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198 A. XXXIII. Dopisy Karla ze Žerotína

564. Zdeňkovi z Roupova: nabízí se mu k vzájemnému dopisování v jazycích cizích, 7 čehož Zdeněk bude míti užitek. Na Rosicích 15. října 1602.

(Zdenkoni Raupovio baroni) Monsieur. Je suis tres aisé d'avoir eu occasion par celle que m’avez escrite, de vous amesner au desseing que i'ay pourietté [sic] il y a quelque temps aultant pour vostre profit, que pour mon plaisir qui est d'introduire une correspondence reciproque, de nous escrire l'un à l’aultre une fois par sepmaine ou pour le moins tous les quinze iours une fois, mais à chaque tour en different langage, tant pour nous oster d'ennuy que la continuation d'un seul idiome nous pourroit apporter, que pour nous donner suject à nous exercer en la connoissance des langues etrangeres, que monsieur votre pere desire que vous appreniez et esquelles vous avez desia faict un assez bon profit pour vostre aage ct pour n'estre sortie hors des confins d'Allemagne. Vous en tirerez double profit, l'un, que le style qui est le maistre de parler, vous rendra les dictes langues plus familitres et vous fournira l'abondance des mots, des phrases, des facons de dire et d'escrire; laultre, qu’en changeant souvent de matière, vous acquerez la science de diverses choses et vous accoustumerez de parler de tout, ct ainsi vous fairez universel qui est une belle partie d'un bel esprit et si bien en toute personne, mais surtout en un qui est noblement. Et ne fault pas penser que pour le commencement ie veuille que nous entrions en discours des affaires d’estat ou du maniement de la guerre ou de la conduicte d'un message ou de la manière de vivre au monde, que sont choses que ie me reserve d'ici à deus ou trois ans, si nous venons tant; mais pour l’entrée ic me contenteray de lire le recueil de ce qui se passe en la maison de monsieur vostre père, le recit de la disposition et de l’ordre de vos estudes ct de vos exer- cises, l'extract de quelque belle histoire que vous aurez leue ou ouye, du plaisir que prennez de monter à cheval, du succès que mon dict sieur aura eu à la chasse, et aultres semblables propos, ausquels il ne fauldra peiner guère et si serviront d'esveiller un peu l'esprit. De mon costé ie ne manqueray point et ferav du mieux que pourray, en quoy vous aurez un advantage sur moy, scavant de remarquer en moy les faultes que ic pourray commettre, et les amender en vous ayant pour guide et addresse monsieur Maillet vostre maistre, chose qui est aultant à souhaiter que nulle aultre qui soit au monde, veu qu'il n'y a rien si doulx, ni si salutaire que de faire son profit des faultes d’aultruy. Or sus! donc courage, ic vous defie; si vous ne comparoissez dans. le terme prefix, ie vous feray declarer inhabile à porter les armes, à scavoir un escritoire. Ou faisant fin et vous attendant les armes aus mains, ie prieray Dieu, monsieur, de vous estre aussi favorable à bien menager vostre esprit, comm'il a esté liberal à vous le donner. De Rossicz, ce 15. d'Oct. 1602.

Kone. v knih. Bludov. VI.—3881 fol. 56. ć. 39.



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