Une stratégie républicaine pour contrer la réélection d'Obama

Les dirigeants républicains justifièrent leur politique par la nécessité de lutter contre la fraude électorale. Or, le Centre Brennan considère cette dernière comme un mythe, affirmant que la fraude électorale est plus rare aux États-Unis que le nombre de personnes tuées par la foudre. D'ailleurs, les avocats républicains n'ont recensé que 300 cas de fraude électorale aux États-Unis en dix ans.

Une chose est certaine: ces nouvelles dispositions influenceront négativement le taux de participation. En ce sens, ces mesures mineront en partie le système démocratique américain.

Contrairement au Canada, les États américains sont responsables de l'organisation des élections fédérales aux États-Unis. C'est dans cet esprit qu'une majorité de gouvernements américains promulguèrent à partir de 2009 de nouvelles lois rendant plus difficile le processus d'inscription ou de vote. Ce phénomène a pris de l'ampleur après les élections de novembre 2010 qui virent s'ajouter 675 nouveaux représentants républicains dans 26 États. En conséquence, 180 projets de lois restreignant l'exercice du droit de vote dans 41 États furent introduits durant la seule année de 2011.

Les nouvelles lois électorales exigent que les électeurs présentent une carte d'identité avec photo et une preuve de citoyenneté américaine. Par ailleurs, ces lois réduisent aussi les périodes de vote par anticipation, invalident le droit de s'inscrire comme électeur le jour du scrutin et retirent aux citoyens ayant un dossier judiciaire leur droit de vote.

Avant les élections de 2006, aucun État américain n'exigeait des électeurs de présenter une carte d'identité avec photo. L'Indiana fut le premier État à poser une telle exigence. La Cour Suprême des États-Unis confirma en 2008 la constitutionnalité de la loi de l'Indiana. Les autorités républicaines s'empressèrent d'étendre cette pratique à d'autres États. Au cours des deux dernières années, elles parrainaient des projets de loi dans 34 États pour forcer les électeurs à présenter une carte d'identité avec photo.

Il est important de noter que, contrairement au Québec, les citoyens américains ne disposent pas de carte d'identité universelle comme la carte de l'assurance maladie. De fait, 11% des citoyens américains, soit 21 millions de personnes en âge de voter, ne possèdent pas de cartes d'identité avec photo émises par une agence gouvernementale de leur État. Par ailleurs, cinq millions de nouveaux électeurs en 2012 ne disposent pas d'une telle pièce d'identité. Or, il en coûte souvent plus de cent dollars pour obtenir la carte d'identité requise.

Les nouvelles restrictions affectent de manière disproportionnée les jeunes, les minorités, et les personnes à faible revenu. En effet, 25% des Afro-Américains, 15% des personnes gagnant moins de 35 000 dollars; 18% des citoyens de plus de 65 ans et 20% des électeurs de 18 à 29 ans ne possèdent pas la carte d'identité requise avec photo.

Bien plus. Les étudiants, des électeurs considérés comme votant davantage pour les candidats démocrates, ne sont pas autorisés dans plusieurs États à utiliser leur carte d'identité avec photo émise par leur institution. Par contre, ces mêmes États autorisent les membres des clubs de pêche ou de chasse qui votent davantage du côté républicain d'utiliser pour voter les cartes émises par ces clubs.

Avant 2004, aucun État n'exigeait de preuve de citoyenneté pour voter. L'Arizona fut le premier à présenter une telle exigence. Depuis 2011, une douzaine d'États ont adopté des lois exigeant des électeurs de prouver qu'ils sont citoyens américains. Ces mesures visent clairement à limiter le vote hispanique. Or, il appert que deux électeurs hispaniques sur trois favorisent le parti démocrate.

Par ailleurs, les législateurs républicains ont parrainé en 2011 des lois abolissant l'inscription des électeurs le jour du scrutin dans huit États. De plus, ils ont limité le droit de personnes et de groupes de fournir une assistance aux électeurs désirant s'inscrire. Ces restrictions ne sont pas sans conséquence. Par exemple, lors de l'élection générale de 2004, les campagnes d'inscription des électeurs ont contribué à enregistrer environ 10 millions de citoyens. Or, les mesures adoptées depuis 2009 ont fait chuter de 17% le taux d'inscription de nouveaux électeurs en 2010 par rapport à 2006.

De plus, les législateurs républicains ont adopté des lois dans cinq autres États visant à réduire la période de vote par anticipation. Par exemple, lors de l'élection générale de 2008 en Floride, 33% des électeurs qui ont voté par anticipation étaient Afro-Américains, alors que ces derniers ne représentaient que 13% des électeurs de l'État. Il en allait de même avec les Hispaniques. Ceux-ci ne représentaient que 11% des électeurs, mais 24% de citoyens qui votaient par anticipation. En contrepartie, les blancs qui formaient 76% des électeurs ne représentaient que 46% des électeurs votant par anticipation.

Bien entendu les législateurs démocrates et leurs supporteurs se sont opposés vigoureusement à l'adoption de lois restreignant l'inscription des électeurs. Plusieurs projets de loi ont été bloqués par les vetos des gouverneurs démocrates. L'avocat général des États-Unis est intervenu pour suspendre les lois les plus controversées. Ils ont pu limiter en partie les dégâts. Par exemple, seulement 16 sur 34 États ont adopté des lois requérant la présentation d'une carte d'identité avec photo. Néanmoins, les nouvelles règles mises en place vont indéniablement rendre plus difficile l'exercice du droit de vote en 2012.

Les critiques démocrates dénoncent le caractère partisan des lois qui ont été votées et elles y voient un objectif évident d'influencer les résultats en 2012 dans des États clés. Un rapport du Centre Brennan de 2011 démontre que les États qui ont adopté ces lois représentent 171 des 270 votes nécessaires au collège électoral pour remporter la présidence.

Il est trop tôt pour affirmer avec certitude que ces modifications législatives au niveau du système électoral auront des impacts significatifs sur le résultat des élections présidentielles de 2012. Mais une chose est certaine: ces nouvelles dispositions influenceront négativement le taux de participation. En ce sens, ces mesures mineront en partie le système démocratique américain.

Dépistage du cancer de la prostate: passer le test ou non?

En effet, le test d'APS présenterait parfois des résultats erronés, avec de faux résultats négatifs ou encore de faux positifs, lesquels entraînent des interventions médicales inutiles. De quoi faire hésiter encore plus les hommes déjà réticents à passer des tests de dépistage. Passer le test ou non? Nous avons demandé l'avis de deux spécialistes.

Dans les études menées aux États-Unis, il y avait beaucoup de contamination entre les groupes témoins, il est donc difficile d'interpréter ces données et d'avoir des recommandations fermes. Une autre étude, celle-là européenne, a conclu à une différence de mortalité entre les patients qui ont eu un dépistage et ceux qui n'en ont pas eu.

Cette étude a aussi démontré, avec un suivi après 12 ans, qu'on a entre 30 et 40% de plus de chances d'avoir des métastases si on n'est pas dépisté. Je recommande donc le test à partir de 50 ans, ou à partir de 40 ans si on a un parent direct qui a déjà eu un cancer de la prostate. Les hommes d'origine afro-américaine sont également plus à risque.

La clé est de prendre la bonne décision une fois qu'on a détecté un cancer. Il y a des cancers agressifs et d'autres qui sont indolents. Il faut vraiment faire comprendre au patient le degré de risque de son cancer, en lui offrant les options possibles, en ne traitant pas nécessairement les cancers de la prostate qui ne portent pas atteinte à la vie à long terme, et en optant plutôt, dans ces cas-là, pour une surveillance active de la maladie.

Aujourd'hui, beaucoup d'hommes chez qui on détecte un cancer ne seront pas traités, car leur cancer n'est pas agressif et ne menace pas leur vie. On va leur suggérer de faire de la surveillance active et si la maladie progresse, on va leur offrir un traitement.

De plus en plus, on détermine avec précision des critères pour décider qui devrait ou ne devrait pas être traité. Je recommande donc quand même de passer le test. Mais l'important est d'avoir une discussion avec son médecin pour déterminer si on devrait le passer ou non.

En collaboration avec la Société internationale d'urologie, Movember a créé un outil qui permet d'évaluer le pour et le contre du test d'APS. On peut télécharger ce document (en anglais pour l'instant, une traduction sera offerte sous peu) à cette adresse: http://ca.movember.com/fr/mens-health/prostate-cancer-screening

Prévenir la maladie

Il n'existe malheureusement pas de recette miracle pour prévenir le cancer. Malgré les progrès de la recherche, l'adoption de bonnes habitudes de vie demeure le meilleur moyen de réduire les risques d'en souffrir.

On estime que si tout le monde mangeait bien et bougeait suffisamment, on pourrait prévenir 30% des cancers. "Si plus personne ne fumait, ce taux grimperait à au moins 50%", souligne André Beaulieu, porte-parole de la Société canadienne du cancer.

Par contre, on évalue qu'environ 10% des cancers sont causés par l'hérédité. Plusieurs demeurent aussi totalement inexpliqués.

Pour la Société canadienne du cancer, la lutte contre le tabagisme demeure une priorité, malgré la diminution du nombre de fumeurs. La cigarette est liée à 85% des cas de cancer du poumon. Elle constitue aussi un facteur de risque pour plusieurs autres.

Cela nuit énormément à la santé des gens. "Encore aujourd'hui, il y a 1,5 million de fumeurs au Québec", déplore le porte-parole André Beaulieu. Donnée encourageante: 10 ans après l'abandon de la cigarette, le risque de mourir d'un cancer chute de moitié.

Le poids

L'embonpoint et l'obésité favorisent aussi l'apparition de la maladie, selon la SCC. Ils accroîtraient les risques de cancer du sein, du côlon et du rectum, de l'oesophage, du pancréas et de l'utérus. "La recherche démontre que la pratique régulière de l'activité physique durant toute une vie protège contre le cancer du côlon", ajoute-t-on.

L'alimentation

L'organisme recommande également de limiter sa consommation de viande rouge. En trop grande quantité, elle fait grimper les risques d'être atteint d'un cancer colorectal. Les charcuteries aussi, et elles devraient être évitées.

La conservation de la viande par fumage, séchage ou salaison peut entraîner la formation de substances carcinogènes. "Ces dernières peuvent endommager les cellules de l'organisme et mener au développement du cancer", explique-t-on.

Les vitamines

Au cours des dernières années, plusieurs scientifiques ont étudié les liens entre les suppléments vitaminiques et le cancer.

Leurs recherches ne sont toutefois pas concluantes pour l'instant. Des études sur la vitamine E sont contradictoires, selon la SCC.

Alors que l'une d'elles constatait une diminution des risques de cancer de la prostate, une autre notait plutôt une augmentation. L'effet de la vitamine D sur le cancer n'est pas clairement établi non plus.

Par ailleurs, M. Beaulieu insiste sur l'importance de parler de ses inquiétudes et de ses antécédents familiaux avec son médecin. "Passer un test de dépistage, ça ne donne pas le cancer."

Le boson de Higgs décortiqué

L'annonce de la découverte probable du boson de Higgs a créé tout un émoi, l'été dernier, et pour cause. On croit en effet que ce boson participe au mécanisme responsable de la masse de toute chose dans l'Univers, rien que ça. Et puis, il s'agit de la dernière particule dont l'existence est prédite par le Modèle standard - notre meilleure, ou "moins pire" explication de la nature et du comportement de la matière - mais qui n'a pas encore été observée empiriquement.

Mais pour les physiciens, il n'est pas encore complètement sûr qu'il s'agisse bien du Higgs. On sait sans l'ombre d'un doute que l'on tient une authentique nouvelle particule, et qu'elle ressemble beaucoup au boson de Higgs prédit par le Modèle standard. En outre, de nouvelles données dévoilées cette semaine lors d'un grand congrès de physique, à Kyoto, semblent le confirmer, mais il manque encore des données pour en être parfaitement certain.

Supposons tout de même qu'il s'agisse bien du Higgs, puisque les chances de se tromper semblent minces, et voyons de quoi il s'agit.

Il y a, en ce bas monde, une loi fatalement incontournable voulant que deux choses ne peuvent pas se retrouver au même endroit en même temps. Pas moyen d'enfreindre cette règle - et n'essayez pas trop fort, vous allez vous faire mal.

Or même si la physique des particules est un monde bien étrange, il s'avère qu'elle a, elle aussi, une loi de ce genre: le principe d'exclusion de Pauli, qui stipule que deux particules ne peuvent pas occuper le même espace au même moment si elles sont dans le même "état quantique" - cet "état" consistant grosso modo en certaines de leurs caractéristiques. De là, les physiciens classent les particules en deux catégories. Dans un coin, on trouve de bons citoyens nommés fermions, qui obéissent sagement au principe de Pauli. Et dans l'autre s'agitent les bosons, une sale bande d'anarchistes qui n'ont de respect pour rien - en tout cas, pas pour ce principe, ce qui signifie qu'ils peuvent bel et bien se trouver au même endroit, en même temps.

Ces bosons se divisent ensuite en deux groupes, selon le site (absolument extraordinaire, d'ailleurs) The Particle Adventure, des Laboratoires Berkeley: les mésons, que nous n'aborderons pas ici, et les "particules de force", par lesquelles les grandes forces de la nature se propagent et auxquelles le boson de Higgs serait en quelque sorte apparenté.

Ces bosons-là, il faut le souligner ici, ne sont pas tous des bestioles aussi exotiques qu'on pourrait le croire. En fait, si vous parvenez à lire cette chronique, c'est grâce à un boson d'une extraordinaire banalité: le photon, ou la "particule de lumière" qui est le "messager" de la force électromagnétique. Quand, en effet, une particule ayant une charge électrique accélère ou change de direction, cela "dérange" le champ électromagnétique en cet endroit précis, un peu comme un caillou lancé dans un étang. De ce "dérangement" naît une onde électromagnétique (de la lumière, ou de l'infrarouge, ou de l'ultraviolet, etc.), et cette onde n'est rien d'autre qu'un photon - et donc, un des bosons "porteurs de force".

Champ plus stable

Il en va de même avec le boson de Higgs, à cette différence près que c'est un autre champ, le champ de Higgs, qui doit être "dérangé" pour que ce boson apparaisse. Or, ce champ de Higgs est beaucoup, beaucoup plus stable que le champ électromagnétique; pour l'exciter, il faut atteindre de très, très hautes énergies, un peu comme s'il s'agissait d'un étang gelé dont seule une très grosse roche pourrait rider la surface. C'est pourquoi il faut un immense accélérateur de particules comme celui du CERN - le Large Hadron Collider est un anneau de 27 km de circonférence! - pour atteindre de telles énergies.

L'analogie avec le champ électromagnétique est de nouveau utile pour expliquer le rapport entre le Higgs et la masse. Ce ne sont en effet pas toutes les particules, ni tous les matériaux, qui interagissent avec le champ électromagnétique. Certains, comme les aimants, le font, mais d'autres non - un bout de papier, par exemple, ne tiendra jamais de lui-même sur un frigo. Et de la même façon, ce ne sont pas toutes les particules qui interagissent avec le champ de Higgs: celles qui le font ont une masse, alors que les autres (comme le photon, tiens) n'en ont pas.

Maintenant, qu'est-ce que "peuvent apporter" toutes ces recherches, demande Mme Plamondon? Pour la science, cela sert à vérifier la validité du Modèle standard (MS), et cela permet aussi aux physiciens de scruter tout écart entre les observations et les prédictions du MS. Ils sont d'ailleurs plusieurs à souhaiter ardemment qu'on en trouve, car la moindre différence pourrait ouvrir une porte sur une "nouvelle physique" et boucher certains trous du Modèle. Celui-ci, il faut le dire, a encore d'énormes carences, ne proposant aucune explication pour la gravité (oups!) ou la matière sombre, qui forme environ 80% de la matière de l'Univers (re-oups!). Mais on n'a pas trouvé de tels écarts au CERN jusqu'à maintenant.

Répercussions

Les répercussions de ces recherches dans le quotidien de monsieur et madame Tout-le-Monde, elles, sont plus difficiles à prédire, mais on aurait tort de présumer qu'il n'y en aura pas. Tenez: au tout début des années 60, les pionniers du laser, dans les Laboratoires Bell, ne soupçonnaient nullement la révolution que leurs travaux allaient déclencher. Ils en entrevoyaient des applications scientifiques, mais rien du reste. En fait, nous a déjà dit feu le physicien Willard Boyle - qui a travaillé dans les Bell Labs, où le laser fut inventé en 1960, et qui a lui-même mis au point le premier laser continu (les premiers étaient pulsés), en 1962 -, au départ le laser était plutôt vu comme un "gadget de labo". Imaginez...

Et puis, les applications peuvent aussi provenir de toute l'instrumentation qui entoure la recherche. Par exemple, ce même Willard Boyle a mis au point un petit capteur de lumière en 1969, au cours de ses travaux en optique. Ce capteur, bien que ce n'était pas du tout son intention originale, sert maintenant d'"oeil" à tous les appareils photo numériques du monde, et lui a valu le Nobel de physique 2009.

Cela ne veut bien sûr pas dire que les activités du LHC vont nécessairement transformer nos vies, mais cela signifie que, vraiment, on ne sait jamais...

Soins palliatifs - La meilleure façon de mourir... | Le Devoir

Avec sa Commission mourir dans la dignité, le Québec a récemment débattu de la délicate question de la fin de la vie. Le débat doit reprendre sous peu alors qu'un projet de loi se prépare. Or, dans ce domaine essentiel, beaucoup reste à faire. Le Devoir a tenté d'y regarder de plus près.

Il y a quelques semaines à peine, Monsieur L. vivait encore seul dans son appartement de la Montérégie. Le cancer de la prostate qui le rongeait lui avait laissé un répit de deux ans. " Ils m'avaient donné cinq ans à vivre, j'ai fait sept ans ", dit-il, mi-figue mi-raisin, allongé dans son lit à la maison de soins palliatifs Victor-Gadbois, de Beloeil, où il est arrivé la veille.

" Mais c'est toujours un choc, on ne peut pas être préparé à ça ", dit-il. La maladie fait son oeuvre: une faiblesse énorme qui l'empêche de se rendre seul aux toilettes, et même de manger seul. Attablé devant un appétissant déjeuner, il accepte de se laisser aider à manger, résigné. Courageux, il arrive même à sourire, parle aux inconnus qui s'affairent autour de lui, lui apportent ses médicaments, lui offrent un bain. Le courage de la mort ordinaire. " Mon plus grand souhait, c'est qu'on me guérisse de la diarrhée, c'est humiliant ", confie-t-il. Quelques heures plus tard, l"équipe a trouvé un remède à ce mal.

" Au cours de notre vie, on apprend qu'un homme, ça pisse debout ", raconte Pierre Brodeur, psychologue à la maison Victor-Gadbois. Régresser au stade de l'enfant, pour certaines personnes, est une humiliation inacceptable.

" Ça dépend de la capacité de la personne " à accepter la régression, constate-t-il. Car, de l'avis de plusieurs personnes oeuvrant en soins palliatifs, de grands moments se déroulent au coeur même de cette régression.

Les patients qui entrent à la maison de soins palliatifs Victor-Gadbois souffrent tous du cancer. Ils ont un pronostic de vie maximum de trois mois. À ce stade, l"équipe de médecins et d'infirmières qui les entoure ne prodigue plus de soins dits " curatifs ".

Pour Mme A., 89 ans, la pire crainte est de mourir " consciente et étouffée ". Mais la maladie m'a fait découvrir mes enfants. " J'ai de bons enfants ", ajoute-t-elle. " Je n'ai plus de souhaits dans la vie ", dit-elle, avant d'accepter qu'on lui pose un masque pour l'aider à respirer. Elle attend tout de même, dans les prochains jours, une dernière visite de son fils venu d'Italie.

À Victor-Gadbois, on prodigue, avec un groupe de bénévoles, les soins du corps et l'aide à l'alimentation. Ce sont les soins palliatifs, que l'on donne quand il n'y a plus rien d'autre à faire. Pour rendre la mort plus confortable. Au Québec, on compte un lit de soins palliatifs pour 11 700 habitants. C'est très peu quand on sait qu'on finit tous par mourir un jour.

Ici, la vie continue dans les meilleures conditions possible, explique la Dre Christiane Martel, l'une des médecins de la maison. Que ce soit au niveau du confort physique, émotif ou spirituel.

Au mourant, on acceptera de prodiguer des soins de bouche au brandy ou au Pepsi, selon la demande. Les diabétiques ne seront plus tenus de contrôler leur taux de sucre. Et la mort fait partie du quotidien. Hier soir, on a servi une bière à M. X, décédé au cours de la nuit. Ce matin, c'est son fils qui terminera la bière aux pieds du défunt. " On aide les proches autant que les patients ", raconte Nathalie Savard, directrice des soins.

À la maison Victor-Gadbois, les jours se suivent mais ne se ressemblent pas. Aux côtés d'un vieil homme de 93 ans qui savoure sa dernière assemblée de famille dans la cour, bien calé dans ses oreillers tandis qu'on trinque en son honneur, un jeune homme de 36 ans se meurt tragiquement, entouré de ses parents, de sa femme et de ses deux jeunes enfants, après avoir tout tenté pour survivre.

" Depuis six mois, il y a toujours de trois à cinq lits qui sont occupés par des cancéreux âgés de moins de 45 ans ", s'inquiète la Dre Christiane Martel.

53% des patients qui sont admis à la maison Victor-Gadbois arrivent de leur domicile, 47% proviennent de l'hôpital.

Problème d'accès aux soins palliatifs

On dit que 77% des Canadiens n'ont tout simplement pas accès à des soins palliatifs, c'est-à-dire à des soins conçus pour apaiser la souffrance lorsqu'un malade est parvenu à la phase terminale de sa vie, que ce soit à domicile, à l'hôpital ou en maison de soins. Et plusieurs organismes, comme la maison Victor-Gadbois et la Société de soins palliatifs à domicile du Grand Montréal, se spécialisent plus ou moins exclusivement dans les soins offerts aux cancéreux.

C'est précisément cette grande carence dans les soins de santé québécois qui fait craindre à plusieurs médecins spécialisés en soins palliatifs l'adoption d'une loi encadrant l'euthanasie et le suicide assisté. Depuis le mois d'octobre, un manifeste, signé de sommités des soins palliatifs dont le Dr Balfour Mount et le Dr Bernard Lapointe, circule pour témoigner de leur opposition à une telle initiative. Selon la Dre Christiane Martel, le système de santé québécois n'est pas assez performant pour assurer que chacun aura droit à des soins palliatifs de qualité avant que l'on accepte de procéder à l'euthanasie.

Récemment, dit-elle, j'ai vu une patiente passer 14 jours à l'urgence, en grandes douleurs, sans qu'on fasse le nécessaire pour la soulager. Je crains que des patients ne demandent à mourir que parce qu'ils ne reçoivent pas les soins adéquats. Et parallèlement, plusieurs oncologues s'acharnent sur leurs patients jusqu'au dernier jour, malgré les pires pronostics. Les espérances de survie d'Hélène Richard étaient déjà minimes lorsqu'elle a abandonné une chimiothérapie éprouvante. Lorsque j'ai annoncé à mon oncologue que j'arrêtais le traitement, elle m'a répondu qu'elle regrettait que j'arrête de me battre, a-t-elle raconté. Pourtant, elle m'avait dit que j"étais finie !

Pas des soins tout-puissants

La Dre Martel croit que 90% des malades qui demandent à mourir remercient les soignants de ne pas avoir accédé à leur demande après qu'ils ont été soulagés de leur douleur par une équipe de soins palliatifs.

Mais il faut bien dire que les soins palliatifs ne sont pas absolument tout-puissants dans le traitement de la douleur. Selon Elsie Monereau, directrice des soins palliatifs à la Société de soins palliatifs à domicile du Grand Montréal, les patients seraient réfractaires aux traitements contre la douleur dans 8% des cas. À la toute fin de la vie, les médecins ont alors souvent recours à la sédation palliative, qui revient à endormir le patient jusqu'au moment de son décès, soit de façon sporadique, soit de façon permanente.

On ne peut plus faire semblant de ne pas entendre cette partie-là de la souffrance. De plus en plus, le malade non soulagé va avoir la possibilité d'avoir cette sédation palliative. Les malades qui ne sont pas soulagés disent toujours la même phrase: " Je veux mourir. " Mais cela ne veut pas nécessairement dire " je veux que vous m'euthanasiiez ", cela veut dire " je veux être soulagé ".

La réalisation de ce reportage a été rendue possible grâce à une bourse de journalisme des Instituts de recherche en santé du Canada.

Scandales immobiliers de grande ampleur au Québec

Des fonctionnaires de la voirie, des entrepreneurs du BTP, des collecteurs de fonds de partis politiques et spécialistes de la mafia italienne racontent jour après jour ce qu'ils savent d'un formidable "système", mêlant industrie du bâtiment, fonctionnaires, politiciens, syndicalistes et mafioso. Une " industrie " qui a coûté très cher aux contribuables québécois, surtout dans les années 1990 et 2000.

"C'est curieux comme le système s'effrite depuis qu'on a pris les grands moyens", ironise Jacques Duchesneau, député à Québec et ancien chef de police de Montréal. C'est par lui que le scandale est a éclaté en 2011, par le biais d'une enquête de fond sur les malversations liées aux contrats de travaux routiers au Québec, à laquelle le premier ministre libéral de l'époque, Jean Charest, n'avait consenti qu'à reculons. Le "rapport Duchesneau" établissait un lien direct entre industrie, financement occulte de partis et corruption de fonctionnaires.

"Depuis le début de l'enquête en 2010, souligne-t-il, le seul ministère des transports aurait épargné un milliard de dollars sur les contrats", certains réfrénant leurs instincts pour toucher une quote-part ! La Commission Charbonneau "a déjà fait tomber deux maires", ajoute-il, en espérant qu'elle parvienne à "démontrer les stratagèmes derrière les individus".

Une unité permanente anticorruption, créée en 2011

L'Unité permanente anticorruption, créée en 2011, s'y attelle aussi avec son armée de vérificateurs, enquêteurs et analystes du gouvernement. Plus les policiers de "l'escouade Marteau" qui, depuis 2009, auraient conduit le "cartel des égouts" de Montréal à mettre la pédale douce sur les gonflements de contrats... Ces dernières semaines, elle a procédé à des perquisitions en série et porté des accusations pour fraude et corruption contre des élus municipaux, comme Frank Zampino et Richard Marcotte, maire d'une ville de banlieue.

Le prochain sur la liste serait Gilles Vaillancourt, qui vient de démissionner de son poste de maire de Laval, troisième ville du Québec. Il est soupçonné d'avoir empoché des pots-de-vin à répétition en échange de contrats publics. Sont formellement accusés par ailleurs des ingénieurs à la voirie de Montréal et des entrepreneurs d'origine italienne, dont Tony Accurso et Lino Zambito.

Ce dernier a fait sensation en expliquant à la commission la mécanique du "système" d'obtention de contrats publics. Lui-même a versé pendant des années 3% de la valeur des contrats obtenus à Montréal à un intermédiaire lié à la mafia qui reversait l'argent à Union Montréal, le parti du maire Gérald Tremblay. M. Zambito a semé à tous vents dans les années 2000, donnant plus de 88 000 dollars canadiens (environ 68 000 euros) à des partis provinciaux, surtout aux libéraux alors au pouvoir. Il avouait aussi avoir organisé une collecte de fonds illégaux pour l'ex-vice-premier ministre libérale, Nathalie Normandeau.

Des contrats d'égouts dont il gonflait les coûts

A Montréal, le "système" de corruption fonctionnait rondement. Gilles Surprenant, ex-ingénieur en travaux publics, l'a bien détaillé devant la commission: en dix ans, il a reçu d'entreprises de construction cadeaux, invitations à des voyages, tournois de golf, restaurants, matchs de hockey et pots-de-vin totalisant 736 000 dollars, en échange de contrats d'égouts dont il gonflait les coûts.

D'autres fonctionnaires de la voirie ont avoué s'être fait graisser la patte en gonflant de 30% à 40% les factures, par de faux extras. Puis un organisateur du parti du maire, Martin Dumont, a accusé M. Tremblay d'avoir délibérément fermé les yeux sur un budget parallèle alimentant ses caisses avec de l'argent sale. A la suite de ces révélations, M. Tremblay a démissionné début novembre, plongeant Montréal dans une crise majeure.

Chantal Rouleau a été l'une des premières élues de Montréal à tirer la sonnette d'alarme. Maire de l'arrondissement de Rivière-des-Prairies, à l'est de l'île, elle s'insurge dès 2010 contre la vente d'un terrain municipal acheté 5 millions de dollars et revendu... 1,6 million à des promoteurs, en plein boom immobilier.

70% d'argent sale dans les campagnes électorales

De l'enquête qui sera finalement mise en place, elle dit qu'elle "tire sur un fil permettant de comprendre le fonctionnement du système, infiltré par des fourmis, pour stopper la gangrène et épingler les fautifs". Le processus, dit-elle, est "douloureux mais positif". On est en train de nettoyer la plaie mais il faudrait une unité d'enquête propre à Montréal et une veille, pour ne pas voir revenir les pratiques douteuses. Comme on fait le ménage. Régulièrement.

Jacques Duchesneau note de son côté que "des fonctionnaires ont volé des centaines de millions de dollars", mais s'inquiète surtout du rôle d'"élus au courant du stratagème", quand ils ne trempaient pas dans la magouille ! Estimant à 70% la part d'argent sale dans le financement des campagnes électorales au Québec, il ironise: "On m'a dit que ce n'était qu'un pâle reflet de la réalité."

Le gouvernement québécois propose de limiter à 100 dollars les dons aux partis mais cela ne changera pas la donne, selon lui: "Tant qu'on ne limitera pas strictement les dépenses électorales, il y aura de l'argent sale en politique." Lui prône une révision complète du système d'octroi de contrats publics et de financement des partis: "On ne peut pas aller plus bas; aller au fond des choses, avec courage, permettra de rebâtir la maison sur des bases plus solides, avec davantage de contrôles et de lois."

Si cette histoire ternit l'image internationale du Québec et de Montréal, M. Duchesneau invite ceux qui en rient à regarder dans leur propre cour...

"Le PSG n'est pas le FC Barcelone !"

Cette saison, vous avez pris une nouvelle envergure avec le PSG. Comment expliquez-vous cette progression ? On peut l'expliquer par une prise de conscience individuelle mais aussi par la nouvelle dimension du PSG. De grands joueurs sont arrivés. Chaque jour, je progresse à leur côté. Le staff technique m'a également beaucoup apporté. Au quotidien, ces éléments me poussent à hisser mon niveau de jeu. Et, en match, c'est plus facile. Tout va très vite dans le foot. Mais je ne m'enflamme pas. De mes débuts au centre de préformation de l'INF Clairefontaine à mon passage à Saint-Etienne, j'ai toujours avancé par paliers.

Vous tirez donc profit de la concurrence installée par Carlo Ancelotti... Les recrues de cet été sont habituées à disputer des matchs de très haut niveau. Elles savent aussi que chaque entraînement est crucial. Ce qui fait qu'un joueur comme moi a envie de faire face et de fournir le maximum. Par ailleurs, Carlo Ancelotti m'apporte beaucoup quant à mon positionnement. Il est épaulé par des adjoints comme Claude Makelele, qui jouait au même poste que moi.

Ancelotti est-il l'homme de la situation ? Bien sûr. Ancelotti inspire le respect chez tous les techniciens. Aujourd'hui, il n'a pas d'égal en Ligue 1 et fait partie des meilleurs entraîneurs européens. Il a une grande expérience et a gagné beaucoup de titres avec des clubs huppés. Il a côtoyé de grands joueurs. Je pense qu'il remportera d'autres titres à Paris. En janvier, j'avais eu une discussion réconfortante avec lui. Je sortais alors d'une série de blessures. La confiance qu'il m'accorde explique aussi mes performances.

Quel regard portez-vous sur la première partie de saison du PSG ? En Ligue 1, Lyon nous a pris la place de leader. Mais nous restons en embuscade. Un de nos objectifs majeurs est la Ligue des champions: nous nous sommes qualifiés pour les 8es de finale avec la manière.

Quel est l'objectif du club dans cette compétition ? On va essayer d'aller le plus loin possible. Désormais, tout peut arriver. Mais on aura notre mot à dire face à de très bonnes équipes européennes. Nous voulons d'abord finir premiers de notre poule, devant Porto, pour pouvoir recevoir lors du 8e de finale retour.

Le PSG peut-il devenir un grand club européen à court terme ? Il en a déjà le budget... Pour devenir un grand club européen, Paris a besoin de remporter des titres et de s'inscrire dans la durée. Aujourd'hui, ce n'est pas le cas. Financièrement, le PSG se donne les moyens pour que ce projet se concrétise.

En Ligue 1, ne pas remporter le titre, comme la saison dernière, serait un gros échec ?

Bien sûr, cela représenterait une grosse déception. Cette année, on a vraiment à coeur d'empocher ce titre de champion. La saison dernière, on n'est pas passés loin. En mai, il y a eu de la déception car on avait les qualités pour terminer premiers. On a fait une très grosse saison. On a terminé avec 79 points. Normalement, avec 79 points, on est censé être champion... Mais une autre équipe, Montpellier, a réalisé une saison encore plus fantastique. Cette année, je pense que c'est la bonne. Même si les grosses équipes comme Marseille, Lyon ou Bordeaux sont à la lutte pour le titre, je pense qu'on a les armes pour l'emporter.

Estimez-vous que les médias attendent trop du PSG ? C'est normal qu'on attende beaucoup de nous au vu de ce qui a été investi et des joueurs qu'on a. On l'accepte totalement. Après, lorsqu'on gagne 4-0 à domicile contre Troyes et qu'on trouve encore des choses à nous reprocher, c'est sûr que c'est un peu frustrant. On se demande ce que les gens attendent de plus. On ne pourra jamais gagner 4-0 tous les week-ends. On n'est pas le FC Barcelone ! On essaie de mettre en place un projet de jeu. Une équipe se construit avec le temps. On a prouvé en Ligue des champions qu'on pouvait répondre présents. Regardez Manchester City qui n'arrive pas, depuis deux saisons, à se qualifier pour les 8es de finale, ils ont aussi fait d'énormes dépenses !

Au regard des sommes investies, on vous imaginait avec 15 points d'avance à la trêve ! C'était négliger nos adversaires et le championnat de France. Lyon et Marseille, qui n'étaient pas bien la saison dernière, ont été "boostés" par ce nouveau PSG. Cela montre que la Ligue 1 est passionnante. J'espère qu'au mois de mai nous pourrons avoir le sourire en nous disant que, malgré toutes les difficultés, on a fini par l'emporter.

Le PSG semble totalement dépendant des exploits de Zlatan Ibrahimovic. Tant mieux qu'on dise qu'il y a une "Zlatan dépendance". Cela veut dire qu'Ibrahimovic est très performant et qu'il met beaucoup de buts. Il est venu pour ça et il prouve qu'il est la star de la Ligue 1. Il a démontré partout où il est passé qu'il était un grand joueur, une star mondiale. Au sein du groupe, on respecte l'homme et le joueur. Lui aussi respecte les hommes qu'il a autour de lui. Ce qu'il a fait est vraiment exceptionnel. Cela pousse les autres à hisser leur niveau de jeu. Thiago Silva, qui est l'un des meilleurs défenseurs du monde, permet aussi à tout le monde de progresser.

Comment avez-vous vécu l'Euro 2012 avec l'équipe de France ? Comme une déception. J'avais à coeur de participer à cet Euro. Malheureusement, ma blessure m'a empêché de grappiller du temps de jeu. J'ai vu des choses là-bas et j'en suis sorti renforcé. Aujourd'hui, j'arrive à réaliser de bons matchs en sélection. C'est ce que j'espérais depuis mon baptême avec les Bleus. On a tiré les leçons de ce qui s'est passé en Ukraine et on se doit aujourd'hui d'avoir un comportement exemplaire.

Quel regard portez-vous sur les premiers mois de Didier Deschamps à la tête des Bleus ?

Il a les résultats pour lui. On est bien placés dans le groupe qualificatif pour le Mondial. Le sélectionneur est rigoureux, proche des joueurs, et inspire la gagne. Comme l'était Laurent Blanc. Mais je ne veux pas faire de comparaison. Blanc avait atteint son objectif en nous qualifiant pour l'Euro. J'espère que Didier Deschamps conduira les Bleus au Brésil.

Le bon nul (1-1) arraché, le 16 octobre, en Espagne constitue-t-il un match fondateur ? Ce match nous a donné confiance. Chacun s'est battu pour tout le monde. Avant ce choc en Espagne, je n'avais jamais vécu de match pareil dans ma carrière.

Avec Bitcoin, payer et vendre sans les banques

Tout le contraire des échanges monétaires actuels, basés sur des banques centrales, des transactions identifiées et des frais de traitement entre les parties prenantes. En outre, comme souvent dans ces technologies, une vision politique est palpable: la conviction que le système monétaire actuel, fait de monopoles bancaires, conduit aux crises financières.

En fait, Bitcoin, inventé par Satoshi Nakamoto (un pseudonyme), est à la fois une monnaie virtuelle (mais convertible en dollars, euros...) et un protocole d'échange sécurisé à la manière de BitTorrent, qui permet l'échange de fichiers de pair à pair.

Environ 200 000 transactions ont déjà été enregistrées grâce à 15 000 ordinateurs sur le réseau. Un petit millier de sites Web acceptent les bitcoins comme dons ou comme moyen de paiement. Le cours du bitcoin, après avoir atteint un sommet de 30 dollars (23 euros) en juin 2011, a chuté à 2 dollars, cinq mois plus tard, avant de revenir aujourd'hui autour d'une dizaine de dollars (les cours sont recensés sur le site bitcoincharts.com). Rien de très impressionnant, comparé aux échanges mondiaux en monnaie réelle ou en produits financiers.

Pourtant, la Banque centrale européenne (BCE) s'y est intéressée dans un rapport sur les monnaies virtuelles publié en octobre. Elle décrit bitcoin comme "la monnaie virtuelle ayant le plus de succès", "en compétition avec le dollar ou l'euro" et "similaire à des monnaies conventionnelles". Bitcoin se distingue d'autres types de monnaie virtuelle comme les "crédits", utilisés pour progresser dans un jeu vidéo que l'on gagne en jouant ou que l'on peut acheter (et parfois échanger en retour).

Le réseau social Facebook a aussi développé ce genre de système. Mais, chaque fois, une autorité centrale contrôle et traite les échanges. Avec Bitcoin, tous les noeuds du réseau sont à la fois dépositaires du livre de comptes, vérificateurs, émetteurs de monnaie, et acheteurs et vendeurs.

Comment fonctionne ce réseau ? Chaque transaction entre deux utilisateurs se fait en réalité entre deux adresses électroniques à la manière d'un e-mail. Sauf qu'un utilisateur peut choisir une adresse différente pour chaque paiement, assurant ainsi l'anonymat. Un ensemble d'informations liées à cette transaction est signé électroniquement par un système de chiffrement à double clé. Le réseau peut ainsi vérifier l'authenticité de la transaction. Grâce au contenu du fichier, il est aussi possible de s'assurer que les bitcoins échangés existent bien dans le livre de comptes public, diffusé dans tout le réseau.

L'étape-clé consiste à écrire cette nouvelle transaction dans ce livre. Elle passe par la résolution d'un défi mathématique lancé aux ordinateurs, et dont le gagnant, sorte de banquier central provisoire, aura le privilège d'ajouter cette ligne supplémentaire. Il s'agit d'une phase de hachage de fichier, c'est-à-dire de transformation d'un gros fichier en une empreinte numérique plus courte et unique. Les ordinateurs "prennent" la nouvelle transaction et lui ajoutent un nombre avant de "hacher" l'ensemble.

Le but étant de trouver le nombre qui donne une empreinte particulière (beaucoup de zéros au début). Une fois ce nombre trouvé, les autres noeuds vérifient aisément que c'est le bon. La transaction se trouve alors indestructiblement liée à la chaîne de l'ensemble des autres transactions; toute modification changerait l'empreinte.

Si, pour frauder, un utilisateur voulait payer deux fois avec le même argent très vite (moins de dix minutes), une seule des deux transactions serait validée par le réseau - l'autre restant orpheline car les deux ont des empreintes différentes. L'ordinateur ayant résolu le défi remporte 50 bitcoins. Pour éviter l'inflation, cette récompense est divisée par deux régulièrement, probablement avant la fin 2012. Le nombre de bitcoins en circulation est donc limité à 21 millions, mais ils sont divisibles jusqu'au cent millionième, ce qui laisse de la marge... La difficulté du défi est aussi relevée à chaque augmentation de la puissance de calcul.

La vie du réseau a déjà eu des hauts et des bas. Des sites Web fournissant des services pour Bitcoin ont été attaqués et les bitcoins en dépôts volés. "La faille utilisée ne concerne pas le protocole lui-même", assure Pierre Noizat, qui vient de lancer Paymium, une entreprise de paiement en vraie monnaie utilisant le réseau Bitcoin. La BCE fait état aussi des possibilités de blanchiment d'argent grâce à ce service anonyme. Mais le cash possède également ce défaut. Des acteurs de poids comme Wikipedia refusent les dons de cette nature. D'autres, comme la plate-forme de blogs WordPress, les acceptent. Récemment, Adi Shamir et Dorit Ron, de l'Institut Weizmann en Israël, ont analysé le livre de comptes et montré que près de 80% des bitcoins ne circulent pas. En novembre, des "soldes géants" ont été lancés. "Trente mille dollars ont été échangés", se réjouit Jon Holmquist, qui travaille pour Coinabul, lequel convertit des bitcoins en or.

Pierre Noizat, également auteur d'un livre pédagogique sur cette monnaie, croit beaucoup au potentiel de cette technologie en tant que réseau de transactions. Son système, Paytunia, est équivalent à une carte de crédit (en vraie monnaie) ou à un paiement par mobile sans contact, mais il utilise Bitcoin pour valider les transactions, qui reviennent ainsi moins cher. Le porteur gère de plus son identité et peut donc être anonyme.

Le système est facile à mettre en oeuvre chez les marchands, qui n'ont pas besoin d'installer de nouveaux terminaux ou logiciels. Il leur suffit de communiquer une adresse qu'un téléphone peut "photographier et reconnaître", précise Pierre Noizat, qui assure avoir des milliers d'utilisateurs. Il y a un mouvement général de remise en cause des systèmes hiérarchiques pour des systèmes plus horizontaux. "Il faudra du temps pour que Bitcoin s'impose, mais 2013 pourrait être un tournant", prédit-il.

La BCE, dans son rapport, prévoit d'ailleurs de réévaluer les risques divers, aujourd'hui considérés comme élevés, en cas de succès de cette monnaie.

Nous sommes partis d'Afghanistan. Et après ?

Les troupes françaises ont quitté leur zone de responsabilité en Afghanistan (Kapisa et Surobi). L'Otan et les Américains devraient suivre fin 2014. Il est temps que l'armée afghane reprenne possession de son territoire et que les Afghans choisissent leur futur, sans tout attendre de nous. Ce sont surtout les paysans afghans que nous avons punis en les considérant comme des terroristes. Et nous-mêmes, avec nos 88 soldats tués, et les blessés, les mutilés. Les talibans se composent d'extrémistes étrangers, d'anciens chefs réfugiés au Pakistan, mais souvent de paysans qui refusent la présence armée étrangère, comme du temps des Soviétiques. Ils veulent défendre leurs traditions, anciennes et archaïques, même s'ils ont été rejoints par des jihadistes, pakistanais, arabes, ouzbeks, tadjiks. Tolérés, parfois aidés par les insurgés locaux, ceux-ci ne le seront plus quand les Occidentaux se feront plus discrets. Le départ des troupes françaises de la base de Nijrab, que j'ai observé du haut des collines plantées d'amandiers grâce à des crédits français, s'est fait dans l'ordre. Les convois de camions et de blindés ont rejoint Kaboul sans être attaqués, survolés par des hélicoptères.

Il n'y aura pas de déferlante des talibans sur Kaboul dès la fin de 2014. Les circonstances ont changé depuis leur avancée irrésistible de 1994 à 1996. Kaboul était alors vide, le pays à feu et à sang du fait des luttes entre différentes factions. Leur prise de contrôle du pays avait alors été perçue comme une sorte de libération, un retour à la sécurité. Les Afghanes ont payé le prix de l'obscurantisme de ces paysans dépassés par l'organisation d'Al-Qaeda, mais leur situation ne s'est pas améliorée de nos jours. Anciens moudjahidin, gouvernement afghan et actuels talibans se rejoignent dans le désir de garder les femmes dans une position inférieure. Les principaux notables de la guerre antisoviétique sont revenus au pouvoir en 2001. Ils se sont mués en affairistes, se saisissant de terres gouvernementales pour les revendre en terrains à bâtir aux réfugiés revenus d'Iran et du Pakistan, bénéficiant d"énormes contrats américains de sous-traitance. Ils se sont déconsidérés; la plupart d'entre eux n'ont d'ailleurs pas combattu eux-mêmes. Les gens, comme je l'ai entendu dans les campagnes, aspirent à un gouvernement qui ne soit pas constitué de voleurs. Beaucoup de jeunes veulent partir, comme partiront ceux qui ont su profiter des largesses américaines: la fuite des capitaux est considérable.

Les jeunes sont fatigués de la guerre et de ses idéologies. Ils ont côtoyé le monde moderne lors de leurs exils en Iran ou au Pakistan, ils en ont apprécié les avantages. Environ 65% de la population a moins de 25 ans; Kaboul compte maintenant 5 millions d'habitants, un cinquième de la population totale. Dans les villes, les écoles gouvernementales sont pleines, de filles comme de garçons. Il faudra fournir du travail à ces jeunes qui ne voudront plus retourner à l'obscurantisme des anciens partis ni à la corruption de certains dirigeants. Tous, y compris les opposants armés, sont friands de téléphones portables; la télévision, et ses feuilletons turcs qui présentent un monde moderne, est suivie partout.

L'armée est maintenant présente. Les autorités qui vont la commander seront-elles considérées comme légitimes ? Des anciens commandants de la lutte antisoviétique se préoccupent déjà de reconstituer des milices provinciales, qui échapperont au pouvoir central. L'Afghanistan, pays de montagnes, aux fortes identités locales, devrait pouvoir bénéficier d'une certaine décentralisation, à l'image des nations occidentales, mais les Etats-Unis ont voulu le transformer en un Etat centralisé, à pouvoir présidentiel fort, supprimant le poste de Premier ministre qui existait depuis la Constitution de 1964.

Le président Karzaï ne veut pas de contrôles étrangers, en particulier à l'occasion des élections prévues en avril 2014. Mais son pays est, depuis les années 50 et déjà bien avant, dépendant de l'aide étrangère. Aucune industrie n'a été remise en route, aucun barrage n'est en état, aucun système important d'irrigation n'est réparé. Tout est importé; rien n'est produit, sauf fruits et légumes. La priorité est laissée à l'initiative privée. Dans un pays ruiné par trente ans de guerre, un contrôle gouvernemental sur les infrastructures aurait été nécessaire.

