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18 A. XXXIII. Dopisy Karla ze Žerotína

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compense de quoy ic vous promets d’estre d'oresenavant plus soigneus ct de ne
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laisser escouler ainsi le temps qui se presentera de pouvoir faire mon devoir en
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vostre endroit, vous reconnoissant pour mon père et precepteur et honnorant pour
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tel toute ma vie.

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Au demeuraut ie ne veus point que vous ignoriez que, puisqu’il a pleu à Dieu
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d'appeler a soy ma feu femme, ie me suys resolu de poursuivre ma première de-
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liberation, prinse desia dès Pan passe, d’aller en France, ct a ceste fin me suis
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acheminé dès le commençement du mois dernier en çeste ville, pour avec la pre-
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mière commodité passer par voye de mer en Normandie, laquelle, après avoir desia
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attendu quinze iours, iespere d'avoir en bref, à scavoir quand la flotte. d'Angleterre
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arrivera ici, qui pourra estre auiourd'huy ou demain au iugement de ceus qui pour
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un regard ou aultre y sont interessés comme moy. Ceste mienne resolution est cause
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que ie ne puis en facon quelconque correspondre au desir de messieurs de Genève,
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desquels ayant reçeu au temps de leur prosperité tout bien et faveur, ie souhaitteroy
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fort pour m'en revencher, comme il seroit plus que raisonnable, de les servir de
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mes commodités en leur presente necessité et besoin. Mais ie puis dire avec verité
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quayant depuis un an en ca fourny à deus fois une assez bonne quantité de deniers
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pour le service du roy et faict outre cela beaucoup de despenses, lesquelles. non
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seulement ne diminuent point, mais s'augmentent encor par le present voyage, ie
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n'ay pour ceste heure aucun moyen de les secourir d'argent dont ic suis tres marry
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et me plains de ne pouvoir porter ma part de leurs charges, ayant par ci-devant
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participé à leurs felicités. Je leur en eseris assez au long et les prie m'avoir pour
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exeusó iusques à tant que i'aye plus de commodité de leur satisfaire. Mais d'aultant
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que par avanture il s'en pourra trouver quelqu'un qui ne vouldra prendre les pa-
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roles en payement, ie vous veus bien supplier de leur declarer, si l'opportunité s'en
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presente, que comme ie ne desire rien tant que de leur montrer les effects du service
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«que ic leur ay voué, aussi ne regrette ie rien plus que de n'avoir les moyens de
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ce faire, et que quand ie les avroy, ie n'en priveroy tres volontiers pour les
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employer à leur conservation. Et n’ayant aultre chose pour le present à vous dire,
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ie prie le Toutpuissant vous donner, monsieur, avec la continuation de ses graçes,
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longe et heureuse vie, me raccomandant bien humblement à la vostre. De Staden
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le 7. de Novembre style nouveau l'an 91. Vostre très affectionné serviteur Zerotin.

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Archiv Bludovsky, MS. ¢. 4134 pag. 225.

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*) Theodor Beza (de Besze, de Beze) nar. 1519 ze šlechtické rodiny ve Vezelay v Burgundsku, kal-
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vínský reformátor, znamenitý právník. Byl silného, krásného vzrůstu, a krásná Claud Desnoz svedla ho, že
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vzdal se kněžských důchodů, jichž jako laik užíval, a stal se protestantem. Byl 1549 učitelem řeckého jazyka
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v Lausané, od r. 1559 rektorem akademie v Ženevě; přednáškami svými i vším učitelským působením přispěl
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velice k rozkvětu, oslavě škol jmenovaného města. Po smrti Kalvínově, s nímž v přátelských byl stycích, stal

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se hlavou reformované církve ve Švýcařích. Hájil 1561 před dvorem francouzským učení Kalvínovo. Byl poslem
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ke kurfirštu Falckému Janu Kazimirovi, aby na pomoc Hugenotim vpadl vojensky do Francie. Preklidal s ji-


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