine de vous les eserire. Vous entendrez par sa
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relation. que lestat, auquel nous sommes, est encores supportable par la grace de
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Dieu, et que nous commencons à avoir quelqu'espérance de payx, laquelle est traitée
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par linterposition du roy des Tartares, parent du grand Ture. qui desia pour la
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troisième fois a envoyé en court un certain Celeli Alexandre qui se diet estre de
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la maison des Palaiologues, à la négotier. Pour cest effect aussi se disoit estre arrivé
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ces jours passés un certain Juif. publiant avoir esté mandé du Grand Seigneur. mais
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il a esté mis aus fers et envoyé prisonnier à Vienne; on ne scait encores bonnement,
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si cest pour avoir esté recogneu pour éspion ou bien en ressentiment du mauvais
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traitement qui a esté faict à nostre ambassadeur au commencement de ceste guerre.
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Il vous dira aussi de mes affaires particulières et. des. exercices. que. i'ay
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pour pratiquer la patience, et aultres choses desquelles ie me rapporteray à luy.
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D'une seule ne me puis ie garder que ie ne la vous eserive moy mesme. qui est
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que nouvellement a tourné le dos à la vérité un des principaus seigneurs. de. nostre
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pays, appellé le seigneur Charles des Liechtenstein, gentilhomme au reste bien
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qualifié et bien honneste, mais sednit par les menees de Jesuites et par les Sirenes
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de la court qui iournellement en attirent quelqu'un. tellement, que nous avons desia
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un nombre infini de ces revoltés et sommes pour en avoir davantage, si Dieu n'y
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remedie. C'est pourquoy nous avons aultant d'occasion à recercher vos, prieres,
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comme vous pourriez avoir affaire des nostres, n'estant moindre danger les nostre
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que le vostre, veu que celuy qui vous combat à force ouverte, se coule parmi nous
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couvertement pour nous consumer peu à peu et engloutir l'un après l’aultre, dont
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Dieu nous veuille garder par sa gráce.
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