Le bruit a été répandu que l'Afghanistan possédait d'immenses richesses minières. Cela n'a fait qu'ajouter au sentiment que les Occidentaux n"étaient là que pour s'en emparer. Sans énergie pour traiter le minerai de fer ou de cuivre sur place, ni de moyens de transport pour l'exporter à travers les montagnes, il n'y a pas d'exploitation minière. Les Chinois ont déjà presque quitté la mine de cuivre de Mes Aynak, laissant les archéologues internationaux (financés par la Banque mondiale) fouiller l'immense site bouddhique et rester les plus importants employeurs de la province. Il faudra bien un jour également que l'Afghanistan et le Pakistan, dont dépendent largement importations et exportations, rétablissent des rapports normaux.

Le départ des troupes combattantes françaises s'est achevé le 20 novembre. Le nouveau traité de coopération prévoit la poursuite des aides traditionnelles: lycée de filles, de garçons, département de français à l'université, Institut français, coopération dans les domaines militaires, juridiques, médicaux et agricoles, soutien à la Délégation archéologique.

Depuis 2009, pour tenter de "gagner les cœurs et les esprits" et de réaliser la tâche impossible de faire coïncider aides et actions offensives, un service d""actions civilo-militaires" du ministère de la Défense (Cimic), supprimé en 2012, a mené, et fait mener à bien par une petite ONG française, de nombreux travaux d'intérêt collectif et actions de réhabilitation agricole dans des dizaines de villages de montagne. Ces travaux, gourmands en main-d"œuvre locale, ont pu aider à contenir l'insurrection: irrigation, puits, eau potable, reboisement, arbres fruitiers, protection des sols et augmentation des surfaces cultivables.

Que laisserons-nous comme souvenir, après deux milliards d'euros de dépenses militaires ? Un budget bien plus modeste contribuerait à l'amélioration des conditions de vie locales, très dures dans ces vallées situées souvent à plus de 2 000 mètres d'altitude. L'ambassade a reçu des dizaines de demandes écrites de petites réalisations agricoles émanant de communautés locales de la province de Kapisa. Pour qu'ils se libèrent de l'insurrection menée par des groupes étrangers, ce que les agriculteurs m'ont dit souhaiter, il faudrait maintenir en leur faveur une petite aide civile, bien contrôlée et qui les touche directement.

Une Constitution au forceps en Egypte

C'est un nouveau coup de poker du président Mohammed Morsi. Alors que l'Egypte reste plus divisée que jamais autour de la déclaration constitutionnelle, qui lui accorde provisoirement les pleins pouvoirs, il a décidé de jouer son va-tout. Prenant tout le monde de court, il a annoncé, mercredi, que l'Assemblée constituante voterait son texte final le lendemain. Il y a tout juste une semaine, le chef de l'Etat avait accordé deux mois supplémentaires à cette Assemblée pour finir ses travaux.

Voilà bientôt deux ans que l'Egypte s'appuie sur un texte provisoire, plusieurs fois amendé ce qui fragilise la stabilité institutionnelle et conduit à des imbroglios juridiques. Cette nouvelle initiative n'a fait qu'accroître la fracture dans le pays. Pour ses opposants, le Président persévère dans son "délire autocratique", continuant de "trahir sa parole" et de "piétiner le droit".

Du côté de ses partisans, on assure que c'est un moyen d'en finir au plus vite avec la crise institutionnelle et politique, en accélérant le processus de transition. Un référendum devrait être organisé dans les quinze jours. Un laps de temps très court qui oblige les Frères à renoncer à leur projet d'expliquer le texte, article par article, aux Egyptiens. Pour le Président, c'est aussi une façon de retrouver une légitimité populaire et démocratique alors que la contestation fait rage dans tout le pays. Mohammed Morsi semble convaincu que les Egyptiens voteront favorablement, comme il l'a affirmé dans une interview à l'hebdomadaire américain Time. D'autant que ce recours à un vote précipité tient de l'ultimatum au peuple égyptien: "Soit vous votez pour mon texte, soit je garde les pleins pouvoirs", ceux-ci devant supposément prendre fin après l'adoption de la Constitution.

C'est dans une ambiance étrange que 85 membres de cette Assemblée constituante, à grande majorité islamiste, ont voté le texte hier. La plupart des libéraux manquaient à l'appel. Mi-novembre, peu avant la déclaration constitutionnelle, ils avaient claqué la porte, estimant ne pas avoir pu faire valoir leurs vues. Les représentants des droits de l'homme, des minorités religieuses ou de la société civile en avaient fait de même. Afin que le quorum nécessaire soit atteint, 11 personnes, des membres remplaçants, ont été ajoutées à la hâte, hier matin. Certains sont très proches des Frères musulmans. Sans surprise, c'est le plus souvent à l'unanimité que les articles ont été votés. Des commentateurs se sont d'ailleurs amusés du fait qu'une des seules divergences de la journée se soit exprimée autour de... l'heure de la prière, certains membres du comité estimant que le pendule de la constituante était mal réglé.

Le texte, qui était encore en train d"être voté hier soir, comporte 234 articles. Objets de toutes les attentions, l'article 2 reste finalement identique à celui de la Constitution de 1971, stipulant que "les principes de la charia sont la source principale du droit." Les partis salafistes, pour qui l"établissement de loi islamique est une revendication majeure, espéraient pouvoir remplacer "les principes" par "les règles", ce qui aurait permis une application plus stricte.

Pour les islamistes, le fait que cet article n'ait pas été modifié est un gage de leur bonne volonté et de leur respect des autres composantes de la société égyptienne. "Hypocrisie", répondent les libéraux, qui n'y voient qu'un coup de communication. Car selon eux, l'islamisation de la Constitution se fait à travers d'autres articles. Ils visent notamment l'article 220, qui confère à l'université Al-Azhar un rôle consultatif, en particulier pour ce qui est de vérifier la conformité des lois avec la charia. Selon la spécialiste de l'Egypte Sophie Pommier, c'est inquiétant car "les gens appelés a se prononcer ne sont pas élus et n'ont aucune légitimité démocratique. On peut y voir les prémices d'une théocratie". Les craintes des libéraux sont en outre attisées par le fait que le prochain recteur de cette université devrait être bien moins modéré que l'actuel. "Pour l'heure, il n'y a pas d'implication religieuse concrète. Avec cette Constitution, on reste dans le cadre de l'Etat civil. La plupart des juristes qui ont travaillé sur ce texte ne sont pas des oulémas mais des universitaires, pour certains formés dans le système français" tempère Alexis Blouet, qui prépare une thèse sur la transition constitutionnelle égyptienne. Mais il reconnaît "qu'il peut y avoir une ambiguïté autour de l'article 220, car les termes employés empruntent au vocabulaire religieux. On y fait référence au "fiqh" notamment [jurisprudence islamique, ndlr]. Et la question pourrait à l'avenir se poser de savoir dans quelle mesure des juges civils sont compétents pour se prononcer dessus".

Au-delà de son aspect religieux, le texte voté hier est très critiqué en raison des pouvoirs étendus qu'il accorde au président de la République. Les Frères musulmans font valoir que ceux-ci sont nettement réduits en comparaison de ce qu'ils étaient sous l'ancien régime.

Autre point litigieux: les pouvoirs conférés à l'armée. Conformément au souhait des militaires, l'examen du budget de la Défense ne sera pas soumis au Parlement, mais à un Conseil national de défense. Pas plus que ne seront interdits les procès de civils dans des tribunaux militaires, comme le demandaient les associations de défense des droits de l'homme. Ces dernières font aussi part de leurs inquiétudes à propos du texte, qu'ils jugent liberticide. Le délit de blasphème est maintenu et l'insulte est désormais prohibée, ce qui pourrait avoir de graves conséquences sur la liberté d'expression, de la presse notamment. De plus, aucun article ne fait plus écho à la protection des femmes, souligne Heba Morayef, de Human Rights Watch. Selon elle, le seul point positif est l'interdiction de la torture par l'article 36. Le mot ne figurait pas dans la précédente Constitution.

Alors que le président égyptien devait s'exprimer hier soir à la télévision, des manifestations sont prévues cet après-midi. Les soutiens du chef de l'Etat défileront eux, samedi.

En Israël, des lieux saints, le Centre du monde et une mer de saumure attendent les touristes ukrainiens

La Terre Promise réunit la grandeur des vérités bibliques, le confort moderne et une nature sauvage. Argoumenty i Fakty a retenu cinq grandes raisons pour vous rendre en Israël.

Partez adorer les lieux saints

Rendez-vous incontournable: les rives du Jourdain, où Jésus a été baptisé. On dit que quiconque pénètre ces "fonds baptismaux" sera touché par la Grâce divine. Quant à la Galilée, elle est la terre des miracles de Jésus: là où l'eau fut changée en vin, où Jésus marcha sur l'eau, où il apaisa la tempête ou encore là où la pêche fut miraculeuse. C'est à cet endroit précis que Jésus est apparu devant ses disciples après la Résurrection.

Mais là où vous trouverez le plus de lieux saints, c'est bien à Jérusalem. Les croyants y parcourent la Rue de la Souffrance ou le chemin de Croix (en latin: la Via Dolorosa). Ce chemin commence près de la forteresse Antonia (le prétoire), où s'est tenu le procès, puis conduit par les rues de la vieille ville jusqu'à l'Église du Saint-Sépulcre sur le Golgotha, vers le lieu de la Crucifixion, puis vers celui de la Pierre de l'Onction et de la mise au tombeau. C'est ici que se trouve le centre chrétien du monde, symbole du salut de l'humanité. Selon la légende chrétienne, le monastère de la Croix est érigé à l'endroit où a grandi l'arbre utilisé pour faire la croix sur laquelle a été crucifié Jésus.

Jérusalem abrite également le lieu le plus sacré des Juifs: le Mur des Lamentations qui constitue le reste d'un temple détruit par les Romains en 70 av. J-C. Selon la tradition, les gens de confessions différentes y laissent des petits mots accompagnés de prières qui sont ensuite exaucées.

Voyagez en hauteur

Visitez les ruines de la forteresse Massada, ancien refuge contre les ennemis construit par Hérode le Grand en 25 av. J-C. pour sa famille. Ces ruines se trouvent sur les rochers abrupts d'une montagne à 450 m au-dessus du niveau de la mer. Seuls les amateurs d'alpinisme peuvent s'y rendre par leurs propres moyens. Pour les autres, un téléphérique les emmène sur ce sommet plein d'histoire.

Au Nord du pays, entre 1 600 et 2 040 m d'altitude, se trouve la station de ski du Mont Hermont qui accueille de nombreux touristes l'hiver. Une navette peut vous y conduire depuis le pied de la montagne. Les pistes de ski font au total 45 km de long. Les vieilles croyances veulent que des dieux païens aient habité jadis le sommet de la montagne.

Visitez des musées uniques

Ce pays abrite près de 300 musées. Impossible de les visiter tous au cours d'un seul séjour. En voici les cinq les plus intéressants qui valent vraiment le détour. Tout d'abord: le Musée d'Israël situé près de la Knesset (le parlement). Il abrite les très anciens manuscrits de Qumrân, ou manuscrits de la mer Morte, découverts dans les grottes du Désert de Judée, ainsi que près de 500 milles d'objets archéologiques et anthropologiques.

À voir également: le Musée d'art de Tel-Aviv. On y expose principalement les toiles des impressionnistes et des expressionnistes Monet, Pissarro, Renoir, Cézanne, Sisley, Matisse, Modigliani, Chagall et Picasso.

À Acre, le Hammam Al-Basha vous attend avec ses bains turcs composés de moulages des visiteurs et des surveillants de l'époque. Une fois à Césarée, entrez dans l'unique Musée Ralli privé où vous pourrez admirer des sculptures de Rodin. Il n'y a pas de guides ni de boutiques de souvenirs. L'entrée est gratuite et les dons sont interdits.

Le cinquième musée est le Musée de l'Holocauste ou mémorial de Yad Vashem, situé à Tel-Aviv, qui revient sur les pages historiques les plus dramatiques de l'histoire. La partie la plus tragique est le mémorial des enfants, construit à la mémoire des 1,5 million d'enfants exterminés dans les camps de concentration et les chambres à gaz. Vous y entrez et pénétrez dans une obscurité totale. Des étoiles scintillent. Vous entendez alors les noms des enfants juifs et les noms de pays dans lesquels ils sont morts. L'Ukraine y est également mentionnée.

Santé et bien-être

Les trois grandes stations balnéaires d'Israël se trouvent sur les rives de la mer Méditerranée, de la mer Rouge et de la mer Morte. Chacune d'elle propose piscines, parcs aquatiques, delphinariums et aquariums géants. À noter: vous pourrez vous baigner dans la mer Rouge même l'hiver, car la température de l'eau ne descend pas en dessous de 21° tandis que celle de l'air peut atteindre 23°.

La mer Morte est encore plus chaude et vous pouvez vous y baigner toute l'année. À propos, il s'agit de la mer la plus unique au monde: elle occupe le point le plus bas de la Terre, soit 417 m en dessous du niveau de la mer. L'eau de couleur azur contient de la saumure et retient très facilement les baigneurs, même ceux qui ne savent pas nager. Les paysages qui l'entourent sont d'une beauté surréaliste. On y vient pour effectuer un traitement à base d'eau salée, de limon, de boues curatives et pour soigner différentes maladies telles que les dermatites, les allergies, l'asthme, l'eczéma, l'arthrite, les bronchites, le diabète mais également pour tout simplement se détendre.

Découvrez les secrets de l'Antiquité

Ils sont gardés par la vieille ville de Tel-Aviv, Jaffa, sur le bord de la mer Méditerranée. Elle est traversée par la célèbre Via Maris qui relie l'Égypte, la Syrie, l'Anatolie et la Mésopotamie. La ville est mentionnée dans les légendes grecques et égyptiennes de l'Antiquité. Selon la légende, c'est ici que Noé a construit son arche et que Persée a sauvé la belle Andromède, avec qui il vécut ici-même une longue et heureuse vie. Les touristes aiment particulièrement se promener dans les ruelles étroites qui portent le nom des signes du zodiaque. On dit que si vous touchez les murs de la rue correspondant à "votre" signe, le destin vous sourira. A Jaffa vous pourrez croiser des jeunes mariés venus faire des séances photo de tout Israël et même d'autres pays. À Césarée, ville du roi Hérode, vous pourrez vous balader dans le théâtre romain, "conquérir " la forteresse des croisés. Sous l'Empire romain, Césarée était la ville principale de Judée et la résidence des procureurs romains, notamment de Ponce Pilate. Le théâtre soigneusement restauré est aujourd'hui utilisé pour les concerts de soirée et les spectacles d'opéra.

Note aux touristes

Si vous partez pour Israël, ne vous inquiétez pas pour votre anglais: environ 30% de la population parle le russe.

Pour votre voyage, il vaut mieux préférer les dollars à l'euro, car ils sont facilement échangeables en shekels (aujourd'hui 1 dollar équivaut à 3,8 shekels).

Pour ce qui est du transport urbain, ce sont principalement les bus, mais Jérusalem est équipé d'un tramway rapide et Haïfa possède la seule ligne de métro du pays, composée de six stations et capable de relier les parties basse et haute de la ville. Il s'agit presque d'un funiculaire souterrain. Le trajet dans tous les types de transports en commun coûte 6 shekels et vous permet de faire des changements pendant 1h30.

En Israël, la tradition juive veut de célébrer le sabbat le samedi. Du vendredi soir au coucher du soleil le samedi, les marchés, les magasins et les transports publics cessent leur activité. Et la semaine de travail commence le dimanche matin.

De nombreux cafés, restaurants et hôtels servent uniquement de la nourriture casher, ce qui exclut le porc, les fruits de mer, les poissons sans écailles et les plats composés à la fois de lait et de viande. On y propose toute une multitude de plats à base d'agneau et de bœuf, de soupes et desserts à base de lait de coco mais également le houmous, la pâte juive traditionnelle, différentes sauces, les boules de pois chiches moulus, les falafels, des fruits et des légumes.

Il n'y a pas de chiens errants dans les rues des villes israéliennes. Par contre, on trouve beaucoup de chats bien nourris qui se promènent l'air hautain. On peut les voir le soir dormir sur les toits des voitures garées. Ces félins aiment les lieux passants et ne refusent pas qu'on les régale.

La location d'une voiture varie en fonction de la marque de 37 $ pour 24h (Hyundai Getz) à 188 $ (Audi A6, Volvo S80). L'assurance coûte 15 $ la journée. Louer un vélo vous coûtera 15 shekels la journée.

Une entrée au musée coûte en moyenne 30 shekels.

Le langage des chiffres

Trois millions de touristes du monde entier ont visité Israël en 2012. Il s'agissait surtout de personnes venues pour voyager et se reposer des États-Unis, de Russie, de France, d'Allemagne, d'Italie, d'Angleterre et d'Ukraine.

118,8 milles de touristes ukrainiens se sont rendus en Terre Promise de janvier à octobre 2012, soit 51% de plus qu'en 2010, avant l'annulation des visas le 9 février 2011.

"Qui langue a, à Moscou va": les migrants économisent de l'argent pour apprendre la langue

Alors que les députés et les militants des droits humains polémiquent sur ce que va donner la loi relative au test linguistique obligatoire, des fraudeurs vendant de "faux" certificats ont déjà fait leur apparition dans le pays

Chaque année, 13 millions de travailleurs migrants viennent à Moscou, Saint-Pétersbourg et d'autres villes russes. La plupart du temps, ce sont des ressortissants de l'Asie centrale: Ouzbékistan, Tadjikistan et Turkménistan. Leur seul but: gagner de l'argent pour aider leurs familles restées à la maison.

Depuis le 1er décembre, une loi est entrée en vigueur et stipule que chaque travailleur migrant devra passer un examen de russe. Pour le moment, cette règle ne concerne que ceux qui ont l'intention de travailler dans le secteur des services, du logement, des services aux particuliers et de la vente au détail. Cependant, avec le temps, promet le Service migratoire fédéral, les tests deviendront obligatoires pour tous les immigrés. De plus, il faudra valider la connaissance de la langue, mais également celle de l'Histoire de la Russie et des fondements de droit.

Il va falloir valider ses connaissances linguistiques en russe pour obtenir et renouveler son permis de travail. Sont exempts uniquement les ressortissants des pays où le russe a le statut de langue officielle. Les personnes ayant obtenu des certificats ou des diplômes d'enseignement avant la chute de l'URSS en 1991 ne sont pas non plus concernées par cette loi.

Bénéfice, attitude négative et protection des droits

Le réseau des centres d'examen sera sous l'égide de l'Institut de langue russe Pouchkine, l'Université de l'amitié des peuples, l'Université d'État de Moscou, l'Université d'État de Saint-Pétersbourg et d'autres établissements d'enseignement supérieur de Russie. Les immigrés pourront passer les examens dans toutes les villes du pays: plus de 160 centres ont déjà été ouverts sur tout le territoire.

Cette initiative d'introduire des examens a été soutenue par les députés de la Douma d'État et le Service fédéral des migrations. Mais, avant que la loi entre en vigueur, les défenseurs des droits de l'homme ont déjà à de nombreuses reprises posé la question dans la presse: qu'est-ce que ça va donner? Qu'est-ce que l'obligation de connaître le russe changera pour les Russes et les immigrés?

Tout d'abord, répondent les représentants du service migratoire, cela permettra de réduire le nombre de personnes souffrant "de l'esclavagisme au travail". Beaucoup parlent de défense des droits des travailleurs migrants, explique le directeur du bureau du Service fédéral russe des migrations au Tadjikistan, Victor Sebelev. La protection des droits doit commencer avant leur départ. Seul un système de sélection organisée permettra de résoudre à 90% les problèmes des ouvriers étrangers. Les problèmes se posent pour les migrants sans profession, sans formation, ceux qui ne connaissent pas la langue et qui n'ont pas de certificats médicaux.

Sans la compréhension de la langue, certifie Sebelev, le futur migrant est destiné à croiser des gens malhonnêtes qui, sous prétexte de l'aider, lui fourniront un "voyage" dans une maisonnette surpeuplée où lui et des dizaines de ses semblables se tourmenteront pendant des mois sans nourriture et sans papier et devront trimer entre 12 et 14 heures par jour.

Nous recevons de nombreuses plaintes de la part de nos migrants. "Chez eux, on leur promet une chose, et quand ils arrivent, on les trompe, on prend leur passeport, et ils ne touchent pas le salaire prévu", confirme le Chef de la Direction des services de migration pour le travail du service migratoire du Tadjikistan, Tolib Charipov.

Ne me disputez pas, monsieur le policier!

Toutefois, de nombreux ressortissants des républiques d'Asie Centrale qui souhaitent venir gagner de l'argent en Russie confient qu'ils ne connaissent non seulement pas la langue du pays où ils souhaitent se rendre, mais aussi qu'ils écrivent avec difficulté dans leur propre langue. Ce n'est bien sûr pas leur faute, mais bien leur malheur: peu de Turkmènes, Ouzbeks, Tadjiks peuvent se permettre de suivre ne serait-ce qu'un enseignement primaire passable. En effet, leurs familles n'ont même pas de quoi nourrir leurs enfants sans parler de les habiller correctement et de les équiper pour l'école. Dès qu'ils arrivent à l'adolescence, ces jeunes partent gagner de l'argent dès que l'occasion se présente. C'est difficile quand on ne connaît pas la langue, confient-ils. "Tu te sens diminué et amoindri".

Les défenseurs des Droits de l'Homme remarquent toutefois un aspect important de la loi relative à la langue. Les examens seront destinés uniquement aux migrants qui possèdent un statut légal. Sans statut, il n'y aura pas d'examen ni de travail officiel par la suite. Pourtant, la plupart des travailleurs migrants continuent à vivre en Russie de manière illégale.

"Bienvenue ou défense d'entrer"

Beaucoup d'immigrés expliquent qu'il n'est pas si facile d'obtenir un statut officiel en Russie. La raison? Les barrières administratives et toujours ces difficultés linguistiques. De plus, la légalisation coûte de l'argent: entre 12 et 16 milles roubles. Et puis, on peut obtenir un faux enregistrement rapidement pour seulement 1 500 roubles.

Les policiers russes savent que nous avons des faux documents, que nous n'avons pas d'enregistrement, d'où les cas d'extorsion. "Ils nous demandent 100, 200 roubles, de quoi s'acheter des cigarettes, du thé", a confié aux journalistes Oumed Khouchkadamov, ressortissant du Tadjikistan.

" Fais vite, ne lésine pas et achète-toi une belle œuvre d'art"

Dès le premier jour de l'entrée en vigueur de la loi relative à la langue, on a découvert que les papiers d'enregistrement des migrants n'étaient pas les seuls à être faux. Plusieurs faux certificats d'examens de langues ont déjà été confisqués par les employés du service fédéral des migrations. Les papiers falsifiés sortent d'une imprimante couleur ordinaire. Bien entendu, leurs nouveaux propriétaires ne les ont pas eus pour rien: chaque migrant qui espérait ainsi se faciliter la tâche des examens a dû débourser sept mille roubles pour ce document. C'est deux fois et demie plus cher que la procédure officielle: celle-ci coûtera au travailleur migrant trois mille roubles.

Les représentants du pouvoir et les défenseurs des Droits de l'Homme s'accordent pour dire que l'objectif à court terme est de protéger le système contre la corruption pour qu'il soit impossible de simplement acheter ces "bouts de papier". Les autorités peuvent donner aux travailleurs migrants qui n'ont pas pu valider l'examen du premier coup le temps pour suivre des cours de langue. De plus, les immigrés qui ne connaissent pas le russe se verront proposés un travail dans des domaines qui n'impliquent pas de communiquer activement avec les gens.

Le Ministère de l'Intérieur ne s'occupe pas du marché des armes

La part des crimes impliquant des armes légales est très faible

Le Ministère russe de l'Intérieur propose de durcir la loi à l'encontre des porteurs d'armes civiles. Telle est la réaction des autorités face à de récents incidents: qu'il s'agisse des tirs effectués lors des mariages ou de la tuerie organisée par le juriste moscovite Dmitry Vinogradov, qui a fait sept morts.

La police veut interdire le port des armes à balles en caoutchouc dans les lieux publics et relever l'âge légal d'obtention du permis de port d'arme en le faisant passer de 18 à 21 ans. L'idée a été soutenue par le chef du comité de la Douma pour la sécurité et la lutte contre la corruption, Irina Yarovaya qui a promis que les amendements à la loi sur les armes seraient introduits à la Douma d'État prochainement.

Tout le monde n'est pas satisfait de voir que les autorités russes tentent de résoudre le problème en "serrant la vis". Une lettre ouverte est apparue sur le Net dans laquelle ses auteurs, des représentants de divers centres de tirs, exigent d'abandonner "ce durcissement insensé".

Le pourcentage de crimes commis avec une arme enregistrée est minime, a déclaré au service russe Vasiliy Lesnikov, juriste et spécialiste du crime pour la BBC.

Selon les statistiques du Ministère de l'Intérieur, sur une période de six mois en 2012, 142 crimes ont été commis avec une arme à feu immatriculée dans les services de police tandis que 1,168 mille crimes ont été enregistrés sur la même période.

Les auteurs de la lettre ouverte sont certains que le renforcement des lois concernant les armes civiles n'empêchera pas les criminels de s'approvisionner au marché noir . Selon eux, on peut trouver aujourd'hui à Moscou n'importe quelle arme pour un prix raisonnable.

Toutefois, le Ministère de l'Intérieur affirme qu'il contrôle la diffusion des armes illégales.

Les fournisseurs: de l'usine à l'officier

Le marché noir des armes se fournit via plusieurs canaux. Les canaux principaux sont au nombre de cinq, raconte Victor Baranets, colonel à la retraite ayant servi dix ans au Ministère de l'Éducation et au Quartier général.

Capture d'écran tirée d'un site prenant des commandes d'armes

Le premier est "la trace militaire", c'est-à-dire les armes qui ont été volées pendant les opérations militaires dans le Caucase. "Ces armes ont été volées par les officiers russes, mais également par les Caucasiens", explique Baranets.

Le deuxième type d'armes issues du marché noir sont celles dérobées par les criminels aux forces de l'ordre. Baranets explique qu'il s'agit aussi bien des armes volées dans les stocks de la police que celles dérobées directement aux représentants des forces de l'ordre.

Les pistolets illégaux partent en vente depuis les entrepôts militaires. Beaucoup de ces derniers ont souvent subi des explosions. "Des versions attestées indiquent que certains incendies ont été déclenchés à dessein pour dissimuler le déficit", explique l'ancien militaire.

Pour Baranets, les fabricants d'armes y sont pour quelque chose.

"On voit des usines d'armes privées qui ne rivalisent pas avec la concurrence sur le marché international et écoulent les armes sur le marché noir, notamment à Moscou", raconte un expert.

Une des autres sources du marché noir est la contrebande.

Une part importante de pistolets et de mitraillettes provient des pays pauvres, comme la Kirghizie. "On y trouve une production locale, parfois artisanale, une mafia s'est formée et organise l'approvisionnement", ajoute l'ancien militaire.

D'où viennent les armes?

Les experts ont évalué la part approximative de chaque source des armes illégales sur le marché noir. Un rapport sur la question a été constitué en 2011 par le Centre d'analyse des problèmes et d'étude pour l'administration publique.

Des spécialistes ont analysé les rapports du Ministère de l'Intérieur et de Rosstat, les dossiers criminels et les données publiques des portails relatifs aux armes.

La grande majorité des armes illégales, expliquent les chercheurs, vient de l'armée et des forces de l'ordre. La moitié des armes présentes sur le marché noir s'y est retrouvée " par faute des employés dont le travail est lié aux armes", explique-t-on dans le rapport.

Selon les chercheurs, 17% des armes proviennent des lieux de conflits militaires, 14% sont volés au moment de la fabrication et 5% sont issus de "fouilles clandestines".

Un vendeur et consultant d'une armurerie ayant demandé de garder l'anonymat assure que depuis bien longtemps personne n'achète les armes trouvées par ces spécialistes de la fouille clandestine; elles sont trop vieilles.

Le plus souvent, selon lui, les vendeurs vont chercher les nouvelles marchandises dans les entrepôts militaires. La personne achète par l'intermédiaire d'un enseigne une unité, par exemple un pistolet TT. On la lui livre en passant la marchandise par un grillage. " Il la transporte en ville et la revend pour 900 € par l'unité avec deux chargeurs ", raconte-t-il.

"Il est vrai que la police est au courant de toutes les affaires, ainsi, quand des crimes sont sur le point d'être élucidés, elle effectue un achat de contrôle auprès des marchands d'armes illégales", ajoute le vendeur.

" Comme dans une boutique de luxe "

Le vendeur et l'acheteur se trouvent généralement par le biais de connaissances.

J'ai consulté des sites, des blogs, jusqu'à ce qu'un type se manifeste et me propose de venir à la gare de Begovaya où quelqu'un devenait m'emmener dans un "coin" pour marchander. Le prix du pistolet, on me l'a donné sur place

Victor Baranets en observateur militaire

Pour trouver un pistolet, il faut que je connaisse quelqu'un qui a un contact, explique le vendeur. Je connais quelqu'un, mais je ne lui fais pas confiance. Il y a des vendeurs sur les marchés, mais là-bas il faut venir aussi en disant par exemple "De la part de telle personne, qui m'a demandé de transmettre que sa fille a perdu une dent". Maintenant j'achète même une paire de poings américains à l'aide d'une personne à qui je fais confiance. Il me les livre seulement à moi parce qu'il sait que je ne le donnerai pas.

Les petits nouveaux cherchent des armes de différentes façons. L'ancien militaire Victor Baranets s'est essayé en tant qu'acheteur d'armes illégales au milieu des années 1990 lorsqu'il se préparait à publier un article sur le sujet. Les schémas, selon lui, n'ont pas changé.

On lui a donné un album photo dans lequel il y avait "tout ce qu'on veut". "Je me croyais dans une boutique de luxe", se souvient le militaire.

Il n'y a pas de secret pour l'acheteur, explique Baranets, on peut tout essayer. En tant que client potentiel, je ne me contente pas d'acheter, on va avec le vendeur en forêt et on installe une cible. "On me laisse tirer et quand je suis convaincu que l'arme marche bien, on commence à négocier ", décrit l'expert.

Une boutique depuis son canapé

Les moteurs de recherche affichent les sites et les groupes sur Vkontakte où on peut acheter des armes "pour différents usages".

Pour cela, on n'a besoin d'aucun document et personne à rencontrer. " Il suffit d'avoir une somme d'argent précise", écrit-on en publicité sur le site "Acheter un pistolet ou une mitraillette de combat". Les utilisateurs y laissent leur demande et posent leurs questions.

Et on vend aux mineurs? "Sans permis, bien sûr", demande l'utilisateur "Ivan" (orthographe conservée). "Achète TT. Moscou", écrit "Fedorenkov" dans sa demande très directe.

Le Service fédéral de sécurité a diffusé un immense réseau de faux sites et ramasse à la pelle les personnes désireuses d'acheter des armes de combat. Les gens se ruent sur la nourriture comme des loups affamés et ensuite ils se retrouvent à exploiter du charbon en Sibérie

Victor Baranets, observateur et ancien militaire

J'ai entendu parler de ce type de schémas: généralement, le site est enregistré hors du champ d'application des lois russes. Des gens prennent les commandes. L'acheteur effectue le paiement sur les bornes automatiques. "Il reçoit en retour une photo et des instructions indiquant où est cachée l'arme", explique le secrétaire de l'association " Droit à une arme", Dmitry Kislov.

Victor Baranets affirme qu'en faisant une demande sur le site, on peut se retrouver sans arme et derrière les barreaux.

Le Service fédéral de sécurité a diffusé un immense réseau de faux sites et ramasse à la pelle les personnes désireuses d'acheter des armes de combat. "Les gens se ruent sur la nourriture comme des loups affamés et ensuite ils se retrouvent à exploiter du charbon en Sibérie", - affirme-t-il.

Un Makarov pour 100 dollars

L'achat d'une arme à feu illégale, estiment les experts, peut coûter entre 100 et 900 dollars. Selon Dmitry Kislov de l'association "Droit à une arme", on peut acheter un pistolet Makarov pour 100-300 dollars.

Il faudra attendre environ un mois et demi. Il est sorti des entrepôts longue durée par la direction de ces entrepôts de taille moyenne.

Selon les données officielles du ministère, par rapport à la période janvier-octobre 2011, le nombre de ces crimes a dans l'ensemble diminué en Russie de 7% et s'élève à 22,9 milles tandis que les cas avérés de vol et d'extorsion d'armes, de munitions, de substances explosives et de bombes a baissé de 7,8%.

États-Unis: les employés des fast-foods et des supermarchés sont en grève

Près d'un quart des adolescents américains passent par un travail de caissier chez McDonald's

Ces derniers jours, une vague de protestations est montée contre les bas salaires pratiqués par les supermarchés Walmart et les célèbres chaînes de restauration rapide telles que McDonald's, Burger King, Taco Bell, Wendy's et Kentucky Fried Chicken.

Pour le moment, personne ne peut prédire si cette vague va prendre de l'ampleur ou s'essouffler rapidement.

Ces actions sont soutenues par les syndicats et un certain nombre d'associations de gauche. Parallèlement à l'augmentation des salaires modestes que perçoivent les salariés de base chez Walmart et dans les chaînes de restauration rapide, les organisateurs des manifestations souhaitent obtenir la création de syndicats. Ce secteur n'est pour l'instant pas couvert par le mouvement syndical.

46 cents par an?

Les manifestations ont commencé la semaine dernière, après Thanksgiving, le "Vendredi noir", au moment où une pluie déferlante de soldes s'emparant de millions d'habitants s'est abattue sur l'Amérique et déclenchant parfois des esclandres.

Ce jour-là, certains salariés de la société Walmart, qui emploie dans le monde 2,2 millions de personnes, ont quitté leur poste pour organiser des piquets de grève avec les syndicats et les activistes de gauche dans les magasins de la société dont les produits sont destinés aux consommateurs des classes modestes et moyennes.

Walmart commercialise tout: des couches aux fusils de chasse en passant par les batteries de voiture, les aspirateurs, les œufs et le lait. Les produits y sont en moyenne 8% à 27% moins chers que dans les grands supermarchés. C'est pourquoi beaucoup de salariés mal payés chez Walmart font leurs courses uniquement sur leur lieu de travail. Le prix et le choix des produits ont fait de Walmart l'un des groupes les plus puissants aux États-Unis.

Selon les critiques, Walmart peut se permettre de vendre ses produits bon marché notamment en raison des salaires bas de ses employés. Ces derniers se plaignent également des conditions de travail difficiles, par exemple du manque de chariots élévateurs ou de scanners portatifs.

Les participants des manifestations du "Vendredi noir" demandaient une augmentation de salaire, ils se sont plaints du fait que le prix de l'assurance médicale fournie par l'entreprise avait augmenté de 30 à 100 dollars par mois. Pour le salarié de base chez Walmart qui touche 9,5 $ de l'heure, c'est une somme qu'il ne peut pas se permettre.

Des scientifiques de l'université californienne de Berkley démontrent que si Walmart augmentait le salaire moyen à 12 $ de l'heure, cela coûterait au groupe 3,2 milliards de dollars. C'est 1,1% de plus de ce qu'il dépense actuellement.

Si Walmart transférait toute l'augmentation des salaires sur les épaules des consommateurs, chaque course dans le magasin leur reviendrait à 46 cents de plus. Ils dépenseront dans une année seulement 12,39 dollars de plus que maintenant.

Les partisans de Walmart remarquent avec satisfaction que les protestations ont eu lieu dans seulement neuf États et n'ont porté aucun préjudice au groupe. Le "Vendredi noir" a continué dans les magasins de 8h le soir à minuit le lendemain et Walmart a vendu sur cette période 5000 articles à la seconde. Ses caisses ont effectué en tout 100 millions de transactions pour le "Vendredi noir".

Le porte-parole de la société Dan Fogleman a assuré dans une interview au site de gauche Huffington Post qu'en tout "moins de cinq" salariés de Walmart avaient quitté leurs postes et que la protestation n'était qu'une "opération de com' parmi tant d'autres" de la part du syndicat organisateur.

"Client suivant!"

Les protestations se sont poursuivies cette semaine à New York et concernaient non plus les magasins Walmart (dans cette ville progressive, ils ne sont pas très appréciés, c'est pourquoi ils n'y sont pas encore implantés) mais les McDonald's et autres restaurants bon marché.

McDonald's annonce vendre des milliards de portions et après ils ne vous donnent même pas de congés maladie et ne vous paient pas le travail que vous avez fait honnêtement!

Jumaane Williams, membre du Conseil municipal de New York

Actuellement, le salaire minimum prévu par la législation fédérale et celle de New York est de 7,25 $ de l'heure. Les fast-foods les augmentent avec le temps, mais de peu, en moyenne ses employés de base touchent à New York 8,90 $ de l'heure. Personne ne touche moins qu'eux dans cette ville.

Pour moi c'est inconcevable de vivre avec cette somme à New York.

Il fut un temps où presque un quart des adolescents américains travaillait chez McDonald's après le lycée tout en vivant chez leurs parents. Peu de gens y voyaient leur source principale de revenus ou souhaitaient y rester pour longtemps.

Aujourd'hui, je me retrouve à interviewer des salariés de McDonald's qui se plaignent de devoir vivre avec ce salaire et de parfois devoir nourrir leurs enfants avec. D'autre part, sur le forum du journal Wall Street Journal on trouve des commentaires disant qu'il est irresponsable de faire des enfants si vous ne savez pas avec quoi vous allez les nourrir.

Les manifestants qui ont lancé le mouvement jeudi à 6h30 près du McDonald's de la 40e rue et sur Madison Avenue exigeaient que les caissiers et les cuisiniers du fast-food soient payés au minimum 15 $ de l'heure, soit une multiplication de plus de deux fois que le salaire minimum actuel. Ils demandaient également à ce que soient créés des syndicats dans le secteur de la restauration rapide.

La loi américaine interdit à l'administration d'y faire obstacle et de punir les protestataires d'un syndicat par des brimades ou des licenciements. Toutefois, l'administration leur simplifie rarement la vie. Pour un syndicat, s'emparer de la restauration rapide reste une tâche difficile, et ça, pour des raisons concrètes. L'une des principales est l'extraordinaire rotation du personnel.

Ils ne sont pas d'accord

D'autres manifestations tumultueuses se tenaient près de plusieurs d'autres chaînes de restauration rapide.

Le moment phare de la protestation a été le rassemblement en milieu de journée près du McDonald's de Times Square avec l'intervention de plusieurs politiques démocrates locaux, notamment celle de Jumaane Williams, membre du Conseil municipal, qui a déclaré: "McDonald's annonce vendre des milliards de portions et après ils ne vous donnent même pas de congés maladie et ne vous paient pas le travail que vous avez fait honnêtement!".

Les manifestants ont été soutenus par d'autres démocrates new-yorkais en vue, notamment par le candidat au poste de maire Bill De Blasio qui a déclaré que "nous devons tous soutenir les salariés de la restauration rapide pour qu'ils obtiennent un salaire juste et le bien-être économique que mérite chaque New-Yorkais.

Le New York Times a caractérisé cette manifestation comme la plus importante qu'ait connu le secteur de la restauration rapide dans toute son histoire. Mais seulement quelques centaines de personnes y ont participé sans compter que tous n'étaient pas des salariés de fast-food, lesquels emploient des dizaines de milliers de personnes à New York.

Il est pour l'instant difficile de dire si cette étincelle de mouvement de masse fera des petits.

"Pour le moment, on n'arrive que moyennement à tromper le cerveau"

Dernièrement, les fans des nouvelles technologies se sont habitués à percevoir la réalité augmentée à travers des lunettes spéciales. Au départ, c'est Google qui a dévoilé cet été son modèle actuel lors de sa conférence annuelle et en novembre on a appris que Microsoft avait fait la demande du brevet.

Toutefois, il ressort de l'entretien avec le directeur du groupe de technologies de 3D interactives du laboratoire Microsoft de Cambridge, Shahram Izadi, que pour les scientifiques de cette société, les lunettes sont déjà de l'histoire ancienne. Ils sont tentés par la perspective de manipuler des objets virtuels dans l'air à mains nues, par la création d'espaces virtuels ouverts.

- Pourriez-vous nous dire en quelques mots ce que fait votre groupe de recherche?

- Nous travaillons sur l'interaction entre l'homme et la machine et nous essayons dans le même temps d'élargir les frontières de cette interaction. L'humanité dans son ensemble en est restée pour le moment aux pixels sur écran plat et parfois au tactile. Nous voulons regarder 5 à 10 ans devant nous et deviner les changements radicaux qui se produiront avec cette interaction. Par exemple, la console Xbox et les capteurs Kinect constituent un pas en avant, et presque aucune Xbox ne se vend aujourd'hui sans Kinect car tout le monde s'intéresse à la commande par le geste.

- Que nous réserve également l'avenir?

- Bien que le Kinect ait rendu l'interaction physique, beaucoup de choses se déroulent sur écran plat, parfois en 3D. La saisie de l'information a été améliorée (le système reçoit plus de données), mais le rendement, pour l'instant, pas vraiment. Nous essayons de changer ça et nous travaillons sur des systèmes d'imagerie véritablement 3D fonctionnant sur différentes technologies, notamment les technologies de projection. Il faut faire sortir le monde informatique dans le nôtre, dans le monde physique, le rendre plus tactile. Pour cela, toutefois, il faut identifier non seulement l'utilisateur, mais aussi l'espace qui l'entoure. Ainsi, nous pourrons compléter le monde réel par des objets virtuels dans une forme plus pratique. Et pour commencer, débarrassons-nous de ces stupides casques de réalité virtuelle!

- Que pensez-vous de la commande vocale ? Elle est appréciée, mais n'est-elle pas surestimée?

On ne peut pas dire que ce soit la panacée: la question de confidentialité se pose parce qu'on n'a pas toujours envie d'informer les autres de ses actions ou de ses intentions. En fait, chaque type d'interaction avec l'ordinateur est bon, mais chacun dans sa niche. Par exemple, pour commander les appareils dans les lieux publics, nous avions un projet pour lequel nous pensions à des gestes, pas des gestes larges, mais plutôt à des gestes discrets, restreints. Les gestes n'étaient pas capturés par la caméra de l'appareil, mais par un bracelet porté à la main qui enregistrait les mouvements des os et des muscles. Il est actuellement grand, mais il est théoriquement possible de le réduire à la taille d'une montre. En fait, le futur sera marqué par la commande mixte, par exemple: geste + voix.

- C'est à dire?

- Par exemple, de quelle manière me demanderiez-vous de vous passer cette canette? Vous le feriez avec la parole et avec les gestes.

- D'habitude, je parle seulement.

- Oh, ça va être difficile à reconnaître.

- Donc, vous voulez forcer les utilisateurs à s'adapter en fonction de ce que la machine peut ou ne pas faire à un moment donné?

- Pas obligatoirement, mais il s'agit d'un rapprochement mutuel. Je pense que très prochainement nous devrons travailler à l'élaboration de nouveaux types de capteurs qui nous permettront de mieux identifier les réactions de l'homme. Il peut s'agir par exemple des capteurs laser, ils produisent une assez bonne résolution en profondeur et c'est très important.

- Si on s'intéresse à votre travail sur les capteurs Xbox Kinect, qu'est-ce que vous n'aimez pas dans les caméras modernes ? Elles manquent de résolution, de profondeur ou encore d'autre chose?

- En principe, c'est sur la génération actuelle que nous nous basons dans notre travail sur la reconnaissance 3D. Il serait évidemment bien d'obtenir environ 8 mégapixels avec une vitesse de 1000 c/s. Mais le problème n'est pas les mégapixels eux-mêmes, mais bien la qualité de la matrice et la profondeur. Par rapport à ce dernier point, toutes les technologies actuelles sont assez bonnes, cela rajoute du travail aux concepteurs d'algorithmes. Il faut garder à l'esprit la résolution selon les axes X et Y, mais également Z. La vitesse importe également beaucoup, le nombre de cadres à la seconde. Les mouvements humains sont assez dynamiques, et les 30 c/s ne suffisent vraiment pas, surtout pour les gestes. Steven Bathiche, de notre laboratoire de Redmond a donné au toucher des capteurs un retard régulier de traitement compris entre 1 et 100 µs, les capteurs actuels étant plus près de la deuxième valeur (60-100). Tout le monde ne comprend pas à quel point cela influence l'interaction de l'homme et de la machine. J'aurais bien besoin d'un appareil de ce type dans mon travail, mais ne nécessitant pas de toucher, pour avoir plus de cadres à la seconde.

- Mais ne faut-il pas augmenter le nombre de caméras?

- Le Kinect possède aujourd'hui trois "caméras", dont l'une est en fait un émetteur infrarouge et le deuxième, un récepteur du signal réfléchi. Et la troisième caméra est en fait un capteur habituel du champ visible. Elle ne sert pas à définir la profondeur de l'objet. Beaucoup de caméras pourraient résoudre ce problème... Ou l'empirer en augmentant le volume requis de calculs. Il serait intéressant de créer un produit souple similaire au Kinect, de jouer avec la courbe des caméras et de voir comment cela pourrait aider à définir les emplacements.

- Autant que je me souvienne, Microsoft, à la différence de Google, n'a pas présenté ses lunettes au public. Ne pensez-vous pas que d'un point de vue de l'utilisation quotidienne des technologies de la réalité augmentée, les lunettes sont l'une des plateformes présentant le plus de perspectives ?

- Bien entendu, se promener tout le temps avec un smartphone les mains levées n'est pas pratique mais voici ce que je pense: la meilleure option serait une réalité augmentée "transitoire" qui vous permettrait à partir d'une plateforme cloud de passer des lunettes au smartphone. Les lunettes sont un appareil très personnel et c'est ça qui fait leur force (les éléments personnels sont ceux que vous êtes le seul à voir) et en même temps leur faiblesse: la réalité augmentée à partir des lunettes ne vous permettra pas de travailler sur des objets virtuels en collaboration avec d'autres personnes.

- Imaginons un instant que la manipulation des objets holographiques virtuels dans l'air ne soit plus accessible qu'à Tony Stark dans Iron Man mais également au simple mortel. Il y a un problème sur lequel les opposants à cette idée pointent le doigt: il n'y a pas de sensation tactile! Les mains ne ressentent rien! Quelles réponses votre groupe prépare-t-il par rapport à ce défi?

- Dans mes cours, je dis souvent que la réalité augmentée est la septième percée dans l'interaction entre l'homme et la machine. Je pense que la huitième pourrait très bien être l'ajout des sensations tactiles. Pour le moment, l'une des techniques intéressantes est l'utilisation de la deuxième main pour servir de support d'image. Elle enregistre parfaitement les pressions! Mais il y a aussi des technologies qui sont réellement destinées à attribuer de la palpabilité à ces "images dans l'air" : par exemple l'interférence de plusieurs rayons ultrasons dirigés vers un point précis où se trouve le doigt et qui vous donne la sensation, pour le moment encore faible, d'un souffle d'air sur les bouts des doigts. Il y a également les bracelets portés sur les poignets qui influent sur les terminaisons nerveuses des doigts, ils sont également un axe de travail présentant des perspectives.

