s-402
| alors, les premiers un an et demi, ça a été, parce qu'on était pas en couple, officiellement. |
s-403
| mais après, une fois qu'il m'a dit ouais, tu veux sortir avec moi là, ça a été la catastrophe. |
s-404
| parce que, du coup, j'étais sa chose. |
s-405
| et je pouvais rien faire. |
s-406
| c'était, il me surveillait, il me fliquait tout le temps. |
s-407
| tu fais quoi ? |
s-408
| pourquoi tu vas à une soirée sans moi ? |
s-409
| je pouvais pas vivre sans lui. |
s-410
| c'était impossible. |
s-411
| et moi, je pouvais pas, parce que j'ai besoin d'indépendance. |
s-412
| donc ok, j'étais attirée par lui au début, physiquement. |
s-413
| après, euh, j'ai vu qu'il était, euh, intéressant, euh, dans sa personnalité, tout ça. |
s-414
| mais, quand j'ai connu le personnage, je me suis dit oh la la, c'est un pot de colle en fait. |
s-415
| on peut pas … |
s-416
| oh, le cauchemar, en vrai. |
s-417
| cauchemar, meuf, tu peux même pas savoir. |
s-418
| c'est le gars, il te lâche pas. |
s-419
| c'est tu fais quoi tout le temps. |
s-420
| euh, il est jaloux comme je sais pas quoi. |
s-421
| enfin, l'horreur. |
s-422
| pour une première relation, c'était, c'était invivable. |
s-423
| du coup, ce qui c'est passé, c'est que, ben, à un moment, je lui ai dit carte sur table. |
s-424
| j'ai fait écoute, faut qu'on parle, parce que là ça va plus. |
s-425
| euh, tu me fliques tout le temps. |
s-426
| j'ai pas de vie, en fait. |
s-427
| je peux pas voir mes amis sans toi. |
s-428
| c'est pas possible. |
s-429
| moi, je suis pas comme ça. |
s-430
| j'ai besoin d'un peu d'indé~, d'indépendance. |
s-431
| et j'imagine que toi aussi. |
s-432
| et, du coup, ben, euh, il l'a mal pris. |
s-433
| lui, non ? |
s-434
| ouais, lui, non. |
s-435
| lui, il l'a mal pris, parce qu'il m'a dit mais je comprends pas. |
s-436
| moi, dès que, dès qu'on se voit, il y a mes potes. |
s-437
| enfin, je vois jamais mes potes sans toi. |
s-438
| je fais mais, est-ce que je t'ai déja demandé ça ? |
s-439
| est-ce que je t'ai déjà dit euh, écoute, tu vas pas voir César sans moi. |
s-440
| jamais en fait. |
s-441
| si tu as envie de voir tes potes sans moi, mais vraiment, vas-y ! |
s-442
| mh mh. |
s-443
| vas-y ! |
s-444
| justement … |
s-445
| justement, vas-y, clairement ! |
s-446
| j'ai besoin d'un peu, de voilà, de, de mon, mon espace, quoi. |
s-447
| et du coup … |
s-448
| c'est fini. |
s-449
| alors du coup, j'ai réfléchi sur euh, qu'est-ce que je pourrais te raconter. |
s-450
| et, euh, je pense que je vais te raconter la première fois que j'ai vu, du coup, mon petit frère. |
s-451
| Julian ? |
s-452
| ouais. |
s-453
| du coup, il est né quand, moi, j'avais, euh, trois ans et demi, un truc comme ça. |
s-454
| tu t'en souviens encore ? |
s-455
| je m'en souviens. |
s-456
| je m'en souviens parce que je sais que j'étais pas contente d'avoir un petit frère, parce que je trouvais que ça allait tout changer ma vie. |
s-457
| et en plus, moi, je voulais une soeur. |
s-458
| et c'était un frère. |
s-459
| du coup, j'étais vraiment pas contente. |
s-460
| mais euh, je me souviens que je suis arrivée avec mon papa, et que j'ai vu ma mère, et avec mon petit frère dans les bras, et qu'à ce moment-là, euh, on devait le changer, on devait changer sa couche. |
s-461
| et j'ai voulu aller voir ce qui se passait. |
s-462
| et euh, bien euh, j'ai vomi à ce moment-là. |
s-463
| ah. |
s-464
| du coup, je me dis, la première fois que j'ai vu mon frère, littéralement, j'ai vomi. |
s-465
| je sais pas si c'est un, un très bon début de relation quand même. |
s-466
| mais ça s'est amélioré depuis ? |
s-467
| ça s'est clairement amélioré depuis. |
s-468
| mais après on a, je sais pas si on a toujours été proches vraiment. |
s-469
| mais, en tout cas, je me souviens de cette scène-là, à l'hôpital. |
s-470
| pourtant c'était il y a longtemps, hein ? |
s-471
| je sais qu'on a une photo, où on est tous les deux avec, euh, moi avec lui dans les bras, comme ça, comme un petit bébé. |
s-472
| ow. |
s-473
| et on est tous les deux très souriants. |
s-474
| et c'est très mignon. |
s-475
| mais ouais, là, il va avoir dix-huit ans quand même. |
s-476
| ça fait, ça, ça change, hein ? |
s-477
| ouais. |
s-478
| c'est un, un, un sacré bonhomme. |
s-479
| mais ouais, après euh, à cette époque-là, on habitait euh, on habitait dans les Bouches du Rhône, du coup. |
s-480
| et, euh, bah, on, après, on a chacun eu nos chambres et tout. |
s-481
| et, bon, on a fait un peu nos, nos vies chacun de notre côté, quoi. |
s-482
| et puis, vous avez des vies graves différentes. |
s-483
| ouais, bah, en fait, on a eu une enfance qui est assez similaire, parce que, parce que bon, bah, on a quand même vécu ensemble, même si on n'avait pas les mêmes papas. |
s-484
| mais euh, on est devenu des personnes, on est rapidement devenu des personnes hyper différentes. |
s-485
| bon, c'est tout bête. |
s-486
| mais lui, il a commencé à marcher bien plus tôt que moi. |
s-487
| et moi, j'ai commencé à parler bien plus tôt que lui. |
s-488
| ah ouais ? |
s-489
| ouais. |
s-490
| c'était fou ça. |
s-491
| et ça correspond assez à nos personnalités que, lui, bah maintenant il est plus euh, bah, il va plus bouger partout et tout. |
s-492
| alors que, que moi, je suis plus euh, calme. |
s-493
| et j'ai toujours été beaucoup plus bavarde, quoi. |
s-494
| tu sais que, moi, j'ai marché à neuf mois et demi ? |
s-495
| sérieux ? |
s-496
| ouais. |
s-497
| très tôt. |
s-498
| ah carrément, tu avais envie de courir, toi. |
s-499
| ouais. |
s-500
| avant, je me prenais tous les murs. |
s-501
| faut essayer, hein ? |