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544 A. XXXIII. Dopisy Karla ze Żerotina

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commence par la cavallerie, l’infanterie suivra apres, e i'en av grand deplaisir pre-
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voyant le danger, auquel nous nous mettons, mais scachant qu'on n'a peu faire de
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moins, j'ay patience. Il n'y avoit aultre moyen d’eviter toute soupcon du costé de
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cour de Vienne ct de couper l'occasion de nous courir sus du costó de Prague que
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cesluy-ci; car à retenir tant de gens apres la pais faicte et si solennellement ratitiée
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ct après que le roy et les estats d'Aultriche ont renvoyé les leurs, n'estoit aultre
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chose que donner couleur apparente à nos ennemis d'en fair aultant et de iustifier
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tout ce qu'il leur plairoit d'attenter à l'avvenir contre di nous, comme infracteurs
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de pais et disturbateur du repos public; donc avons iugé pour ceste heures estre
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plus expedient de ce costé d'attendre ce que Dieu vouldroit permettre, sans nous
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y precipiter de nous mesmes, que par trop grand desfiance nous envelopper au mal-
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heur, duquel avec tant de peine et tant de despens nous sommes garentis cest
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année. Si ceus de Boheme tenants plus de conte du danger, auquel ils se trouvent,
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qu’ils n’ont faict, eussent eu aultant de souci de leur conservation, comme leurs
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ennemis ont de desir de leur ruine, et nous eussent requis de secours, nous eussions
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eu une iuste escuse à demeurer armez pour leur service; mais piusqu' ils se sont
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abandonnés eus mesmes, ils ne se peuvent pleindre, si nous et aultres les abandon-
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nons. Je cognoy que leur partes seront le commencement des nostres, mais la coulpe
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sera tout à eulx comm à ceulx qui, ayents eu tant de belles occasions à se tirer
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de ces maulx, les ont laissé escouler sans s'en avoir voulu aider aultrement.

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Au demeurant, comme vous l'avez entendu aultres fois, tous les chefs
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nous demeurent aultant de la cavallerie que de Vinfanterie, si que soit que
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nous entreprenions de faire nouvelle levée ou que nous essayous de dresser
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un'armée de nos suiects, tousiours ce nous sera aultant d'avantage pour mieus
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nous opposer et faire teste à ceus qui cercheront de nous offenser; et quand
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nous aurons ce bonheur de vous avoir avec nous, vostre bon conseil ct adresse
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nous aidera à obvier au reste des inconvenients qui nous menacent; qui est
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cause que ie vous prie de vouloir penser à vous retirer au plustost qu'il vous
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sera possible aupres de nous, car quoyque pour raisons praignantes, approuvées mesmes
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du conte d' Hodicz et du colonnel de Tiefenbach, ie n'aye voulu pour ceste fois pro-
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poser vostre personne aulx éstats, mais l'ay remis à la diete generale, que le roy
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nous publiera apres l’asques ou paravanture plustost, si pouvez vous estre bien
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asseuré que la plus part des seigneurs bien affectionnés au public n’a aultre in-
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tention que celle que ie vous ay declarée à vostre departement de Drin, laquelle
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si vous vouldrez seconder, comme ie vous en requiers tres affectue[u|sement, non scu-
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lement vous ne changerez de pensée, mais sans grand delay vous transporterez de-
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vers nous, vous serez bien venu, bien receu et entretenu, comme i'espere, à vostre
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contentement. faisant fin après m’estre racommandé à vos bonnes graces, ie prieray


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