- Et vous avez essayé de tromper le cerveau? Lui faire croire qu'il ressent ce qu'il devrait normalement ressentir au moment où il voit quelque chose?

- Voilà une bonne idée, nous n'avons pas encore essayé. Il y a encore une tâche là-dessous sur laquelle il faudra encore longtemps se donner du mal: la manière de faire croire à quelqu'un qui se trouve physiquement dans un espace très réduit qu'il marche dans un espace ouvert presque infini - nous travaillons sur les concepts des tapis de course (rien à voir avec ceux qu'on trouve dans les clubs de fitness), des plateformes mobiles et également des boules géantes. Pour le moment, on n'arrive que moyennement à tromper le cerveau, il reste encore des nombreuses années de travail. Voilà ce qui rend le travail sur la réalité virtuelle si intéressant pour le chercheur: beaucoup de choses sont encore à l'état absolu de fécondation.

Le règne du goût et non de la culture - Rosbalt.ru

"Rosbalt" poursuit le projet "L'avant-garde pétersbourgeoise" dédié aux citadins qui se trouvent en avance, à l'avant-garde de la culture et de l'art. Cette liste ultra-sélective a déjà accueilli d'éminents acteurs de la scène artistique de Saint-Pétersbourg dont les réalisations vont au-delà de la frontière de la ville et qui ont trouvé une reconnaissance en Europe, après avoir été connus dans toute la Russie. Le nouveau héros de "Rosbalt" est le peintre extraverti Kirill Miller.

Toute la ville connaît Kirill Miller, cet homme plutôt barbu, tout de rouge vêtu que l'on peut croiser près du Musée russe, du Jardin d'été ou encore dans les fêtes et vernissages branchés. Les tableaux de Kirill Miller rassemblent toujours les foules, quel que soit leur lieu d'exposition. Il est l'un des conteurs pétersbourgeois foncièrement sociaux et philosophiques, l'un des fondateurs des nouveaux mythes. Kirill Miller est un éminent représentant de l'avant-garde pétersbourgeoise de la fin des années 1980 et du début des années 1990. Il est aussi le symbole de la ville, son apparition fait sourire les habitants et les met de bonne humeur. Il a récemment pris dans ses mains un orgue de Barbarie et il est devenu le symbole de cet instrument à Saint-Pétersbourg puisqu'il avait assez mûri pour ce rôle difficile de par son existence, sa philosophie et son image de bohémien.

- Kirill, pourquoi est-ce que tu parcours la ville tout en rouge et pas en jaune ou en bleu turquoise par exemple?

- J'ai choisi le rouge comme couturier spécialisé dans l'aspect et l'image. Dans ce monde, le rouge est un compromis entre le peintre, le créateur d'image et la société. Même si dans la société, tout ce qui n'est pas gris suscite l'agressivité et une agitation négative. Mais mes provocations sont destinées à entamer la discussion. Toute l'histoire de mes actions provocatrices est une invitation à la discussion.

- Et quand as-tu compris que tu devais être peintre?

- À l'exposition du Palais de la culture Nevskiy où se trouvaient mes travaux. J'ai compris que c'était ma voie. Alors, la vague des vieux peintres non officiels était passée et les nouveaux, libres, dans mon genre, étaient incompris. J'ai commencé à me lier d'amitié avec les peintres de la nouvelle vague, avec ceux de la Postgazonevchtchina qui a donné naissance à "Pouchinskaya-10" et puis il n'y a plus eu de vague. Je m'intéresse au théâtre, à la mode, à la musique, à tous les genres sauf aux mots.

- Et tout ça s'est retrouvé dans ta Clinique artistique... - C'était important pour moi de me trouver au centre de la culture de Saint-Pétersbourg où doivent se réunir les meilleures forces créatrices. En 1995, j'ai pris pris place à Pouchkinskaya-10 qui abritait avant les travaux un club musical et artistique, un club bohémien, la maison de la bohème pétersbourgeoise. Beaucoup y sont nés: Les NOM, Tequila-jazz, je vois encore Chnour arriver avec le projet "L'oreille de Van Gogh". Chnour et ses amis chantaient des chansons faciles en play-back dans des maillots moulants, ils comptaient parmi eux Igor Vdovin, compositeur aujourd'hui à la mode. Quand le groupe a commencé à se produire en live, il est devenu "Leningrad". Trakhtenberg animait pas mal d'émissions avant l'époque de Hali Gali. Nous leur avons donné Trakhtenberg et c'est alors que sa grande carrière a commencé, mais sa formation et son éducation de base, c'est chez nous qu'il les a reçues. Galérie "D137", Club "Griboïedov": ce sont des répercussions de la Clinique artistique. Nos employés y sont partis en tant qu'habitués.

Je suis un héros du siècle passé, de l'époque où la culture voulait dire quelque chose. En 2000, un sondage a été organisé dans la presse: c'était le prix "Les personnalités de notre ville". J'ai été nommé "Peintre de l'année", et c'est alors que mon règne a pris fin. Ce n'est pas commode de travailler dans une nouvelle époque avec d'anciennes règles, je suis un représentant de la vérité, de l'honnêteté et de la culture du siècle passé. Aujourd'hui, c'est facile de devenir populaire, mais la culture et la popularité sont des choses différentes, on peut être populaire, mais pas vraiment une personne de culture.

- Tes travaux se caractérisent par un style reconnaissable.

- Beaucoup de mes tableaux sont des hits, ils possèdent une actualité et une acuité très forte. Je vais avoir une exposition programmée "Le musée russe à travers les clowns". Les clowns appartiennent à une catégorie intemporelle. Avant j'étais quelqu'un de social, aujourd'hui ça fait mal et ça fait peur d'être ainsi. Mais avec les clowns, tout s'efface, le tragique tombe. J'aime le grotesque, j'ai des idées grotesques. Par exemple, l'idée de sauver le monde via le déguisement total et obligatoire. Aujourd'hui, c'est l'habit qui importe, on s'intéresse au mécanisme extérieur, mais pas à l'intérieur de la personne. Peut-être qu'on ne peut pas lui donner la main, mais qu'il faut plutôt lui cracher à la tronche. Et le mensonge sera effacé par le déguisement.

- Récemment nous t'avons vu dans le rôle du joueur d'orgue de Barbarie. - Une ville culturelle doit avoir ce type de héros. Qui d'autre que moi peut le jouer.

- Mais peut-être que l'art commercial peut aussi être beau?

- Aujourd'hui l'art commercial doit être soigné, délicat, liquoreux. Une désintégration de la culture est en train de se produire. Avant, les gens étaient partagés en troupeaux, les partisans de la bohème aimaient une chose, les niais une autre. Aujourd'hui, tout est divisé en micro-communautés, c'est difficile de plaire à tout le monde. Je ne suis pas un billet de cent dollars pour plaire à tout le monde. Aujourd'hui, il faut penser à qui tu vas plaire. Chaque vedette a 100 fans.

- Mais plusieurs milliers de personnes viennent voir Stas Mikhaïlov!

- Ce sont des personnes qu'on a jetées qui viennent le voir, c'est le côté sexuel et social qui marche. Mais pour le côté culturel, 300 personnes viendront, 10 milles ne viendront pas et au bout du compte c'est moins de management, d'argent, tout dépérit. J'ai mes fans, le principal c'est de ne pas les tromper, de ne pas gâcher le vécu. Quand j'étais jeune, je peignais des tableaux qu'un collectionneur a accroché à côté de Falk ou de Larionov. J'ai commencé avec les tableaux qui d'habitude sont ceux qu'on peint en fin de vie.

Aujourd'hui, on confond souvent les idées. On dit: il y a la culture spirituelle, la culture de consommation. La consommation n'a pas de culture, ça n'a rien à voir. Je suis un représentant de la culture d'hier, j'ai grandi avec l'exemple des peintres qui vivaient dans la pauvreté et mouraient dans la pauvreté et qui refusaient l'argent justement pour la peinture. Je suis pour cette culture.

- Kirill, qu'est-ce qui manque à Saint-Pétersbourg?

- De bons experts culturels. Il y a ce concept: le fonctionnaire de la culture. Mais tous ne peuvent pas travailler dans la culture. Sous le règne des bons tsars, ce n'était pas comme ça, les tsars ne comprenaient pas bien la culture, mais ils comprenaient qu'il fallait garder les bons experts. À Moscou, il y a aujourd'hui de bons consultants. Nous avons des gens ici à Saint-Pétersbourg qui pourraient être experts, mais ils sont écartés, car il faut des experts plus élevés qui évalueront correctement ces experts et leur fraieront un chemin. Actuellement, c'est le "règne du goût" qui fleurit. Le même Erarta, mais ils se diffèrent en ce sens qu'ils disent honnêtement qu'ils ne prennent pas tout l'art contemporain, qu'il y a des peintres qui doivent se trouver d'autres musées.

- Pour toi, qu'est-ce que c'est Saint-Pétersbourg ?

- Saint-Pétersbourg n'est pas la capitale culturelle, il y a à Moscou bien plus de culture, il y a un sol pour cela. Et sur nos pierres, l'art a du mal à pousser. Nous avons besoin d'un sol culturel et nous avons plus d'écrivains que de lecteurs, c'est mauvais. En Europe, il y a beaucoup de curieux qui vont voir des expositions, des concerts. Chez nous, cette couche est très fine. Nous devons rendre l'art à la mode comme c'était le cas au début du siècle dernier.

Projet réalisé avec le soutien de la bourse de Saint-Pétersbourg

Accoucher dans l'espace

La Terre est en danger. Réchauffement climatique ou collision avec un astéroïde meurtrier.

Des caravanes de navettes spatiales avec des terriens à bord partent à la recherche d'une planète de secours. Pour sauver l'humanité, une grande question se pose: comment continuer à faire vivre notre espèce en apesanteur ou encore sur une planète de secours ?

Je crois qu'il n'y pas beaucoup le choix. Il y a en fait deux vraies planètes que l'on peut conquérir, ne serait-ce que par hypothèse. " Il s'agit de Vénus et de Mars ", estime Vladimir Sourdine, chercheur de l'Institut astronomique d'État P.K. Chternberg (GAICh).

Si sur Mars les conditions sont plus adaptées pour la vie, la température à la surface de Vénus est de 500 . On ne peut y vivre qu'à très haute altitude ou sur l'orbite de Vénus... dans l'espace.

On a commencé à s'intéresser aux questions de la reproduction dans l'espace en se focalisant sur la flore. Il y a encore un demi-siècle, on effectuait des expériences sur les plantes. Quatre générations de petits pois cultivés sur orbite ne se différenciaient en aucune manière des variétés terriennes. Ensuite, on a mis sur orbite des insectes, des petites mouches drosophiles reproductrices. En 1979, des œufs de caille ont été envoyés dans l'espace pour voir comment se développait un embryon en apesanteur.

On obtient à la sortie un poussin tout à fait normal. C'est ensuite que les problèmes commencent. " Le problème est lié au fait que le poussin doit trouver un support, il doit se mettre sur ses pattes et commencer à bouger ", explique le directeur du laboratoire de l'Institut des problèmes médico-biologiques de l'Académie des sciences de Russie (IMBP) Vladimir Sychev.

En ne trouvant aucun support, les poussins s'agitaient de manière désordonnée. Et au bout de 10 heures, les nouveaux nés voyaient leurs instincts entièrement s'atrophier. Les poussins ne réagissaient ni à la lumière ni au son.

Malheureusement, ils mourraient tout simplement au bout de quattre jours. " Nous leur avons écarquillé les yeux deux fois, puis nous avons abandonné, car c'est tout simplement impossible de travailler avec eux là-bas ", explique Vladimir Sychev en constatant l'échec de l'expérience avec les poussins dans l'espace.

La dernière "arche miniature" biologique avec des animaux a été envoyée sur orbite il y a 16 ans. Les expériences se poursuivront au printemps 2013. Toutefois, le biosatellite " Bion " n'embarquera que des espèces du même sexe.

Il y a eu une expérience avec des rats envoyés avec leur fœtus dans l'espace. En principe, on n'a découvert rien de surnaturel. " Il s'agissait encore des biosatellites et puis c'est la seule expérience. Il faut effectuer ce genre de recherches ", fait remarquer Vladimir Sychev.

Après l'atterrissage, les rats de l'espace ont donné naissance à leur progéniture. Néanmoins, on ne parvient pas encore à effectuer des reproductions directement dans l'espace. Ce n'est pas une mince affaire.

En perdant leur milieu habituel, les animaux ne sont plus en mesure de réaliser leur instinct sexuel. Contrairement aux bêtes, l'homme en est capable, en principe.

L'Homo sapiens possède la pensée abstraite, il est capable de créer un fond émotionnel convenable. Ce type d'expérience n'est pas réalisé pour des raisons éthiques. Mais les femmes vont dans l'espace depuis déjà 50 ans.

Le plus gros risque a été pris par Terechkova. Et l'organisme féminin est ce que l'humanité a de plus précieux. Notre mouette s'est envolée et personne sur Terre ne pouvait dire s'il tiendrait après un vol dans l'espace. Si elle aurait pu donner naissance à un enfant après le vol. " Personne ne répondait à cette question ", explique Vakhtang Vatchnadzé, retraité du secteur des fusées et de l'espace.

En juin 1964, juste un an après son vol dans l'espace, la première femme cosmonaute Valentina Terechkova donnait naissance à une petite fille. Le père de l'enfant, Andrian Nikolaïev était également cosmonaute. En 1988, la deuxième femme cosmonaute Svetlana Savitskaya, après avoir été deux fois sur orbite et avoir même travaillé en milieu extra-véhiculaire, donnait naissance à un fils. Toutefois, le risque perdure.

Nous avons peu, même très peu de cosmonautes qui n'ont rien eu et qui donnent naissance à une descendance en pleine santé après de longs vols. " Et s'ils sont plus longs, cela présente un danger même pendant les vols en orbite ", conclut le pilote et cosmonaute, héros de l'Union soviétique et héros de la Russie, Valeriy Poliakov.

Pourtant, l'humanité doit chercher des nouvelles solutions dans les biotechnologies, la protection contre les radiations et la création d'une gravitation artificielle.

Laboratoire d'hydrologie du Centre de préparation des cosmonautes: étape obligatoire de la préparation au vol. Ici, en flottabilité nulle, les cosmonautes s'entraînent aux sorties extra-véhiculaires. L'eau imite l'apesanteur.

Si pour les adultes, l'eau est confortable mais toutefois un milieu étranger, pour les nourrissons, c'est leur véritable élément. Les petits hommes amphibies semblent le confirmer: la vie sur Terre provient de l'océan.

Dans la mesure où le bébé évolue environ 9 mois dans le liquide lymphatique du ventre de sa mère, il lui est plus facile de s'habituer ensuite à l'eau. C'est en principe logique, car depuis sa naissance jusqu'à son premier bain, il se passe seulement 2 semaines. " C'est très peu pour oublier ", explique l'instructeur de natation pour nourrissons, Marina Aksenova.

En un mot, si pour l'enfant qui vient de naître l'apesanteur est un état plus naturel, la femme a besoin de gravitation, d'une force de poids.

En apesanteur, les muscles du ventre, du bassin s'atrophient très rapidement, la capacité de poussée du bébé se perd. Bon d'accord, ignorons ça en nous appuyant sur les simulateurs d'accouchement. On peut bien sûr préparer un accouchement dans une chambre spéciale, la femme arrivera à le faire sortir. " Et ensuite?" demande Valeriy Poliakov pour inviter à réfléchir sur cette question complexe.

D'un autre côté, l'enfant aussi a besoin d'une gravitation artificielle. S'il ne ressent pas l'attraction terrestre, l'organisme ne forme pas le squelette ni le système musculaire. On ne peut pas habiller un nourrisson comme un adulte avec une combinaison spéciale pour les entraînements.

Il sera tout simplement privé de ses besoins vitaux. " Et cette expérience que nous envisagerions dans ce cas en imaginant la naissance d'un enfant dans un environnement étranger aboutira au retour sur Terre d'un enfant handicapé, entièrement désadapté ", prévoit le Directeur du comité pour la bioéthique de l'Institut des problèmes médico-biologiques de l'Académie des sciences de Russie, Igor Pestov.

La naissance des enfants dans l'espace relève encore de la théorie. Toutefois, avec le temps cela deviendra réalité, lorsque les Terriens se rendront dans leurs navettes vers une planète lointaine qui deviendra l'habitat de leur descendance née dans l'espace.

Le chef de l'ISC (Institution supérieure de contrôle des finances publiques) a déclaré: " le contrôle du pseudo travail indépendant (en tchèque " système Švarc ") a échoué à cause des politiciens.

Dans le domaine des marchés publics, la République tchèque dispose d'inspecteurs compétents et d'une législation de qualité mais elle est à la traîne pour ce qui est de son application.

C'est ce qu'a déclaré Miloslav Kala, le vice-président de l'Institution supérieure de contrôle des finances publiques dans une interview pour Aktuálně.cz.

"La loi ne sera jamais parfaite, mais son application doit être juste et, à mon avis, c'est ce qui fait défaut chez nous ", a déclaré Kala dans son commentaire de la situation actuelle.

Un contrôle mené conjointement par des inspecteurs tchèques et allemands suggère également des conclusions similaires.

Il cite comme exemple de pratique abusive l'approche du " système Švarc " par Petr Nečas.

Monsieur le premier ministre a récemment déclaré que l' ODS n'allait pas importuner les entrepreneurs avec des contrôles; est-ce donc permis ou interdit ? " La loi doit bien être appliquée d'une manière ou d'une autre, alors si elle interdit quelque chose, même le chef du gouvernement ne peut empêcher d'agir une autorité chargée d'aller inspecter d'exiger le respect de la loi", constate Kala.

Lors de la réunion de la commission de contrôle à la Chambre des députés, vous avez évoqué un projet tchéco-allemand dans le cadre duquel ont été comparées les législations en matière de marchés publics de ces deux pays. De quoi était-il question concrètement ?

Il s'agit d'un contrôle parallèle que nous avons lancé il y a de cela environ deux ans. En termes simples, la législation européenne prévoit de quelle manière gérer les marchés publics et des législations nationales particulières ainsi qu'une pratique proprement dite lui font suite.

Nous avons rassemblé tout cela et bien que cette procédure de contrôle ne soit pas encore achevée, des différences très intéressantes nous sont apparues: généralement parlant, notre législation est peut-être "plus sévère et de meilleure qualité", néanmoins, selon certains paramètres, la pratique comme telle est meilleure en Allemagne.

Ceci confirme donc qu'il ne suffit pas à élaborer continuellement des règles de plus en plus détaillées mais qu'il est nécessaire de se consacrer à la mise en application même du droit.

En quoi ce projet peut-il vous aider concrètement et qu'en résulte-t-il pour vous ?

Un contrôle commun de ce type devrait justement contribuer à ce que nous arrêtions de nous efforcer de préciser les lois, de baisser et d'améliorer les seuils, lorsque cela n'a pas un effet vraiment positif.

Le principe de bonne gestion signifie obtenir la chose en question à un prix raisonnable (ce qui ne veut pas toujours dire le plus bas), afin d'exclure tout enrichissement et une éventuelle activité criminelle. Mais en baissant les seuils des marchés, on n'atteindra pas forcément cet objectif.

Il se pourrait que ce système se trouve à tel point submergé par la paperasse, que ceux qui en cherchent les failles trouveront beaucoup plus d'opportunités que si le seuil était resté plus haut.

Vous parlez de problèmes internes concernant la mise en pratique de la législation des marchés publics. Comment fonctionne le système de contrôle en Allemagne ? Existe-t-il une institution analogue à notre ISC ou une mode d'organisation différent ?

Pour ce qui est des institutions, pareillement à l'ISC, fonctionne là-bas le Bundesrechnungshof qui est organisé similairement, il dispose également d'un conseil constitué un peu différemment, mais ces deux institutions procèdent fondamentalement de manière analogue .

Les compétences sont également, dans une certaine mesure, similaires, avec une nuance toutefois par rapport à notre système: l'Allemagne étant une structure fédérale, elle dispose donc aussi de cours des comptes de ce type au niveau des différents Länder.

Le BRH peut uniquement contrôler l'argent fédéral, ce qui correspond chez nous aux ressources de l'État. Les fonds publics gérés chez nous par les régions et les municipalités, sont là-bas contrôlés au niveau des cours des comptes des Länder.

En ce qui concerne la législation nationale, est-elle plus simple que la nôtre ?

Je ne voudrais pas faire de comparaison générale sans données concrètes, néanmoins, dans certains domaines, l'Allemagne est souvent désignée comme un modèle mais on ne peut sûrement pas dire qu'elle fasse mieux dans tous les domaines.

C'est peut être dû au fait qu'ils ont de meilleurs inspecteurs ?

Non, sûrement pas, mais je répète, je ne dispose pas de données de comparaison. Cependant, il faut dire aussi que ce pays que nous considérons comme un modèle est également confronté à toute une série de problèmes. Sinon ils n'auraient aucun avantage à coopérer avec notre institution, non ?

En ce qui concerne la législation nationale, qu'a signifié pour vous, en tant qu'institution, l'amendement de la loi sur les marchés publics, ses effets se font-ils déjà sentir ?

Cet amendement étant entré en vigueur relativement récemment, il n'a pas encore d'impact sur nos opérations de contrôle. Comme nous faisons des contrôles a posteriori, il faut compter avec un certain retard.

Nos observations concernent uniquement, pour le moment, le processus de préparation des futurs contrôles - nous avons lancé un nouvel instrument de "détection des risques de mauvaise gestion" avec lequel nous avons passé au crible près de 14 000 marchés publics - là ces changements se feront bien entendu sentir, parce que les seuils ont été modifiés ainsi que les conditions de certains types de procédures d'appels d'offres et ainsi de suite.

Est-ce que donc vous considérez l'adoption de cette loi plutôt comme un avantage ou comme un surcroît de charge pour l'administration ?

Je pense que cette loi constitue un pas dans la bonne direction et j'espère que l'avenir le confirmera.

Le problème qui peut survenir est que ces règles deviennent plus sévères et qu'il ne soit pas possible de les respecter. Déjà sous le régime de la réglementation précédente, le prestataire (par exemple le conseil régional, dans le cas des programmes opérationnels régionaux) contraignait les sujets contrôlés à accepter que toute violation de la loi sur les marchés signifie un manquement à la discipline budgétaire.

Est-il donc vraiment utile de rendre la loi plus sévère de cette façon ?

Non, pas de cette façon, je pense. Le système doit exclure ceux qui veulent attaquer le système ou en abuser mais non punir ceux qui commettent des erreurs formelles sans conséquence sur le processus décisionnel.

Un tel système va mettre d'avantage de pression sur l'administration.

Quelle est donc la solution pour s'en sortir ?

Regardons vers où nous n'allons pas. Récemment, le premier ministre a déclaré que l'ODS n'allait pas importuner les entrepreneurs avec des contrôles du soi-disant système Švarc - qu'est-ce que cela signifie ? Le système Švarc est-il prohibé ou autorisé ? La loi doit bien être appliquée d'une manière ou d'une autre, alors si elle interdit quelque chose, même le chef du gouvernement ne peut empêcher d'agir une autorité chargée d'aller inspecter et d'exiger le respect de la loi.

Il peut déclarer: " Nous allons changer la loi et l'autoriser ", mais il ne peut dire que nous allons agir comme si de rien n'était.

La loi sur les marchés comporte des règles relativement strictes sur les formalités à accomplir et ce, justement afin de protéger l'appel d'offres. Mais il est par ailleurs tragique qu'un soumissionnaire soit éliminé uniquement pour cause de défauts formels.

La loi ne sera jamais parfaite, mais son application doit être juste et c'est, à mon avis, ce qui fait défaut chez nous.

Les routes sont par endroits gelées, mais la plupart restent praticables.

À certains endroits de la République tchèque, les routes sont gelées et également enneigées. Le réseau reste toutefois en majeure partie praticable, à certains endroits avec une vigilance accrue.

Région de Karlovy Vary

Dans la région de Karlovy Vary, les routes étaient ce matin praticables, mais par endroits gelées et également enneigées. Les températures ont chuté et oscillent entre -5 ° et -10 ° C mais elles devraient légèrement remonter dans la journée. Les chutes de neige ont cessé dans la région et il ne reste dans les plaines qu'une fine couche de neige. Les crêtes des Monts métallifères (Krušné hory) sont cependant recouvertes d'environ 30 centimètres de neige. Il ressort des données du service régional d'entretien des routes qu'en raison du brouillard, la visibilité était par endroits réduite.

La voie rapide R6 et les routes nationales de la région sont désormais praticables sans difficultés. La vigilance reste toutefois à mise, par exemple sur certains ponts dont le revêtement peut être gelé et glissant. Toutes les routes départementales et les voies de troisième catégorie, y compris les routes de montagne, sont également praticables. Il reste encore sur certains de leurs tronçons des restes de neige gelée et par endroits tassée par le trafic. Surtout dans les zones situées en altitude, les conducteurs doivent renforcer leur vigilance.

Régions de Pardubice et de Hradec Králové

La Direction des routes et autoroutes signale sur son site Web que certaines routes de Bohème de l'Est sont menacées par la formation de verglas et que des couches de neige tassées par le trafic peuvent se trouver sur les routes dans les zones montagneuses et situées en altitude.

Les services d'entretien des routes mettent en garde les conducteurs contre les risques de formation de verglas dans les zones de la région de Pardubice situées en altitude. Il peut y avoir du verglas dans les environs de Lanškroun, Ústí nad Orlicí, Polička, Svitavy ou Vysoké Mýto, et ce, principalement sur les routes départementales et de troisième catégorie. Les routes I/43 et I/34 aux alentours de Svitavy ont été traitées chimiquement. La neige se trouve principalement dans les Monts des Géants (Krkonoše) et les Monts de l'Aigle (Orlické hory). Dans les districts de Rychnov nad Kněžnou et de Trutnov, une couche de neige tassée par le trafic est présente sur les routes dans les zones situées en altitude.

En Bohème de l'Est, le temps sera aujourd'hui sec, le plus souvent dégagé, avec d'éventuels passages nuageux. Il soufflera un vent faible et les températures oscilleront généralement entre -3 ° et + 1° C.

Région de Pilsen

Les routes de la région de Pilsen sont aujourd'hui praticables, bien que, par endroits, il convient de faire preuve d'une vigilance accrue et d'adapter sa conduite aux conditions météorologiques. Il gèle ce matin, les températures oscillent entre -3 ° et -9 ° C. Après les dernières chutes de neige et le refroidissement qui a suivi, certaines voies de communication peuvent être par endroits gelées. Les conducteurs peuvent s'attendre à traverser des zones de brouillard, la visibilité s'améliorera cependant progressivement. C'est ce qu'il ressort des informations du service régional d'entretien des routes.

L'autoroute D5 est praticable presque sans difficultés, les services d'entretien des communications routières recommande toutefois une vigilance accrue entre les kilomètres 80 et 131. Le revêtement de la plupart des routes nationales est sec et gelé. Certains tronçons peuvent être gelés dans le district de Pilsen-Sud et dans le district de Tachov. Les voies départementales et de troisième catégorie sont humides et dans ce cas s'applique la mise en garde contre les tronçons gelés. Les conducteurs doivent être vigilants, et ça particulièrement sur les routes moins fréquentées de la région de la Šumava.

Région d'Olomouc

Les conducteurs se rendant dans les zones de la région d'Olomouc situées en altitude doivent aujourd'hui compter avec une couche de neige épaisse et molle sur les routes. Cette couche est restée sur le col dit "Červenohorské sedlo" et sur la route en direction de Videlský kříž, après les opérations de traitement chimique. Les chutes de neige ont contraint cette nuit le personnel d'entretien des routes à se rendre sur le terrain; selon les services en charge de la voirie, il est tombé plus de trois centimètres dans le district de Šumperk. Dans les autres parties de la région, la plupart des chaussées sont praticables sans difficultés.

" Sur les hauteurs du district de Šumperk se trouvent des restes de neige. Les conducteurs circulant en direction de Jeseník doivent s'attendre à rencontrer au col dit "Červenohorské sedlo" une couche de neige épaisse et molle " a déclaré aujourd'hui à ČTK le chef des services d'entretien des routes du district de Šumperk. Leurs collègues du district de Jeseník se sont également rendus sur place durant la nuit; selon ces derniers, après le traitement chimique effectuée, les routes, sont maintenant dégagées et mouillées, même dans les zones les plus élevées.

Dans le district d'Olomouc les routes sont praticables sans difficultés, dans le district de Šternberk les conducteurs devraient cependant faire attention dans les tronçons en zones forestières aux chaussées restées humides.

Régions d'Ústí nad Labem et de Liberec

Dès ce matin, les services d'entretien des routes de Bohème du Nord ont signalé plusieurs tronçons difficiles. Il ressort des données de la police, qu'en plus de certains endroits recouverts de neige ou de verglas, la route de montagne allant de Telnice à Knínice na Ústecku est fermée. Les températures resteront en dessous de zéro en plus basse altitude, et donc la neige et le verglas devraient se maintenir sur les routes. Dans les plaines, notamment au sud est du Plateau central de Bohème, il n'y a, au contraire, aucun problème et les routes sont généralement sèches. Aucune difficulté de circulation n'a été signalée pour le moment.

Les services d'entretien des routes ont signalé la présence de verglas, notamment aux alentours de Štětí. Selon les météorologues, les conditions nocturnes étaient idéales à sa formation: pluie et fonte de neige durant le jour, ciel dégagé et gel durant la nuit. On signale également, depuis les principaux axes de circulation, des conditions difficiles sur la route nationale 13 à la frontière entre les régions d'Ústí nad Labem et de Liberec. La fermeture de la circulation entre Telnice et Knínice est due à des branches d'arbres qui se sont courbées sous le poids de la neige jusqu'à atteindre la chaussée.

Šimon Ornest a déclaré: " En concert, nous voulons collecter de l'énergie positive. "

Que pensez-vous du fait que dans moins d'un mois ce devrait être la fin du monde ?

Ce n'est qu'une de ces nouvelles alarmantes, le genre de pièges dans lesquels nous aimons tomber. Dans notre groupe The Tap Tap, on en rigole plutôt et on se dit que nous sommes le seul groupe capable de collecter un reste d'énergie positive afin de repousser ou d'empêcher la fin du monde.

De plus, vous montez en décembre un projet tout à fait unique: trois concerts contre la fin du monde. Pouvez-vous présenter plus en détail ce projet à nos lecteurs ?

C'est une action caritative que nous préparons depuis déjà deux ans. Nous avons décidé d'utiliser le potentiel marketing de la fin du calendrier Maya annoncée pour le 21 décembre à 11 heures 10 du matin. La veille, le 20 décembre, trois concerts se dérouleront simultanément, à Prague, Brno et Ostrava. Ils se termineront pratiquement au moment où prendra fin le calendrier Maya sur l'île de Kiribati qui se trouve dans l'océan pacifique, sur un fuseau horaire en avance de 12 heures par rapport à nous.

Qui a eu cette idée ?

Au départ je pense que c'était mon idée, ensuite nous avons tout conçu avec notre créateur, Honza Augusta. En dehors du fait que nous voulons collecter suffisamment d'énergie positive pour sauver le monde, nous voulons aussi ensemble, avec le public, réfléchir à l'état du monde que nous laissons à nos enfants. À l'occasion de la fin du calendrier Maya, nous avons créé une collection d'objets uniques, notamment des chaussures, T-shirts, sacs, et des clés originales contre la fin du monde, en les achetant en ligne sur www.e-tap.cz les gens peuvent également nous soutenir.

Le groupe The Tap Tap avec d'autres interprètes a également enregistré un hymne contre la fin du monde qui s'intitule " Fin du monde annulée " (en tchèque " Konec světa zrušeno "). Elle est déjà très populaire sur YouTube, l'entendra-t-on aussi lors de ces concerts caritatifs ?

Bien sûr, tout à la fin, enfin, si nous réussissons et que la fin du monde n'a pas lieu ... Elle sera chantée simultanément par tous les interprètes dans les trois concerts. Les hymnes se rejoindront aussi à un moment donné dans le cadre d'une émission en direct, tout à fait unique, de la télévision tchèque.

Les paroles de cette chanson ont été écrites par Tomáš Hanák qui tient également le rôle principal de Jésus dans le clip, Xindl X y chante aussi... Comment êtes-vous en venus à coopérer avec eux ?

Nous collaborons avec d'autres personnalités du show-biz tchèque, en raison du fait que nous organisons des nombreux concerts et événements caritatifs... Nous nous efforçons de les faire participer intensivement à ces projets. Il s'est avéré que la plupart d'entre eux sont intéressés par une telle coopération et que ça les amuse.

À quoi serviront les bénéfices de ces concerts contre la fin du monde ?

À équiper le centre de formation Studeo qui est accessible aux personnes à mobilité réduite et dont nous travaillons à la réalisation dans le cadre de l'institut Jedlička, avec l'association Tap, et ça depuis six ans. Des enseignants se rendent régulièrement auprès des élèves de l'institut Jedličkův et leur proposent des activités qui les intéressent et les amusent. Les étudiants eux-mêmes n'ont pas les moyens de se rendre à des cours, nous essayons de les aider de cette manière. Dans le cadre de l'achèvement de la construction de l'institut Jedlička, nous transférerons ce projet dans un nouveau bâtiment indépendant.

Plusieurs groupes de musique et interprètes monteront sur scène lors de chacun de ces concerts ? Selon quels critères, avez-vous les choisis ?

Nous avons essayé d'élaborer un programme qui s'adresse à toutes les générations, y compris les enfants. Par exemple, à Prague, monteront sur scène Chinaski, Support Lesbiens, Illustratosphere avec Dan Bárta, The Tap Tap, Marián Bango et Jiří Suchý. Vous trouverez tous les détails sur www.kpks.cz.

Préparez-vous aussi à d'autres " méga événements " de ce genre dans le futur ?

En mai, nous jouerons pour la première fois dans le cadre du printemps de Prague; là aussi, nous préparerons sûrement un programme de qualité avec des invités intéressants. Nous aimerions aussi jouer l'année prochaine dans la maison de la République tchèque à New York et personnellement, une fois sur place aux États-Unis, j'aimerais bien combiner des concerts à Washington et à Chicago.

Vos projets internationaux sont minimalistes, jusqu'ici vous avez joué par exemple à Madrid, Bruxelles, Londres et Moscou. The Tap Tap est néanmoins un groupe composé de personnes handicapées. Comment gérez-vous l'organisation et la logistique de vos tournées ?

Ce n'est pas si terrible que ça a l'air au premier abord. Nous avons cinq membres en fauteuil électrique dont les engins doivent voyager en soute, naturellement nous trimbalons aussi beaucoup de bagages et de boîtes d'instruments.... Jusqu'ici tout s'est plus ou moins toujours bien passé, ČSA et British Airways étaient toujours parfaitement préparés pour nous, ils m'ont étonnés plus d'une fois. Même à Moscou, d'où nous sommes rentrés récemment, tout s'est passé sans problèmes.

Grâce à vos voyages à l'étranger, vous pouvez comparer en quoi ces pays diffèrent pour ce qui est des facilités d'accès pour les personnes à mobilité réduite, de l'attitude de l'opinion publique vis à vis des personnes handicapées et ainsi de suite. Quels ont été vos expériences jusqu'à maintenant ?

Après Madrid, Luxembourg, Londres et d'autres endroits où tout fonctionne mieux que chez nous, nous avons justement été témoins à Moscou qu'à l'est tous n'est encore que dans une phase initiale. Par rapport à Prague, Moscou est encore très peu accessible aux personnes handicapées; là-bas, il n'est pas encore courant qu'une personne se déplace seule en fauteuil électrique dans le centre de la ville. Ils ne considèrent pas encore comme une évidence de donner la priorité à une personne en fauteuil dans un ascenseur. Heureusement, là-bas aussi, une association s'efforçant d'attirer l'attention sur les problèmes des personnes handicapées est en train d'être créée.

En quoi devons-nous encore rattraper les pays plus développés ?

Il y a beaucoup de choses pour lesquelles nous sommes encore en retard... Il est important de mentionner que les améliorations et perfectionnements dépendent toujours des efforts déployés par les personnes concernées. À Londres et Madrid, il est tout à fait courant que les gens avec un lourd handicap se déplacent seuls dans les espaces publics; ils peuvent aller aux toilettes, au musée, n'importe où... Ce n'est quand même pas très fréquent là-bas qu'un grand nombre de personnes handicapées participent activement à la vie sociale, sur ce point, vous, The Tap Tap, êtes plutôt au contraire à la pointe du progrès ! Le respect du public et les facilités d'accès sont une chose, mais la situation commencera vraiment à changer lorsque nous aurons parmi nous des sportifs, des artistes, des acteurs, des politiciens ou des juristes célèbres. Pour le moment, ce ne sont que des cas isolés de personnes qui ont une forte volonté.

Le groupe The Tap Tap est actuellement très populaire, retournons en arrière de quelques années, qu'est-ce qui vous a poussé en 1998 à créer ce groupe ?

J'ai commencé à travailler en tant qu'éducateur à l'institut Jedlička, où je me suis trouvé entouré de beaucoup de jeunes prêts à s'investir dans quelque chose. Et comme je suis moi-même musicien (je joue, entre autres, du saxophone), avec un collègue, nous avons créé une activité musique. Et puis, avec le temps, comme dit notre modérateur Láďa Angelovič, on a un peu perdu le contrôle de la situation (rires).

Le succès n'est arrivé qu'au cours de ces dernières années, si je ne me trompe pas ?

C'est vrai, le fait de créer des liens avec des chanteurs connus et de travailler activement à la promotion du groupe nous a aidé. Nous avons compris que, si un travail n'est pas visible, c'est comme s'il n'existait pas dans le fond. Grâce aux subventions de l'Union européenne, nous pouvons, en plus, nous permettre d'avoir des professeurs de qualité, des équipements, et ainsi de suite.

Aviez-vous pour objectif d'atteindre un tel niveau avec The Tap Tap ?

Dès le début, j'ai senti qu'il y avait un potentiel pour changer les choses. Le show business est plein de trucs qui se copient les uns les autres. D'une certaine façon, c'est logique: tout ce qui est nouveau est accepté avec prudence et ça dure longtemps. Rares sont les projets originaux, et j'ose affirmer que Tap Tap est l'un d'entre eux. La première impression d'une personne qui nous voit pour la première fois est naturellement la pitié, c'est naturel ... Mais la pitié est totalement inutile, parce que les gens avec un handicap ne sont pas des êtres souffrants, abandonnés de tous, que nous devons prendre en pitié. Ce sont des gens qui peuvent vivre une vie à part entière et s'épanouir, à condition d'en avoir les moyens nécessaires bien sûr. Je dis souvent que lorsque des gens avec un handicap arrivent à réaliser quelque chose, ce n'est pas seulement une avancée pour eux mais pour toute la société.

Est-ce que votre succès n'est pas également dû au fait que vous êtes un leader exigeant, comme vous êtes qualifié par beaucoup de gens ?

Si nous voulons faire du travail de qualité, nous devons être intransigeants dans beaucoup de domaines et exiger une certaine discipline. Mais je pense que c'est tout à fait normal. Certaines personnes arrivent chez nous avec une vision romantique et la tête dans les nuages et, quand ils se rendent compte qu'ils doivent venir aux répétitions deux fois par semaine, suivre les cours préparatoires et passer beaucoup de temps sur les routes pour les concerts, ils perdent rapidement leur enthousiasme. Mais ça fonctionne de la même manière dans chaque groupe qui veut travailler et atteindre des objectifs.

Le groupe The Tap Tap compte actuellement vingt membres. Combien d 'entre eux étaient déjà là en 1998 ?

Un seul, Láďa Angelovič. Nous sommes un groupe ouvert, les gens entrent et partent, on n'y peut rien. Nos portes sont toujours ouvertes à ceux qui veulent ou auraient envie de nous rejoindre.

Ça sera le cas la veille du jour prévu de la fin du monde, le jeudi 20 décembre 2012 à partir de 21 heures.

Cette action se déroulera à Prague dans l'arène Incheba, à Brno à Fléda et à Ostrava au Plynojem avec la participation de douze groupes et d'autres musiciens de République tchèque.

En fin de soirée, ces trois villes seront connectées par relais audiovisuel lorsque sera chantée conjointement la chanson du groupe The Tap Tap " Fin du monde annulée ".

Le but du concert est de rassembler des moyens financiers (à hauteur de 25 millions CZK) pour équiper le centre de formation multifonctionnelle Studeo qui se trouve à Prague dans l'institut Jedlička.

Le prix d'un billet à ce concert est de 400 CZK, l'entrée est gratuite pour les enfants jusqu'à 12 ans, la prévente des billets est ouverte à Bohemiaticket.

La Pologne et le cosmos.

La semaine dernière, lors de la réunion des ministres des pays de l'Agence spatiale européenne, la Pologne a été admise comme vingtième membre de cette agence, elle en est le second État membre de l'ancien bloc de l'Est (la République tchèque est devenue membre à part entière le 12 novembre 2008).

La Pologne avait entamé une étroite collaboration avec l'ESA en 1994 et au cours des années qui ont suivi a participé à un nombre de projets de l'agence. La route de la Pologne vers l'espace a toutefois débuté beaucoup plus tôt.

Déjà avant la seconde guerre mondiale, des Polonais passionnés travaillaient sur des vols spatiaux; ils ne rencontraient pas toujours de compréhension. Je voudrais évoquer par exemple la conférence de A. Šternfeld à l'observatoire astronomique de Varsovie, le 6 décembre 1933, au cours de laquelle il présenta des idées tirées de son ouvrage d'avant-garde intitulé " Introduction à l'astronautique ". Les développements de ce jeune ingénieur (né en 1905) laissèrent les auditeurs froids et des années plus tard Šternfeld se rappela que seul le docteur Jan Gadomski s'intéressa à ses travaux. En 1934, Šternfeld obtint en France le prix Robert Esnault-Pelterie et André Louis Hirsch pour son ouvrage " Introduction à l'astronautique ".

Ledit docteur Jan Gadomski (1899 - 1966) devint par la suite un grand propagateur de l'astronomie et de l'astronautique. Il publia des centaines d'articles dans les journaux polonais et écrivit de nombreux ouvrages consacrés à cette discipline scientifique. Gadomski est devenu un propagateur de l'astronautique de renommée mondiale, sa contribution a été notamment récompensée par le fait que son nom a été donné à l'un des cratères de la face cachée de la Lune.

Dès 1925 fut construite en Pologne une draisine destinée à être équipée d'un moteur fusée. On ne connaît malheureusement ni l'auteur ni les détails de ce projet. Il n'est pas clair non plus si la fusée devait servir à propulser ou freiner la draisine. Les seules informations connues sur cette draisine sont celles de la presse de l'époque.

À partir de 1933, l'artillerie polonaise commença à se consacrer aux fusées. Les recherches étaient menées par l'institut Komórka Techniki Uzbrojenia en collaboration avec les professeurs Mieczyslaw Wolfke et Gustaw Mokrzyckiego. Il ressort des documents conservés que cette recherche avait atteint le stade des essais. Bien sûr, avec l'arrivée des armées allemandes, les recherches se sont interrompues.

En 1937, les plans d'une fusée de chasse photoélectrique, dessinés par l'ingénieur Rohoziński, apparurent dans la presse spécialisée et l'année suivante fut publié l'ouvrage "Rakieta - torpeda powietrzna i rakietobomba lotnicza" d'un auteur dénommé Leliwy-Krzywoblocki. Ces deux projets avaient pour finalité un usage militaire des moteurs de fusées. Juste avant la guerre, tous les projets d'utilisation de la technique des fusées étaient menés par le comité scientifique consultatif provisoire ("Tymczasowy Komitet Doradczo-Naukowy"), qui coordonnait tous les travaux. Ce comité avait été créé en 1937, mais après deux ans de fonctionnement, le début de la guerre mit fin à ses activités.

Après la guerre, d'autres travaux consacrés à l'aéronautique furent publiés dans la presse polonaise, grâce à la société astronautique polonaise (Polskie Towarzystwo Astronautyczne). Pour la première fois, il est question d'une société dans le numéro de novembre 1954 du journal Problème, dans lequel se trouvent quatre articles plus détaillés consacrés à l'aéronautique. Dans l'un de ces articles, écrit par le professeur M. Subotowicze, il est proposé de créer une société consacrée à l'astronautique À cette époque, des projets de satellites artificiels avaient déjà été lancés et il était clair que le domaine de la recherche spatiale avait de l'avenir.

Au début de l'année 1956, la société astronautique polonaise (PTA) déploya des efforts pour entrer dans la fédération astronautique internationale (créée en 1951) et dès l'automne, la PTA en devint un membre régulier. L'année suivante, le premier président de la PTA, Kazimierz Zarankiewicz (1902 - 1959), devint vice-président de la fédération astronautique internationale. Il conserva sa fonction jusqu'à sa mort en 1959.

À partir de 1956, le PTA apporta une contribution significative au développement couronné de succès de la fusée météorologique RM (Rakieta Meteorologiczna), qui devint la première fusée polonaise à effectuer des recherches scientifiques. Le premier modèle, RM-1, fut terminé en 1957 et le premier lancement eut lieu le 10 octobre 1958. Cette fusée d'une portée de 1800 mètres avait une longueur de 80 cm et pesait un peu moins de 5 kg. Par la suite fut construite une version améliorée, RM-1A et, durant l'été 1959, des essais de vol de la fusée à deux étages RM-2 furent entamés dans le désert de Bledov. Cette fusée avait une longueur de 1,4 mètre et pesait probablement 11,5 kg. Le prototype suivant aurait dû être capable d'effectuer des travaux scientifiques concrets - la fusée RM-34 aurait dû avoir une portée allant jusqu'à 14,5 km et servir à observer le vent en altitude. Mais en 1963, tous les travaux de développement furent stoppés.

La fusée Meteor-1 mise au point au cours de la période 1962 - 1965, succéda aux premières fusées de type RM. Cette fusée, conçue avec deux étages, avait une longueur totale de 510 cm et un poids initial de 32,5 kg. Trois modèles (appelés Meteor-1A, -1B et -1C) furent développés; ils se distinguaient par les dimensions de l'espace réservé aux outils scientifiques. La fusée Meteor-1A disposait d'un espace offrant un volume de 0,4 litre, tandis que dans Meteor-1B ce volume était de 0,34 litre et dans Meteor-1C de 0,62 litre. La portée maximale de tous ces types d'engin était de 37 km.

Dans la période 1965 - 1968, les fusées Meteor-2 furent mises au point dans l'institut aéronautique, les premiers essais de vol débutèrent en octobre 1970. La fusée Meteor-2 avait un poids initial de 380 kg et était capable de transporter une charge utile de 10 kg à une altitude d'environ 60 km. Par la suite furent construites les versions Meteor-2H et Meteor-3.

