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z roku 1602, 28. dubna—20. května. 187

et vehemente gui le dépecha soudainement et en moins de huict iours. De la cause et origine de sa maladie ont esté faicts divers iugements selon l'imagination des personnes qui en ont ouy parler. D'aucuns ont assuré que ie lavoy faict empoi- soner, aultres ont voulu dire quil avoit prins de poison luy mesmes, et n'ont point manqué de ceus qui par discours vraisemblables se sont imaginéós que ses plus proches, pour s'ostler] de devant les yeulx lignominie de leur maison, luy ayent avancé la mort: mais il ne fut rien de tout cela. La vérité est que le despit et la rage, accompagnées de quelques siens desordres, l’ont mis au sepulchre; car dès que le procès fut achevé d’ouvir d’une part et d’aultre, ct que non seulement mon innocence fut faicte manifeste ct claire, mais descouverte aussi sa malice meslée de sottise ct bestialité plus que vulgaire, et que tant amis que ennemis luy donnoient le tort, voire que sa conscience propre le convaincoit, il print la chose si fort à coeur que la nuit mesme d’après à ce que les siens propres m’en ont faict relation il sentit quelques acces d'epilepsie, mais s'estant un peu remis, le len- demain il luy survint avis de la maladie griefue de sa femme preste d'aecoucher, et dc la mort de son fils et de sa belle-soeur, femme de son frere aisné, qui luy aumenta tellement la facherie quil en pleura depuis publiquement. Et comme il estoit sur ees nouvelles, son procureur luy manda que pour maladie qui luy estoit survenue inopinément, il ne pouvoit comparoistre en iugement; qui le fit penser sortir de luy, et fut surprins de telle rage quil s'en mit à crier dans tout lc monde à haulte voix, comme une personne desesperée, qu'il estoit trahi et vendu ct que tous l’avoient declaré et prononcé pour menteur. Or il faisoit noter que ses complices et suppostes, ayant aperçu que ses affaires nc pouvoient aller que mal, pour me donner quelque coup mortel et pallier par ce moyen sa mauvaise cause, se sont avisés de faire produire à l’encontre de moy les edicts du roy Wladislaus publiés contre les P'iecards, par lesquels il les déclare infames, inhabiles à toutes dignitós, non capables du droict et de la iustice; et ce afin de fonder leur sen- tence dessus, par laquelle il avoient deliberé de me condamner, quoiqu’il en avvint. Mais Dieu, à qui n’estoit cachée leur mauvaise intention, leur rompi le cou e frappa, comme i'ay dict, son procureur d'une maladie telle qu'il ne peut pour ce iour-la bouger du lict, à l'occasion de quoy le iugement fut remis iusqu'au mois de Février en intention de luy faire avoir sa revanche à quelque prix que se fust. Ainsi nous partismes de Prague tous deulx, moy bien content du bon succès de ma cause, et luy au contraire tout deconsolé, voir, pour se resiouir, faisoit souvent des excès à boire, mesme quand il fut de retour à Brin, bientost après il tomba malade et, sans la [sic] faire longue, veit [vit?] le dernier iour de sa vic.

Après sa mort, son frère et le granchambellan de Moravie, que vous sçavez m'estre ennemis, se sont complottés ensemble pour avoir leur revanche de moy, ct

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