Il convient encore de mentionner l'entrée de la Pologne au COSPAR (Committee for Space Research) en 1960 et la création d'un comité national COSPAR deux ans plus tard. Dans le cadre du programme Interkosmos, la Pologne a également participé à l'exploration spatiale sur les satellites soviétiques artificiels et, en 1978, le pilote Miroslaw Hermaszewski devint, après Vladimír Remek, le deuxième cosmonaute non-soviétique de ce programme.

L'abrogation de la loi sur les travaux d'utilité publique n'est pas une solution.

La semaine dernière, la Cour constitutionnelle a abrogé la loi sur les travaux d'utilité publique. Cette décision a soulevé dans l'opinion publique une vive discussion. Il est sans aucun doute intéressant d'examiner cette problématique d'un point de vue plus large.

Les systèmes économiques orientés vers le libéralisme, tant dans l'UE que dans le contexte de la mondialisation, sont fondés sur le principe de plus de compétition économique non réglementée. Ceci signifie concrètement que les différentes entités économiques ainsi que les systèmes économiques nationaux sont perpétuellement en conflit les uns avec les autres. Ceci résulte du principe de la liberté du commerce et de la circulation libre (sans limites) du capital privé allié à une spéculation financière effrénée. Les différences considérables du prix du travail (salaires) génèrent une tension sur les prix. Il convient de mettre sous ce terme la signification suivante: un producteur s'efforce par l'importation de biens vendus à bas pris de résister à la concurrence économique en " rendant plus cher " le prix du concurrent, dans le but d'enlever une plus grande part du marché et d'augmenter ainsi ses propres profits. À grande échelle, ceci signifie pour la plupart des entrepreneurs: soit transférer la production à l'étranger, soit acheter à bas prix, soit disparaître. Le résultat est un chômage important dans les pays où les prix du travail sont élevés en comparaison à d'autres économies. Étant donné que le capital privé n'a aucune responsabilité du point de vue social et par là même de responsabilité vis à vis du chômage qu'il engendre, les charges sociales de l'État augmentent nécessairement. Toute cette situation intensifie la parfaite mauvaise volonté de messieurs les entrepreneurs à payer des impôts et à compenser ainsi les dommages économiques et sociaux causés à l'ensemble de la société par cette course au profit. Cette situation est à un tel point de notoriété publique qu'il n'est pas nécessaire de fournir des données statistiques concrètes. Les pratiques sans scrupules du capital privé engendrent dans les différentes économies une situation dans laquelle les gouvernements des différents pays sont contraints à se lancer dans une compétition mutuelle afin de baisser artificiellement le niveau social de leur propre population dans le but d'attirer chez eux le capital étranger. Autrement dit, les gouvernements mettent leur propre population à la merci du capital privé sans tenir compte de l'effondrement social. Ceci se manifeste principalement dans les amendements des lois en vigueur. L'objectif est de contraindre économiquement sa propre population à accepter le diktat des prix du capital privé, notamment dans le domaine des salaires. Ceci se produit d'une part par un système de contraintes économiques en cas de chômage à long terme et d'autre part par la restriction des droits des salariés dans le domaine de la législation du travail. Il en résulte une pauvreté croissante et l'approfondissement des différences entre les riches et les pauvres. En RFA, il existe depuis des années des points de distribution publique de nourriture pour les pauvres qui ne peuvent subvenir à leur besoins avec leur propre travail. On compte déjà par millions le nombre de ces personnes. Dans le cadre de l'augmentation de la compétitivité de l'économie allemande, il devient tout à fait courant que les salariés reçoivent de tels salaires que l'État se voit contraint de payer un supplément pour qu'ils atteignent le minimum vital. Un tel scandale a par exemple été mis à jour dans le cas des salariés travaillant comme auxiliaires au parlement fédéral. Les mesures d'économie de pratiquement tous les États membres du sud de l'UE génèrent, sans aucun doute, une situation analogue dans laquelle, sous la pression d'un effondrement catastrophique de la société, les gens sont contraints soit d'émigrer (comme ce fut le cas au XIXe siècle), soit de vivoter avec des salaires de misère, en marge de la société, dans l'espoir qu'un jour le capital privé investisse dans leur pays. Il faut ici se poser la question suivante: d'où viendra ce capital ? S'il provient d'autres pays de l'UE, alors la pauvreté passera d'un pays à un autre; ce capital peut ne pas venir non plus, ou alors un Chinois, un Indien, un Brésilien, un Turc, un Marocain, un Égyptien ou Africain continuera de travailler pour une fraction d'un salaire européen. Ceci concerne aussi toute l'Amérique latine. La théorie libérale et les médias affirment, à s'en lasser, que l'État ne peut pas faire des investissements en capitaux dans sa propre économie, que l'économie dirigée conduit à une catastrophe économique. Le capital privé défend âprement l'idée que l'État ne peut pas intervenir dans l'économie par des interventions régulatrices. Il faut alors se demander si le capital privé n'influence pas et, même, ne dirige pas aujourd'hui, selon ses propres intérêts égoïstes, la politique et par la même, l'État tout entier. La réponse à cette question est sans aucun doute oui. La preuve en est qu'il existe un lobby pratiquement tout-puissant et présent dans tous les États. Il en résulte une situation désespérée se manifestant dans le domaine de la corruption, par l'octroi d'avantages mutuels, dans la législation, où tout est condamnable mais pas punissable. En RFA, la situation est telle, qu'en raison du manque de moyens financiers, les ministères nationaux délèguent l'élaboration des projets de lois à des cabinets d'avocats étroitement liés à l'industrie. Ces projets de loi sont ensuite adoptés au Bundestag. La totalité du pouvoir ne vient pas du peuple, comme le déclarent les constitutions de type occidental, mais de puissants groupes financiers servant leurs propres intérêts. Il est manifeste que les démocraties orientées vers le libéralisme se voient maintenant rapidement confrontées à la situation décrite par Appianos dans son ouvrage intitulé "la crise de l' empire romain au temps de César et de Pompée": "L' État était depuis longtemps en pleine déliquescence et les fonctions étaient attribuées par la violence. Les coups de pots-de-vin, les faveurs obtenues illégalement, et les pierres et les épées étaient également utilisés pour obtenir ces postes. Les dessous-de-table et la corruption proliféraient sans limites et le peuple se rendait aux élections avec des voix déjà vendues"... ... " Les gens honnêtes ne se cherchaient aucunement à obtenir des fonctions, il en résulta une fois que l'État resta 8 mois sans consuls".... ' On commença vraiment à dire que le remède à cette situation difficile était une autocratie et qu'il fallait choisir un homme énergique"... Il est vrai qu'Appianos avait à l'esprit Pompée, mais c'est César qui a transformé irréversiblement la démocratie en régime absolutiste.

En conclusion, comme dans l'antiquité, la société actuelle est fondée sur la préférence du profit personnel, sans égards pour l'intérêt de la société dans son ensemble. Dans son essence, le capital privé n'est plus capable de comprendre et de faire valoir les intérêts de la société dans son ensemble. Il en résulte, aujourd'hui comme autrefois, une décadence sans précédant des élites, sans aucun effort pour effectuer des réformes en profondeur. Nous devons donc chercher les causes de l'émergence des régimes fascistes et communistes dans la libéralisation sans scrupules des systèmes économiques des XIXe et XXe siècles. Dans l'état actuel des choses, on peut considérer la disparition de ces systèmes au profit des démocraties de type libéral comme une sorte de pause avant une nouvelle étape. Le fait que les élites actuelles ignorent complètement l'éventualité de centaines de milliers de futures pertes en vies humaines, les crises humanitaires et sociales dont nous sommes aujourd'hui les témoins ainsi que les crimes contre l'humanité tels que nous les connaissons de par l'histoire ancienne et récente. L'abrogation de la loi sur les travaux d'utilité publique n'est pas une solution, du moins à long terme. Sous la pression de la concurrence économique, tant au plan international qu'au niveau interne européen, le gouvernement de la République tchèque sera contraint de continuer à rechercher des moyens de diminuer le niveau social de la population. Cette tendance est en effet systémique. La solution consiste en des réformes à visées sociopolitiques, qui renforceront les investissements en capitaux de l'État dans l'économie, augmenteront l'influence des citoyens sur le gouvernement et affaibliront la position de monopole du capital privé dans la société au profit de l'État.

Israël: laboratoire du chaos.

"Rien ne sortira jamais de la violence et jamais ne pourra" déclare Sting dans la chanson intitulée Fragile dont le vers principal du refrain est "n'oublions pas combien nous sommes fragiles". " Si mes fils ne voulaient pas de guerres, il n'y en aurait pas", affirmait Gutele Schnaper, la femme de Mayer Amschel Rothschild sur son lit de mort en 1849.

Suite à la dernière vague de violences entre Israël et la bande de Gaza, comme d'habitude, de nombreuses réactions se sont élevées. Certains prennent le parti d'Israël, arguant de son droit à l'autodéfense et plaçant les Palestiniens dans le rôle de terroristes, d'autres soutiennent les Palestiniens, invoquant le racisme de l'État d'Israël, le génocide commis contre les Arabes de Palestine et considérant Israël comme un État terroriste. Je ne veux pas réfléchir sur la question de savoir qui est coupable et qui est victime, dans ses vagues de tueries récurrentes; somme toute, les actuels habitants d'Israël, y compris ceux des territoires autonomes, sont nés dans la présente situation politique et n'ont pas vécu le commencement des violences. Je voudrais offrir aux lecteurs un point de vue situé "derrière le rideau", sur celui à qui profitent principalement des tensions qui perdurent déjà depuis plus de 95 ans (à compter de la déclaration Balfour en 1917) dans un petit bout de pays du Moyen-Orient. Certaines de ces réflexions s'appuient sur des faits historiques disponibles à l'étude, d'autres ressortent de ma propre compréhension de celui, ou plus exactement du groupe d'individus, qui est le principal instigateur des événements de l'histoire moderne.

L'histoire de l'humanité est avant tout l'histoire d'une lutte pour le pouvoir. À chaque époque, nous pouvons trouver un Alexandre le Grand ou un Napoléon. Ce qui n'est pas si évident est de savoir si ces individualités agissaient de manière indépendante ou s'ils devaient leurs actes au trône à quelqu'un qui dirigeait leurs actes en fonction d'objectifs préalablement définis. Nous devons admettre que nous vivons à une époque où la richesse mondiale est concentrée entre les mains de quelques individus et que cette concentration financière engendrant certains pouvoirs n'a pas pu se faire au cours d'une seule génération. Parmi les familles possédant une richesse astronomique se distingue particulièrement la famille Rothschild, qui pourrait être considérée comme la tête de la pieuvre (j'ignore si ces familles ont encore un leader mais je ne l'exclus pas). Peu est écrit à leur sujet. Bien entendu. Dès les années 90 du XIXe siècle, ils ont acquis la première agence de presse mondiale (Reuters) afin de mettre un terme à l'établissement de liens entre leur nom et de graves actes criminels auxquels ils étaient mêlés et qui avaient toujours signifié pour eux un renforcement de leur pouvoir, un accroissement de leur fortune ou les deux. Ils possèdent des participations majeures dans presque la plupart des banques centrales du monde et préparent ou mènent des guerres contre les pays dans lesquels ils n'ont pas encore des telles participations (avant l'invasion de l'Afghanistan le nombre de ces pays étaient de 7, après l'invasion de l'Irak de 5, après le renversement de Kadhafi seulement de 4, entre-temps la Russie a placé la banque centrale russe sous le contrôle du gouvernement russe). Toute personne qui a essayé de se dresser contre cette famille est morte. Abraham Lincoln refusa de renouveler à la Bank of America des Rothschild le statut de banque centrale et se mit à émettre durant la guerre civile son propre argent (gouvernemental, j'entends bien) et fut assassiné dans un théâtre en 1865. JFK commença à émettre de l'argent propre et voulait dissoudre la FED, il a été assassiné en 1963, le député Louis McFadden a été empoisonné en 1936 alors qu'il voulait intenter un procès contre la FED pour avoir déclenché la grande crise économique de 1929.

Leur soif de pouvoir au niveau mondial a conduit dans les années 1859 à 1871 à la formulation d'un plan de trois guerres mondiales par Albert Pike, un franc-maçon initié au 33e degré, étant le niveau le plus élevé. La première guerre avait pour objectif d'éliminer les grandes monarchies étatiques d'Europe, la seconde devait supprimer le colonialisme, notamment britannique, et la troisième devrait réduire la population mondiale entre 1 et 0,5 milliard d'individus (une telle quantité d'esclaves est suffisante pour leur luxe et confort), créer une seule religion universelle (l'œcuménisme n'étant rien d'autre que l'amorce d'une telle solution) et, au final, acquérir un pouvoir absolu. La méthode utilisée par le clan des familles les plus riches avec à leur tête les Rothschild consiste à créer une crise puis à proposer ensuite une solution (order ab chaos - l' ordre suivant le chaos). Ces solutions sont fausses et conduisent toujours à une aggravation de la situation (voir la création de la FED destinée à éviter que ne se répètent pas des crises comme celles qu'ils provoquèrent en 1907). Après avoir réussi à déclencher la première guerre mondiale par l'assassinat à Sarajevo de Ferdinand, héritier Habsbourg au trône austro-hongrois, ils détruisirent la Russie tsariste en provoquant la révolution bolchevique. La première guerre mondiale se termina brusquement par une capitulation allemande sans justifications économique et militaire (la guerre n'était plus nécessaire à la destruction de la Russie tsariste) et elle fut suivie par le morcellement de l'Autriche-Hongrie, la puissance d'Europe centrale. Pour un déclenchement plus facile de la seconde guerre mondiale, les banquiers ont laissé les politiciens créer une situation de conflit latent: ils ont, d'une part, imposé à l'Allemagne de faramineuses réparations de guerre générant ainsi les conditions d'une radicalisation des masses appauvries (il leur suffit ensuite de placer un dirigeant suffisamment énergique, montrant du doigt des coupables, proposant des solutions simples) et, d'autre part, ils créèrent une Tchécoslovaquie composée de différentes nationalités, y compris d'une forte minorité allemande qui devait jouer le rôle (qu'elle tint effectivement) de cinquième colonne pour mettre le feu aux poudres et déclencher une guerre.

À la fin du XIXe siècle, les Rothschield inspirèrent la création du mouvement sioniste, dont l'une des branches aspira à la création d'un État juif, de préférence dans la région de la Judée historique avec Jérusalem comme capitale (retour à Sion). La déclaration de Balfour mentionnée ci-dessus posa les bases d'une émigration massive de Juifs vers la Palestine et les premières frictions avec la population locale arabe commencèrent. Des actes terroristes furent commis de part et d'autre. La deuxième guerre mondiale éclata; il est difficile d'apprécier si Hitler a brisé les chaînes dans lesquelles les banquiers internationaux l'avaient tenu initialement; ou si tout ce qu'il a fait était planifié, le fait est cependant que les souffrances des Juifs d'Europe dans les camps de concentration créèrent les bases de l'acceptation d'un État juif par la communauté mondiale. Israël fut officiellement fondé en 1948; de la même manière que les réparations de guerre imposées à l'Allemagne furent à l'origine de la seconde guerre mondiale, la fondation de l'État d'Israël a allumé un foyer d'incendie pouvant provoquer une troisième guerre mondiale. Si les banquiers internationaux parviennent à déclencher cette guerre, la population juive sera comme elle le fut au cours de la seconde guerre mondiale, la première victime des combats, cette fois de même que la population arabe ou généralement musulmane du Moyen Orient. Israël est comme un immense laboratoire, la source de discorde et de chaos, non seulement dans ce pays, mais au niveau international (il suffit de voir comment les gens se divisent âprement entre partisans et défenseurs d'Israël). Qui est coupable et qui est victime dans le conflit israélo-palestinien, où un tort engendre un autre tort selon un cercle de violence sans fin et où on trouve, à l'origine de tout, la cupidité de certains individus et leur désir d'acquérir le pouvoir sur le monde entier ?

Il faut ici faire la différence entre les simples citoyens d'Israël et leurs dirigeants, parce que comme chez nous, les banquiers internationaux ne proposent aux gens aux élections que leurs propres candidats. L'actuel premier ministre d'Israël est un exemple typique de politicien fascisant, loyal vis à vis des banquiers internationaux, qui fait tout afin de déclencher une guerre avec l'Iran, qui pourrait, en raison de l'adhésion de ce pays à l'organisation de coopération de Shanghai (Chine, Inde, Russie, Pakistan, etc...) s'étendre pour devenir un conflit mondial et, étant donné que l'Iran contrôle le détroit d'Ormuz par lequel transite 20% de tout le pétrole mondial (ce corridor naval n'a une largeur que de 2 miles) et engendrer une destruction de l'économie mondiale.

Sous quelle lumière apparaissent maintenant les propos tenus par David Rockefeller en 1994: "La seule chose dont nous avons besoin est une crise générale et les gens accepteront un nouvel ordre mondial." Dans leur idée, le nouvel ordre mondial est un monde de maîtres et d'esclaves. Un monde dans lequel une poignée d'aristocrates de la finance est servie par le reste de la population humaine. Un monde dans lequel tout nouveau né se voit implanter à la naissance une puce électronique faisant de lui un être totalement contrôlé.

" Qu'ils contraignent tous les individus, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves à porter sur la main ou le front une marque au fer rouge, afin qu'il ne puisse ni acheter ni vendre celui qui ne porte pas le nom de cette bête féroce ou le chiffre de son nom. Il faut comprendre: que celui qui a du bon sens compte les chiffres de cette bête féroce. Ce numéro désigne l'homme et c'est six cent soixante six."

Le film Argo: lorsque tout va au plus mal, appeler Hollywood.

En novembre 1979, une foule de manifestants composées d'étudiants islamistes prit d'assaut l'ambassade américaine de Téhéran et retint en otages 52 diplomates. Ils devaient être libérés en échange du Shah, Mohammad Reza Pahlavi, qui, après la révolution, avait fui aux États-Unis, qui soutenaient son régime depuis plusieurs décennies.

La situation n'offrait pas à l'administration américaine d'issue positive, elle ne pouvait pas, en effet, abandonner le Shah, parce qu'elle aurait gravement ébranlé la confiance de ses alliés dans d'autres pays. Toutefois, en Iran, où la révolution avait débouché sur l'établissement d'un régime théocratique, elle n'était en mesure d'obtenir la libération des otages. C'était un coup dur pour le prestige des États-Unis, coup encore aggravé plus tard par le fiasco de la tentative de libération des otages par la force. Les diplomates séquestrés furent finalement libérés 444 jours plus tard, suite aux négociations organisées par le gouvernement algérien. Leur sort suscita aux États-Unis une vague de solidarité et un sentiment anti-iranien. La débâcle iranienne contribua fortement à la défaite de Jimmy Carter face à Ronald Reagan aux élections présidentielles de 1980.

Le film Argo, de l'acteur et metteur en scène Ben Affleck, décrit un épisode de cette histoire qui offrit une petite victoire à l'Amérique. Juste avant qu'elle ne soit occupée, six employés s'échappèrent de l'ambassade. Après des péripéties compliquées, ils se retrouvèrent dans la résidence de l'ambassadeur du Canada. En collaboration avec les autorités canadiennes, le CIA parvint à les faire sortir d'Iran grâce à une couverture rocambolesque: ils quittèrent le pays avec des passeports canadiens en tant que membres d'une équipe de tournage venue faire des repérages pour le tournage d'un film à grand spectacle de science-fiction.

Combinaison des genres

Le plan de l'expert en exfiltration Tony Mendez requit la collaboration d'Hollywood. Afin de rendre la légende plus crédible, des magasines spécialisés firent état de ce projet de film, des conférences de presses furent organisées et une société de production fictive eut de réels bureaux. Les détails de l'opération restèrent longtemps secrets, le film étant basé sur les souvenirs de Tony Mendez.

Le film d'Affleck est une combinaison insolite de plusieurs genres. Il s'agit d'une part d'un thriller politique conçu de manière réaliste mais aussi un "caper movie", le récit d'un coup réussi, d'une traîtrise - comme, par exemple, dans la trilogie Ocean's eleven, twelve et thirteen. Les ambiances se succèdent: des séquences de Téhéran de style documentaire (dans les séquences sous-titrées sont présentées des photographies iconiques de l'époque des événements et la manière dont, grâce à ces photos, ces mêmes situations ont été retranscrites dans le film, il n'y a pas de grandes différences), des passages plus légers d'Hollywood, traités avec ironie et un peu d'exagération, et puis des scènes du quartier général de la CIA et d'autres institutions avec des hommes costumés discutant de la situation autour de tables de conférence, dans les couloirs et au téléphone...

Ben Affleck a réussi à redémarrer sa carrière de manière remarquable. D'acteur ridiculisé, il est devenu un metteur en scène respecté et son jeu d'acteur a cessé de susciter des remarques ironiques. Argo est son troisième long-métrage après le sombre policier " Gone Baby Gone " (2007) et le thriller "The town" (2010). C'est également le premier film d'Affleck qui ne se déroule pas dans sa ville d'origine, Boston. Le sens de l'atmosphère d'un lieu constitue l'une des caractéristiques qui placèrent ses premiers films au-dessus des standards hollywoodiens. Affleck fait également preuve de ce sens de l'atmosphère dans Argo où le rôle de Téhéran "est tenu" par le Canada. Les meilleures scènes du film se déroulent dans des rues, lors de la reconstruction de faits réels; la séquence initiale de la chute de l'ambassade est impressionnante par sa clarté qui suggère également la confusion et l'imprévisibilité survenant lorsque soudain, en un lieu donné, s'écrit une page d'histoire. Affleck et ses collaborateurs obtiennent un effet analogue dans les scènes fictives (la fausse équipe de tournage dans le bazar de Téhéran).

Trop d'actions à trop d'endroits

Le metteur en scène a dû se contenter d'un sujet n'offrant en fait que peu de scènes palpitantes, au sens cinématographique du terme. Il s'en sort fort bien, il rajoute parfois certaines éléments à la réalité et là, le résultat n'est pas toujours aussi élégant (la scène dans laquelle la menace de crise à l'aéroport de Téhéran est écartée par un coup de téléphone en Amérique et la poursuite sur la piste d'atterrissage sont assez tirées par les cheveux).

La faiblesse d'Argo réside dans son caractère dissipé, dû à la nécessité de montrer trop d'événements à trop d'endroits différents. S'il est vrai qu'Alan Arkin et John Goodman sont tout à fait charmants dans leur rôle de coopérateurs hollywoodiens, leurs personnages auraient mérité une place plus grande et ce ne sont pas, loin de là, les seuls dans ce cas.

Le film d'Affleck manque un peu de tension dramatique, il se laisse voir avec un intérêt modéré, en appréciant la réalisation et le style rétro des années 70. Il entraîne le spectateur, mais avec difficulté. En tant que rappel d'une histoire encore, d'une certaine façon, inachevée à ce jour, et comme illustration du caractère exagéré de la représentation des services secrets comme omnipotents et omniscients, il fait l'affaire.

Des règles pour gonfler des ballons, les bananes et le cirque

Le serveur www.bankovnipoplatky.com, qui mène chaque année une enquête publique sur les frais bancaires les plus absurdes, a décidé, à présent, de lancer le concours du règlement ou des idées en provenance de " l'atelier UE" les plus absurdes.

"Le fait que l'UE envisage, ces temps derniers, d'adopter un quota de 40 pour-cent de femmes pour la direction des grandes entreprises européennes a été à l'origine de notre décision", a déclaré pour le journal Právo l'organisateur de cette enquête, Patrik Nacher.

Parmi les absurdités mentionnées, il y a déjà, par exemple, la décision récente de la Cour européenne d'unifier les primes d'assurance pour les hommes et les femmes. Jusqu'à présent pourtant, les femmes étaient avantagées pour ce qui est des tarifs des assurances sur la vie parce qu'elles représentent, objectivement, un moindre risque pour les compagnies d'assurance.

Les gens peuvent signaler jusqu'à la fin de l'année tout autre idée aussi incroyable de "l'atelier de l'UE". "Le vote aura lieu avant la fin du mois de février 2013", a informé Nacher.

Parmi les règlements controversés de l'UE se trouve, par exemple, l'obligation d'ajouter des composantes bio aux carburants, ce qui a des conséquences nuisibles pour l'environnement, ou l'interdiction d'utiliser les fiables thermomètres à mercure, uniquement parce qu'ils contiennent une quantité relativement faible d'une substance dangereuse ou encore la directive concernant la taille des cages des poules, ce qui a entraîné l'augmentation du prix des œufs.

Des critiques ont également été émises par le passé à l'encontre de l'interdiction de fait d'utiliser l'expression "beurre à tartiner" ou du retrait de la vente des ampoules classiques.

Les bananes de qualité doivent avoir une taille de 14 centimètres.

L'administration européenne réagit souvent sous la pression d'un lobby commercial ou industriel dont les demandes sont habituellement défendues à Bruxelles par un État ou un groupe d'États (ainsi la République tchèque impose actuellement les demandes de ses banques en menaçant d'utiliser son droit de veto).

Les intérêts des groupes de pression sont également, par exemple, à l'origine du fait que dans l'Union, les bananes ne doivent pas être d'une taille inférieure à 14 cm ni présenter une "courbure anormale".

La Commission européenne s'est défendue en argumentant qu'elle ne faisait qu'harmoniser des normes nationales non homogènes qui compliquaient le commerce. Les normes concernant les fruits et légumes ont été assouplies malgré l'opposition de certains États, prétendant que les directives existantes entraînent un gaspillage de denrées alimentaires.

Le premier prix sera peut être décerné dans cette enquête au règlement de l'UE de l'année dernière selon lequel doit figurer sur les ballons gonflables un avertissement indiquant que les enfants de moins de 8 ans ne doivent pas gonfler sans surveillance d'adultes. L'UE a fait référence à une enquête américaine selon laquelle les ballons sont, parmi les jouets, la première cause de décès d'enfants par étouffement. Une restriction similaire s'applique aux enfants de moins de 14 ans pour ce qui est de souffler dans des trompettes de foire.

Chez nous aussi, on a des idées bizarres.

La règle suivante concernant les fonctionnaires européens eux-mêmes est assez absurde: en raison de la sensibilité de ce thème pour la Grèce, toute personne ayant une fonction officielle au sein de l'UE ne peut utiliser le nom "Macédoine" et doit, à la place, parler de FYROM (Former Yugoslav Republic of Macedonia).

En collaboration avec l'association "Laissez Faire" regroupant des économistes libéraux, le serveur Bankovnípoplatky.com a nommé dans cette enquête, outre certaines absurdités mentionnées ci-dessus, le règlement de l'Union concernant le volume des réserves de produits alimentaires sur le territoire de République tchèque. L'UE avait fixé des volumes maximaux pour les réserves de produits alimentaires pouvant se trouver sur le territoire de la République tchèque le jour de notre adhésion à l'UE. La République tchèque dépassa ensuite, par exemple, les volumes fixés pour les champignons en conserve et risqua, de ce fait, une lourde amende.

Les organisateurs de cette enquête ont jugé intéressante l'idée de verser des sommes d'argent à certains pays parce qu'ils n'ont pas d'accès à la mer et l'idée d'accorder une subvention pour demander l'octroi de subventions. Ces idées ne sont cependant pas originaires de Bruxelles mais de Prague.

"Le fait de ne pas avoir de mer nous handicape. Nous allons demander à l'Union Européenne un remboursement". Ainsi s'est exprimé, à l'automne 2004, le ministre de l'Agriculture de l'époque Jaroslav Palas (ČSSD). Il arguait que, du fait de notre production de blé, et suite aux achats dits "interventionnistes", l' État s'était retrouvé avec des stocks pleins qu'il avait dû ensuite exporter.

Selon Palas, l'UE aurait dû nous verser des millions d'euros, parce que la République tchèque se trouve loin des ports. En fin de compte, la Commission européenne répondit positivement à la demande tchèque et organisa un appel d'offres pour l'achat de blé en provenance des pays sans accès maritime. Les subventions pour l'obtention de subventions ont été proposées aux communes par le ministère du Développement local dirigé par le ministre Pavel Němec (US-DEU), celles-ci devaient, concrètement, servir à rédiger des demandes de subventions accordées par Bruxelles.

L'UE déclare: "les règlements bizarres sont rares".

Si les règlements suscitent souvent des critiques dans les États membres, selon de nombreux experts, les efforts déployés par l'EU en matière de régulation et d'amélioration de l'effectivité du fonctionnement de l'Union ainsi que dans le domaine de son développement général, méritent plutôt des éloges.

Plus grave est, par exemple, selon les experts, le problème de l'utilisation de subventions de l'UE pour des projets qui n'ont absolument rien à voir avec le renforcement de l'intégration européenne, mais qui ont été imposés par les États membres lors des négociations budgétaires.

Le fait que la République tchèque doive, comme d'autres pays de l'Union, se battre à Bruxelles pour le droit d'utiliser des dénominations spécifiques pour ces produits traditionnelles (lutte dont elle ne sort pas toujours vainqueur) suscite de vives émotions chez les Tchèques.

Si au terme de six ans de bataille contre les Allemands et les Autrichiens, les Tchèques ont défendu avec succès la dénomination "Olomoucké tvarůžky", pour ce qui de l'appellation "Tuzemský rum" qui remonte chez nous au XIXe siècle, nos producteurs ont dû la remplacer par la dénomination "Tuzemák". Seuls les produits à base d'alcool de sucre de canne, et non pas à base de sucre de betterave, peuvent porter la dénomination de rhum.

Dans la liste officielle des produits enregistrés de l'UE, on trouve aujourd'hui en compagnie de fromages mondialement connues comme la Feta ou le Gorgonzola, le massepain de Lübeck ou du jambon de Parme, les biscuits de Karlovy Vary ("Karlovarské suchary"), les carpes de Pohořelice et de Třeboň ("Pohořelický a Třeboňský kapr") et le houblon de Žatec ("Žatecký chmel"). Le pain d'épice de Pardubice ("Pardubický perník") et les gâteaux appelés "Cornets de Hořice " ("hořické trubičky") peuvent également être fiers de leur marque communautaire.

Les gens veulent que je sauve la République, mais je ne suis qu'un amateur, se déclare sénateur Okamura

Monsieur le Sénateur, comment a-t-on l'idée de se présenter aux élections présidentielles ?

Ce n'est pas d'être sénateur ou président qui compte pour moi. Si tout fonctionnait sans problèmes dans notre pays, je ne serais candidat nulle part. Mais je ne supporte plus de voir comme le pays est pillé depuis ces vingt dernières années, que les voleurs ne sont pas sous les verrous et les impôts et l'âge du départ à la retraite augmentent. Je n'avais pas l'ambition de devenir politicien. Mais quand je vois quelque chose qui ne me plait pas, alors je tente d'apporter une solution pour que ça change. Et comme j'ai plus de quarante ans et que je suis indépendant, membre d'aucun parti, je n'ai pas d'autres solutions pour influencer la situation que de me présenter aux élections présidentielles ou sénatoriales.

Vous êtes entré au Sénat mais vous vous êtes mis rapidement en route pour le Château (N.d.T.: siège de la présidence). Est-ce que vous ne tournez pas ainsi le dos à ceux qui vous ont élu ?

J'ai toujours dit que je me lancerai dans la bataille pour le Château selon les résultats des élections sénatoriales Par la suite, j'ai précisé que si j'étais élu sénateur, je me présenterais aux élections présidentielles. Mon but n'est pas la fonction, celle-ci n'est qu'un instrument me permettant de réaliser ma vision. C'est pourquoi j'ai besoin de l'influence la plus grande et du mandat le plus large. Le problème n'est pas seulement qu'en tant que nation nous râlons au bar ou devant notre poste de télévision, mais c'est aussi que nous piétinons toux ceux qui essaient d'apporter du changement. À cela s'ajoute la presse qui casse la réputation des personnes et confond liberté de parole avec liberté de mentir. On a, par exemple, affirmé à mon propos que je soudoie les journalistes ou que j'ai été le conseiller de Jiří Paroubek.

Venons-en à vos visions. Vous avez entamé la lutte pour le Château avec comme cheval de bataille les thèmes de la responsabilité matérielle et pénale des politiciens et des déclarations fiscales rétroactives au-delà de vingt millions [de CZK]. Vous devez à cette fin changer la loi. En tant que président, vous ne disposez pas d'un tel pouvoir et seul le Sénat dans son ensemble peut proposer des lois. Comment voulez-vous résoudre ce problème ?

Lorsqu'en tant que citoyen, j'ai fait pression pour que les activités de guide touristique constituent une profession libérale, j'ai obtenu gain de cause. Le problème c'est la politicaillerie: lorsque quelqu'un arrive de gauche ou de droite avec un bon projet, celui-ci est sciemment refusé et ça retarde les citoyens. Comme indépendant, membre d'aucun parti, j'ai beaucoup plus de chances d'obtenir le soutien de tous les partis parlementaires. J'ai l'avantage de pouvoir, sans catégorisation et dogme partisans, prendre de chaque parti ce qu'il y a de meilleur pour notre pays et le mettre en application.

Vous vous considérez plutôt comme un homme de droite ou de gauche ?

D'un point de vue tchèque, j'ai l'impression que les gens me placent plutôt à gauche. Pour moi, que ce soit un peu à gauche ou à droite, ce n'est pas vraiment important. Pour moi, l'important c'est que nous allions de l'avant. Ce qui compte pour moi, ce n'est pas que les gens soient de gauche ou de droite mais de rassembler les gens. Je soutiens toujours toute solution contribuant au bien commun, même si elle est proposée par le parti communiste ou ODS et j'agis tout aussi impartialement à l'encontre de mauvaises idées.

Est-ce que vous enragez lorsque quelqu'un dit de vous que vous êtes un populiste ? Mais ce que vous avez déclaré ne le prouve-t-il pas ?

Lorsque vous élaborez un business plan dans une entreprise, vous avez aussi un certain but optimal et une vision. Vous essayez de vous en rapprocher. Certains peuvent appeler ça du populisme, mais toutes les propositions dont je parle ont été appliquées par le monde et des experts reconnus en ont parlé.

Mais sans le soutien du parlement, il ne vous reste que des slogans. Vous ne survivrez pas longtemps en politique avec cela. Pensez-vous que si vous allez voir les gens et leur parler, vous réussirez, par exemple, à imposer la responsabilité matérielle et pénale ?

Je n'ai pas d'autre option. Il me faut convaincre les politiciens, les journalistes et l'opinion publique et tenter de les rallier à mon camp afin de l'imposer. Si j'étais élu président, ce ne serait pas un problème de retransmettre en direct à la télévision ma demande aux présidents des partis parlementaires de légiférer sur la responsabilité matérielle et pénale des politiciens, fonctionnaires, juges et procureurs. Ils devraient alors éventuellement expliquer pourquoi ils n'en veulent pas. Lorsqu'il y aura une personnalité forte qui identifiera les abus, il sera possible de faire pression sur la scène politique. Prenez par exemple l'élection du président au suffrage direct, elle a été obtenue grâce à la pression de l'opinion publique.

J'avoue, sans ambages, être un amateur, et non un génie ou un intellectuel. J'essaie de trouver des alliés pour mes opinions et mes visions. Je viens de me lancer en politique et je tente d'obtenir le soutien de la majorité pour mon programme. J'essaie, seul, de faire avancer les choses, et si ça ne marche pas, j'arrêterai dans six ans et je retournerai dans le secteur privé.

C'est un peu comme si Okamura devait sauver la République tchèque.

Je ne suis pas un sauveur. Je sais qu'une seule personne ne peut pas faire la différence, c'est pourquoi je suis allé voir un nombre de personnalités pour leur demander de se présenter aussi aux élections sénatoriales. J'ai rencontré Radim Jančura, mais il a refusé en raison de la quantité de travail. J'ai au moins soutenu la journaliste d'investigation Jana Lorencová qui a révélé les fraudes au mazout.

Je me suis présenté parce que les gens sont vraiment mécontents mais maintenant j'hésite. Soixante pour cent des gens n'ont pas voté et ce qui l'ont fait ont, pour la plupart, donné leur voix à un représentant de l'establishment. Au Sénat, nous ne sommes que deux indépendants. Les gens ont élu un Sénat qui pourra difficilement imposer des changements. Malgré tout, je lutterai pour ma vision, par exemple l'élection au suffrage direct des maires et des préfets de régions.

Envisagez-vous de fonder votre propre parti ?

Non, pas encore, parce que je n'ai pas le temps de vérifier si le passé de chaque membre potentiel est sans tache et puis je n'en ai pas les moyens financiers. Je n'ai pas non plus d'argent pour ma campagne présidentielle, je n'ai que vingt mille sur mon compte "transparent".

Vous n'avez pas d'argent ? Vous parlez de déclarations fiscales, quelle est la vôtre ?

J'estime à environ 60 millions la valeur de mes biens personnels. J'ai à Prague un terrain d'une valeur de 25 millions, un appartement d'une valeur de dix millions, un autre appartement valant 8 millions, une collection d'œuvres d'art d'une valeur d'environ dix millions, une Aston Martin qui vaut 3,5 millions et une Škoda Superb d'une valeur de 1 million et quelques millions sur mon compte. Soit dit en passant, je possède une Aston Martin, parce que c'était un rêve de gamin: j'ai toujours aimé James Bond, qui roulait en voiture, était galant avec les femmes et se battait contre le mal et les abus.

Vous roulez en Aston Martin, vous avez un patrimoine d'une valeur de 60 millions et vous n'avez pas d'argent pour votre campagne ? Vous voulez changer la République mais vous ne voulez pas y investir votre propre argent ? Ce n'est pas très convaincant.

Je n'ai pas 15 millions pour cette campagne. Je devrais m'endetter ? J'ai déjà investi 2 millions et demi dans la campagne. Le fait que je n'ai aucun sponsor montre bien que mon programme ne suscite pas un grand intérêt. Je n'ai pas l'obligation de payer cette campagne de ma poche. Mes frais de campagne sont globalement couverts par la rémunération que je recevrai en tant que sénateur. Mais je ne pourrais pas en vivre, par exemple payer l'école anglaise de mon fils qui coûte 30 mille par mois. Si mon seul objectif était de gagner de l'argent, je ne me présenterai à aucune élection.

Vous allez donc continuer vos activités commerciales pour pouvoir vivre ? N'aviez-vous pas affirmé que vous mettriez vos activités en sourdine ?

Mais ceci n'est pas lié au montant de cette rémunération. Comme je l'ai promis, j'ai partiellement réduit mes activités. Par exemple, mon adjoint prendra au printemps la direction de l'agence de voyage. Les gens voudraient que je sois un samaritain qui sauve la République. Il faut pourtant bien que je vive de quelque chose.

Quel était votre salaire mensuel habituel lorsque vous étiez entrepreneur ?

Je gagnais et je continue de gagner entre deux cent et quatre cent mille. Si j'étais président, je mettrais fin à mes activités commerciales.

Vous trouverez cette interview dans l'édition de samedi du journal Práva.

Les architectes du cabinet MVRDV prouvent que les véritables aventures ne sont pas uniquement affaire d'imagination. Pour s'en convaincre, il suffit de contempler Spijkenisse et la montagne de livres nouvellement érigée - 2 photos

"Je trouve que ce bâtiment est marrant, il fait très futuriste, enfin quelque chose d'intéressant à voir", nous dit Lisette Verhaig, une passante sur le bas-côté de la rue. Stefan Spermon, un informaticien dans une grande entreprise voisine, nous dit: "Oui, il est effectivement bien beau, ce bâtiment". Mais je me demande pourquoi nous avons encore besoin aujourd'hui d'une bibliothèque. Tout le monde a Internet, un iPad et des e-books. Aujourd'hui, plus personne ne va de son plein gré dans une de ces bibliothèques ringardes, non?

Spijkenisse, une ville-dortoir qui n'a rien d'attrayant aux portes de Rotterdam, détient un record assez particulier. La commune de 80,000 âmes affiche le taux d'éducation le plus faible des Pays-Bas. Afin de redonner quelques neurones aux cerveaux, la ville a décidé, il y a quelques années, de contribuer à la culture générale et de reproduire les sept ponts fictifs qui figurent sur les billets d'euros sous la forme de jolies petites miniatures en béton armé peint. Le succès de l'offensive culturelle est resté limité. C'est ainsi que les autorités de la ville se sont rendu compte qu'il n'y avait qu'une seule façon de reprendre la main sur les statistiques: la construction d'une bibliothèque!

Winy Maas, du bureau d'architectes de Rotterdam MVRDV, maître des diagrammes en bâtons audacieux et créateur d'édifices pleins d'esprit et souvent cyniques, accepta le projet avec son flegme habituel et se présenta au concours en 2003 avec cinq livres sous le bras et un ricanement sur le visage. Et tandis que les membres du jury se regardaient encore, déconcertés et haussant les épaules, Maas, l'effronté, empila ses livres de choix par ordre de taille pour en faire une pyramide, et termina son discours étayé d'arguments activistes par un: "chère commune!" La voilà, ma proposition pour la montagne de livres de Spijkenisse, ou comme on dit, le Boekenberg!

Neuf ans plus tard, la montagne de 30 millions d'euros a jailli de terre. L'édifice s'inscrit dans un projet de revitalisation comportant également un parking souterrain, un supermarché, un bureau de poste et quelques immeubles et maisons mitoyennes pour un total de 50 habitations. Début novembre, la montagne de livres a reçu le deuxième prix "Best Library of NL 2012". De plus, le projet a été sélectionné pour le Dutch National Wood Award 2012.

C'est ainsi que cette petite bourgade terne, qui jusqu'à aujourd'hui n'avait rien de plus à offrir qu'une zone piétonne postmoderne et une mairie d'une laideur ahurissante, dont les façades blanches invitent à penser qu'elles abritent une laiterie, s'est enrichie d'une œuvre architecturale contemporaine. Le plus important, c'est que Spijkenisse possède maintenant le premier édifice culturel public de son histoire.

Le long chemin vers la lecture

Première impression: Eldorado du livre sous cloche à fromage. Certes, un ascenseur vous transporte au cœur du massif, mais les vraies joies de la lecture et de l'architecture s'ouvrent à vous quand vous foulez le sol du bâtiment à la découverte de sa topographie. L'intérieur entièrement fait de verre est lumineux et clair, le sol en briques hollandaises et les réverbères élégants parlent sans équivoque le langage des places publiques municipales. L'atmosphère urbaine est parfaite. On cherche déjà du regard des bancs publics, des chiens et des petits garçons et petites filles qui jouent à la balle. Et partout des livres, des livres et encore des livres.

"Normalement, les rayons de bibliothèque se trouvent le long de la façade et au milieu se trouve une salle grande et sombre, qui est souvent inconfortable et impersonnelle", explique Willy Maas. Nous avons complètement bouleversé la configuration spatiale classique et ouvert les espaces de lecture de l'intérieur vers l'extérieur. L'intérieur de la montagne de livres a été adroitement aménagé: au milieu se trouvent les bureaux, la bibliothèque Internet, le club d'échecs, le centre pour l'environnement et la centrale technique du bâtiment.

Une beauté particulière réside dans les rayons noirs de la bibliothèque, qui sont tantôt des lambris, tantôt des balustrades, tantôt des rampes d'escalier. Une nouvelle expérience pour la vue, le toucher et l'odorat. Même les architectes et les ingénieurs du bâtiment endurcis ne veulent pas de matériaux inconnus. "Nous voulions travailler avec des matériaux recyclés", explique Joop Trouborst, chef du projet auprès de la commune de Spijkenisse, dans une réponse au Standard. C'est ainsi qu'un jour nous avons trouvé dans une entreprise agricole frisonne un déchet ad hoc issu de l'agriculture.

Aux Pays-Bas, on utilise depuis des années de la membrane synthétique d'un millimètre d'épaisseur comme substrat dans les serres et les champs. C'est bon marché et l'on gagne du temps. La fine membrane est utilisée pendant une ou deux saisons, puis on peut la jeter. Pour la bibliothèque, la membrane a été compressée, pour la première fois en de telles quantités, en plaques d'une épaisseur de quatre centimètres. Sous l'effet de la chaleur et de la pression, le "Landbouwplastic " (KPL) change de couleur et se transforme en un matériau sombre, homogène et résistant, dont l'odeur évoque à la fois une voiture neuve et des chaussures de sport.

En haut des 105 marches se trouve le sommet de la montagne. Au bout de presque 500 mètres, le café littéraire nous offre une vue imprenable sur la ville, mais aussi des croquettes hollandaises et des ficus en pots. Ces derniers créent une atmosphère, mais ils contribuent surtout au maintien du niveau idéal d'humidité de l'air de la montagne littéraire.

Des dons pour l'âme nouvelle

"C'est incroyable, mais malgré toutes les surfaces de verre, ce bâtiment est un projet modèle en matière d'écologie", confie Trouborst. La température de l'édifice est réglée par géothermie. Quoique la montagne de livres se trouve en dessous d'une cloche de verre, le soleil n'illumine que peu de temps l'intérieur, même les jours de beau temps. Les épaisses poutres en bois montées de travers par rapport à la façade de verre servent de pare-soleil, interceptant une grande partie des rayons. L'atmosphère ambiante est très agréable. Les stores complètement automatisés se chargent du reste.

Stefan Spermon, l'informaticien septique susmentionné, s'est déjà risqué à entrer dans la nouvelle bibliothèque. Lisette Verhaig aussi était déjà là. Cynthia Bogarde, professeure de médecine traditionnelle chinoise, décrit même le Boekenberg comme "l'âme enfin retrouvée" de Spijkenisse. Il y a quelques semaines en effet, lors de l'inauguration, chaque citoyen a été invité à faire don d'un livre issu de sa bibliothèque personnelle. Cette mesure a permis de combler les vides de la bibliothèque qui n'était pas encore complètement garnie (aujourd'hui, elle compte 70,000 livres). Le concept est une réussite. Les rayons débordent de toutes parts.

Pour l'architecte Winy Maas, "il n'y a rien de pire qu'une bibliothèque à moitié vide." "Je crois que notre invitation a créé une certaine relation entre chaque citoyen et ce nouveau bâtiment. Chacun sait que son livre fait partie de cet édifice. Même si ce n'est que pour la décoration." C'est ainsi que MVRDV a atteint la discipline maîtresse qu'on appelle, dans le jargon professionnel, "la création d'une identité". Spijkenisse a écrit une nouvelle page d'histoire littéraire. Même si elle peut paraître jeune et peu éduquée. Il s'agit enfin d'un nouveau point de départ pour la naissance d'une identité.

Szabo: "les Allemands doivent jouer un plus grand rôle."

L'Allemagne a choisi l'abstention lors du vote sur l'admission de l'État palestinien. Selon Stephen Szabo, expert des relations entre les États-Unis et l'UE, cette décision met Berlin dans une situation politique délicate.

Deutsche Welle: Au début de la semaine, l'Allemagne avait annoncé son intention de voter contre la demande des palestiniens d'obtenir le statut d'État observateur auprès des Nations Unies. Mais elle a ensuite choisi l'abstention. Pourquoi?

Stephen Szabo: l'Allemagne n'approuve pas ce que les Israéliens ont fait à Gaza. Toutefois, Berlin doit faire preuve de prudence, car elle entretient des relations particulières avec Israël. Mais je pense aussi qu'elle ne soutient pas non plus la position américaine. L'Allemagne voulait affirmer son indépendance, sans toutefois se montrer trop critique envers Israël.

Lors de l'insurrection en Libye de mars 2011, l'Allemagne avait aussi choisi l'abstention lors du vote sur la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne. Finalement, l'OTAN imposa cette mesure. L'Allemagne éprouve-t-elle des difficultés à adopter une position claire à propos des grandes questions internationales?

La réponse est oui. La raison en est que Berlin est en train de revoir sa politique extérieure, cherchant à s'éloigner d'une politique pour ainsi dire définie par les Américains et à instaurer une politique extérieure allemande. De plus, le manque de politique cohérente et commune au sein de l'Union complique la situation. Les Allemands se heurtent donc à plusieurs fronts. On attend d'eux qu'ils jouent un rôle plus indépendant, mais ils n'y sont pas habitués. Je crois qu'ils tâtonnent encore pour trouver ce rôle, mais sont sur le chemin d'une politique étrangère "plus normale". Une politique extérieure, comme en France ou en Grande-Bretagne

Que signifie alors concrètement le terme de politique étrangère "normale" pour les Allemands?

Elle montre la volonté d'adopter des positions indépendantes de celles des États-Unis et des partenaires européens, y compris en ce qui concerne les dossiers nationaux. Je crois que la politique étrangère allemande est aussi déterminée par sa politique économique, donc par les exportations et ses relations avec certaines régions, comme la Russie, la Chine ou le Proche-Orient. Les intérêts économiques allemands sont, dans une certaine mesure, différents de ceux des autres grandes puissances: c'est pourquoi l'Allemagne doit protéger ses intérêts.

Ces intérêts économiques ont-ils influencé la position de l'Allemagne vis-à-vis du conflit au Proche-Orient et l'abstention lors du vote des Nations Unies?

L'Allemagne a d'abord d'importants débouchés au Proche-Orient, surtout dans les pays du Golfe. C'est pourquoi Berlin doit prendre garde à ne pas heurter l'opinion publique, mais également les élites des pays arabes. Il s'agit là sans aucun doute d'un élément déterminant. Cependant, je n'y accorderais pas trop d'importance, car il ne s'agit pas de relation exclusivement unilatérale. Mais c'est là en tout cas un élément déterminant dans les réflexions stratégiques allemandes.

L'Allemagne nuit-elle à ses relations avec les États-Unis en choisissant l'abstention lors de votes importants, comme dans le cas de la Palestine?

Je pense que les Européens et les Américains comprennent parfaitement la position allemande. C'est pourquoi je pense que la fracture n'est pas si grave qu'elle l'était dans le cas de la question libyenne. Peut-être même que l'Allemagne n'en sera que plus respectée. En effet, l'Allemagne a ainsi démontré qu'elle doit être prise au sérieux en tant qu'acteur international et que ses intérêts doivent être pris en compte.

En Europe, les opinions concernant l'initiative palestinienne sont diverses. Par contre, les États-Unis ont annoncé leur veto d'une voix claire. Les opinions diffèrent-elles entre les États-Unis et la majorité des pays européens?

Il y a toujours eu des différences à cause de la scène politique intérieure américaine. Je crois que l'Administration Obama fait secrètement preuve d'une grande compréhension envers la position européenne. Mais vu la configuration politique du pays, le gouvernement ne peut bien entendu pas défendre sa position publiquement. Je crois que les véritables différences d'opinions ne sont pas si grandes qu'elles le paraissent toujours. Si vous observez les relations entre Obama et le premier ministre israélien Netanyahou, vous remarquerez qu'Obama est loin de déborder d'enthousiasme à l'égard de la politique de Netanyahou.

L'Allemagne éprouve-t-elle des difficultés à concilier ses relations étroites avec Israël et les États-Unis, d'une part, avec la position des grands partenaires européens, d'autre part?

Je pense que ça ne facilite pas les choses pour les Allemands. Évidemment, ce serait un peu plus simple pour les Allemands s'il existait une politique européenne cohérente et uniforme, mais aujourd'hui, ce n'est pas le cas. Ils ne peuvent donc pas s'inscrire au sein d'une ligne politique plus vaste et doivent affirmer leur position singulière. C'est ce qu'ils font actuellement dans la question de l'euro. À mon avis, l'Allemagne assumera à l'avenir un rôle de locomotive et poussera l'Europe à adopter une position européenne. Ce n'est pas simple pour l'Allemagne, notamment à cause des relations avec Israël. Cette question a toujours été délicate. Mais selon moi, les Allemands sont bien conscients du fait qu'ils doivent jouer un rôle qui marque davantage leur indépendance.

L'Allemagne se voit-elle jouer un rôle d'acteur de poids sur la scène internationale, l'Allemagne veut-elle seulement assumer un rôle clé? Ou bien a-t-elle toujours des difficultés à assumer des rôles de premier plan?

L'Allemagne n'y est toujours pas habituée, cela lui est toujours inconfortable et, pour des raisons évidentes, le pays éprouve toujours des difficultés à jouer un rôle plus important. Si l'on regarde, par exemple, la crise de l'euro, on remarque qu'à chaque fois que l'Allemagne décide de peser plus, de nombreux sentiments antiallemands se font entendre. Ça ne facilite pas les choses pour les Allemands. En fait, c'est toujours le même problème: on ne veut pas être encerclé de pays hostiles. De ce point vue, l'Allemagne est dans une position bien plus délicate que les États-Unis. Elle doit composer avec des voisins et des opinions très variés, et ce n'est pas facile.

Aujourd'hui, l'influence des États-Unis sur la politique européenne ne fait que diminuer, mais en ce moment, l'UE ne comble pas ce vide, alors qui reste-t-il? Les Allemands devront simplement jouer un rôle plus important. Et même si ça ne leur plaît pas, même si ça leur est désagréable et s'ils n'en sont que moins appréciés, c'est la vie!

Stephen Szabo est le directeur adjoint de la Transatlantic Academy de Washington, un institut dans lequel des universitaires et des experts en politique d'Europe et d'Amérique du Nord analysent ensemble les défis de la communauté transatlantique. Szabo est aussi membre du German Marshall Fund, où il s'est spécialisé en politique allemande, en politique étrangère américaine et en relations transatlantiques.

"Protection des marques" en Chine: quand Puma et Armani deviennent soudainement chinois

Armani et Polo Ralph Lauren sont des marques connues à travers le monde. Armani Polo... de quoi s'agit-il vraiment? Derrière ce nom se cache une marque déposée officiellement en Chine, mais qui n'a rien à voir avec l'entreprise originelle. La marque jouit ainsi d'une protection telle que l'entreprise qui en porte le nom ne peut porter plainte. Et même si elle le pouvait, il n'est pas sûr qu'elle obtiendrait gain de cause. "Il est de plus en plus difficile pour les étrangers de protéger leurs marques en Chine", explique Thomas Pattloch, avocat du cabinet Taylor Wessing spécialisé en violation du droit de propriété en Extrême-Orient. Chaque semaine, un nouveau dossier arrive sur mon bureau.

Les imitateurs n'ont besoin que de quelques lettres supplémentaires pour pouvoir enregistrer leurs marques. Ainsi, au lieu de Gucci, on enregistre Lu-Gucci, et au lieu de Prada, on enregistre Prada-Kny. Des entreprises allemandes se font aussi copier en toute légalité, comme Puma, le fabricant d'articles de sport. Pattloch ouvre un classeur dans lequel se trouvent les enregistrements effectués auprès de l'office des marques de Pékin. Le 14 septembre 2010, une entreprise chinoise a déposé la marque Zegna DF Puma, une dénomination que la firme a artificiellement créée en s'appropriant une partie du nom d'Ermenegildo Zegna, la maison de mode.

C'est un fait connu que les Chinois sont devenus les champions du monde de la copie et de la violation de la propriété intellectuelle. Dans les grandes villes, on trouve des centres commerciaux à plusieurs étages qui ne vendent pratiquement que des contrefaçons. Les cas de Pattloch sont toutefois différents: ses mandants le chargent de s'attaquer au fait que l'office chinois des marques confère officiellement aux entreprises chinoises le droit d'utiliser une dénomination qui est déjà protégée dans un autre pays. Les Chinois parlent de "Bang Mingpai", de marque parente. Le terme est dérivé de "Bang Dakuan". C'est avec ce terme que sont désignées les femmes qui se marient à des hommes riches.

Les autorités chinoises disent n'avoir rien à se reprocher.

"C'est mauvais pour les affaires, il faut lutter contre cette tendance", exige Pattloch. "La marque est édulcorée, la singularité disparaît, les dégâts pour la réputation sont énormes." Les pertes financières et les frais de justice se chiffrent en millions pour les secteurs concernés, surtout en ce qui concerne les produits phares coûteux. Selon les données de la société d'analyse du marché CLSA, la Chine représente, avec un volume annuel de 15 milliards d'euros, le troisième marché mondial de produits de luxe et celui qui se développe le plus rapidement. Cependant, il n'est pas facile de radier les enregistrements douteux du registre des marques et ces procédures coûtent cher. Ces dernières peuvent durer jusqu'à neuf ans, et l'issue n'est jamais certaine. Pattloch fait état des procès lors desquels la cour a rejeté la plainte, car après une longue période, la dénomination critiquée était devenue une "réalité du marché".

Pattloch nous explique que si le plaignant n'a pas de chance, il peut même être obligé de verser de l'argent au plagiaire, car il aurait nui à sa marque en Chine. Dans ce domaine, c'est parfois la loi de la jungle qui domine. Des cas célèbres concernent aussi des éléments graphiques. En 2009, Daimler avait perdu une bataille juridique contre le constructeur de machine de chantier Sany, la même entreprise qui venait de racheter le producteur de pompes à béton Putzmeister. C'est la raison pour laquelle les Chinois peuvent utiliser un emblème qui ressemble à l'étoile Mercedes. Geely, l'acquisiteur de Volvo, utilisait avant un logo bleu et blanc qui rappelait celui de BMW. Le conflit fut réglé et Geely dut le modifier. La maison de mode Lacoste avait perdu contre les plagiaires de Hong Kong et de Singapour qui avaient réorienté le regard du célèbre crocodile dans la direction opposée.

Selon les autorités chinoises, elles ne sont coupables de rien. L'office des marques CTMO à Pékin admet cependant avoir connu quelques difficultés en 2010 à cause d'un manque de personnel et d'espace. Toutefois, l'office serait passé l'année dernière d'une "situation d'urgence dans le déroulement du travail à une normalité retrouvée". Ainsi, le nombre des procédures d'opposition non traitées aurait baissé de 22%. Près de 57,000 cas de ce type auraient été clos, ce qui représente une augmentation de 75% par rapport à l'année précédente. Néanmoins, 81,500 procédures restent en souffrance à l'office.

Agir coûte cher

Comme souvent en Chine, les chiffres sont impressionnants. L'an passé, le CTMO a reçu plus de 1,4 million de demandes de dépôt de marque, presque un tiers de plus qu'en 2010. Selon l'office, il s'agit d'un record et cela signifie que la Chine se trouve pour la dixième fois consécutive en tête du classement pour le nombre des nouveaux dépôts dans le monde. Cela vaudrait aussi pour le nombre total des marques légales, qui est de 5,5 millions. En 2011, l'office aurait comptabilisé 1,8 milliard de yuan de droit d'inscription. En d'autres termes, chaque enregistrement a rapporté en moyenne 1,280 yuan, ou 160 euros.

Une bataille juridique coûte bien plus, comme l'illustre le cas de l'entreprise familiale allemande Freudenberg. Depuis plus de sept ans, l'entreprise se bat contre un plagiaire chinois. Certes, les Allemands ont pu obtenir que la fabrication illégale de composants de véhicule soit suspendue. Cependant, l'imitateur a pu maintenir ses droits chinois sur la marque Freudenberg. "C'est notre faute, car les noms de famille ne peuvent pas être protégés en Allemagne", explique Hanno Wentzler, président de la direction de Freudenberg Chemical Specialities à Munich. L'office des marques avait donc rejeté l'objection des Munichois. Freudenberg a certes obtenu gain de cause auprès des deux instances suivantes, mais la partie adverse continue de se battre jusqu'à aujourd'hui.

La vigilance est de mise

Aujourd'hui, l'affaire est en instance auprès de la Cour suprême. Wentzler est confiant, il croit en une issue positive du procès et vante le professionnalisme des juges. Néanmoins, il ajoute: " la procédure est longue, éprouvante et nous coûte beaucoup de temps et d'argent." Il est également difficile d'évaluer les coûts internes. Le service des archives a même dû passer en revue les actes des cent dernières années afin d'apporter des preuves. Il y a cinq ans, Freudenberg avait même proposé en vain à la partie adverse une "grosse somme en euros à six chiffres" pour régler le litige. "C'est à cela qu'on voit ce que cela représente pour nous", confie Wentzler.

Les dangers de l'Extrême-Orient menacent même de déborder jusqu'en Europe. Ce serait le cas si des imitateurs de cette région s'assuraient l'exploitation des marques non protégées. Par exemple, un producteur chinois voulait déposer en Allemagne le nom de Freudenberg pour une entreprise de production de chaussure et de cuir. L'entreprise avait depuis longtemps abandonné ce secteur, mais elle avait pu quand même empêcher le dépôt.

Wentzler ajoute: "la vigilance est de mise". Pattloch et lui conseillent aux entreprises allemandes de faire preuve d'une grande prudence dans leurs relations commerciales avec la Chine. Il ne suffit pas, selon eux, de se fier au droit international des marques, les étrangers devraient plutôt "enregistrer aussi en Chine tout ce qui est susceptible d'être protégé", comme le dit Wentzler. Sinon, les coûts peuvent être bien plus importants que ceux de l'enregistrement. En effet, si Freudenberg perdait la bataille lors du dernier acte de son drame juridique, l'entreprise devrait payer des droits de licence à la partie adverse pour l'utilisation de son propre nom, comme l'explique Wentzler. Ou alors, nous perdrions notre place sur le segment du marché en question.

Journée mondiale de lutte contre le sida: taper du pied, chanter, aider

La chorale Imbongi répète à Heidelberg, et les orphelins du sida du Swaziland se réjouissent de leur venue. Voici l'histoire d'un lien qui franchit bien plus qu'une distance de 8,733 kilomètres.

D'abord, on tape du pied: les bottes de cowboy, les baskets, les escarpins pour les dames et les mocassins pour les hommes cherchent le rythme en frappant le sol du pied. Très vite, ils le trouvent. Un, deux, trois, quatre. Ensuite, les voix des chanteurs s'amplifient lentement - alto, basse, ténor et soprano -, elles s'emportent, envoûtent et se suivent. Fiete Hopf, le chef d'orchestre de 29 ans perd presque ses chaussures de toile quand il dirige l'orchestre avec ses gestes d'une souplesse sauvage.

Nous sommes lundi soir, la chorale Imbongi répète une nouvelle chanson dans la salle de musique de l'Institut de Psychologie Médicale d'Heidelberg. Cinquante chanteuses et chanteurs de 23 à 69 ans sont venus, de la généticienne en médecine humaine à l'homme au foyer. "Om'Obani" n'est pas un morceau facile, chaque choriste a des paroles différentes, le tout dans une langue très exotique: le zoulou, une langue parlée par 11 millions de personnes en Afrique du Sud, au Botswana, au Lesotho, au Malawi, au Mozambique et dans certaines régions du Swaziland.

Être aidé pour s'aider

L'ONUSIDA, le programme des Nations Unies de lutte contre le sida, estime que 34 millions de personnes à travers le monde sont atteintes de la maladie. 23,5 millions d'entre elles vivent dans le Sud de l'Afrique.

Le Swaziland compte 245,000 personnes infectées. En outre, plus de 40% de la population est séropositive.

180 orphelins du sida du village d'Esitjeni ont trouvé des parrains en Allemagne grâce à l'association "Voices for Africa". 70 d'entre eux fréquentent un établissement d'enseignement secondaire.

Pour 15 ou 20 euros par moins, on peut devenir parrain. Cette somme garantit à l'enfant de l'argent pour l'école, un uniforme scolaire et un repas chaud journalier au centre gogo.

Imbongi signifie en zoulou "conteur d'histoires" ou bien encore "chanteur de louanges". Personne ne peut parler couramment la langue bantoue dans cette région, mais tous peuvent la chanter. Depuis près de 10 ans, la chorale répète des chansons dans cette langue étrangère qu'elle a amenée en Allemagne pour maintenant la rendre à sa région natale: le Sud de l'Afrique. Car à 8,733 kilomètres à vol d'oiseau d'Heidelberg, dans le Nord-Ouest du Royaume du Swaziland, se trouve Esitjeni, le village qui dépend de la puissance vocale de la chorale allemande.

40% de personnes atteintes

Le village compte environ 2,000 habitants, certains vivent dans de modestes huttes de paille ou de terre et la majorité d'entre eux sont des enfants. Plus de 300 entre eux sont orphelins, car le VIH a emporté leurs parents. À Esitjeni, on peut observer à plus petite échelle les maux qui accablent le Swaziland: le taux d'infection au VIH le plus élevé et l'espérance de vie la plus basse au monde selon l'UNICEF. La population n'accepte pratiquement jamais la circoncision masculine, une mesure qui pourtant garantit une réduction prouvée du risque d'infection de moitié. Plus de 40% de la population du Swaziland est porteuse du virus de l'immunodéficience et il n'est pas rare de mourir au milieu de la trentaine.

Lors d'un voyage de groupe en Afrique au printemps 2005, la chorale avait pu découvrir le village. Les Imbongis ont surtout vu de nombreux enfants dans la rue à qui il manquait non seulement les soins parentaux, mais aussi tout simplement tout: nourriture, vêtements, éducation. Dans un pays pauvre, sans diplôme scolaire, il n'y a tout bonnement aucune perspective. Au début, il ne s'agissait que de quelques personnes qui s'engageaient personnellement à verser quelques euros chaque année afin de pouvoir envoyer un enfant à l'école et de lui offrir un repas chaud par jour. Mais à peine un an plus tard, la chorale fondait "Voices for Africa", une association qui s'occupe depuis lors de manière presque professionnelle des orphelins du sida d'Esitjeni.

Faits à propos des infections sexuellement transmissibles

Quelles sont les maladies sexuellement transmissibles les plus courantes? Parmi les IST bactériennes, on compte la syphilis, les chlamydiées et la blennorragie (ou gonorrhée). Les IST courantes sont le VIH, le virus du papillome humain, l'herpès génital ou l'hépatite. Les poux du pubis et la gale appartiennent aux IST parasitaires.

Quels sont les groupes principalement concernés? La syphilis et la blennorragie apparaissent souvent chez les hommes qui ont des relations sexuelles avec d'autres hommes. L'Institut Robert-Koch estime que les contacts sexuels entre hommes sont à l'origine d'au moins quatre cas de syphilis sur cinq déclarés en Allemagne. Chez les adultes hétérosexuels, les infections liées aux chlamydiées, la trichomonase, la candidose (fongique), la blennorragie et le virus du papillome humain sont des maladies sexuellement transmissibles courantes. Le taux de propagation du VIH entre adultes hétérosexuels est relativement bas en Allemagne. Cependant, quelque 20% des nouvelles infections au VIH sont observées au sein de ce groupe. Chez les jeunes, on observe un taux d'infections liées aux chlamydiées sensiblement plus élevé que chez les autres groupes de population. D'après des relevés européens, les trois quarts de toutes les infections concernent les jeunes âgés de 15 à 25 ans. De plus, en Allemagne, le virus du papillome humain est courant chez les jeunes.

Quelle est l'évolution du nombre d'infections? Il n'est pas obligatoire de déclarer toutes les maladies sexuellement transmissibles. Selon l'Institut Robert-Koch, le nombre des cas de syphilis a plus que doublé en 10 ans: le chiffre est passé de 1,967 en 2001 à 3,698 en 2011. Depuis 2007, le nombre des nouvelles infections au VIH diminue. En 2011, il y a eu environ 2,700 cas. Cela représente une diminution d'un dixième par rapport à l'année précédente.

Quels sont les symptômes d'une maladie sexuelle? Les maladies infectieuses peuvent provoquer des abcès au niveau des organes génitaux, des douleurs urinaires, des pertes blanches, des douleurs au bas-ventre ainsi que l'apparition de boutons et de verrues. Cependant, elles n'entraînent régulièrement aucune douleur ou autre symptôme et restent donc cachées.

Comment se protéger? Les préservatifs peuvent diminuer le risque d'infection, mais ils ne protègent pas à 100%. La raison en est que les agents pathogènes des maladies sexuellement transmissibles peuvent aussi se transmettre par infection lubrifiante ou par des contacts corporels étroits. Les experts recommandent donc à toute personne changeant souvent de partenaires sexuels de passer régulièrement des examens. La plupart des IST rapidement dépistées peuvent être guéries et les séquelles tardives peuvent être évitées.

Grâce aux parrainages, aux dons, mais surtout aux fonds que récoltent les choristes grâce à leurs voix à travers l'Allemagne entière, les moyens s'accumulent. "En tout, nous avons déjà envoyé environ 200,000 euros à Esitjeni", précise Annette Lennartz, présidente de l'association. Au village, Zodwa Dlamini, une femme sûre de soi et qui obtient toujours ce qu'elle veut, gère l'argent en provenance de l'Allemagne. Elle veille aussi à ce que les orphelins soient bien logés, chez une de leurs grand-mères par exemple.

Les gogos, c'est ainsi qu'on appelle les vieilles femmes en zoulou, sont les piliers du village. Certaines d'entre elles accueillent jusqu'à 14 orphelins, elles leur offrent un toit et veillent à ce qu'ils se rendent chaque jour à l'heure à l'école dans leurs uniformes. L'orphelin qui n'a plus personne est accueilli dans un lieu sûr, chez Khanyisile, une femme qui vit seule et est payée par l'association, tout comme les deux cuisinières qui préparent chaque jour les repas pour plus de 200 enfants affamés.

En outre, "Voices for Africa" a créé une école de couture et permis la construction de deux poulaillers. Avec le concours de l'organisation américaine pour la santé PSI, l'association a organisé un test de dépistage du VIH pour de nombreux habitants. Cela ne va pas de soi, car même si la maladie est bien visible dans tout le pays, elle reste un sujet tabou.

Un roi et ses 14 épouses

"Le sida est un véritable tabou", explique Annette Lennartz, "car c'est un sujet qui touche la sexualité." C'est assez curieux, venant d'un pays dont le roi a 14 épouses officielles. Le dernier monarque absolu de l'Afrique noire, le Roi Mswati III, est connu pour son style de vie excessif. La polygamie à la place de la démocratie. Ces mœurs sanctionnées par l'État, entre autres, sont responsables de la propagation rapide du VIH observée ces dernières décennies. Les travailleurs migrants ont également disséminé le virus à travers le pays. On trouve pourtant des préservatifs à chaque coin de rue, ajoute Annette Lennartz, "mais presque personne ne les utilise. La culture est différente, chair contre chair."

Afin de favoriser quelque peu l'échange culturel, les choristes d'Imbongi partent ensemble en voyage tous les deux ou trois ans dans le Sud de l'Afrique et entonnent des chants emplis de nostalgie, de courage, de confiance et d'identité noire que nombre d'habitants de la pointe du continent noir connaissent encore du temps de l'apartheid. Le bus rempli de blancs qui chantent en langue africaine est un signe de reconnaissance tel qu'il engendre non seulement bonne humeur et joie, mais arrache parfois aussi une larme à quelques redoutables gardes-frontière.

Le bus les emmène toujours à Esitjeni, où les choristes rendent visite à leurs filleuls. Même s'il est difficile de trouver le petit village sur une carte, Esitjeni est bien connu dans la vallée de l'Ezulweni. "Allez à Esitjeni, vous y trouverez de la lumière", disent les gens là-bas. Et après un voyage de 8,733 kilomètres à vol d'oiseau, de retour à Heidelberg, devant ces choristes qui tapent du pied dans la salle de répétition de la Bergheimer Straße, on trouve aussi la lumière.

Messenger: la NASA découvre la présence de glace sur Mercure

La sonde Messenger a rapporté des preuves de l'existence de glace sur la planète Mercure. La couche de glace pourrait atteindre 20 mètres d'épaisseur.

L'agence spatiale américaine NASA a prouvé l'existence de glace sur la planète Mercure. Bien que cette planète soit la plus proche du Soleil, elle renferme de l'eau gelée, comme l'expliquent trois études publiées ce jeudi dans la revue spécialisée "Science". La sonde Messenger a rapporté des preuves de l'existence d'une couverture de glace dans la région de la planète en permanence plongée dans l'ombre. Cette couverture aurait une épaisseur d'au moins 30 centimètres pouvant aller jusqu'à 20 mètres.

L'eau provient probablement de comètes ou peut-être d'astéroïdes qui auraient heurté Mercure. Cependant, personne ne fait de lien entre la découverte d'eau et l'hypothèse d'une présence de vie sur la planète, explique le scientifique en chef de la sonde Messenger, Sean Solomon. La température sur Mercure peut atteindre 426 degrés Celsius. La découverte pourrait aider à comprendre comment l'eau et d'autres éléments essentiels à la vie sont arrivés dans d'autres régions du système solaire.

Inaperçus des habitants de notre planète, des sondes, des télescopes et des petits robots comme Phoenix explorent les profondeurs de l'univers. De temps à autre, ils envoient des images à la terre, tels des petits interstices à travers lesquels on observe l'infini. L'image provient d'un appareil photographique développé par des chercheurs allemands de l'Institut Max-Planck.

Les huit planètes de notre système solaire, ainsi que la planète naine Cérès. Comme Pluton, qui orbite autour du Soleil derrière Neptune, Cérès n'est pas considérée comme une "planète", selon la nouvelle définition du terme de l'Union astronomique internationale de 2006.

Ce détail d'une photographie infrarouge prise par le télescope Spitzer montre un "portrait de famille" des innombrables générations d'étoiles: les plus vieilles étoiles sont en bleu et les points roses, plus difficiles à identifier, sont les "nouveau-nés" dans la salle d'accouchement de l'univers.

Le télescope Spitzer a découvert cette région où naissent les étoiles, baptisée "W5", un nom bien peu romantique, dans la constellation de Cassiopée, à 6,500 années-lumière.

Le télescope Spitzer de la NASA a photographié l'éclat flamboyant d'une étoile en train de mourir. Le cercle en forme de beignet est composé d'éléments que l'étoile projette quand elle meurt.

Dans l'immense nébuleuse Trifide, à 5,400 années-lumière de la Terre, le gaz et la poussière forment de nouvelles étoiles. Le télescope Spitzer a photographié cette salle d'accouchement galactique.

Les Pléiades, amas d'étoiles également appelé "les sept sœurs", peuvent être observées à l'œil nu pendant la nuit. Toutefois, le télescope met davantage les couleurs en valeur.

Sur cette photo infrarouge, la nébuleuse d'Hélice, comme un œil rouge, regarde directement le spectateur. Elle se trouve à 700 années-lumière dans la constellation du Verseau.

Ses ressemblances avec un continent terrestre lui ont valu le titre d'Amérique du Nord. La combinaison de la photo normale et de la photo infrarouge permet d'observer une teinte spectaculaire.

Seuls les détecteurs infrarouges du télescope Spitzer ont pu capturer une image de la nouvelle étoile dans toute sa beauté.

Une des plus grandes énigmes de l'astronomie porte sur la création des anneaux de Saturne. Une théorie est que les anneaux sont les restes d'une lune de Saturne qui a disparu il y a 4,5 milliards d'années sans laisser de traces.

Une des photographies les plus grandes et les plus nettes qu'ait prises le télescope Hubble est celle de la galaxie du Tourbillon.

Selon la teinte, les photographies des galaxies spirales peuvent devenir de vraies œuvres d'art.

La photographie publiée par l'Observatoire austral européen montre la nébuleuse du Trifide dans la constellation du Sagittaire, à plusieurs milliers d'années-lumière. Le nom de Trifide vient du mot latin "trifidus" (divisé, partagé en trois), car trois traînées de poussière divisent le cœur luisant du lieu de naissance des étoiles.

Les astronomes ont photographié les prémices d'un carambolage cosmique dans la constellation du Serpentaire: à 400 millions d'années-lumière de la Terre, les noyaux de deux galaxies en fusion se précipitent l'un vers l'autre, la collision est inévitable.

Le télescope Hubble a observé la naissance de ces étoiles dans la galaxie spirale M83. Si vous n'aimez pas les abréviations techniques, vous pouvez utiliser son surnom de "roue de feu australe".

La photo du télescope spatial Hubble montre un détail de la nébuleuse de l'Iris, dans la constellation de Céphée. La nébuleuse se trouve à 1,400 années-lumière et est composée de grains de poussière qui sont dix à cent fois plus petits que la poussière domestique courante.

Cette photo a été élaborée à partir des clichés optiques et radiographiques pris par différents télescopes. On peut y voir le cercle composé des trous noirs qui se trouve à 430 millions d'années-lumière de la Terre.

Le télescope spatial a photographié pour la NASA ce groupe de galaxies baptisé Arp 273. Les scientifiques ont nommé la plus grande galaxie spirale "GC 1810".

Dans cette nébuleuse se trouve le groupe d'étoiles jeunes le plus lumineux de notre voie lactée. Le berceau céleste donne toujours naissance à de nouvelles étoiles.

Ces nuages d'étoiles, qui sont reliés par la nébuleuse de la Rosette, créent aussi en permanence de jeunes étoiles à 5,000 années-lumière de la Terre.

Dans cette galaxie aux rayons lumineux et percée d'un petit trou noir, il n'existe pas encore de poussière, il n'y a que du gaz. Les scientifiques pensent qu'il est né peu après le bigbang, quand l'univers était composé en grande partie d'hydrogène.

Notre regard sur l'univers: les principaux télescopes

Le télescope aurait été inventé en 1608 par Hans Lipperhey, avant que Galilée ne l'utilisât un an plus tard pour observer les étoiles. Depuis, les miroirs des télescopes optiques n'ont pas cessé de grossir et grâce à eux, il a été possible de voir toujours plus loin dans l'univers.

Pendant 30 ans, entre 1947 et 1975, le télescope Hale de l'Observatoire du mont Palomar près de San Diego était le plus grand télescope du monde. Le miroir sur cette image avait un diamètre de cinq mètres.

Dans l'Arizona, aux États-Unis, se trouve le Large Binocular Telescope. Il permet d'observer l'univers à travers deux miroirs ayant chacun un diamètre de 8,4 mètres.

Le ventre du Gran Telescopio Canarias à La Palma, aux îles Canaries, est immense. Le miroir à lui seul atteint un diamètre de 10,4 mètres.

Le miroir du Southern African Large Telescope en Afrique du Sud a été segmenté afin de faire des économies. Le diamètre atteint tout de même environ onze mètres. L'inconvénient de la méthode de construction économique est que le télescope est fixé au niveau de l'angle vertical, ce qui en limite la mobilité.

Le télescope Hobby-Eberly au Texas est lui aussi fixé au niveau de l'angle vertical. Sa particularité tient à sa grande capacité de collecte de lumière. Malgré un diamètre de miroir relativement petit, cette capacité se rapproche de celles des plus grands télescopes à miroirs du monde.

Les scientifiques écoutent l'univers à la recherche de signaux extra-terrestres à l'aide du radiotélescope d'Arecibo (Puerto Rico). Ce radiotélescope a un diamètre de 305 mètres. Toute personne propriétaire d'un ordinateur peut aider à la "Search for Extraterrestrial Intelligence" (SETI, ou "recherche de l'intelligence extra-terrestre") en mettant à contribution la puissance de calcul de sa machine.

Vue sur l'Observatoire européen austral (ESO), dans les Andes chiliennes. Ici se trouve le Very Large Telescope ("très grand télescope"), une installation digne de son nom. Grâce à un total de quatre miroirs, ce télescope peut éclairer le spectre infrarouge moyen.

La construction d'un très grand télescope européen (European Extremely Large Telescope) est également prévue pour le site de l'ESO au Chili. Son miroir principal devrait atteindre la taille impressionnante de 42 mètres. Il sera composé de près de 1,000 éléments de miroirs. Cependant, le télescope ne pourra prendre des clichés avant 2018 au plus tôt.

Jusqu'en 2007, les deux télescopes de Keck sur le volcan hawaïen du Mauna Kea étaient considérés comme les plus grands du monde. Ils arboraient deux miroirs d'un diamètre de 10 mètres chacun. Les télescopes de Keck font partie de l'observatoire du Mauna Kea qui observe le ciel avec le télescope Subaru et l'IRTF.

Un nouveau télescope gigantesque devrait également être construit sur le Mauna Kea et le diamètre de son miroir atteindra 30 mètres. Cette illustration permet de l'admirer.

Cependant, les images de l'espace les plus importantes nous proviennent du télescope spatial Hubble. Depuis le 24 avril 1990, il nous livre des images des mondes éloignés.

Depuis mars 2009, le télescope spatial Kepler cherche des exoplanètes, essentiellement celles qui sont habitables. La NASA a annoncé le 2 février 2011 qu'elle avait trouvé 1,235 planètes candidates depuis le début de la mission. Cette photo illustre les derniers préparatifs avant le lancement du télescope spatial Kepler.

Le télescope spatial James-Webb (JWST) sera envoyé dans l'espace au plus tôt en 2018 à bord d'une fusée Ariane 5. Le premier miroir du télescope spatial infrarouge a un diamètre de 6,5 mètres. Le télescope aura notamment pour mission de trouver de la lumière projetée par les premières étoiles et galaxies après le bigbang.

Les scientifiques pensent que le pôle Sud de Mercure abrite aussi de la glace. Cependant, aucune donnée fiable sur cette théorie n'existe, car Messenger orbite bien plus près du pôle Nord de Mercure.

Les données radars indiquaient depuis des décennies la présence de glace sur Mercure. Grâce au lancement de la sonde Messenger en 2004, la première à orbiter autour de Mercure, les scientifiques en ont maintenant la certitude.

Buvez quotidiennement du beurre, et vivez jusqu'à 168 ans

Dans le Sud de l'Azerbaïdjan, de nombreuses personnes atteignent des âges dignes des patriarches de la Bible. On y trouve même un musée de la longévité. Une enquête sur un pays, dans lequel on est encore relativement jeune à 97 ans.

Dans le Sud de l'Azerbaïdjan, de nombreuses personnes atteignent des âges dignes des patriarches de la Bible. On y trouve même un musée de la longévité. Une enquête sur un pays, dans lequel on est encore relativement jeune à 97 ans.

Le voyage dans les montagnes Talysh est d'un romantisme échevelé. Au détour des nombreux tournants de la route, le petit autobus cahote le long de collines boisées, de fleuves torrentiels et de fermes modestes. Tout est vert et fertile, on se croirait presque dans la Forêt-Noire.

Mais nous nous trouvons ici dans le Sud profond de l'Azerbaïdjan, la frontière avec l'Iran n'est qu'à quelques kilomètres. C'est ici que vit le groupe ethnique caucasien du nom de Talysh, à propos duquel on ne sait pas grand-chose, si ce n'est qu'ils parlent parfaitement le persan et l'azéri et qu'ils ont une très grande longévité.

Terminus: Lerik. La petite ville plastronne avec son architecture trop agressive de l'époque soviétique qui ne s'accorde pas du tout avec le paysage de montagne pittoresque. Les touristes européens sont rares ici, le trajet depuis la capitale de l'Azerbaïdjan, Bakou, est bien trop pénible. Il faut huit heures pour parcourir les 323 kilomètres, car la route n'a qu'une seule voie. La province n'a pas encore profité de la richesse légendaire que le pays doit à ses réserves de pétrole dans la mer Caspienne.

Toutefois, Pilata Fatulayeva, 48 ans, est persuadée que Lerik a le potentiel pour devenir un lieu touristique. "Bakou est devenue célèbre en mai grâce au concours de l'Eurovision, et l'année prochaine, il y aura ici le festival des personnes les plus vieilles du monde", explique Fatulayeva.

Elle est directrice du musée de la longévité, le seul musée de la sorte au monde. On peut y découvrir la vie d'environ huit dizaines de Talysh de la région qui ont plus de 100 ans. Fatulayeva nous montre une photo en noir et blanc. Voici mon grand-père, il a atteint l'âge de 120 ans.

Avoir encore un enfant à 136 ans

Mais la star controversée du musée est Şirali Müslümov, un berger qui aurait eu 168 ans. Il n'existe cependant pas d'acte de naissance. Et quand on pense que la plus vieille personne documentée avait 122 ans, l'âge de Müslümov semble plus que douteux. "Il est né en 1805 dans cette région, il est mort en 1973", précise Fatulayeva.

L'homme se serait marié trois fois et il aurait eu 23 enfants. À l'âge de 136 ans, il aurait encore conçu une fille. Şirali Müslümov se serait-il trompé de quelques décennies en calculant son âge?

Rembrandt Scholz, gérontologue à l'Institut Max-Planck de Rostock, lui a aussi entendu parler de l'homme au grand âge d'Asie centrale. "Des personnes étonnamment âgées vivent aussi dans certaines régions de Chine, au Japon ou dans la vallée de Hunza au Pakistan", explique Scholz, "en Sardaigne aussi, il y a des hommes qui vivent incroyablement vieux." Cependant, il est impossible d'établir une preuve scientifique en raison de l'inexistence des documents, sans compter qu'il n'y avait pas de registre d'état civil.

Chaque jour, un verre de beurre fondu

Il est néanmoins de fait que les gens de la région de Lerik atteignent souvent un âge digne des patriarches de la Bible. Actuellement, 20 personnes ont plus de 100 ans. Quelle est donc la raison de la longévité dans le Sud de ce pays?

Farid Mugimzadeh, le guide touristique azéri, explique que les Talysh ont des gènes particuliers. Par contre, Fatulayeva, la directrice du musée, pense que c'est une question d'alimentation. Cependant, il ne semble pas plausible, d'un point de vue nutritionnel, que les repas riches en calories des Talysh, qui aiment la viande, le pain et surtout les produits laitiers et dont beaucoup boivent quotidiennement un verre de beurre fondu, soient bons pour la santé.

Ou bien est-ce le mode de vie simple qui préserve la jeunesse des gens? À Cengemiran, un minuscule village proche de la ville de Lerik, vit Rubaba Mirzayeva. Avec ses 97 ans, elle est encore relativement jeune pour la région. Mirzayeva, qui affirme avoir 143 descendants, vit dans une modeste maison de bois, comme il est typique d'en voir dans toute la région du Caucase. Elle est assise sur le sol à côté d'une baratte, dont elle bat le contenu inlassablement.

Huit personnes vivent ici sous un seul toit, parmi lesquelles un des fils de Mirzayeva et une fille, qui sont depuis longtemps adultes. Deux petits enfants gambadent aussi dans la maison. Dans la cuisine, on prépare du thé pour les invités servi dans des verres armadus typiques en forme de ventre.

Les dents blanches de Mirzayeva sont parfaitement alignées, et sous son foulard se cachent de longues tresses d'un blond foncé que son fils nous révèle avec fierté. J'ai toujours lavé mes cheveux avec du lait, et c'est ainsi que je ne les ai jamais perdus et qu'ils ont gardé leur couleur. "Je n'ai jamais utilisé de shampooing", ajoute Mirzayeva.

La retraite mensuelle suffit pour vivre

Elle a toujours mangé ce qui provient de sa propre ferme: tomates, pommes de terre et petits pois. De toute ma vie, je n'ai jamais acheté le moindre aliment dans un supermarché. Ensuite, elle nous parle de son mari qui était dans l'armée. Les pires moments ont été après la Seconde Guerre mondiale. Mais tout s'est amélioré quand le "père bien-aimé" Heydar Aliyev prit les commandes.

Le langage de la propagande étonne dans la bouche d'une vieille dame. Cependant, le culte de la figure paternelle de la nation, un homme qui a pourtant dirigé son pays comme un dictateur, ne connait presque pas de limites en Azerbaïdjan

Il a été au pouvoir jusqu'en 2003, son fils Ilham lui succéda par la suite. Quoi qu'il en soit, les personnes âgées d'Azerbaïdjan ne connaissent pas la détresse. Mirzayeva reçoit mensuellement 230 manats (environ la même somme qu'en euros) pour sa retraite, une somme qui garantit un bon train de vie dans la région.

Et peut-être que le fils depuis longtemps grisonnant de Mirzayeva a raison: "les aînés jouissent d'un grand respect dans notre culture". Ils sont le centre de la grande famille, ils sont aimés, soignés et heureux. Voilà une bonne raison pour vivre le plus longtemps possible.

Les "droits de l'homme" omis dans la Constitution

La révolution renaît au Caire. Des manifestations rivales révèlent la fracture profonde du pays. Le projet de constitution basée sur la charia est violemment controversé.

Le président égyptien n'est pas avare de paroles emplies d'émotions. Nous devons réussir la transition. "Et cette réussite est de ma responsabilité envers le peuple et envers Dieu", a-t-il déclaré à la télévision d'État. Son discours était destiné au peuple tout entier, mais aussi surtout aux Coptes chrétiens, aux libéraux, musulmans éclairés et laïques.

Car tous les membres de l'opposition confuse et désespérément désunie ont peur. Ils ont peur d'une théocratie sur le Nil aux mains des puissants Frères musulmans. Mohamed Morsi a déclaré, presque en s'excusant, avoir temporairement restreint les compétences de la Cour constitutionnelle et élargi les siennes "afin de sauver la révolution".

Cependant, les Égyptiens et le monde ne savent pas vraiment ce que veut sauver cet ingénieur de 61 ans, titulaire d'un doctorat de l'université américaine de Californie du Sud.

Le pouvoir judiciaire sera-t-il renversé?

Les 234 articles rédigés à la hâte par l'assemblée constituante majoritairement islamique de 100 personnes lors d'un tour de force nocturne de quinze heures sont effectivement inquiétants dans une certaine mesure. Comme dans des constitutions précédentes, le projet prévoit que la jurisprudence repose sur "les principes du droit islamique".

Mais que signifie vraiment le mot "principes" ? C'était et cela reste toujours une question d'interprétation, et il y a de bonnes raisons de craindre que les islamistes utilisent la formulation vague et la marge de manœuvre juridique qui en découle pour appliquer une interprétation plus stricte de la charia.

En tout cas c'est que donne à penser un article nouvellement introduit stipulant que, en ce qui concerne tous les sujets touchant à la charia, l'université al-Azhar doit être consultée. L'établissement est l'institution islamique la plus importante du pays et son éclat rayonne sur tout le monde islamique sunnite. Cela peut, mais ne veut pas forcément dire que le clergé surveillera l'appareil législatif, ce qui entraînerait de facto la mise sous tutelle du pouvoir judiciaire.

De nombreux points du projet de Constitution sont matière à interprétation

Un autre aspect problématique est le maintien probable de la juridiction militaire. Pendant le règne de Moubarak, ces tribunaux s'employèrent à réprimer les opposants. Après la chute du dictateur, jusqu'à 11,000 civils étaient détenus par les militaires. L'État doit aussi, peut-on lire dans le projet, protéger "la vraie nature de la famille égyptienne" et "promouvoir sa morale et ses valeurs".

D'un point de vue juridique, la formulation est si vague que les institutions de l'État pourraient même contrôler le contenu de l'art cinématographie et de la littérature. En clair, il s'agirait tout simplement de censure.

De plus, aucun article ne garantit expressément l'égalité entre les hommes et les femmes. Au lieu de ça, un autre article interdit d'offenser ou de diffamer le prophète Mahomet ou ses envoyés. Par contre, l'article ne définit pas ce qu'est une offense ni comment elle doit être punie. Tout aussi douteuse est la formulation laissant entendre qu'il est interdit d'"offenser les personnes".

Suffit-il de dessiner une caricature du président ou de raconter une blague au détriment d'un homme de loi? De nombreux points sont donc matière à interprétation dans le projet que Morsi soumet au vote et qui, selon ses propres mots, fera "très bientôt" l'objet d'un référendum auprès des Égyptiens.

"La révolution renait"

L'opposition se mobilise depuis des semaines contre la supériorité numérique des islamistes. Vendredi soir, des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés dans une concorde inhabituelle sur la place Tahrir au Caire, promettant de faire tomber la charia avant qu'elle entre en vigueur. "La révolution renaît et nous allons gagner", lance Hamdin Sabbahi, arrivé troisième aux élections présidentielles.

Le prix Nobel de la paix et ex-chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique Mohamed El Baradei a déclaré que le projet de Constitution est "à jeter dans les poubelles de l'histoire". Sur Twitter, le service de messagerie instantanée, il a accusé les partisans de Morsi de vouloir fomenter un "putsch contre la démocratie". "S'il proclame le référendum, on ira à son palais et on le renversera", s'exclame Jasser Said, un opposant.

"Nous ne sommes pas encore fatigués, le sang de nos frères n'est pas encore expié", a déclaré selon les médias égyptiens Khaled Ali, un homme politique et membre de l'opposition . En outre, plusieurs juges ont annoncé ne pas vouloir surveiller le référendum, ce qui entraînerait sa nullité.

"Le Coran est notre Constitution"

De son côté, la confrérie musulmane, bien organisée, a appelé à une contre-manifestation non pas sur la place Tahrir par mesure de précaution, mais sur l'autre rive du Nil, où une grande prière était organisée devant l'université du Caire. Les femmes voilées et les partisans des salafistes, qui y ont participé en grand nombre, scandaient: "le peuple réclame l'application de la loi de Dieu."

"Nettoie notre pays!", demandaient-ils à Morsi, en affirmant que "le Coran [était leur] Constitution". Un combat pour la souveraineté sur la symbolique place Tharir, où tout commença, aurait bien vite engendré une situation semblable à celle d'une guerre civile. De toute évidence, c'est ce que les partisans de Morsi voulaient éviter.

Les Frères musulmans ont déclaré que les opposants au projet de Constitution, au même titre que ses partisans, s'étaient exprimés haut et fort. Selon eux, il est maintenant temps de laisser le peuple décider par les urnes de la direction que doit prendre le pays. Le projet des islamistes remportera certainement la majorité.

"Les droits de l'homme ne sont pas mentionnés une seule fois"

Hafez Abu Saeda est en colère contre ce processus constitutionnel imposé qui aurait dû se prolonger jusqu'en février et englober toutes les forces sociales. Cet avocat des droits de l'homme de 48 ans et président de l'Organisation égyptienne des droits de l'homme (EOHR) avait défendu les Frères musulmans lorsqu'ils étaient en prison ou devant les tribunaux sous Moubarak. Il l'a fait non pas parce qu'il partageait leur conception du monde, mais parce que pour lui les droits de l'homme sont indivisibles.

C'est la raison pour laquelle il a été roué de coups, jugé et emprisonné. "Et maintenant, le terme n'est même pas prononcé une fois dans la nouvelle Constitution", regrette-t-il au cours de son entretien avec le Welt am Sonntag. L'extension des pouvoirs de Morsi aux trois pouvoirs a découragé l'avocat. Ces mesures sont des atteintes criantes aux règles de la démocratie et elles engendreront une nouvelle dictature en Égypte. "Au lieu de renforcer la société civile, le président lui ôte de facto tous ses pouvoirs", déplore Saeda. Pourtant, une démocratie ne peut fonctionner sans organisations de la société civile.

Saeda se sent délaissé, y compris par la communauté internationale, qui regarde la bataille entre les différentes idéologies politiques sur le bord du Nil avec un mélange de curiosité et de nervosité. Cela pourrait se payer. Un manifestant sur la place Tharir met en garde: "vous accouchez d'un monstre qu'il ne vous sera plus possible de contrôler."

Le rakfisk de Norvège: s'agit-il du poisson le plus odorant du monde?

Les cinq millions de personnes qui peuplent la Norvège bénéficient d'un des plus hauts niveaux de vie, pas uniquement en Europe, mais également dans le monde. Le secret de la réussite du pays pourrait-il être lié à l'appétit des locaux pour un poisson extrêmement odorant?

Prenez des fromages avancés. Placez-les au milieu d'une pile de vêtements de foot mouillés et sales. Attendez une semaine. Et vous obtenez l'odeur dérangeante du rakfisk, l'un des mets les plus prisés de Norvège.

Je suis dans la petite ville de Fagernes, à environ 3 heures d'Oslo. Il neige, le paysage est spectaculaire - et cette odeur, omniprésente, imprègne l'air.

Le rakfisk se compose de truite saupoudrée de sel et fermentée dans l'eau pendant une durée - selon l'odeur que vous voulez qu'il exhale - qui peut aller jusqu'à un an.

Quand l'obscurité s'installe et qu'il fait froid, les Norvégiens se rassemblent en masse pour assister à un festival qui a lieu ici, à Fagernes, consacré à cette spécialité culinaire incroyable.

"Vous mangez cru, puis vous avalez un verre d'aquavit", explique Havard Halvarsen, pompier local à temps plein que l'on appelle également "Rakfisk General", responsable de la gestion du festival.

Autour de nous, les gens avalent de petits morceaux de poisson et s'enfilent une grande quantité de boisson.

"Certaines personnes préfèrent l'aquavit au rakfisk", ajoute Havard. La boisson tue l'odeur. J'essaye quelques morceaux. Si vous pouvez éviter de le faire passer sous votre nez, ce n'est pas mauvais - cela fait penser à un sushi qui aurait passé de longues heures dans un bus.

Le rakfisk remonte à une époque où la Norvège était pauvre, avant l'invention de la réfrigération, le poisson était immergé dans des barriques d'eau étanches à l'air, puis salé en automne. Ensuite, au cours de l'hiver, une fois bien fermenté, le poisson est sorti et - sans aucun doute avec les sens amoindris par l'alcool - mangé.

À la génération précédente, des milliers de Norvégiens ont été forcés de quitter leur pays pour trouver du travail, émigrant principalement vers les États-Unis.

À présent, la population se développe rapidement - plus de 13% sont des immigrés, attirés par le plein emploi, les hauts salaires et un système de santé complet. Les Suédois, leurs vieux rivaux dont le pays était il n'y a pas si longtemps plus riche que la Norvège, traversent la frontière pour venir travailler.

Le rakfisk est considéré comme quelque chose d'important, un élément vital, bien qu'odorant, du passé de la Norvège. Cela fait parti des plats les plus chers. Mais tout est cher - une petite pinte de bière ou un sandwich vous coûteront 10 € chacun.

La Norvège ne fait pas souvent parler d'elle dans les actualités internationales, ce qui n'est pas pour lui déplaire.

Ici, les gens ne sont pas disposés à parler d'Anders Breivik, le raciste extrémiste de droite qui a abattu 77 personnes, parmi lesquelles des femmes et des enfants.

Lorsqu'ils évoquent cette tuerie, ils parlent de "l'incident du 22 juillet". Les Norvégiens ont du mal à accepter que dans leur pays pacifique, l'un des leurs ait pu commettre un tel acte de barbarie.

Depuis le début des années 70, la Norvège doit sa richesse à son industrie pétrolière et gazière, l'une des plus importantes au monde.

"Mais le pétrole n'est pas la raison unique qui justifie notre réussite", explique Anna, notre serveuse, à la chevelure blonde et aux yeux d'un bleu transperçant, l'image du bien-être nordique, avec un plateau de rakfisk à la main.

Nous sommes - comment dites-vous - des personnes prudentes. Son anglais, comme celui de la plupart des gens qui vivent ici, est parfait. Nous sommes discrets, nous n'aimons pas nous faire remarquer.

La Norvège a géré sa richesse pétrolière avec beaucoup de prudence - tout, à l'exception d'un faible pourcentage d'argent issu de cette industrie, est investi dans un fonds spécial au profit des générations futures.

Quand d'autres pays jetaient l'argent par les fenêtres, au cours des années qui nous ont conduit à la crise financière internationale, la Norvège a su garder les cordons de sa bourse bien serrés.

"Tant que l'on peut skier en hiver et faire de la randonnée en été, nous sommes heureux", précise Anna. "Sans oublier le rakfisk", ajoute-t-elle dans un rire insouciant.

Je me tiens debout sous la neige et je fais la queue pour m'acheter de quoi manger - j'ai eu ma dose de rakfisk. Au menu, un hamburger composé d'élan, une vraie découverte, c'est excellent.

Mais ce soir, l'odeur du poisson est partout. L'hôtel dans lequel je séjourne est l'un des nombreux endroits où l'on sert du rakfisk pour dîner et où l'on peut voter pour le meilleur d'entre eux - ou peut-être pour le plus odorant d'entre eux. Il y a une émission de TV où le présentateur porte un nœud-papillon, entouré d'assiettes de rakfisk. On se croirait au concours de l'Eurovision.

"Quel score avez-vous donné au meilleur poisson, dans les montagnes Thor-Juergen?"

"Voici nos points, Havard."

On entend des rires et des applaudissements. Un homme tombe de sa chaise, peut-être à cause de l'abus d'aquavit. Ou peut-être c'est à cause des émanations de poisson.

Le mexicain Enrique Pena Nieto connaît un départ difficile.

Alors que le Président entrant Enrique Pena Nieto se prépare à prendre ses fonctions au Mexique, Will Grant, de la BBC, s'intéresse aux difficultés qui l'attendent et aux attentes du peuple, qui sont nombreuses.

La circulation routière à Mexico est particulièrement mauvaise à l'heure actuelle. Dans une ville où les embouteillages sont légion en temps normal, un barrage de sécurité a été mis en place depuis lundi, bloquant plusieurs accès routiers clés dans la capitale et provoquant un réel chaos sur les routes.

Néanmoins, l'objectif n'était pas d'empêcher les personnes de se rendre à leur travail, mais d'empêcher les manifestants d'atteindre le Parlement.

Samedi prochain, le nouveau président du Mexique, Enrique Pena Nieto, recevra l'écharpe présidentielle pour devenir le nouveau président à la tête de la nation.

Une tâche compliquée l'attend.

L'économie du Mexique se porte bien, des résultats que l'on doit au président sortant Felipe Calderon, mais le pays est en proie à une guerre de la drogue qui a déjà coûté la vie à environ 60,000 personnes en six ans.

"Mon gouvernement a pris l'engagement envers le peuple mexicain de réduire la violence", a déclaré M. Pena Nieto au Président américain Barack Obama dans le Bureau Ovale un peu plus tôt cette semaine.

Je vais proposer une nouvelle stratégie en matière de sécurité qui nous permettra d'atteindre ce but.

Avant de côtoyer le président américain, M. Pena Nieto était gouverneur de l'État du Mexique. Un état très peuplé et tentaculaire qui enserre la capitale. Sur sa terre de prédilection, les opinions concernant ce nouveau leader sont divisées.

Un homme direct

Dans la commune bucolique de Valle del Bravo, par exemple, il est inscrit dans la mémoire de tous.

Les locaux lui attribuent le développement du tourisme et des infrastructures dans la commune. Pour rejoindre la ville, vous pouvez prendre l'une des nouvelles autoroutes de M Pena Nieto, une importante amélioration a été apportée à ces routes, autrefois bosselées et pleines de crevasses. Des plaques arborant son nom sont accrochées à l'extérieur d'un nouveau complexe sportif et d'un musée interactif impressionnant dédié au changement climatique.

"Nous comptons sur lui pour mettre en place des changements durables", a déclaré son ami et allié politique Gabriel Olvera Hernandez, un membre du congrès et du parti de M Pena Nieto, le PRI.

En termes de sécurité et d'économie notamment, nous espérons un véritable changement dont notre pays a tant besoin.

Après 81 années sans faille au pouvoir, le PRI a été évincé en 2000 par Vicente Fox. Le membre du congrès Olvera admet qu'après 12 années passées en dehors du palais présidentiel de Los Pinos, il y a beaucoup d'attentes au sein du parti concernant Enrique Pena Nieto. Il rejette les critiques des opposants qui reprochent au nouveau président de manquer de charisme.

C'est un homme entier, très engagé, avec une excellente vision du pays. C'est un excellent homme d'État et, par-dessus tout, il sait écouter.

Cependant, ce n'est pas toujours l'image qu'ont les gens de leur ancien gouverneur.

À Nezahualcoyotl, également connue sous le nom de Ciudad Neza, le contraste avec les rues pavées de Valle del Bravo ne pouvait pas être plus flagrant. Cachée sous les autoponts des autoroutes, elle constitue, à bien des égards, une banlieue de la ville de Mexico.

Et les problèmes dans la municipalité sont également concrets et urbains. Plus tôt dans l'année, les militaires ont été appelés à la rescousse pour lutter contre les gangs de drogue qui sévissent dans les quartiers, et les violences faites aux femmes y sont particulièrement graves.

Dans une zone sinistrée, on a retrouvé, en bordure de décharge, les corps de dizaines de femmes assassinées au cours des deux dernières années. Plus de 1,000 femmes ont été tuées dans l'état du Mexique alors que M. Pena Nieto était gouverneur, un taux bien plus élevé que dans la très violente ville de Ciudad Juarez - un lieu tristement célèbre pour le nombre de femmes innocentes qui y ont été tuées.

Les détracteurs de M. Pena Nieto, disent qu'au mieux, il n'a pas réussi à endiguer le problème des meurtres perpétrés contre les femmes quand il était en fonction. Au pire, ils accusent son administration de refuser de voir la réalité en face.

Dans une maison en béton, typique de ce quartier délabré, Irinea Buendia lutte pour retenir ses larmes lorsqu'elle me montre des photos de sa fille défunte, Mariana Luna. La version officielle fait état d'un suicide commis par Mariana en 2010. Cependant, sa famille pense qu'elle a été tuée par son partenaire.

"Quand je suis arrivée chez elle, il m'a semblé que son corps avait été lavé", raconte la Señora Buendia. Des signes indiquaient qu'elle avait été battue, et la rigidité cadavérique était déjà amorcée.

Alors que sa mère raconte l'histoire, une photo de Mariana habille le mur, à côté d'une croix où figure le mot: Justice. Cependant, c'est exactement ce que la famille s'est vu refuser.

Les autorités m'ont traitée comme si j'étais une vieille commère, une fautrice de trouble, une pleurnicheuse. Ils veulent qu'on accepte ce qu'ils disent et qu'on se taise. "Mais ce n'est pas normal qu'il y ait autant d'irrégularités et d'omissions", a-t-elle déclaré.

Lorsque le Président Pena Nieto recevra son écharpe samedi, elle s'accompagnera d'une lourde responsabilité. Des dizaines de milliers de familles ont été touchées par la criminalité au Mexique au cours des six dernières années et le nouveau président a fait la promesse qu'il en ferait sa priorité pendant son mandat.

"J'espère qu'il sera aussi bon en tant que président que lorsqu'il était gouverneur", a déclaré Olvera, à Valle del Bravo, membre du Congrès.

Cependant, c'est exactement ce que les familles des victimes de Ciudad Neza craignent le plus.

Bradley Manning ne s'est pas plaint de mauvais traitements, déclarent les procureurs.

Les procureurs essayent de contrer les revendications de maltraitance dont Bradley Manning aurait été victime lors de la détention.

Le procès porte sur la détention de Manning dans une prison militaire à Quantico, en Virginie.

La défense veut classer l'affaire au motif que la séquestration de Manning s'est faite dans des conditions extrêmement difficiles.

Le soldat est accusé d'avoir dérobé des milliers de documents confidentiels.

Les procureurs ont tenté de démontrer, vendredi, que le soldat Bradley Manning -- accusé d'être à l'origine de la plus grosse fuite d'informations confidentielles de toute l'histoire de l'armée américaine -- a manqué de nombreuses occasions de se plaindre des mauvais traitements qu'il prétend avoir subis lors de sa détention militaire.

Lors d'un contre-interrogatoire avec Manning, pendant une audience préliminaire à Ft. Meade, Maryland, le Procureur Maj. Ashden Fein a affirmé que des enregistrements de visites hebdomadaires rendues à Manning par des officiers pendant ses neuf mois de détention à Quantico, Virginie, n'ont révélé aucune plainte concernant son traitement.

Le contre-interrogatoire -- au cours d'une audience, la défense a présenté une requête exigeant que l'affaire Manning soit classée au motif que la séquestration s'est faite dans des conditions très difficiles et a constitué une punition suffisamment sévère -- a eu lieu une journée après que Manning a témoigné son envie de se suicider pendant sa détention.

Cet analyste du renseignement militaire, arrêté en juin 2010, est accusé d'avoir dérobé des milliers de documents confidentiels pendant son service en Irak. Les documents ont ensuite été publiés en ligne par WikiLeaks. WikiLeaks n'a jamais confirmé que Manning avait été leur source.

Lors de l'audience de vendredi, Fein a examiné avec Manning les formulaires que les officiers avaient rempli après leur rencontre avec Manning, pendant sa détention dans la prison militaire de Quantico, où il a été soumis à un isolement carcéral maximal de juillet 2010 à avril 2011.

Les officiers ont posé des questions à Manning et ont consigné ses réponses. Quand Fein a évoqué les formulaires, vendredi, Manning a reconnu que le traitement que lui ont réservé ses gardes était "excellent" et que le traitement qu'il avait eu au sein de la prison était globalement "très professionnel."

Les formulaires ne font état d'aucune plainte pour mauvais traitement, bien que les officiers l'aient directement interrogé au sujet de son traitement carcéral, a affirmé Fein.

Manning a répondu qu'il avait oralement exprimé des inquiétudes concernant certains problèmes et que les officiers en visite avaient discuté de ses inquiétudes et indiqué qu'ils s'en occuperaient, mais ils n'ont pas consigné les problèmes évoqués.

"Ils ont écrit "aucun problème" (après avoir abordé les inquiétudes), et pour autant, cela ne signifiait pas que je n'avais pas soulevé de problèmes", a déclaré Manning.

La juge militaire Col. Denise Lind, a également demandé à Manning pourquoi il ne s'était pas plaint de son traitement lors d'un entretien en janvier 2011 avec la commission spéciale qui s'était réunie pour évoquer les pensées suicidaires qu'il avait exprimées par écrit quelques mois auparavant.

Manning a répondu que son intention pendant la réunion était de faire modifier son statut restrictif indiquant un "risque de blessure". Les militaires ont déclaré qu'ils lui avaient assigné ce statut restrictif -- un niveau en dessous de la surveillance rapprochée pour risque de suicide -- pour sa protection et la sécurité des autres.

"Je voulais que le personnel sache que j'allais bien, et je voulais que l'on me retire ce statut... afin de bénéficier d'une meilleure qualité de vie de mon point de vue", a déclaré Manning.

Manning a témoigné jeudi sur son arrestation en Irak et de son transfert au Koweït, où il a été détenu pendant près de deux mois avant d'être transféré à la prison militaire de la base du Corps des Marines à Quantico, en Virginie, en juillet 2010.

Il a déclaré avoir envisagé de se suicider lorsqu'il était au Koweït et s'être évanoui une fois à cause de la chaleur. Il a ajouté que le fait de ne pas avoir été tenu au courant de ce qu'il allait lui arriver ou de ce qui se passait dans le reste du monde était très angoissant.

"Mon monde était réduit à Camp Arafjon, à cette cage", a déclaré Manning, jeudi. Je pensais que j'allais mourir dans cette cage.

Une fois à Quantico, Manning a déclaré qu'il avait passé le plus clair de son temps dans une petite cellule -- au moins 21 heures et parfois plus de 23 heures -- sans compagnie. Manning a également ajouté que les seuls objets dont il disposait étaient un matelas, une couverture, des tongs, des vêtements et ses lunettes. Il a essayé de rester en mouvement, car dormir ou rester allongé pendant la journée était contraire au règlement.

Manning a également précisé que lorsqu'il essayait de dormir, il avait une lumière dans les yeux, allumée à l'extérieur de sa cellule. Si les gardes ne voyaient pas son visage lorsqu'il se retournait la nuit, ils le réveillaient afin de pouvoir voir son visage.

L'avocat de Manning a déposé une plainte formelle pour les traitements subis par Manning en janvier 2011. Manning a été placé dans une prison militaire à Fort Leavenworth, Kansas, en avril 2011.

Vendredi également, le juge a posé des questions à Manning concernant une allégation rapportée dans son témoignage de jeudi -- qu'après avoir été forcé à dormir nu toute une nuit dans sa cellule à Quantico, on l'a forcé à se tenir nu devant les gardes et d'autres détenus un matin, pendant l'appel.

Manning a témoigné qu'à aucun moment, il ne lui a été permis de se couvrir avec une couverture pendant l'appel. Pendant les questions du juge, vendredi, Manning a déclaré qu'il avait déduit de l'ordre de son garde qu'il devait lâcher sa couverture qui aurait pu cacher sa nudité, mais il a reconnu que personne ne lui avait ordonné de la lâcher.

Manning a témoigné jeudi qu'il avait été forcé à dormir nu la nuit précédente, car il aurait tenté de prouver à un officier qu'il n'était pas un danger pour lui-même. Manning aurait déclaré à l'officier qu'il aurait pu utiliser l'élastique de son slip ou ses tongs pour se blesser, mais qu'il ne l'avait pas fait.

Cette nuit-là, Manning a témoigné que ses sous-vêtements, ses tongs, et ses lunettes avaient été retirés de sa cellule.

Ses avocats espèrent qu'au moins le juge tiendra compte des expériences qu'il a vécues pendant sa détention et qu'il réduira considérablement sa sentence s'il devait être reconnu coupable devant une cour martiale, un procès qui devrait se tenir en début d'année prochaine.

La défense a déclaré que Manning envisage de plaider coupable des délits les moins graves et de se battre pour l'abandon d'autres charges jugées trop extrêmes.

L'audience devrait reprendre ce week-end, avec des procureurs qui devraient arguer que les conditions de détention étaient justifiées. Le Pentagone a confirmé que Manning a été incarcéré conformément au règlement qui régit les conditions de détention de tous les détenus à Quantico.

Les chefs d'accusation portés à l'encontre de Manning incluent le vol de biens ou de documents publics, la collusion avec l'ennemi, donnant lieu à la publication illégale de renseignements sur l'Internet, et la transmission d'informations relatives à la défense nationale.

Si tous les chefs d'accusation sont retenus, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Ma crise identitaire mexico-américaine

Il dit que beaucoup ont été forcés à quitter le Mexique à cause du manque d'opportunités

Les Mexicains ont tendance à blâmer ceux qui sont partis; ils rappellent aux Mexicains les périodes difficiles, a-t-il déclaré.

Navarrette dit que les Mexico-américains se retrouvent pris entre deux mondes.

Lors d'un récent voyage à Mexico, en arrivant dans le hall, devant les services de douane et d'immigration, je me suis senti perdu.

Des panneaux indiquaient deux voies: une pour les "Mexicanos" ("Mexicains"), une autre pour les "Extranjeros" ("Étrangers").

Je suis resté immobile pendant plusieurs secondes, ne sachant pas vers quelle file me diriger. J'ai grandi dans le centre de la Californie, où l'on m'a appelé le "Mexicain" toute ma vie. Il s'agit d'un qualificatif ethnique, au même titre que celui que mes amis de Boston utilisent lorsqu'ils se disent "irlandais", ou mes amis de New York lorsqu'ils se disent "italiens". Ensuite, je suis devenu "Mexico-Américain".

Mais, ici, c'était le Mexique. Et, sur la terre qui a vu naître mon grand-père, nul besoin de qualificatif spécial ni de trait d'union. J'étais simplement un Américain. Je parle espagnol, suffisamment bien pour gérer un entretien dans l'une ou l'autre langue. Mais je n'ai pas le vocabulaire d'un autochtone, et je ne peux pas perdre mon accent américain.

Alors j'ai pris mon passeport américain et je me suis dirigé vers la file "Étrangers".

J'ai pensé à ce moment-là de la semaine quand le nouveau président mexicain Enrique Pena Nieto a rendu visite au Président Obama, à la Maison-Blanche. Généralement, lorsque les leaders de ces deux pays se rencontrent, leurs thèmes de prédilection sont l'immigration, la drogue et le commerce.

Pena Nieto avait également envie de parler de la croissance de l'économie mexicaine, qui est l'une des raisons qui poussent les Mexicains à rester au Mexique plutôt que de se risquer aux États-Unis. Il souhaite s'allier aux États-Unis et au Canada, et créer une Union pour le commerce sur le modèle de l'Union Européenne, mais en Amérique du Nord. Et Pena Nieto s'engage à poursuivre la guerre contre les cartels de la drogue au Mexique, bien qu'il n'ait pas fourni plus de détails.

Pour le Mexique, la relation avec les États-Unis est compliquée et remplie d'amertume. La plupart des Américains n'ont probablement jamais réfléchi au fait qu'en 1848, les États-Unis ont envahi le Mexique et forcé ses leaders à céder par écrit la moitié de leur territoire à la pointe du fusil. Mais pour les Mexicains, qui réfléchissent en termes de siècles, et pas de minutes, les souvenirs sont partout.

Par conséquent, dès qu'un officiel U.S. formule la moindre critique à l'égard du Mexique, vous commencez à entendre -- dans la presse mexicaine, et parmi les élites -- des plaintes sur la façon dont les Américains portent atteinte à la souveraineté de leur voisin. Et les enfants de Montezuma cherchent la bagarre.

Et pourtant, pour le Mexique, la relation la plus difficile est celle que le pays entretient avec les plus de 35 millions de Mexico-Américains qui vivent aux États-Unis. Vous voulez qu'on aborde le sujet de l'amertume? Il y en a beaucoup. Le Mexique a ses gagnants et ses perdants, des personnes pour qui le pays offre des opportunités et d'autres pour qui le pays n'en offre pas. La seule raison qui explique le grand nombre d'ancêtres mexicains dans des villes comme Los Angeles, Las Vegas, Phoenix, Denver ou San Antonio, est qu'à un moment donné, dans notre arbre généalogique, une personne, peut-être un parent ou un grand-parent, n'a trouvé aucune opportunité au Mexique et a dû aller dans le Nord. Et le plus souvent, cette personne correspondait à un profil type -- une peau foncée, peu instruit, issu d'un village pauvre, etc.

Nous sommes leurs descendants, et nous sommes loyaux envers eux. Pas le Mexique. Et même si nous vivons actuellement le rêve américain, que nous sommes allés dans de bonnes écoles et que nous avons des bonnes situations, nous ne devons jamais perdre de vue que c'est le rêve américain que nous vivons, et pas celui des Mexicains. Notre identité est parfois troublée, mais notre loyauté est évidente. Nous l'accordons aux États-Unis.

Par ailleurs, nous savons qu'une partie de l'élite mexicaine parmi la classe dirigeante ne nous aime pas. Le sentiment est réciproque. Nous leur rappelons une défaite humiliante et ils nous toisent comme si nous étions des individus de souche inférieure et pas suffisamment mexicaine. Notre espagnol ne sera jamais assez bon, nos liens avec le Mexique ne seront jamais assez forts. Pour eux, notre existence est synonyme d'échec.

Si nos familles n'avaient pas échoué lorsqu'ils vivaient au Mexique, ils ne seraient jamais partis. Et nous ne nous retrouverions pas coincés du bon côté de la barrière, vivant confortablement aux États-Unis, mais comme des âmes perdues.

Ma femme qui est née à Guadalajara et qui a émigré légalement aux États-Unis alors qu'elle était enfant, me rappelle qu'il existe des frictions entre les Mexicains et les Mexico-Américains, car les Mexicains revendiquent plus fermement leur identité et les Mexico-Américains en sont contrariés. Bien qu'elle soit citoyenne américaine, elle a le sentiment de faire partie de deux pays.

Par ailleurs, de nombreux Mexico-Américains que je connais n'ont pas l'impression de faire partie d'un pays ou de l'autre. Nous adorons la musique du groupe mexicain, Los Tigres del Norte, mais également celle de Bruce Springsteen. Nous avons le meilleur des deux mondes, mais nous ne sommes enracinés dans aucun des deux. Au Mexique, on nous considère comme des Américains. Et aux États-Unis, on nous considère comme des Mexicains.

Et maintenant, pour compliquer un peu plus la relation, comme je l'ai appris pendant mon séjour, certains leaders mexicains et une partie de l'intelligentsia veulent se rapprocher de la Diaspora. Ils veulent que les Mexico-Américains travaillent en tant qu'ambassadeurs de fortune pour le Mexique, en représentant ses intérêts aux États-Unis. Nous devrons expliquer à nos compatriotes américains que le Mexique est un pays superbe qu'il faut absolument visiter et mettre la pression aux leaders politiques pour renforcer les liens avec le Mexique.

Oui, bien sûr. Cela n'arrivera pas. Il y a trop d'amertume. Et, si l'on considère les inégalités de salaire, la corruption et la violence liée à la drogue qui sont omniprésentes, beaucoup d'entre nous ne sont pas persuadés qu'il s'agit d'un pays fantastique. Vous allez devoir vous débrouiller seuls, amigos.

C'est normal. Si certains Mexicains ne sont pas encore prêts à pardonner les États-Unis de la façon dont ils ont traité le Mexique il y a un siècle et demi, ils doivent par conséquent accepter que certains Mexico-Américains leur en veuillent toujours de la façon dont les membres de leur famille ont été traités il n'y a pas si longtemps.

Hmmm. Peut-être sommes-nous plus "Mexicains" que je ne le pensais.

Vieilles querelles, nouveau Moyen-Orient

Le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est encore un échec pour la paix.

Ne pourra-t-il jamais y avoir une paix durable entre les Arabes et les Juifs au Moyen-Orient? Une autre effusion de sang semble indiquer qu'un tel espoir est vain. Tandis que persistent les mêmes arguments futiles pour savoir qui a commencé, des dizaines de bâtiments ont été réduits en poussière; plus de 140 Palestiniens, la plupart d'entre eux étaient des civils, et six Israéliens ont été tués; et, pour la première fois, des roquettes tirées de Gaza ont atterri près de Tel-Aviv, la métropole d'Israël, et la ville sainte de Jérusalem.

Mais bien que les Israéliens et les Palestiniens semblent bloqués dans leur ancien conflit, tout autour d'eux, le Moyen-Orient est en pleine mutation. Le printemps arabe a tout fait voler en éclats, et qu'on le veuille ou non, les Palestiniens et les Israéliens sont rattrapés par ce bouleversement régional. Peut-être que leur lutte s'intensifiera encore un peu plus. Pourtant, il y a toutes les raisons de penser que cela pourrait les aider à sortir de cette impasse mortelle.

Une guerre qui ne fait aucun perdant ni aucun gagnant

À première vue, il semble difficile de faire preuve d'optimisme. Même si le cessez-le-feu accordé le 21 novembre se maintient, les combats de cette semaine ont renforcé les partisans de la force, des deux côtés.

Les leaders du Hamas, le mouvement islamiste qui dirige le Gaza depuis 2007, se targueront d'avoir forcé les Israéliens à abandonner, même si Gaza a essuyé une raclée. Avoir tué certains de ses leaders et refoulé les 1,7 million d'habitants de Gaza dans l'un des coins les plus misérables et surpeuplés de la planète, Israël n'a pas réussi à détruire le Hamas. En effet, le Hamas gagne du terrain sur la Cisjordanie, l'autre partie de la Palestine actuellement aux mains de leurs rivaux du Fatah, l'autre faction palestinienne plus modérée.

De plus, les leaders du Hamas pourraient se dire que le temps est leur allié. L'influence des islamistes du monde arabe est de plus en plus forte, et le Hamas s'est fait des amis riches et puissants. La Turquie, une puissance régionale en plein essor, autrefois l'allié musulman le plus proche d'Israël, a pris fait et cause pour le Hamas; tout comme le Qatar, l'un des états les plus riches et les plus dynamiques du Golf. Les membres du Hamas jubilent et disent que le croissant Islamiste se courbe autour d'Israël, depuis le Liban, dans le nord, où la milice du Hezbollah exerce sa domination, en passant par la Syrie, où les rebelles à tendance islamiste peuvent renverser Bashar El Assad, et jusqu'à la Jordanie, où les alliés du Hamas menacent le roi.

Et le plus important, sur le flanc sud d'Israël, la montée des Frères musulmans sous la présidence de Muhammad Morsi en Égypte, de loin le plus peuplé et le plus central des pays arabes, a changé l'équilibre de la région. Hosni Mubarak, ce despote qui a gouverné l'Égypte pendant 30 ans jusqu'à sa chute en 2011, avait peu de temps à consacrer au Hamas. En revanche, les Frères musulmans sont des cousins du Hamas, et leurs leaders s'en remettent plus facilement à l'opinion publique. Dans la diplomatie future, le Hamas peut émerger en tant qu'acteur d'importance qui ne pourra plus être exclu même par Israël et l'Amérique.

Pendant ce temps, les partisans de la ligne dure d'Israël tireront les conclusions inverses. En termes militaires, le Hamas a été remis en boîte. Le système d'interception de missiles baptisé Iron Dome a prouvé son efficacité et de nombreux missiles du Hamas ont été détruits. Les Israéliens vont pouvoir dormir sur leurs deux oreilles - pendant un certain temps. En termes de diplomatie, l'Amérique renouvelle son soutien indéfectible; et de nombreux pays européens ont reproché au Hamas d'être à l'origine de la dernière vague de violence.

Mais surtout, Israël a prospéré, notamment sous Binyamin Netanyahu, le premier-ministre, qui a totalement ignoré le processus de paix. Bien que les tirs de roquettes de Gaza aient tué environ 30 Israéliens depuis 2004, Israël a été épargné par les attentats suicides, notamment grâce à la barrière de séparation qui empiète sur la Cisjordanie, le morceau principal de ce qui pourrait être un état palestinien, et qui protège les colonies juives qui continuent de s'étendre malgré leur illégalité en matière de droit international. M. Netanyahu, dont le parti Likud a fusionné avec un parti encore plus belliciste, celui du dirigeant Avigdor Lieberman à l'approche de l'élection du 22 janvier, a la partie belle. Pourquoi dorloter ces fichus palestiniens en leur donnant un état? S'ils dirigeaient la Cisjordanie, ne lanceraient-ils pas des roquettes, comme leurs compatriotes l'ont fait à Gaza? Il est préférable de les garder derrière ce mur et de les frapper dès qu'ils sortent la tête.

Peut-être que les partisans de la ligne dure l'emporteront; mais il se peut que le printemps arabe change la donne. Même si les islamistes qui prennent le pouvoir en Égypte et ailleurs apprécient peu Israël, leur priorité sera de s'attaquer aux problèmes dans leurs propres pays. Le budget de la défense d'Israël est plus important que celui de ses quatre voisins arabes réunis. Commencer une guerre avec la superpuissance locale n'aidera pas les nouveaux gouvernements arabes à arranger leurs économies. M. Morsi a travaillé avec Barack Obama pour obtenir un cessez-le-feu ce qui est de bon augure -- et pourrait marquer le début de quelque chose.

Les Israéliens devraient également penser à l'avenir. Avec le reste du monde arabe qui devient plus démocratique, priver les Palestiniens de leur droit à l'autodétermination pourrait créer une poudrière qui est vouée à exploser un jour dans les territoires occupés par Israël - un peu comme le bus qui a explosé à Tel-Aviv cette semaine. La répression affaiblit déjà la démocratie dans l'état juif, et la démographie exacerbe ce problème à mesure que la population arabe augmente. Les missions sanglantes contre Gaza tous les deux ou trois ans pour sonner le Hamas auront un prix sur le plan diplomatique.

Les deux côtés ont besoin d'être poussés par ceux de l'extérieur.

La réponse demeure celle prônée par les personnes raisonnables que l'on trouve de chaque côté, et par la plupart du monde extérieur et par ce journal: deux états, avec une cession de territoire par Israël en échange de la sécurité. Un espoir, petit et à court terme, est que le cessez-le-feu donnera l'occasion aux personnes extérieures de défendre cette cause. L'Égypte, qui doit maintenant s'atteler à mettre fin à la circulation d'armes vers Gaza, au même titre que la Turquie et le Qatar, est mieux placée que jamais pour persuader le Hamas d'accepter l'idée d'un état juif conformément aux frontières de 1967 avec des échanges de terrain et un Jérusalem partagé. Les Arabes des pays extérieurs devraient également faire pression sur le Hamas et le Fatah pour qu'ils s'unissent. Cela contribuerait bien plus à la création d'un état palestinien que la proposition prochaine d'un pseudo état à l'ONU.

M. Obama a également tout intérêt à ce qu'Israël accepte de négocier. Au cours de son premier mandat, il n'a pas présenté son propre plan de paix. De retour à la Maison-Blanche, il semble tout aussi réticent à en établir un. C'est une vision très étriquée. La stabilité du Moyen-Orient est un enjeu vital pour l'Amérique. Cela passe par un accord de paix entre Israël et les Palestiniens.

Les lois pour des paquets de cigarettes neutres sont entrées en vigueur en Australie

Des avertissements et des photos d'organes malades recouvrent les paquets verts sombre qui sont tous identiques, quelle que soit la marque

Cette loi entrée en vigueur en Australie est une première mondiale, les logos et les couleurs ont été remplacés par un vert olive sombre et d'horribles photos d'organes malades et des représentations d'enfants et de bébés dont les maladies ont été causées par le tabagisme de leurs parents.

En dehors des différentes photos et avertissements sanitaires, la seule différence entre les paquets, depuis ce samedi, est le nom de la marque, imprimé en petits caractères sur tous les paquets. Il s'agit du régime le plus strict au monde en matière d'emballage de tabac.

Le gouvernement fédéral australien a déclaré que l'objectif était de dissuader les jeunes de fumer en supprimant toute représentation glamour. Des études ont montré que si les personnes n'ont pas commencé à fumer avant l'âge de 26 ans, il y a 99% de chances qu'elles ne commencent jamais.

"Même lorsqu'ils sont très jeunes, les enfants comprennent le message véhiculé par les fabricants de tabac au travers de leur image de marque", a déclaré le ministre fédéral de la santé, Tanya Plibersek, en citant des études qui ont révélé par exemple que les enfants associaient la couronne d'un logo à une princesse."

Même si l'Australie enregistre le plus faible taux de tabagisme au monde et si ces changements n'ont que peu d'impact sur les bénéfices des multinationales, d'autres pays envisagent une démarche analogue.

L'industrie du tabac a fait pression contre cette loi. Les fabricants de tabac ont déclaré que cela relancerait le commerce du marché noir, qui donnera plus facilement accès à des cigarettes moins chères. "Des conséquences néfastes découleront de cette législation", a déclaré Scott McIntyre, de la British American Tobacco Australia. Les faussaires de Chine et d'Indonésie vendront bien plus de cigarettes de contrefaçon dans les rues d'Australie.

D'autres ont déclaré que cette loi avait dynamisé leur activité. Sandra Ha de Zico Import Pty Ltd, une petite entreprise familiale, a déclaré que la demande d'étuis à cigarettes, notamment en silicone pour masquer les horribles emballages, a fortement augmenté il y a deux mois depuis que British American Tobacco, Britain's Imperial Tobacco, Philip Morris et Japan Tobacco ont contesté la loi et perdu devant la haute cour d'Australie. Ha a déclaré que Zico en a vendu 6,000 à des grossistes et est en attente de renouvellement de stock. Pour nous, les affaires sont bonnes.

Le seul ennui, disent les experts, est la popularité des médias sociaux et la tranche de population ciblée par le plan. Après une série de lois australiennes interdisant les publicités à la TV, le sponsoring sportif et l'obligation pour les revendeurs de dissimuler les cigarettes, le marketing du tabac est à présent disponible en ligne. L'Australie a interdit la publicité sur le Web par les entreprises et les sites locaux, mais elle ne peut empêcher les sites étrangers d'en faire. "Si vous travaillez dans le marketing du tabac et que vous ne disposez plus que d'une petite vitrine pour promouvoir vos produits, l'Internet est le lieu incontournable par excellence", a déclaré Becky Freeman, une chercheuse en santé publique à l'Université de Sydney.

Freeman a remarqué une augmentation des contributions de certains citoyens lambda en faveur des marques sur des médias sociaux comme YouTube, Twitter et Facebook. Nous devons nous demander s'il s'agit d'un simple citoyen qui adore les cigarettes Marlboro et qui s'est donné la peine de faire une vidéo, ou s'il s'agit d'une campagne marketing orchestrée par une agence?

British American Tobacco Australia a déclaré que l'industrie se concentre sur le nouveau règlement en vigueur plutôt que sur le marketing.

L'industrie est allée jusqu'à payer l'Ukraine, le Honduras et la République Dominicaine pour contester ces nouvelles décisions de justice - ces pays ont déclaré à l'OMS que le commerce est injustement désavantagé, bien qu'aucun de ces pays n'ait eu d'importants échanges commerciaux avec l'Australie. Une décision de l'OMC devrait être prise dans le courant de l'année 2013.

Plibersek a déclaré que le gouvernement avait tenu des discussions avec d'autres pays concernant des lois analogues sur les emballages.

Le Canada a été le premier pays à rendre obligatoires les photos d'avertissement sur les emballages en 2001. À présent, ces avertissements sont présents dans 40 pays, dont le Brésil, la Turquie et l'Ukraine. Des lois plus sévères sont actuellement à l'étude en Angleterre, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud et Inde.

De nombreux fumeurs en Australie demeurent insensibles à ces photos. Les photos ne me dérangent pas. Je les ignore. "Tu prends une cigarette et tu ranges le paquet", a déclaré Victor El Hage au moment d'acheter un paquet sur lequel figure une photo de tumeur de la bouche. Pour être franc, la seule raison qui me fera arrêter, c'est ma petite fille.

James Yu, gérant du "King of the Pack tobacconist" dans le centre de Sydney, a déclaré que l'uniformité des emballages rendait difficile le rangement des paquets sur les étalages. "Avant, il me fallait une heure pour décharger un colis, maintenant, il me faut quatre heures" a déclaré Yu. "Le gouvernement n'avait qu'à les interdire une bonne fois pour toutes et nous aurions dit OK, c'est bon, on arrête et on met la clé sous la porte", a-t-il ajouté, en levant les bras au ciel.

Dans un monde constamment connecté, il peut être bon de s'ennuyer.

J'ai passé cinq heures dans un aéroport pendant la période de Thanksgiving, car notre avion avait des problèmes mécaniques et nous avons dû attendre l'arrivée d'un autre avion. Par conséquent, j'ai eu suffisamment de temps pour réfléchir au thème de l'ennui.

Je ne vais pas vous mentir. Passer une demi-journée dans un aéroport pour attendre un vol est assez ennuyeux, même lorsque vous avez des livres, des magazines et des iPhones pour vous distraire (sans oublier les boutiques de duty-free).

Mais de plus en plus, certains universitaires et experts spécialisés dans le développement de l'enfant font l'éloge de l'ennui.

Il est parfaitement normal pour nous - et nos enfants - de s'ennuyer de temps en temps, disent-ils. Cela force le cerveau à emprunter des chemins intéressants, voire de nourrir la créativité. Et comme nous sommes, pour la plupart, constamment devant plusieurs types d'écrans, nous ne connaissons plus les bienfaits de l'ennui.

Alors devrions-nous accueillir l'ennui à bras ouverts?

Oui. Et non. Mais j'y reviendrai.

Tout d'abord, à l'instar de beaucoup de personnes, je pensais que l'ennui était un phénomène plutôt récent, notamment depuis que nous avons plus de temps libre. Mais ce n'est pas le cas, déclare Peter Toohey, professeur d'histoire gréco-romaine à l'Université de Calgary, au Canada, et auteur de "Boredom: A Lively History" (Yale University Press, 2011).

"L'ennui remonte à très loin", dit-il. Sur les murs de Pompéi figurent des graffitis latins qui évoquent l'ennui, ils remontent au premier siècle.

Ensuite, il y a la définition que nous donnons à l'ennui. Le problème est qu'il a été défini, et débattu, de différentes façons, a déclaré John D. Eastwood, professeur agrégé de psychologie à la York University dans l'Ontario, Canada.

Après avoir parcouru de nombreuses publications et soumis l'idée à un groupe de discussion d'environ 100 personnes, le Professeur Eastwood et ses collègues ont défini l'ennui comme étant une expérience qui consiste "à vouloir faire quelque chose, mais sans parvenir à se lancer dans une activité satisfaisante."

Ce qui différencie l'ennui de l'apathie, dit-il, c'est que la personne n'est pas en train d'entreprendre une tâche bien qu'elle le souhaiterait. Avec l'apathie, dit-il, il n'y a pas l'envie de faire quelque chose.

Ce qui est au cœur de l'ennui, a-t-il déclaré, c'est "l'interruption du processus d'attention, associé à une humeur maussade et le sentiment que le temps passe lentement."

L'ennui peut fortement ressembler à une dépression. Mais le Professeur Eastwood a déclaré que si les deux peuvent être liés, les personnes qui s'ennuient ont tendance à penser que le problème vient de l'environnement ou du monde, tandis que les personnes déprimées pensent que le problème vient d'eux.

Parfois, il nous arrive de penser que nous nous ennuyons alors qu'il s'agit en fait d'un problème de concentration. Dans le cadre de leur étude, "The Unengaged Mind: Defining Boredom in Terms of Attention", qui a été publiée dans le journal "Perspectives on Psychological Science" en septembre, le Professeur Eastwood et ses collègues ont mis en évidence une expérience plus ancienne dans laquelle les participants écoutaient sur cassette, la voix d'une personne en train de lire un article de magazine.

Certains groupes ont entendu, en provenance de la salle à côté, le son trop élevé d'une émission de TV qui n'avait aucun rapport, d'autres ont tout juste entendu l'émission de TV, et le troisième groupe n'a pas du tout entendu la bande-son.

Ceux qui ont entendu la TV à un faible niveau sonore ont dit qu'ils s'étaient plus ennuyés que les deux autres groupes - ils ont eu du mal à se concentrer, mais ne savaient pas pourquoi, et ont attribué ce problème de concentration à l'ennui.

Lorsque vous essayez de vous concentrer sur une tâche difficile ou prenante, une interruption de l'attention peut conduire à l'ennui, a déclaré Mark J. Fenske, un professeur agrégé de neuroscience à la University of Guelph dans l'Ontario et l'un des auteurs de l'étude.

En revanche, lorsque vous effectuez une tâche ennuyeuse, "comme regarder des objets sur une chaîne de montage, la musique peut vous aider à ne pas vous ennuyer."

En fait, dit-il, à présent, nous savons que lorsqu'on se tortille ou qu'on griffonne, ces gestes, souvent considérés comme des signes d'ennui, sont en fait un bon moyen de rester physiquement plus alerte.

"Des études ont montré que les enfants qui sont autorisés à gigoter apprennent plus et retiennent plus d'informations que ceux qui sont forcés à rester sans bouger", a déclaré le Professeur Fenske.

Nous nous ennuyons tous un jour ou l'autre - le retard de mon vol d'avion, un locuteur avec une voix monocorde, un film particulièrement ennuyeux. Mais certaines personnes sont plus susceptibles de s'ennuyer que d'autres. Pour mesurer cela, des chercheurs ont développé une "Échelle de prédisposition à l'ennui" dans les années 80.

L'échelle inclut des affirmations comme, "Parmi les tâches que j'effectue, beaucoup d'entre elles sont répétitives et monotones", et "j'ai tellement de centres d'intérêt que je n'ai pas le temps de tout faire."

En utilisant une telle échelle, les chercheurs ont découvert que les garçons ont tendance à s'ennuyer plus souvent que les filles, a déclaré Stephen Vodanovich, un professeur de psychologie à la University of West Florida, et ont notamment besoin de stimulations nombreuses et variées.

Mais en général, les adolescents sont vite blasés. En 1991, Reed Larson, un professeur en développement individuel et communautaire à l'University of Illinois, a mené une expérience au cours de laquelle il a contacté près de 400 adolescents et leurs parents sept à huit fois par jour via un beeper. Il a relevé que 32 pour cent des adolescents déclaraient s'ennuyer à l'école et pendant leurs devoirs à la maison, tandis que 23 pour cent déclaraient s'ennuyer lorsqu'ils n'étaient pas à l'école.

En revanche, 3 pour cent des parents ont déclaré s'ennuyer.

Le professeur Larson a déclaré qu'il ne savait pas si les pourcentages d'ennui d'aujourd'hui, soit 21 ans plus tard, seraient plus élevés ou inférieurs. Mais il a ajouté qu'il savait que "l'adolescence est une période où l'ennui atteint son plus haut niveau", notamment parce que les enfants et les adolescents n'ont pas beaucoup de contrôle sur ce qu'ils veulent faire.

Si je repose ma question: l'ennui est-il bon pour vous?

Parfois non, car dans sa forme extrême, cela peut entraîner les personnes à prendre des risques physiques absurdes, faire des paris ou abuser de certaines substances pour passer le temps, comme les études le montrent.

En revanche, de nombreux philosophes et écrivains évoquent un lien entre l'ennui et la créativité, a déclaré le Professeur Vodanovich, qui étudie le problème depuis plus de deux décennies.

"L'ennui est le moyen que le cerveau a trouvé pour vous faire savoir que vous devriez faire autre chose", a déclaré Gary Marcus, un professeur de psychologie à la N.Y.U. Mais le cerveau ne sait pas toujours quelle est la chose la plus appropriée à faire. Si vous vous ennuyez et que vous utilisez cette énergie pour jouer de la guitare et cuisiner, cela vous rendra heureux. Mais si vous regardez la TV, cela vous rendra heureux à court terme, mais pas à long terme.

Alors si votre enfant s'ennuie et que vous lui donnez un iPad, il ne s'ennuiera plus, mais il n'aura pas appris à s'occuper tout seul ni à s'autorégler, déclare le professeur Fenske.

Et "cet autorèglement passe d'une situation à une autre", déclare-t-il. Votre enfant n'apprend pas seulement à se divertir, il obtient plus de maîtrise de lui-même dans d'autres domaines.

Je ne pense pas que nous devrions glorifier l'ennui. Tout comme je ne pense pas non plus que nous devrions le critiquer. Se sentir à l'aise en dehors du bouillonnement constant que génèrent les activités et la technologie est l'objectif vers lequel nous devrions tendre.

Le professeur Eastwood est d'accord sur ce point.

"Nous avons besoin de nous ennuyer plus souvent, mais l'ennui éveille un désir aigu et frénétique d'être connecté à quelque chose qui a du sens", a-t-il déclaré. Selon lui, ce que les gens recherchent, c'est un moyen de se déconnecter et d'apprécier les temps d'arrêt.

"Dans un environnement où nous sommes constamment hyperstimulés", a-t-il ajouté, "il est difficile de trouver des moyens de se lancer dans quelque chose quand le bruit s'arrête."

Dans le Colorado, aucune directive pour la nouvelle loi sur la marijuana

Anthony Orozco, 19 ans, étudiant dans une université et joueur de foot dans le Colorado, est inculpé pour quelque chose qui deviendra bientôt légal dans son état: la possession de boulettes de marijuana et d'une pipe utilisée pour les fumer.

M. Orozco a déclaré qu'un jour, en septembre, lui et quelques amis se trouvaient à bord d'une voiture à Lamar, au milieu des champs, près de la frontière avec le Kansas, quand ils ont été arrêtés. Après que l'officier de police a trouvé la marijuana dans la voiture, M. Orozco a reçu une citation à comparaître pour possession de drogue et matériel pouvant servir à sa consommation - des délits mineurs, chacun s'accompagnant d'une amende de 100 $ - et une date de comparution.

"Nous sommes traités comme des criminels", a déclaré M. Orozco.

Mais en est-il un? Pendant les semaines d'incertitude qui ont suivi le vote du Colorado pour légaliser la consommation de petites quantités de marijuana pour son usage personnel, la réponse apportée à des centaines d'affaires impliquant un faible usage de drogues dépend plus du lieu que de la loi.

Ici et dans l'état de Washington, qui a adopté une mesure similaire, des centaines de délits impliquant l'usage de marijuana ont été classés sans suite. Les services de police ont cessé d'inculper des adultes de 21 ans et plus pour possession mineure de marijuana, car la loi entrera en vigueur dans les semaines à venir.

Mais les procureurs qui se trouvent dans les circonscriptions plus conservatrices du Colorado ont appelé à accélérer les affaires de marijuana existantes et continuent d'inculper les personnes qui en possèdent. Parallèlement, plusieurs villes des banlieues de Denver jusqu'aux montagnes de l'Ouest votent actuellement pour empêcher l'ouverture de commerces de vente de marijuana agréés par l'État dans leurs quartiers.

"Les choses évoluent si rapidement que je ne sais pas ce que nous réserve l'avenir", a déclaré Daniel J. Oates, le chef de la police d'Aurora, à l'est de Denver.

Les organismes de réglementation de l'État de Washington se posent également pas mal de questions. Ils sont en quête de directives sur la façon d'installer un système de permis, autorisant à produire, fabriquer, distribuer et vendre - avant la date butoir du 1er décembre 2013. Ils disent que le Colorado, qu'on le veuille ou non, est en avance sur la plupart des états en matière de réglementation sur la marijuana, tout d'abord concernant l'usage à des fins thérapeutiques et maintenant en ce qui concerne l'usage personnel.

"Le Colorado a un marché plus réglementé, et constitue un bon indicateur", a déclaré Brian E. Smith, porte-parole du Washington State Liquor Control Board. Mais aucun endroit ni système, reconnaît M. Smith, ne peut faire davantage que suggérer ce qui fonctionne. "Il n'y a pas de réel précédent sur lequel nous pourrions nous baser, a-t-il dit.

La loi de Washington, qui s'appelle I-502, prend effet le 6 décembre, ce qui laisse un vide juridique d'une année, durant laquelle le système de permis n'existera toujours pas, alors que la possession de marijuana sera légale. Pendant ce temps, des questions pratiques restent en suspens: comment équilibrer le mandat de l'état qui garantit un accès approprié à la marijuana agréée et interdit l'installation de commerces de vente de cannabis dans un rayon de 30 km autour d'une école, d'un parc, d'un terrain de jeu ou d'une crèche.

"Il n'y aura pas de lieux plus difficiles que les zones urbaines pour installer un commerce agréé de vente de cannabis, notamment dans la zone métropolitaine de Seattle", a déclaré Ben Livingston, un porte-parole du Centre de légalisation du cannabis, un groupe de recherche récemment formé.

Le 21 novembre, le chef de la police, Oates, à Aurora, a envoyé un e-mail à ses officiers annonçant que le "City attorney" (représentant du ministère public) ne poursuivrait plus les personnes de 21 ans et plus qui possèdent de petites quantités de marijuana, et que la police devait cesser d'inculper des personnes pour ce type de délit "à effet immédiat."

Le Chef Oates a déclaré que la police appliquerait les nouvelles décisions de justice qui réglementent l'activité de ceux qui cultivent la marijuana à des fins médicales, et qu'il continuerait de poursuivre les trafiquants de drogue et les dealers.

À Weld County, dans le nord du Colorado, le "district attorney" (Procureur de la République), Ken Buck, incarne une vision plus stricte. Après le vote, il a déclaré que son bureau continuerait de s'occuper des affaires de possession de marijuana, principalement afin de faire pression sur les utilisateurs pour qu'ils se fassent désintoxiquer. À l'heure actuelle, 119 personnes sont inculpées de possession de 56 grammes ou moins de marijuana, mais beaucoup d'entre elles font l'objet d'autres inculpations.

"Notre bureau a l'obligation d'intenter des poursuites contre ces personnes qui ont commis un délit qui, à l'époque des faits, était une infraction reconnue", a déclaré M. Buck.

Les réactions ont été compliquées même dans des endroits ruraux comme Mesa County, où les votants ont rejeté l'initiative en faveur de la consommation restreinte de marijuana. La police à Grand Junction, la plus grande ville du comté, ne fait plus comparaître d'adultes pour possession de quantités restreintes. Le représentant du ministère public du comté, Pete Hautzinger, a soutenu cette décision, mais a également décidé de ne pas classer sans suite toutes les affaires de détention de marijuana.

"Je n'ai pas l'impression de perdre mon temps à continuer d'appliquer la loi jusqu'à ce qu'elle change", a-t-il déclaré.

Bien que 55 pourcent des votants du Colorado aient soutenu la mesure, offrir un cadre juridique et gouvernemental approprié à la consommation personnelle de marijuana n'est pas chose aisée. Et les réactions contradictoires qui ont été observées dans différentes villes américaines mettent en évidence la profonde ambivalence parmi les officiels locaux en ce qui concerne la légalisation de la marijuana.

"Il s'agit d'une barrière culturelle" avec les représentants du ministère public, a déclaré Sean McAllister, un avocat de Denver qui représente les personnes accusées de consommation de marijuana et qui s'exprime en tant que porte-parole local de la "National Organization for the Reform of Marijuana Laws" (Organisation nationale pour la réforme des lois sur la marijuana).

"Ils ont passé une bonne partie de leur vie à poursuivre en justice des personnes qui consommaient de la marijuana, aussi, ont-ils du mal à accepter que ce soit légal", a-t-il déclaré.

En tant que premiers états à traiter la consommation restreinte de marijuana au même niveau que celle de l'alcool, le Colorado et l'état de Washington sont en passe de devenir un cas de jurisprudence pour la légalisation des drogues. Alors que les défenseurs et des représentants de l'État prévoient une nouvelle frontière de ventes légalisées, ils attendent avec inquiétude les directives du gouvernement fédéral, qui conçoit toujours la vente et la culture de marijuana comme des crimes fédéraux.

Les défenseurs de la légalisation de la marijuana espèrent que le Ministère de la Justice cèdera. Malgré certaines arrestations médiatisées de patients sous marijuana thérapeutique et de vendeurs, le gouvernement fédéral a surtout permis aux commerces de vente de marijuana à des fins thérapeutiques d'exercer dans le Colorado, à Washington et dans 16 autres états.

S'il est vrai que la police ne va probablement pas enfoncer les portes pour saisir des petits sachets de drogues, il y a fort à parier qu'elle s'oppose aux commerces agréés de vente de marijuana à usage personnel autorisés par les nouvelles lois, a déclaré Kevin A. Sabet, un ancien conseiller politique de l'administration Obama.

De nombreuses villes du Colorado n'ont pas attendu que les autorités fédérales agissent. Bien avant les votes, certaines administrations locales ont approuvé des moratoires concernant la création des nouveaux commerces de vente de marijuana, même s'il ne s'agit que d'un report d'un an. La semaine dernière, la ville de Montrose a obtenu un moratoire de 6 mois, et devrait imposer cette interdiction la semaine prochaine.

"Nous ne voulons pas nous retrouver dans une situation où un permis est accordé à quelqu'un et ensuite nous retrouver confrontés à un problème fédéral", a déclaré Bob Nicholson, un membre du conseil municipal. Notre communauté a voté contre cet amendement. Nous nous intéressons au vote de la communauté plutôt qu'au vote de l'État. Beaucoup de questions se posent.

Petronella Wyatt: J'ai été malmenée et exclue d'Oxford, car j'étais une "Tory" (conservatrice). Ce ne sont pas uniquement les étudiants d'aujourd'hui qui sont attaqués pour leurs opinions.

Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours rêvé d'entrer à l'Université d'Oxford. Mon père et mon frère aîné ont étudié dans ce qui était pour moi un éminent lieu de savoir, une sorte d'amphithéâtre grec des temps modernes qui stimule les deux piliers de la civilisation, la libre pensée et la tolérance.

Pourtant, deux semaines après m'être installée à Worcester College à la fin des années 80 pour étudier l'histoire, j'ai décidé de faire mes valises, provoquant le premier scandale de ma vie. Mon père s'est effondré et s'est mis à pleurer. Mes amis étaient déconcertés. Le journal de L'Evening Standard a prétendu que j'avais quitté cette université, car j'avais objecté le fait que des étudiants du premier cycle avaient des relations sexuelles dans la chambre à côté de la mienne. L'auteur A. N. Wilson a déclaré avec facétie que j'étais partie après avoir été forcée de boire dans des tasses ébréchées.

La vérité était moins drôle. J'ai fui. Oui, j'ai fui, car j'avais été victime d'intimidations et fait l'objet de constantes brimades. Non pas à cause de mon nom plutôt outrancier, ni à cause du fait que je venais d'une école privée. J'ai été persécutée pour une seule et unique raison, et dans ce berceau du soi-disant savoir, j'ai été victime d'un comportement raciste et barbare: mon regretté père, Woodrow Wyatt, était un conseillé très influent de Margaret Thatcher et j'étais partisane du Parti Conservateur.

Pourquoi évoquer cela aujourd'hui, me direz-vous. Et bien, des études récentes ont révélé qu'une nouvelle génération d'étudiants de centre-droite subisse le même type de persécution. La haine croissante et institutionnalisée des étudiants Tory à Oxford est telle que la semaine dernière, certains d'entre eux ont exigé une protection de leurs droits, au même titre que ceux des gays, des personnes handicapées et des minorités ethniques.

Les membres conservateurs de la salle des étudiants (JCR) du Corpus Christi College ont déclaré qu'ils étaient "souvent isolés, attaqués personnellement et se sentaient indésirables" à cause de leurs opinions politiques. Ils veulent qu'il y ait un représentant au sein du Comité de l'université pour l'égalité des chances afin que leurs opinions puissent être exprimées librement.

Leur situation n'a pas été facilitée par le récent documentaire diffusé sur BBC Two "Wonderland: Young, Bright and on the Right" ("Le pays des merveilles: Jeunes, Intelligents et de Droite"), consacré à la politique chez les étudiants, et qui dépeignait les "Tories" comme des excentriques et des néonazis. On y découvrait notamment l'étudiant Joe Cooke, ancien président de la "Oxford University Conservative Association (OUCA) ", qui se déplace en Rolls-Royce, arbore un complet argenté et se déplace avec une canne à tête chromée.

Dans d'autres universités, les étudiants conservateurs disent être traités comme des boucs émissaires de la mise en place de l'augmentation des frais de scolarité." Luke Black, 20 ans, vice-président de la "Nottingham University Conservative Association", a déclaré à un journal du dimanche "qu'il y a un parti pris de gauche croissant dans les universités. Les gens pensent que nous sommes comme le Bullingdon Club sans même nous avoir rencontrés."

Samuel Roberts, 21 ans, étudiant en histoire au Corpus Christi, qui a proposé une motion pour plus de protection, dit qu'un tel climat est "inconfortable", et Stephanie Cherill, 19 ans, présidente de l'OUCA, dit qu'il y a eu une détérioration de l'attitude des membres de la JCR à l'égard des personnes qui sont de centre-droite. "Cela constitue une entrave à la liberté des débats intellectuels, ainsi qu'au bien-être des membres", a-t-elle déclaré.

J'étais la seule à penser de la sorte au cours de mes premières semaines passées à Oxford. Je suis entrée en septembre 1986, j'étais alors âgée de 18 ans et d'une timidité paralysante. La haine du parti conservateur était très virulente. L'année précédente, l'université avait voté le refus d'accorder à Margaret Thatcher - une ancienne étudiante - un titre honorifique, à cause de la réduction du financement des études supérieures. L'atmosphère était chargée de vibrations staliniennes.

Dès les premiers jours de la semaine d'accueil, quand les nouveaux étudiants ont fait connaissance avec les autres et les professeurs, j'ai eu un avant-goût de ce qui allait se passer par la suite. J'ai découvert que les professeurs non seulement participaient aux sarcasmes envers les étudiants Tory, mais qu'en plus, ils y prenaient du plaisir.

C'était comme si la politique au sujet des mineurs grévistes, de la privatisation et de l'opposition du gouvernement aux sanctions contre l'apartheid en Afrique du Sud était gravée dans le bois des salles de classe. Le premier sarcasme dont j'ai été victime concernait une traduction vers l'anglais des textes français du 18ème siècle, et je n'y étais pas préparée.

"Miss Wyatt", a dit le professeur Harry Pitt (maintenant décédé), "veuillez traduire le premier paragraphe" J'ai perdu pied. Pitt, un petit homme au visage pustuleux, s'emportait facilement.

"Est-ce que les Thatchéristes refusent d'apprendre le français ou sont-ils juste stupides?" a-t-il demandé. Les autres étudiants ont ri. Les larmes me brûlaient les yeux. "Je vous suggère de prendre des cours de français pendant votre temps libre - enfin, si vous n'êtes pas trop occupée à vous faire des amis", a-t-il lancé d'un ton hargneux.

Je suis retournée dans ma chambre, inconsolable. Lors du dîner ce soir là, je me suis assise seule  puis j'ai senti une légère tape sur mon épaule. C'était un étudiant en seconde année d'études d'anglais, nommé James, qui s'est présenté comme membre de l'OUCA. "Je sais qui tu es", a-t-il dit, gentiment. J'ai bien peur qu'il en soit ainsi. Toute personne soupçonnée d'être un Tory (conservateur) est prise pour cible. C'est déjà assez dur pour moi, mais ils savent que ton père est proche de Margaret Thatcher, ça sera donc encore plus dur pour toi. La plupart des jeunes Tory prétendent être des Labour (travaillistes).

Plus tard, au pub local, j'ai lâchement essayé de me cacher. J'ai insisté sur le fait que je n'étais pas d'accord avec tout ce qu'avait dit Mme Thatcher. Ce stratagème a échoué. Un étudiant en première année de philosophie, sciences politiques et économiques qui, ironiquement, avait étudié à Eton, a dit: "Tu es la fille d'un porc fasciste." Tu es contaminée. D'autres étudiants ont repris le refrain. J'étais pervertie, sale. "Comment les Tories font-ils l'amour?" a demandé l'un d'entre eux. Ils se frappent les uns les autres, n'est-ce pas?"

Je me suis sentie comme les homosexuels avant la législation libérale des années soixante. Aurais-je seulement pu mener une vie normale à Oxford? Aurais-je été forcée de rencontrer des personnes partageant les mêmes points de vue uniquement après la tombée de la nuit? Aurais-je dû devenir Labour et renier mes opinions? Les trois années à venir allaient ressembler à un purgatoire d'ostracisme et d'isolement.

Le seul professeur ouvertement Tory était Norman Stone, professeur d'histoire moderne, qui enseignait dans mon université. Il était détesté non seulement parce qu'il était conservateur, mais aussi parce qu'il était conseiller en politique extérieure de Thatcher et l'un des auteurs de ses discours. Il n'était presque jamais là. Il détestait cet endroit provincial et insignifiant, ainsi que son adhésion au point de vue marxiste-déterministe de l'histoire. En 1997, il accepta un poste de professeur à l'université de Bilkent, à Ankara, en Turquie.

"Tu ne seras pas heureuse ici", m'a-t-il dit.

J'ai commencé à faire la navette entre Oxford et la maison de mes parents à Londres, trouvant refuge auprès de ma famille et de mes amis citadins plus ouverts d'esprit. J'ai dit à mon père que je détestais Oxford et je lui ai expliqué pourquoi. Il était incrédule. Pendant ses études à Oxford, dans les années quarante, tous les points de vue politiques étaient acceptés. "Mais c'est le meilleur endroit au monde", m'a-t-il dit pathétiquement. Ils ne feraient pas ça, pas dans la ville aux clochers rêveurs. Même mes amis communistes avaient des manières irréprochables. Il avait les larmes aux yeux. Laisse-leur une chance. Je suis sûr que c'est pour te taquiner. Cela me briserait le cœur si tu quittais Oxford.

Fatiguée par mes fréquents voyages à Londres, ma résistance émotionnelle s'est progressivement détériorée. Un ami, également Tory, a succombé à la pression et a renoncé à ses convictions. Au cours d'une séance de travaux dirigés la semaine suivante, quand un autre professeur d'histoire a suggéré le plus sérieusement du monde, que j'étais "un ennemi du peuple", j'ai décidé d'en faire autant. Rougissant intérieurement de honte, j'ai admis être victime du lavage de cerveau de mes parents et les traitai de "vieux fous".

Le répit a été de courte durée. C'est mon père qui a enfoncé le dernier clou de mon cercueil oxfordien. À cette époque, il écrivait deux colonnes dans la presse de Murdoch chaque semaine.

Ma porte était verrouillée. Je suis restée tapie dans ma chambre, et après cinq minutes, mes poursuivants ont abandonné. Quand ils sont partis, j'ai fait ma valise et j'ai pris le premier train pour Londres. Je n'y suis jamais retournée.

Vous pouvez me traiter de poule mouillée pleurnicharde. Mais aucun enfant de 18 ans ne devrait être victime d'une telle intimidation dans un établissement scolaire. Le plus tragique est qu'il s'agissait d'Oxford, qui non seulement a produit 14 premiers ministres Tory, mais bénéficie également d'une inébranlable réputation d'égalité et de liberté de pensée.

"Valentino préfère l'élégance à la notoriété "

Dans le cadre de l'exposition "Valentino: un Maître de la Couture ", inaugurée cette semaine à Londres, ABC a interrogé Naty Abascal, Fiona Thyssen-Bornemisza et d'autres clientes célèbres du couturier italien.

Somerset House, l'ancienne résidence d'Élisabeth Ire d'Angleterre, est le seul lieu de la capital britannique digne d'accueillir une exposition sur Valentino Garavani. Le couturier l'a reconnu lors de l'inauguration de "Valentino: un Maître de la Couture", une rétrospective prestigieuse qui réunit plus de 130 modèles de haute couture créés pour sa maison de couture au cours des 50 dernières années. "J'adore ce palais", a-t-il déclaré avec son inimitable accent italien. Cette exposition est le point d'orgue d'une histoire dont le seul protagoniste est "il signore" Garavani, mais qui n'aurait pu être écrite sans ses fameuses clientes.

Valentino a toujours été fasciné par le monde fermé et à part de la noblesse. Dans la première salle de cette exposition, ouverte jusqu'au 3 mars prochain, on retrouve un nombre impressionnant de lettres privées et de photos signées par la crème de l'aristocratie, depuis la princesse Salimah Aga Khan jusqu'à Lord Snowdon, en passant par la princesse Marie-Chantal de Grèce et Margaret d'Angleterre. Valentino expose ses souvenirs personnels comme les trophées de son ascension sociale: du couturier modeste de la ville de Voghera, au nord de l'Italie, à l'idole de la jet-set internationale.

Il n'y a rien de mal à aimer la royauté. "Au moins, ils n'écrasent pas leurs mégots de cigarettes sur votre magnifique tapis comme le font certaines stars de la musique pop", déclare la baronne Fiona Thyssen-Bornemisza. Dans les années 60 et 70, nous vivions tous les deux dans les Alpes et nous étions bons amis. Valentino est un hôte spectaculaire et reçoit avec générosité et élégance. "Nous adorions tous être invités dans son chalet de Gstaad", explique l'ex-femme de "Heini" Thyssen, amie intime de beautés du temps passé comme Marella Agnelli ou Eugénie Niarchos. Valentino a toujours préféré l'élégance à la notoriété. Et même ainsi, il est une star.

Valeria Mazza, portant un modèle Valentino

La mannequin argentine, Valeria Mazza, n'a pas non plus oublié le charisme du couturier. Il y a plusieurs années, après un défilé sur la Place d'Espagne, à Rome, nous sommes allés dîner à son appartement. Nous étions une vingtaine de personnes, parmi lesquelles Sharon Stone et John Kennedy Jr. On voyait et ressentait son esprit dans chaque détail de son appartement, dans la décoration, la nourriture, la musique. "Avec lui, chaque invité se sentait important et apprécié", se rappelle la "top modèle ", qui a commencé à travailler avec lui durant la semaine de la Haute-Couture à Paris en 1995. " Il ne passera jamais de mode, car ses créations sont des œuvres d'art", termine-t-elle.

Défilé de lignée de noblesse

La vie de Garavani n'est pas une histoire d'obsessions mais d'amours partagés. Il aime les gens bien élevés et avec les plus grands titres et eux l'aiment aussi. Une des galeries de Somerset House a été transformée en un podium glamour de soixante mètres de large qui propose d'échanger les rôles: le visiteur prend la place des mannequins et doit défiler sur le podium pour admirer un "public " de rêve portant les principales créations de Valentino, comme le tailleur qu'avait choisi Jackie Kennedy pour son mariage avec Aristote Onassis, le costume que portait Monica Vitti dans "La Notte", ou un manteau en laine et fourrure ayant appartenu à l'impératrice Farah Diba. Parmi ce public de mannequins, on retrouve des noms comme Sybille de Luxembourg, Gloria von Thurn und Taxis, Mette-Marit de Norvège, Rosario de Bulgarie ou Sophie de Habsbourg.

Naty Abascal et le couturier en 2006

Beaucoup de ses clientes disent que les premiers vêtements Valentino sont comme le premier amour, "impossible à oublier". Je m'en rappelle parfaitement. Il s'agissait d'un pantalon, d'une chemise, d'un gilet "gillette" et d'une veste de la collection automne-hiver 1971-1972. "C'est un cadeau qu'il m'avait fait", a déclaré Naty Abascal, une des muses du couturier. "Je le préfère à tous les autres pour sa féminité, son grand amour des femmes, et parce qu'il sublime notre beauté", ajoute l'ex-duchesse de Feria. J'aime beaucoup les couleurs qu'il utilise, elles sont lumineuses et éclairent le visage. Les proportions sont parfaites.

La princesse et modeuse Patricia della Giovampaola d'Arenberg ne peut, elle non plus, oublier la première fois qu'elle a porté un modèle Valentino. Lorsqu'elle était adolescente et vivait en Italie, elle rêvait d'avoir l'âge et l'occasion de porter une de ses robes de soirée... Finalement, cela fut possible à la fin des années 90. J'ai acheté mon premier modèle Valentino pour une fête dans le château de mon cousin, le prince Edouard de Ligne. C'était une robe de soirée rouge, avec une jupe à volants, un bustier drapé et un décolleté à tomber. "C'était un rêve devenu réalité", a déclaré la veuve de Rodrigue d'Arenberg. "Valentino est indifférent à la mode, il est obsédé par l'intemporel", explique l'aristocrate italienne qui partage sa vie entre Paris, New York et Buenos Aires. La princesse d'Arenberg conserve les robes de soirée du couturier avec "le plus grand soin, parce qu'une robe du soir n'est pas seulement une robe, elle est aussi l'ensemble des souvenirs qu'elle véhicule".

Le "roi" de la mode

Le grand final de l'exposition de Somerset House est la robe de mariée de Marie-Chantal Miller portée lors de son mariage avec Paul de Grèce en 1995. Il a fallu quatre mois de travail et 25 "ragazze" (le couturier appelle ainsi ses couturières) pour réaliser cette robe en soie ivoire avec incrustations de perles, douze sortes de dentelles différentes et une traîne de quatre mètres et demi. Selon la journaliste Suzy Menkes, autorité suprême de la presse spécialisée, cette robe représente un fait historique de la haute couture de la fin du XXe siècle, "le retour des clientes de la haute société".

Obnubilé pendant des années par le "savoir-être" de la noblesse, Valentino est maintenant son meilleur représentant. Cavaliere di Gran Croce (la plus grande distinction en Italie), Cavaliere del Lavoro, Commandeur de L'Ordre des Arts et des Lettres, décoré de la Légion d'Honneur, Garavani cumule autant d'honneurs que n'importe quel époux de ses clientes.

"Son raffinement, son calme, son aspect soigné et parfait m'ont toujours sauté aux yeux", reconnaît d'Arenberg. La dernière fois que je l'ai vu, c'était il y a un mois à un dîner de gala au Musée d'Orsay. Il était assis à la table de la comtesse Jacqueline de Ribes, une de mes grandes amies. "Il était impeccable, les années n'ont aucun effet sur lui". Si c'est une princesse qui le dit...

Le métier le plus dur du monde: les mules humaines de Kawah Ijen

Pour quatre euros, les porteurs du volcan indonésien risquent leur vie et leur santé en portant 70 kilos de soufre à travers les sentiers de pierre escarpés.

Il y a des gens pour qui le travail est un enfer et d'autres qui travaillent littéralement en enfer. C'est le cas d'Anto Wijaya, un des 400 mineurs qui gagnent leur vie en portant le soufre du volcan Kawah Ijen, à l'Est de l'île indonésienne de Java. Il doit travailler chaque jour jusqu'au fond du cratère, où le gaz sulfurique émanant des entrailles de la terre se solidifie au contact de l'air. Après avoir récolté de grandes roches de soufre, qui pèsent au total près de 70 kilos, il les installe dans deux paniers en bambou qu'il charge sur ses épaules à travers les sentiers escarpés. Il y a seulement 250 mètres jusqu'à la cime du volcan qui culmine à 2,386 mètres d'altitude, mais les porteurs épuisés mettent plus de 40 minutes à gravir cette distance, à une allure de tortue, en gardant l'équilibre et mesurant leurs pas pour ne pas trébucher et tomber dans le précipice. Ils savent qu'un faux pas pourrait leur coûter la vie, comme cela est arrivé à une touriste française qui fit une chute mortelle dans le volcan Kawah Ijen il y a plusieurs années .

Les mineurs de Kawah Ijen gagnent 5 centimes d'euro pour chaque kilo de soufre extrait.

Une fois en haut, il se frayent un chemin entre les touristes qui les photographient comme s'ils étaient des bêtes de cirque, et portant péniblement les lourds paniers, ils marchent les 3 kilomètres jusqu'à la balance qu'une société minière a installé un peu en contrebas à 1,850 mètres d'altitude. Il s'agit de PT Candi Ngrimbi, une entreprise qui exploite le volcan depuis 1960 et, on peut le dire, ses employés, à qui elle paie 662 roupies indonésiennes (5 centimes d'euro) par kilo de soufre. Elle le vend ensuite à 10,000 roupies (83 centimes d'euro) à l'industrie pétrochimique puisque ce minerai est très présent dans la vie quotidienne et est utilisé pour fabriquer des bougies, des feux d'artifice, des cosmétiques, de la dynamite et sert même à blanchir le sucre.

"Comme nous transportons environ 70 kilos, nous gagnons environ 46,000 roupies (3,8 euros) à chaque voyage", nous explique Anto, qui effectue en général trois voyages par jour. Chacun lui prend 3 heures et il termine épuisé, mais cela lui permet de gagner 138,000 roupies (11,50 euros) à la fin de la journée. Bien que cela paraisse être une misère pour un tel effort surhumain, c'est le triple de ce qu'il gagnerait dans les champs. "Le revenu des mineurs est très élevé ici, où la récolte du café est payée 15,000 roupies (1,20 euros) par jour et où le salaire moyen mensuel est de deux millions de roupies (167 euros) ", déclare le porteur qui travaillait autrefois comme maçon sur l'île touristique de Bali. Là-bas, son salaire était de 75,000 roupies (6,20 euros) par jour et le boulot n'était pas aussi difficile, mais Anto est revenu près de sa famille à Banyuwangi, un village proche du volcan, pour une raison qui, en Indonésie, est aussi indiscutable que le soufre: "J'ai épousé une jeune fille de Bali, où ils sont hindouistes, et je l'ai ramenée à Java pour qu'elle se convertisse à l'Islam".

Anto souffre d'asthme, respire avec difficulté, tousse constamment et ses yeux sont irrités par les gaz toxiques.

À 27 ans, il a passé trois de sa vie à défier le danger sur le Kawah ljen, mais le soufre a déjà commencé à lui faire payer la facture bien qu'il se couvre le visage avec un masque et porte des gants spéciaux. Anto souffre d'asthme, respire avec difficulté, tousse constamment et ses yeux sont irrités par les gaz toxiques rejetés par le volcan. C'est le prix qu'il doit payer pour poursuivre son rêve. "Je vais travailler encore deux ans, car je veux ouvrir une boutique ou étudier l'espagnol ou le français" promet-t-il dans un anglais plus qu'acceptable.

Malmené par la vie, ce jeune sympathique et intelligent pourrait être guide touristique, serveur ou réceptionniste dans un hôtel, mais, au lieu de cela, il fait le travail d'une mule. Il partage une masure de bois insalubre avec d'autres porteurs, se lève chaque jour à deux heures du matin car le soufre ne cesse pas de jaillir la nuit, lorsque sa couleur jaune caractéristique devient bleue et brille au milieu de l'obscurité. Défiant l'obscurité, Anto descend dans le cratère en s'éclairant avec une petite lampe fixée à son casque, qu'il s'est achetée lui-même avec son propre argent.

Quelque 400 porteurs chargent les paniers de soufre sur leurs épaules depuis le fond du cratère.

Malgré ses bénéfices confortables, la compagnie minière n'a pas mécanisé l'extraction du soufre pour économiser les coûts et ne fournit aucun équipement aux porteurs qui travaillent à leur compte et sont payés au poids. De plus, ils ne touchent pas non plus un sous des 30,000 roupies (2,50 euros) de majoration par appareil photo, en plus de l'entrée de 15,000 roupies (1,20 euros), que les gardes de ce parc naturel facturent aux touristes qui viennent pour photographier le volcan et ses mules humaines.

"Ce travail est fait pour les bêtes, pas pour les humains", proteste Madrusin, un porteur corpulent de 42 ans qui travaille à Kawah Ijen depuis trente ans, depuis qu'il a quitté le collège. Capable de porter jusqu'à 110 kilos, il assure qu'il n'arrêtera pas de travailler "tant qu'il le pourra", car il a besoin d'argent pour élever ses 3 fils, âgés entre 10 et 18 ans.

Je ne prendrai pas ma retraite, je mourrai ici car le volcan est toute ma vie.

Bien que le soufre endommage la gorge et irrite les yeux lorsque le vent tourne et piège les mineurs dans les épaisses colonnes de fumée qui sortent du volcan, ils sont si endurcis que personne ne se plaint de souffrir des maladies graves... auxquelles s'ajoutent évidemment leurs habituels problèmes respiratoires, arthroses, douleurs dans les genoux et les épaules, déformés par le poids des paniers.

En équilibrant le panier sur son dos, Unainik, âgé de 53 ans, peut seulement charger 50 kilos. Chaque jour, ses compagnons et lui extraient 15 tonnes de soufre du volcan, que trois camions transportent à l'entrepôt de Tamansari, à 18 kilomètres de là par un sentier de chèvres envahi par les mauvaises herbes. "Je ne prendrai pas ma retraite, je mourrai ici car le volcan est toute ma vie", affirme Unainik en ouvrant bien la bouche, dévoilant plusieurs dents manquantes. L'aîné de ses cinq enfants, âgé de 30 ans, travaille également comme porteur de soufre. Le temps passe, mais la misère perpétue de génération en génération un des métiers les plus difficiles au monde: celui que font les mules humaines du volcan Kawah ljen.

Singapour recherche des bébés pour sauver l'économie

Les Singapouriens jettent la responsabilité de cette absence d'enfants sur la carrière, le stress et le coût de l'accès à la propriété.

"La population de Singapour doit se développer".

Je suis un mari et un patriote, tu es mon épouse et une patriote, remplissons notre devoir civique et donnons la vie!

Il peut paraître invraisemblable que ces paroles viennent d'une publicité pour des pastilles à la menthe, mais malgré cela, ou peut-être grâce à cela, la vidéo s'est répandue comme une traînée de poudre sur YouTube à Singapour au début de cette année.

Les paroles viennent d'un groupe de rap qui utilise des références locales comme "Allons mettre un polichinelle dans le tiroir" pour se moquer du taux de natalité de Singapour.

BBH, l'agence de publicité à l'origine de la vidéo, espère attirer l'attention sur le problème de manière amusante grâce à cette publicité.

Son directeur créatif, Douglas Hamilton, a déclaré qu'il souhaitait utiliser le pouvoir de la musique pour que les gens remplissent "leur devoir national".

Elle est destinée uniquement à l'Internet, nous avons donc pu la rendre divertissante et amusante. Il s'agit du problème principal dans ce pays. Nous sommes les pires au monde dans le domaine de la natalité, ainsi nous sentions que c'était un thème que nous devions aborder.

Nous savions que le gouvernement avait tenté plusieurs choses comme lancer des parfums aux phéromones ou organiser des soirées de speed-dating. Beaucoup de ces idées étaient créatives mais elles n'ont pas forcément fonctionné. Nous nous sommes donc dit la chose suivante: quoi de plus créatif pour résoudre ce problème que d'en faire une chanson de rap?

1,2 enfants

Le gouvernement de Singapour ne le prend pas autant à la légère. Il dépense 1,300 dollars US par an en politiques pour encourager ses citoyens à avoir plus d'enfants.

Une mesure du gouvernement en faveur des mariages et des pères accorde jusqu'à 15,000 dollars par enfant, allonge les congés de maternité et distribue des bénéfices fiscaux. Mais tout cela a eu peu d'effets.

Singapour est une cité-état riche et de haute technologie du Sud-Est de l'Asie, aussi connue pour le conservatisme de ses dirigeants et ses stricts contrôles sociaux.

Le taux de natalité de Singapour, conformément à sa répartition nationale de population, se situe actuellement à 1,2 enfants par femme. La dernière fois qu'il s'est trouvé au-dessus de 2, considéré comme le taux de renouvellement, c'était en 1976.

Pourquoi donc les Singapouriens n'ont-ils pas plus d'enfants? Tan Wei Ming, directrice des politiques du mariage et de la famille de la Division Nationale de la Population, affirme que c'est dû à une "meilleure éducation" et à "un choix plus large d'opportunités de carrière".

"Cela a permis aux gens de disposer d'une plus large gamme d'options en termes d'objectifs de vie et de priorités, au-delà du mariage et de la constitution d'une famille", explique-t-elle.

Ces changements des normes sociales ont contribué à l'augmentation du nombre de célibataires et à retarder le mariage et les naissances, ce qui a pour résultat une diminution du taux de natalité à Singapour.

Entre-temps, une politique d'immigration visant à augmenter radicalement l'immigration pour contrer la diminution de la population a créé un ressentiment au sein de la population locale. À Singapour, on trouve des sites Web qui abonde une xénophobie à peine déguisée à l'encontre des nouveaux immigrants, en particulier envers les chinois qui sont accusés de tirer les salaires vers le bas et de ne pas s'intégrer.

L'augmentation de l'immigration est également perçue comme une des raisons pour lesquelles le parti en place à Singapour a connu l'an dernier ses pires résultats électoraux depuis l'indépendance. Depuis les élections, ils ont tenté de corriger le problème avec la mise en place de quotas et de taxes plus élevées pour les travailleurs étrangers.

Conséquences inespérées

Alors que la chute du taux de natalité a des effets connus sur la croissance économique d'un pays, les revenus fiscaux, les coûts sanitaires et les politiques d'immigration, l'exemple de Singapour a également des conséquences inattendues.

Le gouvernement tente d'éviter la construction de nombreuses petites maisons.

Par exemple, cela a commencé à toucher le secteur immobilier.

Les autorités du développement urbain ont commencé à contrôler le nombre de petits appartements, connus sous le nom de "boîte à chaussures", pouvant être construits dans des zones déterminées de la ville.

Ces appartements ont une superficie de 46 mètres carrés et leur vente remporte beaucoup de succès. Cependant, les autorités sont préoccupées par le fait qu'ils puissent promouvoir un style de vie de célibataire et découragent les promoteurs souhaitant construire de grandes maisons familiales.

Mais Lim Yew Soon, directeur général de la société immobilière EL Developers, affirme que ses "boîtes à chaussures" se vendent beaucoup plus vite que les logements plus grands.

Ils sont plus populaires, dans le sens où ces logements se construisent bien plus rapidement que ceux de plus grande taille. Pour cette raison, c'est bien plus rentable pour notre trésorerie.

Cependant, il admet que les nouvelles normes donnent des instructions plus claires aux promoteurs, à qui on mettait auparavant des bâtons dans les roues s'ils souhaitaient proposer trop de petits logements dans un projet.

Trop de stress

Singapour est une cité-État.

Si tant est que ces nouvelles règlementations puissent être un pas vers l'augmentation du taux de natalité national, en discutant avec les Singapouriens qui travaillent dans le quartier financier du centre, il semblerait qu'elles n'aillent pas avoir beaucoup d'effets.

"Les gens sont très stressés, les maisons sont chères, tout comme l'éducation, c'est pour cela que les gens le remette à plus tard", déclare un jeune cadre.

Les autres personnes peuvent avoir des enfants. "Mais pour moi, il est important de pouvoir disposer de mon argent et de mon temps", nous déclare un autre jeune d'une vingtaine d'années.

Les hommes et les femmes mentionnent leur carrière, le stress et le coût de l'accès à la propriété et de l'éducation comme les raisons les empêchant d'avoir des enfants.

Ainsi, bien que le gouvernement tente de convaincre ses citoyens d'avoir des enfants, quand il s'agit de faire des bébés, ce sont les Singapouriens eux-mêmes qui ont le dernier mot.

Ce qui est privé hors ligne est privé en ligne

Confidentialité Conformément au Dictionnaire de l'Académie Royale Espagnole, il s'agit de la qualité du domaine privé ou "le domaine de la vie privé que nous pouvons protéger de toute intrusion".

Qu'est-ce-qui relève du domaine privé pour les moins de 16 ans? Comment appliquer cette définition dans la vie quotidienne et sur les réseaux sociaux? Comprend-il les dangers auxquels il s'expose en diffusant sur Internet des évènements qu'il ne partagerait certainement pas hors ligne? Le journal elPeriódico a interrogé cinq jeunes garçons, âgés entre 10 et 15 ans, utilisateurs fréquents de la toile. Dans quatre des cas, ils ont associé le terme "quelque chose de très personnel" sur le plan personnel et "le mot de passe et le nom d'utilisateur" lorsqu'ils l'ont appliqué aux réseaux sociaux.

"Je ne dévoilerai pas mes secrets les plus personnels dans un post", affirme Jorge, dix ans, lorsqu'il essaie d'expliquer la signification du terme privé sur des sites comme Facebook, Twitter, Hotmail et Windows Live Messenger, où il possède un compte depuis deux ans. "Ce sont des secrets très secrets, ma mère peut les connaître mais pas tout le monde", affirme-t-il.

Sur FB, je poste des images sympas ou des jeux. Je discute aussi avec mes amis. "Je ne partagerai pas une de mes photos ou de quelqu'un qui ferait l'imbécile", dit-il. Le jeune garçon reconnait qu'il est mal de publier des photos obscènes, de personnes dénudées, de crimes ou d'écrire des commentaires humiliants ou violents.

Jorge assure qu'il connaît ses 35 amis sur FB ainsi que ses neuf abonnés sur Twitter. La majorité sont de la famille. Sa mère en fait partie, elle connaît le mot de passe de l'un des comptes. J'ai ouvert un compte Twitter pour m'exprimer et écrire des tweets intéressants. "Je ne sais pas s'ils me répondent, je les poste simplement", ajoute-t-il.

"Les réseaux sociaux sont amusants, je peux parler avec des parents éloignés ou avec mes amis, de manière rapide", dit-il. Il affirme qu'il n'accepterait jamais la demande d'une personne inconnue. Il ne fera pas non plus confiance à quelqu'un qui lui recommanderait un étranger.

Le cas de José, 14 ans, est différent. L'adolescent possède des comptes sur Hotmail, Facebook, My Space et Ask, sur ce dernier, il admet ne pas connaître 20 des personnes inscrites sur sa liste d'amis. "Cela ne m'inquiète pas parce que nous avons quelque chose en commun, la musique par exemple", déclare-t-il.

Selon le jeune garçon, personne ne lui a fait des avances ni ne lui a demandé son adresse ou son numéro de téléphone. "S'ils me mettaient la pression ou l'exigeaient, je les supprimerais simplement de mon compte", reconnaît-il. José s'est abonné à Ask après avoir lu une recommandation sur Twitter.

Les expériences qu'on connaît aujourd'hui sous le nom de cyberharcèlement ne sont pas étrangères au jeune garçon. Un proche d'une de mes amies a été racketté sur un réseau social. Ils l'ont menacé et ont exigé de l'argent. "Il n'a jamais su qui c'était" assure-t-il.

La victime, selon José, n'a pas fermé son compte. "Il l'a seulement passé en profil privé". Il nous explique ensuite une série de manipulations pour configurer son compte de manière sûre.

À la différence de Jorge, ce jeune posterait des photos de connaissances dans des situations inconfortables ou embarrassantes. Oui, je le ferais si j'étais fâché ou énervé. "Même si je sais que c'est du cyberharcèlement", affirme-t-il.

Questions clés

Marielos Porras, professeur d'anglais et licenciée en Éducation et Apprentissage, considère que, pour orienter les enfants et les adolescents, on doit comprendre que le but des réseaux sociaux est d'informer. "L'Internet a surgit comme un moyen de chercher des informations mais, avec l'apparition de ces sites, la règle du jeu a changé", mentionne-t-elle.

Porras signale que l'académicien Marc Prensky, qui possède un master en pédagogie de l'université de Yale et auteur du livre "Natifs et immigrés numériques", utilise ces termes pour expliquer le phénomène. Les natifs numériques, ce sont eux, les enfants et les jeunes qui sont nés avec la technologie. "Nous, nous sommes les immigrés numériques qui devons là leur enseigner, alors que nous sommes nous-mêmes en train d'apprendre", dit-elle.

Il rajoute que le thème est complexe, "parce que nous leur demandons d'avoir un critère défini sur ce qu'il convient ou non de divulguer, de publier ou de dire à un âge où ils n'ont pas la maturité nécessaire pour le faire". "Nous leur demandons également d'être sélectifs alors que ce qui leur importe le plus est d'être populaires, d'avoir des milliers d'amis sans penser aux conséquences" ajoute-t-elle.

Selon la spécialiste, la manière la plus efficace d'enseigner la confidentialité aux enfants et aux adolescents est d'utiliser des questions qui les font réfléchir. "Leur dire de ne pas le faire ne sert à rien", affirme-t-elle.

Ensuite, Porras énumère quelques exemples: il y a des choses que tu ne raconterais pas à un étranger, pourquoi le fais-tu sur l'Internet? Ou, cela te plairait-il qu'ils publient une photo de toi comme celle d'un ami que tu as publiée? Sais-tu ce que les autres publient sur toi? Quand tu identifies des photos de fêtes, demandes-tu aux autres personnes la permission de les identifier? Et aussi, tout le monde a-t-il besoin de savoir ce que tu fais à chaque instant?

Un autre point est de leur faire comprendre qu'ils doivent agir en ligne comme ils le font hors ligne. Ce sont les mêmes règles. "Hors de l'Internet, chacun doit agir avec respect, moralité et d'autres principes, cela doit être pareil sur les réseaux sociaux", affirme-t-elle.

Surveillance

Estuardo Guardia, professeur d'université, instituteur primaire et conseiller d'éducation, déclare qu'il est indispensable que les parents lisent consciencieusement les conditions d'utilisation des réseaux sociaux. En comprenant chacun des termes, ils auront des bases solides pour discuter avec leurs enfants des implications de l'ouverture d'un compte sur Internet. "Par exemple, l'âge et ce qu'il est permis de partager ou de publier", dit-il.

Selon Guardia, il est indispensable de rappeler aux enfants qu'il ne faut pas parler aux étrangers.

Le sommet de l'Unasur s'est terminé sans que la Déclaration de Lima soit rendue publique

Le VIe sommet présidentiel de l'Union des nations sud-américaines (Unasur) s'est terminé aujourd'hui au Pérou sans que la Déclaration de Lima ait été rendue publique, bien qu'elle ait été annoncée précédemment et théoriquement adoptée par les 7 mandataires présents.

Efe a essayé à plusieurs reprises d'accéder au document signé lors de la VIe Réunion Ordinaire des chefs d'États et de gouvernement de l'Unasur, mais le ministère des Affaires étrangères et la présidence ont signalé au départ qu'il serait divulgué après la clôture du sommet, puis ont affirmé qu'il serait publié d'un moment à l'autre sur le site Internet du gouvernement péruvien.

Lorsqu'ils ont été interrogés sur le texte, ils ont signalé que son contenu avait été exposé par le président du Pérou, Ollante Humala, lors de brèves déclarations à la presse. L'accès des journalistes aux informations concernant le sommet a été constamment limité.

Durant la journée, seule la vidéo sans le son de l'assemblée présidentielle avec le message "session privée, audio restreint" était diffusée dans la salle de presse. Le peu d'informations qui circulaient entre les journalistes ont été celles données par les attachés de presse de certains des gouvernements de l'Unasur qui assistaient au rendez-vous, à l'exception du porte-parole péruvien.

L'unique document divulgué lors de la journée a été la liste des présidents présents, ce qui a provoqué un certain malaise chez les centaines de journalistes de divers médias nationaux et internationaux qui réclamaient des informations plus importantes.

Plus tard, la présidence du Pérou a envoyé un courrier électronique aux médias avec la "déclaration finale" du sommet, mais il s'agissait du discours du président Humala et non du document officiel qui a conclu le sommet.

En octobre dernier, le Pérou a été l'hôte du 3e sommet Amérique du Sud-Pays arabes (ASPA) et, à cette occasion, bien que cela ait été demandé avec instance par la presse, il n'avait pas diffusé non plus la déclaration appelée également Déclaration de Lima, comme cela avait été précédemment annoncé. Sur le site officiel de l'ASPA, on peut vérifier que le document a été publié au mois de mars dernier.

Dans les deux rendez-vous internationaux, les autorités péruviennes ont essayé de mettre en place des systèmes de transmission sûrs pour tous les journalistes, mais ils ont limité au maximum l'obtention d'informations.

Le sommet s'est également conclu avec l'accord conjoint du Chili et du Pérou d'accepter un jugement de la Cour de La Haye qui tranche un différent frontalier entre les deux pays.

Les présidents du Pérou, Ollanta Humala, et du Chili, Sebastián Piñera, se sont réunis lors du rendez-vous régional et ont déclaré qu'ils respecteraient la décision de la CIJ d'entendre les plaidoyers des deux parties dans le procès que Lima a intenté contre Santiago et qui commence lundi à La Haye.

"Nous respecterons et exécuterons le verdict qui résoudra les différends que nous portons aujourd'hui devant cette cour internationale", a déclaré le président Humala, au côté de son homologue chilien.

"Le Chili a toujours été, et continuera à être un pays respectueux du droit international, de la résolution pacifique des controverses, des traités et des tribunaux internationaux", a ajouté le président Piñera en donnant une poignée de main au président Humala, à côté des drapeaux des deux pays.

La confirmation des deux présidents qu'ils se soumettraient à la CIJ a eu lieu après que la Colombie ait dénoncé cette semaine le Pacte de Bogota par lequel elle avait accepté de se soumettre aux décisions de ce tribunal international, après une décision sur les limites maritimes avec le Nicaragua qu'elle considérait comme gravement erronée.

Le sommet s'est tenu sans la présence des présidents du Brésil, Dilma Rouseff, du Venezuela, Hugo Chávez, de la Bolivie, Evo Morales, et de l'Argentine, Cristina Kirchner. Le Paraguay, suspendu de l'Unasur depuis 2011 après la destitution de son ex-président Fernando Lugo, n'a pas participé au rendez-vous.

Le président hôte, Ollanta Humala, a été chargé d'ouvrir les délibérations le matin et de clore le sommet peu après midi à Lima. Le mandataire a lu le document final dans lequel il a annoncé que 16 accords avait été adoptés et que les lignes d'action de 31 projets avaient été fixées entre les pays sud-américains pour un total de 17 millions de dollars d'investissement.

Parmi les accords adoptés, il a mentionné que les pays de l'Unasur mettraient en place des "démarches importantes pour atteindre le but de la citoyenneté sud-américaine par le développement d'accords sur les permis de séjour".

Il a informé que des actions seraient mises en place pour améliorer la "coopération dans la lutte contre l'insécurité urbaine et contre le crime organisé international, des actions pour une meilleure accessibilité aux médicaments, l'accès à l'Internet à bas prix dans la totalité de l'Amérique du Sud, et pour évaluer de manière conjointe et efficace les risques de catastrophes naturelles".

Avec une Europe en crise, "la consolidation économique (de l'Amérique Latine) ne doit pas avoir une matrice triomphaliste mais doit aider à augmenter notre matrice productive et à entrevoir un futur meilleur pour nos populations", a conclu le président Humala.

"Nous avons décidé de privilégier un groupe de 31 projets emblématiques qui améliorent la connexion des espaces de l'Amérique du Sud, en particulier dans les zones rurales et frontalières... en unissant nos pays et en générant de nouveaux circuits économiques", a déclaré le président péruvien lors d'un discours.

Parmi ces projets, il a mentionné que cinq concernaient le Pérou et se trouvaient sur les axes transversaux de son territoire, depuis la côte jusqu'au Brésil, et que deux visaient une connexion plus importante avec l'Équateur bien qu'il n'ait pas donné des plus amples détails.

De même, le document final mentionne la situation politique du Paraguay. "Nous espérons que le processus électoral de ce pays permettra sa réintégration au sein de l'Union des Nations sud-américaines", de laquelle il est actuellement exclu.

La nécessité que l'Amérique latine reste une région de prospérité et de paix, intégrée et ayant de bonnes relations avec ses voisins, est un autre thème abordé lors du sommet.

En ce sens, le président colombien, Juan Manuel Santos, a déclaré, avant de commencer le rendez-vous régional, qu'il espérait rencontrer son homologue du Nicaragua, Daniel Ortega, le samedi suivant à Mexico pour discuter calmement du différend maritime à travers d'un jugement de la CIJ demandé par Bogota.

"Il est possible que demain (samedi), j'ai une réunion avec le président Daniel Ortega", a déclaré le président Santos. "Nous allons réviser toutes ces voies, elles ne sont pas exhaustives, y compris le traité avec le Nicaragua qui va demander d'avoir une discussion avec ce pays", a-t-il souligné.

"J'espère pouvoir dire au président Ortega que nous allons régler cela de la façon la plus civilisée et respectueuse possible", a ajouté le président Santos. Les présidents Santos et Ortega se rencontreront samedi à Mexico où ils ont prévu d'assister à la prise de pouvoir du nouveau président de ce pays, Enrique Peña Nieto.

De la même manière, dans le cadre du sommet, les ministres de la Défense du bloc se réuniront préalablement pour approuver le Plan d'Action de l'année 2013, qui tente de renforcer le dialogue et le consensus en termes de défense dans la région.

L'Argentine, la Bolivie, la Colombie, l'Équateur, le Pérou, le Brésil, l'Uruguay, le Venezuela, le Chili, la Guyane, le Surinam et le Paraguay font partie de l'Unasur, bien que ce dernier pays soit suspendu. Le Pérou assure la présidence pro tempore du bloc régional.

"L'Amérique du Sud doit apprendre de l'Europe comment intégrer une citoyenneté", déclare Rafael Correa.

Le président de l'Équateur, Rafael Correa, a affirmé aujourd'hui que la création d'une citoyenneté commune était un objectif pour lequel "l'Amérique du Sud, dans ce cas, devait prendre exemple sur l'Europe".

Le président Correa, qui a participé au VIe sommet de l'Union des Nations sud-américaines (Unasur), situé à Lima, a déclaré à la télévision d'État, TV Péru, que les Européens "s'étaient entretués lors de la Seconde Guerre Mondiale" et lors d'autres conflits, "mais qu'ils formaient maintenant quasiment une patrie".

En ce sens, il a défendu le projet d'établir une citoyenneté sud-américaine encouragé par les pays membres de l'Unasur. "Il faut parvenir à la libre circulation des citoyens et des travailleurs dans n'importe quel pays sud-américain, comme c'est déjà le cas pour les membres de la Communauté Andine, mais il reste encore des domaines réactionnaires que nous voulons faire appartenir au passé" a-t-il averti.

En outre, le président équatorien s'est montré en faveur de la reconstitution de l'Organisation des États Américains (OEA) avec l'objectif de diminuer l'influence des États anglo-saxons et de prendre en compte les signataires du pacte de San José sur les droits de l'homme.

Ceux qui nous rebattent les oreilles ne se compromettent jamais rien, à l'inverse, nous, les sud-américains, l'avons tous signé. "Il est incompréhensible que la Commission Interaméricaine des droits de l'homme se trouve à Washington sous le financement des États-Unis", a-t-il affirmé, en faisant allusion à l'asile politique accordé par l'Équateur au fondateur de WikiLeaks, Julian Assange.

Correa assure qu'il ne regrette pas sa décision, car il n'a lui-même pas trahi ses principes, mais il a au contraire respecté ses "profondes valeurs démocratiques et des droits de l'homme". Il a conclu qu'à l'époque, "il y avait des soupçons fondés selon lesquels Assange serait extradé vers un pays tiers et que son procès ne serait pas respecté".

De plus, il critique la justice suédoise qui a exigé qu'il se soumette sur son territoire à un interrogatoire concernant un délit sexuel présumé alors que "la propre législation suédoise permet de le faire par vidéoconférence, ce qui pourrait se faire depuis l'ambassade de l'Équateur à Londres".

Correa a affirmé qu'il existait un risque que la santé mentale et physique d'Assange se détériore. "Je ne lui ai pas parlé depuis qu'il se trouve dans notre ambassade, mais l'ambassadrice m'a informé qu'il avait un petit problème pulmonaire, mais rien de grave", a affirmé le président équatorien.

Il est possible que sa santé physique et mentale se détériore par le fait d'être enfermé dans un petit espace sans pouvoir faire d'exercices à l'air libre. "Cela agit sur la santé de n'importe qui", conclut-il.

Correa signale que la solution d'asile accordé à Assange depuis le mois de juin dans l'ambassade équatorienne de Londres, qui serait l'attribution d'un sauf-conduit qui lui permettrait de se rendre en Équateur, se trouve entre les mains de la Grande-Bretagne, de la Suède et des autorités judiciaires européennes et il souligne qu'il a eu des discussions à Londres afin de trouver une solution à l'enfermement du fondateur de WikiLeaks.

Nous ne négocions pas avec les droits de l'homme, nous n'utilisons pas ce mot dans ce cas, mais il y a eu des discussions permanentes. "La solution à ce problème se trouve dans les mains de la Grande-Bretagne, de la Suède et des autorités judiciaires européennes car l'avocat d'Assange, Baltazar Garzón, a lancé toute une série de procédures auprès de différentes instances européennes", a-t-il mentionné.

Et il pense que "si la Grande-Bretagne accordait le sauf-conduit dès demain, cela se terminerait". Et si la Suède, comme le permet tout à fait sa législation, et comme elle l'a déjà fait dans d'autres cas, interrogeait M. Assange dans l'ambassade d'Équateur à Londres, ou l'interrogeait via Skype demain, le problème serait également résolu.

Correa en a profité pour se réaffirmer en tant que défenseur de la liberté de la presse et il a précisé que ce qu'il ne tolérait pas était "la médiocrité, la mauvaise foi et les mensonges qui nuisent à la liberté d'expression". "Les plus grands ennemis de la liberté de la presse ne sont pas les hommes politiques malveillants ou pervers mais les mauvais journalistes à la solde de l'avidité, du chantage et de l'extorsion", a-t-il déclaré.

Sous cet angle, il s'est félicité que cela ne soit pas ce genre de journalistes "ni les banquiers ni les pays hégémoniques et bourgeois qui dominent en Équateur" et, plutôt que de mettre en avant sa réélection, "il approfondirait la révolution pour poursuivre le chemin et tracer la bonne voie".

Correa a également appuyé la décision de maintenir le véto sur le Paraguay au sein de l'Unasur au moins jusqu'aux prochaines élections, en argumentant que l'organisme "devait se montrer ferme et ne pas tolérer l'opportunisme et les tentatives de coup d'État déguisées", car en réalité, "cela détruisait la légitimité de la démocratie paraguayenne".

Qui plus est, le président équatorien considère comme "parfaitement pertinent" le désir de son homologue colombien, Juan Manuel Santos, de négocier avec le Nicaragua les limites maritimes entre les deux pays par le biais du jugement de la Cour internationale de La Haye, ce qui renforcera la souveraineté maritime du Nicaragua.

Pour le moment, ce jugement n'est pas respecté. C'est un problème entre un pays sud-américain et un pays centraméricain. Les conflits sont inévitables, mais ils doivent être dépassés par la volonté d'avancer ensemble. Il faut les résoudre dans leur ensemble pour les dépasser et aller de l'avant.

Dans le même temps, il s'est dit confiant dans la bonne résolution du litige concernant les frontières maritimes qui oppose le Pérou et le Chili au sein du même tribunal et il a affirmé qu'il est "bénéfique que l'Amérique latine saisisse les instances internationales si les deux pays s'accordent à accepter un jugement si ferme qu'il soit".

En référence à l'éventualité de sa présentation comme candidat aux futures élections présidentielles en Équateur, en vue de briguer un troisième mandat consécutif, il a signalé qu'il voyait cette possibilité "avec beaucoup d'optimisme et de joie, bien que cela soit parfois assez difficile". Correa a assuré que, s'il perdait les primaires de février 2013, il se retirerait de la vie publique.

Au niveau personnel, le pouvoir ne m'a jamais intéressé, mais dans des situations aussi injustes que celles de l'Équateur, cette pauvreté socio-économique ne peut se résoudre que par le biais du pouvoir politique. "Mon mouvement politique a cru que c'était moi qui garantissait cette éventuelle victoire mais nous devons accepter cette responsabilité", a-t-il affirmé.

Si je gagnais, ce serait mon dernier mandat présidentiel et je me retirerai ensuite de la vie politique. Si jamais nous perdons, je le ferai également. "C'est ma décision", a-t-il affirmé. Correa a également fait référence au nouveau traitement médical du président vénézuélien, Hugo Chávez, à Cuba.

Je viens de discuter avec le vice-président vénézuélien Nicolás Maduro et il m'a dit qu'un traitement médical de routine était déjà planifié et qu'il attendait la fin de la campagne pour retourner à Cuba. "Cela ne signifie pas une rechute de l'état de santé du président Chávez", a-t-il commenté.

Le chef d'État équatorien a participé aujourd'hui à Lima au VIe sommet des chefs d'État et de gouvernement de l'Union des Nations sud-américaines (Unasur) qui s'est terminé par un appel à une meilleure intégration régionale afin de soutenir le progrès, l'égalité et la sécurité.

Les décès liés au sida sont aujourd'hui dus à une détection tardive.

Fabrizio avait 21 ans lorsqu'on lui a confirmé le résultat du test: séropositif. "C'est comme si le ciel m'était tombé sur la tête", dit-il en se référant au moment de l'annonce, que le médecin avait essayé de rendre "moins pénible", en vain. Le jeune homme l'a caché à sa famille. Il a décidé de se charger seul de sa maladie et a commencé à s'informer à son sujet et son acharnement a été tel qu'il vient de fêter son 43e anniversaire. Il est, sans aucun doute, un des plus anciens patients de l'unité du VIH de l'hôpital civil de Guadalajara (HCG), dans laquelle il s'est retrouvé en 1994 après de nombreuses batailles.

Fabrizio vit avec le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) depuis 22 ans, quelque chose de difficile à imaginer au début des années 90, où il y avait beaucoup de doutes, peu de choix de traitement et plus de stigmates. Alors, même le directeur d'une clinique de l'IMSS évitait de lui dire au revoir "parce qu'il était sans voix". En ce temps-là, avoir le sida était synonyme de mort. Aujourd'hui, il est possible de survivre à ce syndrome et d'avoir une bonne qualité de vie. Cependant, ignorant leur maladie, de nombreuses personnes arrivent encore lorsque le virus a déjà causé des dommages, "épuisé" leur système immunitaire et sont victimes d'infections opportunistes.

31 ans après l'apparition du sida dans le monde, en tous les cas après les premiers cas signalés, "la grande victoire est aujourd'hui que la survie d'un patient ayant débuté un traitement au moment opportun et la survie de la population en général soit exactement la même", a indiqué le chef de l'unité du VIH du HCG, Jaime Andrade Villanueva et il prend pour référence que cette information a été validée en avril de cette année dans une publication scientifique prestigieuse.

L'infectiologue et expert en VIH/sida, Andrade Villanueva, a commenté que depuis 2008, les scientifiques ont conclu que le sida n'était plus une maladie mortelle, mais que le nombre d'années de survie et la qualité de vie dépendait du niveau d'affectation du système immunitaire que présentaient les patients au moment du diagnostic, avec de meilleures perspectives pour ceux ne consommant pas de drogues: jusqu'à 30 ans pour un taux de CD4 de 200 et jusqu'à 50 ans pour ceux atteignant un taux de 500 CD4.

Pour parler simplement, cela signifie que pour quelqu'un qui recevrait un diagnostic VIH positif à 25 ans, "tant qu'il restera sous contrôle, pourra vivre sans problèmes jusqu'à 75 ans", a expliqué le scientifique interrogé.

Afin de replacer ce progrès dans son contexte, il faut savoir que l'espérance de vie des mexicains est aujourd'hui de 76 ans en moyenne.

S'il est vrai que la mortalité a diminué de manière significative ces dernières années, dans le cas du Mexique, le nombre de personnes décédées des suites du sida est passé de 6,678 cas en 2007 à 4,862 en 2011 (selon le rapport annuel d'ONUSIDA), mais il est également vrai que, depuis l'apparition du sida, 60% des patients recensés sur la base de données nationale sont décédés. Rien qu'à Jalisco, 255 personnes sont mortes en 2011, et il y a eu 187 morts jusqu'en mai de cette année; cependant, on nous assure que l'accès aux médicaments antirétroviraux est universel depuis 2005.

Alors pourquoi y-a-t-il encore des décès?

Je pense que le problème ne vient pas de l'accès au traitement. C'est comme cela que je le vois, c'est ce qui s'est passé dans notre hôpital. Sur les 12 dernières années au moins, nous n'avons jamais manqué de médicaments, le problème est que les patients arrivent à des stades très avancés car ils ne savent pas qu'ils sont infectés, ou alors ils l'apprennent à des stades avancés de la maladie.

Il nous donne un fait indiscutable "neuf patients sur dix arrivent alors qu'ils présentent déjà une infection opportuniste, ce qu'il faut pour avoir un plus grand impact sur la mortalité globale, c'est réaliser des diagnostics plus précoces et, pour cela, il faut proposer des tests de dépistage de manière massive, à toutes les personnes qui le demandent".

Les spécialistes et les membres du Conseil d'État de prévention du sida de Jalisco (Coesida) s'accordent sur sa proposition, de même que les patients eux-mêmes, comme Fabrizio, qui a du faire son test de dépistage dans un laboratoire privé, simplement parce qu'un ami l'avait fait et que, malgré son jeune âge, il était déjà porteur du sida et souffrait du sarcome de Kaposi, une tumeur cancéreuse qui est l'une des complications courantes.

Tout change lorsque vous apprenez que vous avez le sida. Certains pensent qu'ils vont mourir et ne veulent rien savoir. "Si je vais mourir, il vaut mieux que je m'éclate trois fois par semaine", disent-ils, ce n'est pas mon cas. Le changement a été bénéfique, je mange bien, je fais de l'exercice, je prends mes médicaments. À ce jour, ses parents savent seulement qu'il souffre d'un cancer. J'ai une vie normale, comme n'importe qui d'autre. "Je travaille, j'ai beaucoup d'activités, je voyage, j'ai une vie sexuelle active, mais coresponsable, je fais attention à moi et à l'autre personne", raconte Fabrizio, qui a accepté de partager son intimité avec MILENIO JALISCO pour aider, grâce à son témoignage, ceux qui ont peur aujourd'hui, lors de la marche de la Journée Mondiale contre le sida.

Qu'ils fassent le test, s'ils ont pris des risques, plus ils sauront tôt s'ils sont séropositifs et mieux ce sera, et s'ils ont déjà le diagnostic, il faut qu'ils sachent que l'on peut vivre comme tout le monde, en étant responsables. Son message résume le slogan de la bataille contre le sida en cette année 2012.

Des préservatifs sur le comptoir

Il y a de nombreux fossés entre les programmes de santé et le citoyen ordinaire, soutient Ricardo Salazar, journaliste de Guadalajara qui a embrassé la cause du VIH. Et le plus grand réside dans la prévention. Dans tous les lieux dédiés à cela, "on a effectivement augmenté la distribution des préservatifs, avant on nous en donnait un ou deux, maintenant on nous en donne des paquets de cent, c'est très bien, mais il en résulte, qu'aujourd'hui encore, certains n'ont pas accès aux préservatifs", affirme-t-il. Parmi les plus vulnérables aux nouvelles infections, on retrouve les adolescents.

La question: "Qu'est-ce que tu vas en faire?", posée avec sarcasme et jugements de valeur par les travailleurs sociaux, les conseillers d'orientation, les pharmaciens et les professionnels de santé, est la question que les adolescents n'ont pas envie d'entendre, assure le journaliste. Il propose de réorienter cette distribution inefficace; que les préservatifs ne soient pas seulement vendus aux comptoirs, mais qu'on les trouve dans les distributeurs des toilettes publiques et dans les endroits que fréquentent les jeunes. Il ne s'agit pas d'encourager la promiscuité. Il ne s'agit pas non plus de leur payer les filles et le motel, comme avait répondu le gouverneur Emilio González lorsqu'on lui avait demandé s'il y aurait une distribution des préservatifs au sein de son administration. "Ce n'est pas comme cela que fonctionne la sexualité, le mieux est de fournir des préservatifs aux personnes déjà actives sexuellement", a-t-il souligné.

Les chiffres à Jalisco

On recense 13,435 cas cumulés (12,158 du sida et 1,317 du VIH).

L'État est le 4e État du pays en nombre des nouveaux cas et cas cumulés de sida et 13e pour le nombre des malades du VIH.

92% des contaminations se font par voie sexuelle, 6% par voie sanguine et 2% par voie périnatale.

On estime que 50,000 personnes vivent avec le VIH, puisque pour chaque cas enregistré, il y a 4 ou 5 personnes qui l'ignorent.

Un jugement ratifié en appel par un tribunal des États-Unis ignore la restructuration de la dette du groupe Vitro consentie via une faillite commerciale au Mexique. Le scénario provoque un précédent néfaste pour toutes les sociétés nationales possédant des ramifications dans le pays voisins et ayant des problèmes de solvabilité.

On dirait donc que les procédures de survie des sociétés autorisées par les lois mexicaines ne sont pas valables dans le pays à la bannière étoilée, à contrepied des accords internationaux.

D'un point de vue pratique, le coup porté au jugement rendu le 15 juin dernier par le juge Harlin Hale de la Cour des faillites pour le district nord du Texas, laisse les sociétés mexicaines sans défense face à la possibilité d'embargo de leurs propriétés au-delà du Bravo.

Cependant, la résolution va permettre au principal fabricant de verre du Mexique de saisir la Cour Suprême des États-Unis en se basant sur trois incohérences.

D'abord, alors que le juge de la cause signale que les créanciers doivent s'enregistrer selon la loi sur les faillites des États-Unis, le tribunal d'appel du cinquième circuit, siégeant à la Nouvelle-Orléans, affirme que la procédure principale est la faillite commerciale formalisée au Mexique.

Le premier point impliquerait de dénoncer la coopération de procédure internationale dans les cas d'insolvabilité d'entreprises ayant un profil transnational.

De fait, la loi Modèle des Nations Unies pour l'Uniformité du Droit Commercial International avait été créée à cette fin en prenant l'American Law Institute comme arbitre.

En second lieu, le jugement établit que sans le vote intersociétés, reconnues dans la masse critique de la faillite commerciale, les dettes contractées par filiales de Vitro envers la société mère, la majorité requise pour l'approbation de la restructuration n'aurait pas pu être obtenue.

Cependant, les lois mexicaines reconnaissent cette possibilité. De fait, le cas de Vitro n'est pas le premier à utiliser ce plan. Il y a ici une demi-douzaine d'exemples, parmi lesquels Agremex et Comercial Mexicana, dont l'Institut Fédéral des Faillites Commerciales avait garantit les dettes.

En outre, ce qui est certain est que, puisqu'il restait les votes des filiales, de toutes les façons les créanciers de Vitro qui se sont battus contre cela dans les tribunaux des États-Unis, c'est-à-dire les fonds "vautour" comme Aurelios Capital, Aurelios Convergencia, Elliot Internacional et Liverpool Limited, n'auraient pas obtenu la majorité.

Le vote aurait été de 45 voix contre 37.

Une donnée omise par le tribunal d'appel.

D'un autre côté, Vitro a été blâmé pour la situation difficile qu'il rencontrait depuis 2008 sans s'arrêter à la grave crise économique qu'affrontait les États-Unis, répercutant les coûts au pays.

Pour l'instant, la société de la famille González Sada interjettera appel devant le même tribunal d'appel pour que le vote ait lieu dans sa totalité, c'est à dire avec les cinq magistrats, puisque seulement trois avaient voté.

Le recours d'assurance réclamera la non-prospérité et exige la révision du procès par une instance supérieure, dans ce cas la Cour Suprême de Justice des États-Unis.

Le plus grave est que le tribunal ait ignoré un document envoyé par le gouvernement du Mexique au nom de l'amicus curiae ("ami de la Cour") dans lequel était détaillée la procédure suivie par Vitro dans le cadre de la loi sur les faillites commerciales, en signalant que cela le libérait des conventions signées par les deux pays pour la mettre au même niveau que l'alinéa 15 de la loi sur les faillites des États-Unis.

De plus, il signale que le pays s'est plié aux principes de la Commission des Nations Unies concernant le Commerce International, c'est-à-dire les règles fixées pour les cas d'insolvabilité transfrontalières, qui garantissent l'équité pour les débiteurs et les créanciers.

Carambolage de deux parties: ils assomment Vitro et ils assomment le pays.

Bilan général

Les plaintes des syndicats de la Société Mexicaine d'Aviation à l'encontre de l'ex-patron de la société, Gastón Azcárraga Andrade, ont été passées sous silence pendant plusieurs mois, celui-ci était accusé d'administration frauduleuse, l'Association Syndicale des Pilotes Aviateurs a déjà rencontré des problèmes.

L'instance, chapeautée par Carlos Díaz Chávez Morineau, vient de présenter une demande pénale contre la Commission Nationale Bancaire et des Valeurs qui est accusée d'obstruction à la justice.

Selon lui, l'autorité d'inspection a nié systématiquement avoir fournit des renseignements au Procureur Général de la République sur une opération réalisée par l'entrepreneur pour retirer du fidéicommis F/589 de la banque IXE 198 millions pesos au nom de la Mexicana de Aviación.

Les fonds auraient été utilisés pour l'achat d'actions de l'Administration Professionnelles des Hôtels.

Comme chacun sait, Azcárraga Andrade est le principal actionnaire de la chaîne d'hôtel Posadas.

Ils assiègent le Dragon Mart

Réunis en fin de semaine dans un amphithéâtre de l'Université des Caraïbes, un groupe d'écologistes nationaux et étrangers, des professeurs d'université, des entrepreneurs et des membres de la société civile ont approuvé la création d'un large front d'opposition à l'inauguration du Dragon Mart chinois à Cancun.

Comme vous le savez, nous parlons d'un colossal centre de vente et de distribution au Mexique, en Amérique centrale et aux Caraïbes de produits du pays de la grande muraille, avec une zone d'habitation pour les employés de 150 sociétés.

Auparavant, la Canacintra (la Chambre Nationale de l'Industrie et de la Transformation) avait réussit à unir les gouverneurs de la zone du Sud-Est afin de s'opposer au projet monumental qui se trouve en partie sur des zones protégées et représente la plus grande de toutes les menaces pesant sur l'industrie.

L'ACTA est mort

Le gouvernement a mis en avant une exigence du sénat pour expliquer sous quels termes et circonstances l'ambassadeur du Mexique au Japon avait signé l'Accord Commercial Anti-contrefaçon, connu sous son sigle anglais d'ACTA, selon l'Institut Mexicain de la Propriété Intellectuelle, ce thème est déjà de l'histoire ancienne.

Comme chacun sait, cela s'est fait bien que le sénat lui-même ait condamné cette possibilité, car elle était considérée comme une atteinte à la liberté d'expression sur les réseaux sociaux.

Homex à long terme

Dans le but de payer des dettes à long terme sans affecter celles à court terme, le promoteur immobilier Homex s'est lancé sur le marché de la Bourse des Valeurs pour 500 millions de pesos.

Cette émission de titres est la premières des quatre émissions pour lesquelles ils proposent de payer des intérêts tous les 28 jours.

Naissance de Competival

Intégré par les société NYCE, e-Quálity et Kernet, leaders de l'informatique, un nouveau consortium ayant pour raison sociale Competival vient de naître, dont l'objectif sera le marché des services des logiciels de clustering d'Amérique Centrale et du Sud.

Les investissements dans ce domaine dépassent les 1,5 milliards de dollars.

Héctor "Hetin" Reyes   "Le basket-ball est toute ma vie"

Le globe-trotteur du basket-ball "Hetin" Reyes a passé plus de 60 ans de sa vie en relation avec le terrain et, grâce à lui, a voyagé dans le monde entier.

Peu de personnes à Puerto Rico ont une connaissance de l'histoire du basket-ball local aussi grande que celle d'Héctor "Hetin" Reyes.

La raison en est qu'avant qu'une hémorragie cérébrale ne le condamne au fauteuil roulant en 2008, Reyes a été immergé dans ce sport pendant plus de 60 ans, que cela soit en tant que joueur de ligues inférieures, joueur de l'équipe nationale de basket, manager et dirigeant de l'équipe nationale, la BSN, avec les Vaqueros de Bayamón ou en tant que président de la fédération de basket-ball.

"J'ai porté plusieurs casquettes dans le basket-ball tout au long de ma vie, et même plusieurs en même temps, comme quand j'étais président du BSN, directeur général de l'équipe nationale et président de la fédération pendant les années 90", se rappelle Reyes lors d'une visite de Primera Hora chez lui à Bayamón, où il réside avec Isabel, sa fidèle épouse depuis plus de 50 ans. "Le basket-ball est toute ma vie".

Reyes n'exagère pas quand il fait cette affirmation. Les murs de sa maison, presque tous décorés de photos et de souvenirs qui rappellent son itinéraire hors normes, en témoignent.

Bayamón dans le cœur

De tous ses souvenirs, ceux qu'il affectionne le plus sont ceux qui lui rappellent son passage comme joueur au sein de l'équipe des Vaqueros au milieu des années 50 jusqu'à 1982, après avoir passé 15 ans en tant que co-manager ou manager de l'équipe.

"Cela a été mes meilleures années, celles dont j'ai le plus profité parce que j'ai eu la chance de participer à huit championnats des Vaqueros à partir de 1967, que ce soit comme manager, co-manager ou dirigeant. Cela fait beaucoup d'années de satisfaction, y compris les cinq championnats disputés de 1971 à 1975. Je me suis ensuite retiré lors du championnat en 1981, l'année où Jerome Mincy est entré dans l'équipe du BSN. À partir de là, "Cuco" Ortiz, qui fut un grand administrateur, a pris la tête de l'équipe", indique Reyes.

Je me rappelle que Gene Bartow, qui avait été dirigeant ici et qui se trouvait à l'Université d'Alabama (Birmingham), m'a dit: " J'ai un joueur costaud pour toi, il mesure deux mètres. Tu le veux ?" C'est comme cela qu'à commencer Mincy, un des meilleurs joueurs qu'ait eu Puerto Rico. Bartow m'a ensuite recommandé Raymond Gausse, qui a été naturalisé et qui fut un de meilleurs tireurs. Je me rappelle qu'il disait que si Mincy avait permis à Bayamon de remporter un championnat, Gausse allait nous aider à essayer d'en remporter un autre.

Il s'est réjouit du championnat des Vaqueros avec Gausse, mais seulement à distance puisqu'en 1988 il était déjà le grand manitou de la fédération. En ce temps-là, il préférait profiter des ses charges et de celles de Mincy dans l'équipe nationale.

Je me rappelle quand nous l'avons remporté pour la première fois aux États-Unis lors du tournoi pré-olympique de Mexico en 1989. Ensuite, il y a eu le Mondial de 1990, où nous sommes arrivés 4e et où nous aurions dû remporter la médaille de bronze si ce juge canadien ne nous avait pas fait rejouer le dernier match, a déclaré Reyes.

L'équipe du Mondial de 1990 est-elle la meilleure équipe nationale que vous ayez vue ?

Elle fait partie des meilleures, tout comme celle qui a battu la Dream Team lors des Jeux Olympiques de 2004. Mais ma préférée est celle des Jeux Panaméricains de Cuba en 1991, lorsque nous avons remporté l'or et que nous avons mis une raclée à l'équipe des États-Unis, qui était assez similaire à celle qui avait remporté le bronze lors du Mondial. Cette équipe n'était pas seulement composée de Mincy, Gausse, Ramon Rivas, Fico López et "Piculín" (Ortiz), il y avait aussi les jeunes (Javier) "Toñito" Colón et James Carter, les frères León (Francisco et Edgar) et Mario "Quijote" Morales, qui n'avait pas pu assister au mondial de 90 à cause d'un problème de genoux.

Une équipe qui n'était peut-être pas la meilleure en termes d'individus, mais elle nous a donné une médaille d'or et une grande joie lors du tournoi pré-olympique de Neuquén en Argentine. Avec des joueurs comme "Canito" Nieves, Pablo Alicea et le jeune Rolando Hourruitiner en remplacement des joueurs suspendus par l'imbroglio des Jeux Panaméricains de Mar del Plata, nous avons remporté l'or contre tous les pronostics.

Quel a été le meilleur joueur de Puerto Rico?

Sans aucun doute, il s'agit de Piculín Ortiz. Ses statistiques au niveau des tournois internationaux sont impressionnantes. Personne à Puerto Rico n'a dominé à ce niveau comme l'a fait Piculín. Et cela sans prendre en compte sa trajectoire dans les différentes ligues pour lesquelles il a joué.

Qui a été le meilleur dirigeant portoricain?

C'est très difficile à dire. Nous avons eu une bonne équipe composée de Julio Toro, Flor Meléndez, Carlos Morales, Raymond Dalmau, Armandito Torres. Dans les jeunes, j'aime beaucoup le travail que fait Leo Arill.

Pour vous, quelle est votre plus grande réussite au sein de la fédération?

Avoir fait partie de l'époque la plus glorieuse de l'équipe nationale entre 1988 et 1995, et le fait qu'au début des années 1990, le BSN comptait jusqu'à 17 équipes dans une saison.

Que vous reste-t-il à faire?

Il y a des choses que j'aurais voulu mettre en place, comme la régionalisation des catégories mineures. Par exemple que les garçons de Ponce jouent seulement dans leur zone et affrontent seulement des équipes des autres coins de l'île lors des play-offs nationaux. Aujourd'hui, les jeunes voyagent et jouent trop alors que cela n'est pas forcément nécessaire. J'ai au moins vu l'avantage des certifications obligatoires et des cours pour les dirigeants, le personnel de terrain et les arbitres. Cela me rend heureux.

Que faites-vous aujourd'hui?

En général, j'écoute de la musique, je regarde des clips de mon époque sur YouTube, je profite de mes petits-enfants et, de temps en temps, j'assiste à des matchs de basket-ball. Et bien sûr, je profite de la compagnie de mon épouse, Isabel, qui a toujours été à mes côtés.

Mort de l'acteur Larry Hagman

Larry Hagman, né le 21 septembre 1931, à Forth Worth (Texas), s'est fait mondialement connaître par le rôle principal de John Ross Ewing, plus connu sous le nom de J.R., dans la série télévisée "Dallas", dans laquelle il incarnait un homme d'affaires sans scrupules, redoutable et manipulateur.

Larry Hagman, dont le rôle de magnat du pétrole sans scrupule J.R. Ewing dans la série télévisée "Dallas" est devenu un symbole de l'avarice dans les années 1980, est décédé. Il avait 81 ans.

Hagman, qui était revenu cette année dans le rôle de J.R dans une nouvelle saison de "Dallas", est décédé vendredi soir des complications d'un cancer, selon un communiqué de la famille envoyé à The associated Press pour la Warner Bros., maison de production de "Dallas".

"Larry était de retour dans sa chère ville natale de Dallas, jouant à nouveau le rôle ironique qu'il aimait le plus", a déclaré la famille. La famille de Larry et ses amis proches étaient avec lui à Dallas en ce jour férié de Thanksgiving.

Linda Gray, qui interprétait le rôle de son épouse dans la série originale et dans la suite, se trouvait avec Hagman lorsqu'il est décédé dans un hôpital de Dallas, a déclaré son attaché de presse, Jeffrey Lane.

Il apportait la joie à tous ceux qui le connaissaient. Il était créatif, généreux, drôle, affectueux et talentueux, et il va beaucoup me manquer. "C'était une personne d'exception et il vivait la vie à fond", a déclaré Gray dans un communiqué.

Les médecins avaient diagnostiqué une cirrhose hépatique à Larry Hagman en 1992 et il avait reconnu avoir beaucoup bu pendant de nombreuses années. En 1995, on lui avait détecté une tumeur maligne au foie et il avait subi une greffe.

Plusieurs années avant "Dallas", Hagman s'était fait connaître à la télévision dans le rôle d'un type ordinaire dans la série "Jinny de mes rêves" diffusée par la chaîne NBC de 1965 à 1970. Dans celle-ci, il interprétait le rôle du capitaine Tony Nelson, un astronaute dont la vie était transformée lorsqu'il découvrait un génie séduisant, interprétée par Barbara Eden, et qu'il la ramenait chez lui.

Il a également joué dans deux comédies qui sont restées peu de temps à l'antenne, "The Good Life" (NBC, 1971-72) et "Here We Go Again" (ABC, 1973). Parmi ses rôles au cinéma, on retrouve des rôles bien reçus par la critique dans "Le groupe", "Harry et Tonto" et "Primary Colors".

Mais ce fut grâce à sa magistrale interprétation du délicieusement détestable J.R. que Larry Hagman connut son plus grand succès. La série dramatique de la chaîne CBS sur le clan Ewing et leurs proches a été diffusée d'avril 1978 à mai 1991.

Le slogan "Qui a tué J.R.?", inventé pour entretenir le suspense autour d'un épisode plein d'émotions dans lequel le personnage d'Hagman est quasiment assassiné, a généré des spéculations dans le monde entier et des millions de dollars joués dans des paris. Grâce à cela, entre autres, la série a atteint un record d'audience à cette époque.

Lorsque la réponse a été révélée dans un épisode de novembre 1980, 41 millions de téléspectateurs étaient en moyenne devant leur écran et ont fait de "Dallas" le second programme de divertissement le plus regardé dans le monde, après l'épisode final de "MASH" en 1983, qui avait rassemblé 50 millions de téléspectateurs.

C'était la belle-sœur de J.R., Kristin (interprétée par Mary Crosby) qui lui avait tiré dessus. J.R. l'avait mise enceinte et l'avait ensuite menacée de l'accuser de prostitution si elle ne quittait pas la ville, mais d'autres personnes avaient également des raisons de l'agresser.

Hagman a joué le rôle d'Ewing comme un homme corrompu et insatiable mais au sourire charismatique: un entrepreneur malhonnête et un époux infidèle qui essayait de faire interner son épouse alcoolique Sue Ellen (Linda Gray).

"Je sais ce qu'il faudrait comme épitaphe pour J.R", a déclaré Hagman en 1988. On devrait écrire: "Ci-gît l'honnête citoyen J.R. Ewing". Voici l'unique partie qu'il a perdue.

Victoria Principal, coprotagoniste de la série originale, s'est rappelée ce vendredi d'Hagman comme d'un homme " immense, tant sur le petit écran que dans la vie". Il est inoubliable, et irremplaçable, pour des millions de fans à travers le monde, et dans le cœur de chacun d'entre nous, qui avons eu la chance de le connaître et de l'aimer.

Dix épisodes de la nouvelle édition de "Dallas" ont été diffusés il y a quelques mois avec un grand succès sur la chaîne TNT. L'enregistrement de cinq épisodes est déjà terminé pour la seconde saison et un sixième est en cours de réalisation, a informé la chaîne.

Pour l'instant, ni la Warner ni la chaîne TNT n'ont communiqué sur la manière dont sera intégré le décès d'Hagman dans la série.

Originaire de Fort Worth au Texas, il est le fils de l'actrice et chanteuse Mary Martin, qui connut la célébrité avec des œuvres classiques comme "South Pacific" et "Peter Pan". Mary Martin était encore une adolescente lorsqu'elle lui donna le jour en 1931 alors qu'elle était mariée à l'avocat Ben Hagman.

Il a fait ses premiers pas sur les scènes des théâtres de New York au début des années 1950 puis a servi dans la force aérienne de 1952 à 1956 en Angleterre.

C'est là-bas qu'il a rencontré la jeune décoratrice d'intérieur suédoise Maj Axelsson et qu'il l'a épousé. Le couple a eu deux enfants, Preston et Heidi, et a vécu de nombreuses années dans la ville californienne de Malibu, où résident de nombreuses célébrités.

En 2001, il a intitulé ses mémoires "Hello Darlin': Tall (and Absolutely True) Tales about My Life" (en français: Hello Darlin': Les mémoires impitoyables de J.R)

"Je n'ai rien écrit dans ce livre qui puisse blesser quelqu'un ou l'affecter de quelque manière que ce soit", a-t-il déclaré à la presse à ce moment-là.

Après sa greffe du foie, il est devenu un militant actif du don d'organes et travaillait comme volontaire dans un hôpital pour assister les patients inquiets.

"Je les conseille, je leur redonne confiance, je viens avec eux lorsqu'ils viennent se faire opérer et après", raconte-t-il en 1996. J'essaie de leur offrir un peu de réconfort, comme "N'ayez pas peur, cela ne sera pas facile pendant un petit moment, mais cela va bien aller".

Il a également été militant contre le tabac et a participé à plusieurs campagnes.

Un cours traitant de la "Fin du monde" vient de commencer

Chaque semaine, les étudiants explorent des thèmes apocalyptiques comme la guerre nucléaire, les zombis, les virus et les germes et le réchauffement climatique.

Ce semestre, lorsque le professeur de religion Stuart Charmé a décidé de donner un cours sur la fin du monde, il savait qu'il lançait là un hameçon irrésistible: la fin du "grand décompte" du calendrier Maya, le 21 décembre, auquel se réfèrent de nombreuses personnes comme étant la preuve de la fin du monde imminente.

Mais le professeur Charmé n'avait aucune idée de ce qui l'attendait au cours des mois suivants: l'ouragan catastrophique Sandy, un gouffre fiscal que certains ont surnommé "l'Armageddon de la dette" et un conflit croissant impliquant Israël, le lieu où les théoriciens chrétiens de la fin des temps pensaient que se déclencherait l'apocalypse.

"Je ne me suis pas rendu compte que cela allait être le semestre le plus apocalyptique que je n'ai jamais connu", a déclaré cette semaine le professeur Charmé à ses étudiants de l'Université Rutgers-Camden (New Jersey). Si on analyse ce qui s'est passé dans le monde aujourd'hui comme si nous étions 30 jours plus tard et que nous le racontions, cela a été une très bonne période. Et il faut se souvenir que ce qui est mauvais est bon pour ceux qui croient à l'apocalypse.

Et il n'est pas le seul professeur à donner des cours sur "la fin du monde" ce semestre, qui sera, en théorie, le dernier de l'histoire.

À Temple, le professeur adjoint Barry Vacker dispense le cours "Médias, culture et fin du monde". Chaque semaine, les étudiants explorent des thèmes apocalyptiques comme la guerre nucléaire, les zombis, les virus et les germes et le réchauffement climatique.

"Nous analysons cela car ces idées prolifèrent avec le temps", a-t-il déclaré, et la manière dont ils offrent des scénarios hypothétiques guide une certaine conduite humaine. Si l'armement nucléaire tombait dans les mains de terroristes, par exemple, une guerre pourrait éclater.

Ce mois-ci, les étudiants analyseront des films ayant des thèmes apocalyptiques et étudieront comment ils peuvent être comparés avec des exemples de la vie réelle.

"J'ai essayé d'informer mes étudiants sur ce qui était possible, probable, crédible et impossible", a déclaré Vacker.

Sur le campus principal de l' Université d'État de Pennsylvanie, le professeur d'Histoire d'Amérique Latine Matthew Restall et sa collègue Amara Solari, une professeure adjointe d'Histoire de l'Art et d'Anthropologie, ont fait équipe pour donner un cours, simplement intitulé "La fin du monde".

"Nous ajoutons "2012" pour avoir la possibilité de donner le cours à nouveau, au cas où le monde ne disparaitrait pas", a déclaré le professeur Restall.

Malgré le "désastre imminent", les étudiants doivent étudier, créer des projets et passer leurs examens finaux.

Dans l'État de Pennsylvanie, l'examen final sera passé la veille de l'Apocalypse, ce qui ne laisse pas aux étudiant d'autre choix que de travailler "jusqu'à la nuit même de la fin du monde supposée", a déclaré Restall.

Les cours se sont révélés assez populaires.

"Il a été complet en deux heures", a affirmé Restall à propos de son cours destiné aux étudiants de haut niveau, composé de 35 étudiants. Nous avons reçu des messages par courrier électronique plusieurs semaines avant le début du semestre, de la part de personnes qui demandaient s'il y avait encore de la place.

Les étudiants, pour leur part, assurent que le cours est l'un des plus intéressants.

"Cela me fascine de voir ce que les gens sont capables de faire pour se réconforter", déclare Bridgid Robinson, une étudiante en religion et sociologie de 23 ans, originaire de Haddonfield, New Jersey, de l'Université de Rutgers-Camden. Car la peur de l'Apocalypse, qu'elle soit séculaire ou religieuse, est seulement une question de réconfort, ou d'absence de réconfort.

Will Wekesa, un étudiant en Psychologie et Infirmerie de 25 ans, affirme avoir visionné tous les films apocalyptiques.

"Je n'avais jamais entendu parler d'un cours qui enseignait cette matière", a-t-il indiqué. Je l'apprécie.

Mais aucun des étudiants interrogés, et encore moins un professeur, ne nous a dit croire en la date de fin du monde du 21 décembre.

"Notre premier projet traitait de la prophétie maya, et d'une certaine manière nous l'avons discréditée", déclare Julie zegle, étudiante de dernière année à Temple, âgée de 21 ans et originaire de West Chester.

Les Mayas n'ont jamais prédit la fin du monde, il s'agit seulement d'une date clé sur le calendrier, a déclaré Restall.

Mais je concède qu'il existe une anxiété liée à l'apocalypse dans la culture occidentale, remontant à plusieurs siècles, qui fait que les gens réagissent aux changements dans leur environnement en prédisant la fin du monde. L'Internet a provoqué un essor de ces spéculations.

"Dans d'autres endroits du globe, les gens ne pense pas à cela", assure-t-il. Il s'agit en majorité du monde anglophone.

Joseph Dougherty, un professeur de religion de l'Université La Salle qui donne des cours aux Philippines cette année, a répondu rapidement lorsqu'on lui a demandé s'il savait qu'on donnait ici des cours sur "la fin du monde".

"Les Philippines ne participent pas à la fin du monde", nous-a-t-il répondu, comme s'il s'agissait d'une exception venant d'une autorité supérieure. Nous avons une grâce du Pape.

Restall fait remarquer qu'au fil des années, on a parlé des nombreuses dates supposées du jugement dernier, et il affirme que si rien ne se passe le 21 décembre, "les gens vont commencer immédiatement à penser à la prochaine date" ou à philosopher sur le fait que le 21 décembre marque le début d'une période de 7 ans à la fin de laquelle le monde disparaîtra.

Les étudiants et les professeurs prennent la date à la légère. Plusieurs nous ont dit qu'ils pensaient aller à des fêtes "de la fin du monde".

"Parfois, j'appelle des amis et nous en rigolons ensemble", a commenté Samira Ford, étudiante en communications de 20 ans.